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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

1.

Après que Jésus-Christ a donné mission à ses apôtres, il se retire, et il les laisse pour leur donner lieu d’agir par eux-mêmes, et de faire ce qu’il leur venait de prescrire. Car s’il fût demeuré toujours avec eux, personne n’eût voulu quitter Jésus-Christ pour s’adresser aux apôtres et leur faire guérir des malades. (295)

« Mais Jean ayant appris dans la prison les oeuvres merveilleuses de Jésus-Christ lui fit dire par deux de ses disciples qu’il lui envoya, etc. (2). » Saint Luc marque que les disciples de saint Jean rapportèrent à leur maître les miracles de Jésus-Christ, et que saint Jean les envoya le trouver. Cette circonstance néanmoins ne fait aucune difficulté, mais elle renferme seulement une grande instruction, puisqu’elle fait voir que les disciples de saint Jean avaient comme une secrète envie contre le Sauveur. Mais la parole qui suit est un peu plus difficile et mérite que nous nous y arrêtions davantage.

« Etes-vous celui qui doit venir, ou si nous « devons en attendre un autre (3)? » Comment celui qui avait connu Jésus-Christ avant même qu’il fît des miracles, à qui le Saint-Esprit l’avait révélé, à qui la voix du Père l’avait enseigné, qui avait dit hautement devant tout le monde: « Voilà l’Agneau de Dieu (Jean, I, 29), » comment, dis-je, envoie-t-il savoir maintenant si c’est celui qui doit venir, ou s’il en doit venir un autre? Si vous doutez que Jésus soit le Christ, comment prétendez-vous qu’on vous croie lorsque vous rendez témoignage d’une chose que vous ignorez? Avant qu’un homme assure une chose, il faut qu’il la sache tellement, qu’il mérite qu’on ajoute foi à ce qu’il dit.

N’est-ce pas vous qui disiez: « Je ne suis pas digne de dénouer le cordon de ses souliers?»

(Luc, III, 15). N’avez-vous pas dit: «Pour moi je ne vous connaissais pas; mais celui qui m’a envoyé baptiser avec de l’eau, m’a dit: « Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, c’est celui qui baptise par le Saint-Esprit? » (Jean, I, 33.) N’avez-vous pas vu le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe? N’avez-vous pas ouï la voix du Père? (Matth. III, 17.) Ne l’avez-vous pas empêché vous-même, lorsqu’il s’est venu faire baptiser ? Ne lui avez-vous pas dit: « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par vous, et vous venez à moi?» (Ibid. 44.) N’avez-vous pas dit à vos disciples : « Il faut qu’il croisse et que je diminue?»(Jean, III, 30.) N’avez-vous pas enfin témoigné devant tout le peuple que ce serai lui « qui baptiserait par le Saint-Esprit, et par le feu, » et que « c’était lui qui était l’Agneau de Dieu qui portait le péché du monde? » (Ibid.) N’avez-vous pas rendu ces témoignages de Jésus-Christ avant qu’il fît aucun miracle ? Comment donc maintenant qu’il s’est fait connaître par tant de prodiges, que sa réputation s’est répandue dans toute la Judée, qu’il ressuscite les morts, qu’il chasse les démons, qu’il guérit toutes sortes de maladies, comment, dis-je, envoyez-vous maintenant savoir si c’est celui qui doit venir, ou si on en doit attendre un antre? Tout ce que vous nous avez dit jusqu’ici n’était donc qu’un songe et une fable, ou un artifice pour nous tromper?

Qui serait, mes frères, l’esprit un peu raisonnable qui pût avoir cette pensée, je ne dis pas de saint Jean, qui tressaillit de joie dès le ventre de sa mère ; qui annonça Jésus-Christ avant même que de naître; qui passa toute sa vie dans le désert, et y vécut comme un ange; mais je dis même du dernier des hommes? Pourrait-il, après tant de témoignages qu’on lui avait rendus de Jésus-Christ ou qu’il en avait rendus lui-même aux autres, douter encore de ce qu’il était? Il est donc visible que si saint Jean s’informe ainsi de Jésus-Christ, ce n’est pas qu’il ne sût qui il était ou qu’il en doutât.

On ne peut pas dire qu’à la vérité il l’avait connu avant sa prison , mais que depuis il était devenu timide, et que sa crainte lui avait fait dissimuler ce qu’il savait. Pouvait-il espérer sa délivrance par cette ambassade? Et quand il l’aurait espérée, aurait-il pu trahir la vérité, lui qui était si résolu de mourir? S’il n’eût été ainsi préparé à la mort, aurait-il témoigné tant de vigueur et tant de force en parlant à tout un. peuple accoutumé depuis longtemps à répandre le sang des prophètes? Aurait-il repris avec une liberté si généreuse ce tyran incestueux en présence de ses sujets, et avec aussi peu de crainte que s’il eût parlé à un homme du peuple?

