Translation
Hide
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Il lui donne le nom de « fort », non (330) qu’il soit tel par lui-même, Dieu nous garde de cette pensée! mais pour marquer la tyrannie qu’il avait exercée. jusque-là sur les hommes, dans laquelle il ne s’était affermi que par notre lâcheté et par notre faiblesse.
« Celui qui n’est point avec moi est contre moi : et celui qui n’amasse point avec moi dissipe au lieu d’amasser (30). » Voici la quatrième raison dont Jésus-Christ se sert pour réfuter l’accusation des Juifs. Que désiré-je, dit Jésus-Christ, si ce n’est de convertir les hommes à Dieu, de les instruire dans la vertu, et de leur annoncer un nouveau royaume? Que veut au contraire le diable et tous les démons, sinon la perte des hommes et leur éternelle damnation? Comment donc celui qui « n’est point avec moi, et qui n’amasse point « avec moi, » pourrait-il m’aider de son secours, et contribuer à mes desseins? Mais que dis-je, contribuer à mes desseins? A-t-il d’autre désir que de dissiper ce que j’aurais amassé moi-même? Est-il donc vraisemblable que celui qui non-seulement ne recueille pas avec moi, mais qui tâche même de dissiper ce que j’aurais amassé, voulût s’accorder avec moi pour chasser ensemble les démons?
Mais si cette parole de Jésus-Christ fait voir que le démon est contre lui, et qu’il travaille à détruire tout ce que fait Jésus-Christ, elle montre aussi que Jésus-Christ est toujours opposé au démon, et qu’il renverse tout ce que le démon établit. Comment doit-on entendre ces paroles: « Celui qui n’est point avec moi est contre moi? » C’est-à-dire par cela même qu’il ne recueille et n’amasse pas avec lui. Si cela est vrai, mes frères, combien plus celui-là sera-t-il l’ennemi de Jésus-Christ, qui s’oppose à lui, et qui le combat? Si celui qui ne s’accorde pas avec Jésus-Christ, et qui ne contribue pas à ses desseins, est son adversaire, combien plus le sera celui qui lui déclare une guerre ouverte? Il parle de la sorte pour marquer davantage l’inimitié immortelle qui est entre lui et lé démon. Car dites-moi, je vous prie, si vous aviez un ennemi à combattre et que quelqu’un ne voulût pas vous assister contre lui, ne le regarderiez-vous pas comme un homme qui vous serait opposé? Que si Jésus-Christ dit ailleurs: « Celui qui n’est pas « contre vous est pour vous (Luc, IX); » cela ne contredit pas ce qui est dit ici, car il parle ici des personnes qui sont entièrement opposées à ses disciples; et il parle en cet autre endroit de celles qui ne seraient pour eux qu’en partie: « Nous avons vu quelqu’un qui chassait « les démons en votre nom. » (Matth. IX, 22) Mais il me semble qu’ici il désigne particulièrement les Juifs qu’il met du côté des démons. Car ils étaient opposés à Jésus-Christ, et ils dispersaient tout ce qu’il avait amassé. Il déclare assez qu’il avait cette pensée lorsqu’il dit: « C’est pourquoi je vous déclare que tout péché et tout blasphème sera remis aux hommes (31). » Après s’être défendu; après avoir satisfait à toutes les objections; après avoir découvert l’impudence de ses ennemis, il les effraye ensuite. par ses menaces. Car ce n’est pas une petite preuve du zèle qu’il avait du salut des hommes, de ne pas se contenter de se justifier devant eux et de les persuader de son innocence, mais de les intimider même par les menaces. C’est ce qu’il fait souvent à leur égard dans les avis qu’il leur donne, et dans les lois qu’il leur impose. Cette parole d’abord paraît fort obscure; mais si nous la considérons avec soin, nous n’y trouverons plus de difficulté. Il est donc important de la peser et de la bien examiner : « Tout péché, » dit-il, « et tout blasphème sera remis aux hommes. »
« Mais le blasphème contre le Saint-Esprit ne leur sera point remis (31). Et si quelqu’un parle contre le Fils de l’homme, il lui sera remis, mais s’il parle contre le Saint-Esprit, il ne lui sera remis ni en ce siècle ni en l’autre (32). » Que veut-il dire par ces paroles? Vous avez, leur dit-il, publié contre moi plusieurs choses. Vous avez dit que j’étais un séducteur et un ennemi de Dieu. Je vous pardonne ces excès, et je ne vous en punirai point si vous en faites pénitence, mais le blasphème contre le. Saint-Esprit ne sera point remis à ceux même qui en feront pénitence. Quoi donc! ce blasphème ne sera-t-il point pardonné même à ceux qui s’en repentiront? Qui pourrait raisonnablement le croire, après que nous avons vu effectivement ce crime pardonné à ceux qui se sont repentis de l’avoir commis? Plusieurs de ceux qui avaient blasphémé ainsi contre Jésus-Christ, ont ensuite cru en lui, et Dieu leur a pardonné leurs crimes.
Qu’est-ce donc que Jésus-Christ veut faire entendre par ces paroles, sinon que ce péché était de tous celui qui se pardonne le moins? Car celui qu’ils commettaient contre (331) Jésus-Christ était plus excusable, puisqu’ils ne le connaissaient pas; au lieu qu’ils ne pouvaient ignorer le Saint-Esprit, après tant de preuves qu’ils en avaient. Car c’était par lui que les prophètes avaient prédit de Jésus-Christ tout ce qu’ils en avaient annoncé. Et généralement tous les saints de l’Ancien Testament avaient eu une grande connaissance du Saint-Esprit. Il semble donc que Jésus-Christ leur dise: Je demeure d’accord que vous ayez eu quelque sujet d’être scandalisés à mon sujet à cause de cette chair dont vous me voyez revêtu; mais pouvez-vous dire du Saint-Esprit que vous ne le connaissez pas? « Je vous déclare donc que le blasphème contre le Saint-Esprit ne vous sera point remis; et vous en serez punis ici et en l’autre monde. » Plusieurs d’entre les pécheurs n’ont été châtiés qu’en cette vie, (comme le fornicateur de Corinthe et les autres Corinthiens qui participaient indignement aux saints mystères), mais vous autres vous serez punis, et en ce monde et en l’autre. Je vous pardonne toutes les injures que vous avez publiées contre moi durant ma vie; je vous pardonne même ma mort, cet outrage sanglant de la croix; il n’y a que votre infidélité qui ne vous sera point remise.
Il dit ceci parce que plusieurs d’entre ceux qui avaient cru en lui avant sa passion n’avaient pas une foi pleine. C’est pourquoi il est souvent obligé d’ordonner à ceux qu’il guérissait de ne le point découvrir avant sa mort; et sur la croix même il prie son Père de pardonner à ceux qui l’y avaient attaché. Mais pour ce qui regarde, leur dit-il,. les blasphèmes que vous dites contre l’Esprit-Saint, c’est un crime irrémissible. Il marque donc qu’il entend ces paroles des injures qu’on lui disait avant sa passion, lorsqu’il ajoute : « Si quelqu’un parle contre le Fils de l’homme, il lui sera remis, mais s’il parle contre le Saint-Esprit, il ne lui sera remis ni en ce siècle, ni en l’autre. » Pourquoi? Parce que le Saint-Esprit ne vous est pas inconnu, et que vous attaquez impudemment une vérité trop claire. Car si vous dites que vous ignorez qui je suis, pouvez-vous ne pas connaître le Saint-Esprit, et pouvez-vous ignorer que chasser les démons et guérir miraculeusement les maladies, ne peut être l’ouvrage que du Saint-Esprit? Ce n’est donc pas nous seulement que vous offensez. Vos outrages retombent sur l’Esprit-Saint. C’est pourquoi vous ne pourrez éviter d’être punis de ce crime et en ce monde et en l’autre. De tous les hommes qui sont sur la terre, les uns sont punis et en cette vie et en l’autre; les autres ne le sont qu’ici; les autres ne le seront qu’en l’autre monde; enfin les autres ne le seront ni en celui-ci ni en l’autre.