Si sa prison l’avait rendu timide, comment n’eût-il pas rougi au moins devant ses disciples qui étaient témoins de tout ce qu’il avait publié de Jésus-Christ, et comment les eût-il choisis pour cette ambassade, puisqu’il aurait pu en envoyer d’autres, et s’épargner ainsi cette honte? Car il savait fort bien qu’ils avaient conçu de la jalousie contre Jésus-Christ, et qu’ils auraient été ravis de trouver une occasion de le décrier. Comment n’aurait-il point même appréhendé la confusion de témoigner, devant tous les Juifs, qu’il avait quelque doute touchant Jésus-Christ, après qu’en leur présence il lui avait rendu des (296) témoignages si avantageux? Que pouvait-il aussi espérer de cette ambassade pour. sa délivrance? Ce n’était point sur le sujet de Jésus-Christ, ni pour lui avoir rendu témoignage, qu’on l’avait mis en prison , mais pour avoir condamné un mariage incestueux et illégitime. Il est donc clair, qu’à moins d’avoir perdu le sens , on ne peut porter de saint Jean un jugement si peu raisonnable.

Mais quel est donc le sujet de cette ambassade? Et puisqu’il est visible par tout ce que nous venons de dire qu’il ne pouvait plus rester, je ne dis pas à saint Jean, mais à la personne du monde la plus grossière, le moindre doute touchant Jésus-Christ, nous devons rechercher maintenant quel a pu être le dessein de Jean lorsqu’il a envoyé ses disciples vers le Sauveur. On voit clairement par l’Evangile que les disciples de ce saint avaient de l’éloignement pour Jésus-Christ, et qu’ils ont toujours nourri une secrète jalousie contre lui. Cette disposition paraît assez, par ce qu’ils disent à leur maître : « Celui qui était avec vous au delà du Jourdain, à qui vous avez rendu témoignage, baptise maintenant, et tout le monde vient à lui. » (Jean, II, 30.) Il s’éleva aussi quelque contestation entre eux et les Juifs au sujet de la purification. (Matt. XV.) On voit encore qu’ils vinrent dire à Jésus-Christ: Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous souvent, et que vos disciples ne jeûnent pas? » (Matth. IX, 14.) Comme ils ne savaient pas encore qui était Jésus-Christ, et qu’ils avaient de lui une opinion fort médiocre, et une très-grande, au contraire, de saint Jean, qu’ils regardaient comme plus qu’un homme, ils ne pouvaient souffrir de voir la réputation de Jésus-Christ croître de jour en jour et celle de saint Jean diminuer, selon la parole de celui-ci.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

1.

S. d523

V.1: „Und es geschah, als Jesus seine Unterweisungen an die zwölf Jünger beendet hatte, da ging er von dort weg, um auch in ihren Städten zu lehren und zu predigen.“

Nachdem der Herr seinen Jüngern die Sendung erteilt hatte, zog er sich selbst für eine Weile zurück, um ihnen Zeit und Muße zu lassen, das ins Werk zu setzen, was er ihnen aufgetragen hatte. So lange nämlich er selbst zugegen war und Kranke heilte, hätte wohl niemand sich an die Jünger wenden mögen.

V.2: „Als aber Johannes im Gefängnis von den Taten Christi hörte, da sandte er zwei seiner Jünger und ließ ihn fragen:

V.3: Bist Du derjenige, der da kommen wird, oder sollen wir einen anderen erwarten?“

Lukas hingegen sagt, diese Jünger hätten auch selbst dem Johannes von den Wunderzeichen Christi berichtet, und dann erst habe dieser sie gesandt. Indes bietet dies gar keine Schwierigkeiten, sondern enthält nur eine Lehre; es zeigt dies nämlich bloß, von welcher Eifersucht die Johannesjünger beseelt waren, und zwar gegen den Herrn. Dagegen enthält das Folgende ein sehr schwieriges Problem. Worin liegt es? In den Worten: „Bist Du derjenige, der da kommen wird, oder sollen wir einen anderen erwarten?“ Derjenige, der den Herrn schon vor seinen Wunderzeichen erkannt, der vom Heiligen Geist über ihn belehrt worden war, der die Stimme des Vaters vernommen, der ihn bei allen Menschen angekündigt hatte, der sendet jetzt Jünger, um von ihm zu erfahren, ob er wirklich der Messias sei oder nicht? Und doch, o Johannes, wenn du nicht vorher schon sicher wusstest, S. d524 dass er es ist, wie kannst du erwarten, dass man dich für glaubwürdig hält, wenn du anscheinend über Dinge redest, die du nicht kennst? Wer anderen gegenüber als Zeuge auftritt, der sollte zuerst selber das nötige Vertrauen besitzen. Hast denn nicht du gesagt: „Ich bin nicht würdig, den Riemen seiner Schuhe zu lösen.“1 ?