Les Juifs ont été punis et en cette vie et en l’autre. Ils ont été punis ici lorsque les Romains ont assiégé leur ville et qu’ils ont souffert des maux effroyables, mais temporels, d’où ils sont passés dans les supplices éternels. Les peuples de Sodome et de Gomorrhe et plusieurs autres ont souffert de même sur la terre et dans les enfers. D’autres ne sont punis qu’en l’autre monde, comme le mauvais riche, qui, après avoir vécu dans un si grand luxe, ne trouva pas même une goutte d’eau après sa mort. D’autres ne sont punis qu’ici, comme le fornicateur de Corinthe. Et d’autres ne sont punis ni en ce monde ni en l’autre, comme les saints apôtres, comme les prophètes et comme le bienheureux Job. Car les maux qu’ils ont souffert n’étaient point la punition de leurs crimes, mais l’épreuve de leur vertu.
Translation
Hide
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Stark nennt aber der Herr den Teufel, nicht weil er etwa von Natur aus so wäre, beileibe nicht, sondern um auf seine frühere Gewaltherrschaft hinzuweisen, die eine Folge unserer Fahrlässigkeit war.
V.30: "Wer nicht mit mir ist, ist gegen mich, und wer nicht mit mir sammelt, zerstreut."
Da haben wir also noch eine vierte Lösung der Frage. S. d595 Was will denn ich, sagt der Herr? Zu Gott hinführen, die Tugend lehren, das Himmelreich verkünden. Was will dagegen der Teufel mit seinen Dämonen? Gerade das Gegenteil von all dem. Wie sollte also der, der nicht mit mir sammelt und nicht zu mir hält, mit mir zusammen arbeiten? Und was sage ich zusammen arbeiten? Im Gegenteil, er hat nur das Verlangen, mir entgegenzuarbeiten. Wer also nicht nur nicht mit mir zusammengeht, sondern mir sogar entgegen ist, wie sollte der so große Willfährigkeit gegen mich zeigen, dass er mit mir die Dämonen austriebe? Das gleiche sollte aber nicht bloß vom Teufel, sondern auch von ihm selber gelten, da ja auch er des Teufels Widersacher ist und ihm, entgegenarbeitet. Wie so aber, fragst du, "ist gegen mich, wer nicht mit mir ist"? Eben dadurch, dass man nicht mit dem Herrn ist. Wenn aber schon dies wahr ist, dann trifft dies noch vielmehr auf den zu, der gegen ihn ist. Wenn schon der ein Feind ist, der nicht mit ihm zusammen arbeitet, dann noch viel mehr derjenige, der ihn bekämpft. Das alles sagt aber der Herr nur, um zu zeigen, wie groß und unaussprechlich seine Feindschaft wider den Teufel ist. Sage mir doch, wenn du gegen jemand Krieg zu führen hättest, wäre da nicht jeder, der nicht mit dir kämpfen wollte, eben dadurch gegen dich? Wenn aber der Herr an einer anderen Stelle sagt: "Wer nicht gegen euch ist, ist für euch"1 , so steht dies nicht im Widerspruch mit unserer Stelle. Hier zeigte er ihnen eben einen Feind, dort einen teilweisen Freund. "Denn", heißt es, "in Deinem Namen treiben sie Dämonen aus"2 . Ich glaube indes, der Herr wollte hier auch auf die Juden hindeuten und sie so als Verbündete des Teufels hinstellen. Denn auch die Juden waren ja gegen ihn und zerstreuten das wieder, was er gesammelt hatte. Denn dass er wirklich auch sie im Auge hatte, gibt er mit den Worten zu verstehen:
V.31: "Deshalb sage ich euch, jede Sünde und jede Gotteslästerung wird den Menschen nachgelassen werden."
S. d596 Nachdem sich der Herr verteidigt, den Einwand widerlegt und gezeigt hatte, dass die Pharisäer ihn ohne Grund beschimpft hatten, da flößt er ihnen zuletzt auch noch Furcht ein. Auch das trägt ja nicht wenig bei zur Belehrung und Besserung, dass man nicht nur auf Einwände antwortet und zu überzeugen sucht, sondern dass man auch Drohungen vorbringt. So macht es der Herr überall, wo er Vorschriften und Ratschläge gibt. Allerdings scheint dieser Ausspruch des Herrn sehr unklar zu sein; wenn wir aber genau zusehen, findet sich leicht eine Erklärung. Zunächst empfiehlt es sich, auf den Wortlaut selbst zu achten. "Jede Sünde und Gotteslästerung", heißt es, "wird den Menschen nachgelassen werden, die Lästerung des Heiligen Geistes dagegen wird ihnen nicht nachgelassen werden.
V.32: Und wer immer wider den Menschensohn redet, es wird ihm verziehen werden; wer aber wider den Heiligen Geist redet, dem wird nicht verziehen werden, weder in dieser Welt noch in der künftigen."
Welches ist also der Sinn dieser Worte? Ihr habt viel wider mich geredet und gesagt, ich sei ein Betrüger und ein Feind Gottes. Das verzeihe ich euch, wenn ihr es bereut, und will euch nicht dafür bestrafen. Die Lästerung des Geistes dagegen wird nicht verziehen, auch denen nicht, die sie bereuen. Wie hätte das einen Sinn? Auch diese Sünde wurde ja den Reuigen nachgelassen. Denn viele von denen, die also lästerten, haben nachher geglaubt und alles ward ihnen verziehen. Welches ist also der Sinn dieser Worte? Der, dass diese Sünde ganz besonders unverzeihlich ist. Und warum? Weil sie von ihm selber nicht wussten, wer er sei; über den Heiligen Geist aber hatten sie hinlängliche Kenntnis erlangt. Durch ihn hatten ja die Propheten ihre Weissagung verkündet und im Alten Testament kannten ihn alle sehr gut. Der Sinn seiner Worte ist also der: Nun gut, an mir stoßt ihr euch, weil ich im Fleische erschienen bin; könnt ihr aber auch vom Heiligen Geist sagen: Wir kennen ihn nicht? Gerade deshalb werdet ihr für eure Lästerungen keine Verzeihung finden und in dieser wie in der anderen Welt bestraft werden. Viele wurden S. d597 nur in dieser Welt bestraft, wie derjenige, der Unzucht getrieben, wie jene Korinther, die unwürdig an den heiligen Geheimnissen teilgenommen hatten; ihr hingegen werdet hier und dort bestraft werden. Alles, was ihr also gegen mich gelästert habt vor meinem Kreuzestod, verzeihe ich euch, auch die Sünde der Kreuzigung selbst; nur über euren Unglauben werdet ihr gerichtet werden.3 Was ihr aber über den Heiligen Geist gesagt habt, das wird euch nicht verziehen werden. Denn, eben weil er von dem sprach, was sie vor seinem Kreuzestod wider ihn redeten, fügte er hinzu: "Wer immer etwas redet gegen den Menschensohn, wird Verzeihung erlangen, nicht aber, wer gegen den Heiligen Geist redet". Warum? Weil ihr diesen kennt und weil ihr dadurch gegen die erkannte Wahrheit sündigt. Denn wenn ihr auch mich nicht zu kennen vorgebt, das wißt ihr wenigstens ganz gut, dass man nur im Heiligen Geist Dämonen auszutreiben und Kranke zu heilen vermag. Ihr verlästert also nicht bloß mich, sondern auch den Heiligen Geist. Darum wird auch eure Strafe hier wie dort unerbittlich sein.
Einige Menschen werden nämlich in dieser und in der anderen Welt gestraft; andere nur hienieden, andere nur drüben, andere wieder weder hier noch dort. In dieser und in der anderen Welt z.B. werden eben diese bestraft4 ; auf dieser Welt wurden sie nämlich bestraft, als jene unsäglichen Leiden bei der Eroberung der Stadt5 über sie kamen; und die größte Strafe erfahren sie erst in der anderen Welt; ebenso ging es auch den Einwohnern von Sodoma und vielen anderen. Nur in der anderen Welt z.B. der reiche Prasser, der in den Feuerqualen schmachtete und nicht einmal einen Tropfen Wasser hatte. Bloß in dieser Welt ward der unzüchtige Korinther bestraft. Weder hier noch dort die Apostel, die Propheten, der selige Job; denn ihre Leiden waren ja keine Strafen, sondern nur eine Übung und Prüfung.
-
Lk 9,50 ↩
-
Mt 7,22 ↩
-
Es hatten ja auch nicht einmal die, welche vor seinem Kreuzestod an ihm glaubten, einen vollkommenen Glauben. Überdies mahnte der Herr überall, es sollte ihn niemand offenbaren vor seinem Leiden, und noch am Kreuze sagte er, es solle jenen ihre Sünde verziehen werden. ↩
-
die wider den Heiligen Geist reden ↩
-
Jerusalem ↩