Hast nicht du gesagt: „Ich kannte ihn nicht, aber derjenige, der mich gesandt hat, mit Wasser zu taufen, er hat zu mir gesagt: Über wen du den Geist herabsteigen und auf ihm verweilen siehst, der ist es, der im Heiligen Geiste tauft.“2 ? Hast du nicht den Geist in Gestalt einer Taube gesehen? Hast nicht die Stimme gehört? Hast du ihn3 zu hindern gesucht und gesagt: „Ich habe nötig, von dir getauft zu werden.“4 ? Hast du nicht zu deinen Jüngern gesagt: „Er muss wachsen, ich aber kleiner werden“?5 Hast du nicht das ganze Volk belehrt und gesagt, er werde sie im Heiligen Geiste und im Feuer taufen, und er sei das Lamm Gottes, das die Sünde der Welt auf sich nimmt? Hast du nicht dies alles verkündet, noch bevor er Zeichen und Wundertaten verrichtete? Wie kannst du also jetzt, wo schon alle ihn kennen, wo sein Ruf überallhin gedrungen, wo durch ihn Tote auferweckt, Teufel ausgetrieben und so viele Wunder öffentlich gewirkt wurden, wie kannst du jetzt Jünger aussenden, um von ihm zu erfahren, wer er sei? Was ist denn geschehen? Waren alle deine früheren Reden nur Trug und Schein und Märchen? Wer möchte wohl derlei bei klarem Verstande behaupten? Gewiss nicht Johannes, der im Mutterschoße aufhüpfte, der den Herrn schon ankündigte, bevor er selbst geboren war, der die Wüste bewohnte, der ein engelgleiches Leben zur Schau trug. Nein, wenn er auch ein ganz gewöhnlicher, ja ein schlechter und verworfener Mensch gewesen wäre, nach so vielen Zeugnissen, seinen eigenen und denen anderer, konnte er doch kaum mehr einen Zweifel haben. So ist es klar, S. d525 dass Johannes nicht deshalb Jünger sandte, weil er selbst gezweifelt hätte, und nicht fragen ließ, weil er sich in Ungewissheit befand.

Auch das kann ja wohl niemand sagen, er habe es zwar gut gewusst, sei aber infolge der Gefangenschaft furchtsam und schwach geworden; denn er erwartet ja gar nicht, aus derselben befreit zu werden, und selbst, wenn er es erwartet hätte, würde er nicht seine religiöse Überzeugung verraten haben, er, der zu jedem Tode bereit war. Ja wäre er nicht hierzu bereit gewesen, so würde er auch keinen solchen Mut gezeigt haben im Angesicht des ganzen Volkes, das nur darauf sann, Prophetenblut zu vergießen; würde er nicht jenen grausamen Tyrannen mit solchem Freimut getadelt haben mitten in der Stadt und auf öffentlichem Platze; würde ihn nicht wie einen kleinen Jungen zurechtgewiesen haben, während alle es hören konnten. Aber, selbst wenn er furchtsam geworden wäre, wie hätte er sich vor seinen eigenen Jüngern schämen müssen, vor denen er doch solches Zeugnis für den Herrn abgelegt hatte? Wie könnte er sie mit dieser Frage beauftragen, für die er doch andere hätte auswählen müssen? Außerdem wusste er ja doch ganz genau, dass seine Jünger eifersüchtig auf den Herrn waren und nach einer Handhabe gegen ihn suchten. Und wie hätte er nicht vor dem jüdischen Volke erröten sollen, dem er so große Dinge angekündigt hatte? Was hätte ihm auch das zur Befreiung aus der Gefangenschaft nützen sollen? Er war ja nicht wegen Christus eingekerkert worden, noch deshalb, weil er seine Macht verkündet hatte, sondern weil er die gesetzwidrige Ehe6 getadelt hatte. Hätte er sich denn dadurch nicht den Ruf eines unvernünftigen Knaben, eines unverständigen Menschen zugezogen? Was bezweckte er also mit seiner Handlungsweise? Aus dem Gesagten geht ja doch klar hervor, dass es ganz unmöglich war, dass ein Johannes, ja dass überhaupt irgend jemand, nicht einmal der törichteste und unsinnigste, darüber Zweifel haben könnte.

Doch müssen wir jetzt auch die Lösung der Frage geben. Warum ließ also Johannes diese Frage stellen? Weil die Jünger des Johannes sich von Christus S. d526 zurückzogen. Das ist wohl ganz klar. Auch waren sie immer voll Eifersucht gegen ihn. Das ergibt sich auch deutlich aus den Worten, die sie an ihren Meister richteten: „Derjenige“, so sagten sie, „der mit dir jenseits des Jordan war, für den zu Zeugnis ablegtest, siehe, der tauft, und alle kommen zu ihm“7 . Und ebenso: „Es entstand ein Streit zwischen den Jüngern des Johannes und den Juden über die Reinigung: und wiederum kamen sie zu Jesus und sagten: Weshalb fasten wir und die Pharisäer so viel, während Deine Jünger nicht fasten?“8 .


  1. Lk 3,16 ↩

  2. Joh 1,33 ↩

  3. nicht an der Taufe ↩

  4. Mt 3,14 ↩

  5. Joh 3,30 ↩

  6. des Herodes ↩

  7. Joh 3,26 ↩

  8. Mt 9,14 ↩

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