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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Nous devons ici, mes frères, admirer la retenue des apôtres qui désirant beaucoup de faire une question à Jésus-Christ, savent néanmoins prendre leur temps et attendre une occasion propre pour l’interroger. Car ils ne le font point devant tout le monde. Saint Matthieu le donne à entendre, lorsqu’il dit « Ses disciples s’approchant de lui (Marc, IV, 13),» et le reste. Que ce ne soit pas là une simple conjecture, saint Marc nous en donne la preuve, puisqu’il marque formellement qu’ils s’approchèrent de lui « en particulier. » C’est ainsi que ses frères devaient agir, lorsqu’ils le demandaient, et non le faire sortir avec ostentation lorsqu’il était engagé à parler au peuple. Mais admirez encore la tendresse et la charité qu’ils avaient pour tout ce peuple. Ils sont plus en peine de lui que d’eux, et ils en parlent au Sauveur avant que de lui parler d’eux-mêmes. « Pourquoi, » lui disent-ils, « leur parlez-vous ainsi en paraboles?» ils ne disent pas: pourquoi nous parlez-vous en paraboles? C’est ainsi qu’en plusieurs rencontres ils témoignent beaucoup de tendresse pour ceux qui suivaient Jésus-Christ, comme lorsqu’ils lui dirent : « Renvoyez ce peuple, » etc. (Marc, VI, 27.) « Et vous savez qu’ils se sont scandalisés de cette parole. » (Matth. XV, 10.) Que leur répond donc ici Jésus-Christ?
« Il vous est donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais pour eux, il ne leur est pas donné (11). » Il parle de la sorte non pour nous marquer qu’il y eut quelque nécessité fatale, ou quelque discernement de personnes fait au hasard et sans choix. Il veut leur montrer seulement que ce peuple était l’unique cause de tous ses maux: que cette révélation des mystères était l’ouvrage de la grâce du Saint-Esprit, et un don d’en-haut; mais que ce don n’ôte pas à l’homme la liberté de sa volonté, comme cela devient évident par ce qui suit. Et voyez comment, pour empêcher (35) qu’ils ne tombent, les Juifs dans le désespoir, les disciples dans le relâchement, en se voyant les uns privés, les autres favorisés de ce don, voyez comment Jésus-Christ montre que cela dépend de nous.
« Car quiconque a déjà, on lui donnera, et il sera comblé de biens; mais pour celui qui n’a point, on lui ôtera même ce qu’il a(12).» Cette parole, quoiqu’extrêmement obscure, fait voir néanmoins qu’il y a en Dieu une justice ineffable. IL semble que Jésus-Christ dise:
Si quelqu’un a de l’ardeur et du désir, Dieu lui donnera toutes choses. Mais s’il est froid et sans vigueur, et qu’il ne contribue point de son côté, Dieu non plus ne lui donnera rien:
« On lui ôtera même, » dit Jésus-Christ, « ce « qu’il croit avoir;» non que Dieu le lui ôte en effet, mais c’est qu’il le juge indigne de ses grâces et de ses faveurs,
Nous agissons nous-mêmes tous les jours de cette façon. Lorsque nous remarquons que quelqu’un nous écoute froidement, et qu’après l’avoir conjuré de s’appliquer à ce que nous lui disons, nous ne gagnons rien sur son esprit, nous nous taisons alors; parce qu’en continuant de lui~parler, nous attirerions sur sa négligence une condamnation encore plus sévère. Lorsqu’au contraire nous voyons un homme qui nous écoute avec ardeur, nous l’encourageons encore davantage, et nous répandons avec joie dans son âme les vérités saintes.
C’est avec raison que Jésus-Christ dit : « Ce qu’il croit avoir, » puisqu’il ne l’a point en effet. Et pour expliquer encore plus clairement ce qu’il voulait dire par ces paroles « Quiconque a déjà, on lui donnera, et il sera comblé de biens; mais pour celui qui n’a point, on lui ôtera même ce qu’il a; » il ajoute : « C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en écoutant ils n’écoutent ni ne comprennent point (13). » Mais s’ils ne voient point, me direz-vous, ne fallait-il donc pas leur ouvrir les yeux ? Il l’eût fallu si leur aveuglement eût été involontaire, comme l’est celui du corps. Mais il était volontaire, et de leur propre choix: c’est pourquoi Jésus-Christ ne dit pas simplement; « parce qu’ils ne voient point; » mais « parce qu’en voyant ils ne voient point. » Car leur aveuglement est un aveuglement de malice. Ils ont vu Jésus-Christ chasser les démons, et ils disent: « C’est par la vertu de Béelzébub, prince des démons, qu’il chasse les démons. » (Jean, XIX, 3.) Ils voient que tout son désir est de les attirer à Dieu, et qu’il ne veut jamais que ce que son Père veut, et ils disent : « Cet homme n’est pas de Dieu. » Ils jugent des oeuvres de Jésus-Christ autrement qu’ils ne les voient et qu’ils ne les entendent. C’est pourquoi je leur ôterai même cet avantage, et je les empêcherai de voir et d’entendre à l’avenir, puisqu’ils ne s’en servent que pour attirer sur eux une plus grande condamnation. Car ces hommes ne se contentaient pas de ne point croire en Jésus-Christ, mais ils le déshonoraient même, ils le décriaient, et ils lui dressaient des pièges pour le surprendre. Cependant il ne les reprend point de ces excès, parce qu’il ne voulait point leur être pénible par ses accusations et par ses reproches.
Il ne leur parlait pas ainsi dans les commencements. Il s’ouvrait davantage à eux, et il s’expliquait plus nettement. Mais depuis que leur esprit s’est altéré par l’envie, il ne leur parle plus qu’en paraboles. Et pour empêcher ensuite que cette sentence terrible ne passât pour un effet de la haine, ou pour une pure calomnie, et que les Juifs ne lui reprochassent qu’il ne leur disait des paroles si dures, que parce qu’il était leur ennemi, il rapporte le témoignage du Prophète.
« Et cette prophétie d’Isaïe s’accomplit en eux: Vous écouterez, et en écoutant vous n’entendrez point : vous verrez, et en voyant vous ne verrez point (14). (lsaïe, VI, 20.) Car le coeur de ce peuple s’est appesanti, et leurs oreilles sont devenues sourdes, et ils ont bouché leurs yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur coeur ne comprenne, et que s’étant convertis je ne les guérisse (15). » Considérez, mes frères, avec quelle exactitude le prophète fait ce reproche. Il ne dit pas : Vous ne verrez point: mais «vous verrez, et en voyant vous ne verrez point. » Il ne dit pas non plus : Vous n’entendrez point; mais « vous écouterez, et en écoutant vous n’entendrez point. » De sorte que ce sont eux-mêmes, qui se sont volontairement aveuglés, en se fermant les yeux, en se bouchant les oreilles, et endurcissant leur coeur. » Car non-seulement ils n’écoutaient point, mais ils écoutaient avec aigreur et avec peine. Et ils ont agi de la sorte, dit le prophète, « de peur que s’étant convertis je ne les guérisse. » (356)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.10: „Da gingen die Jünger zu ihm hin und sagten: Warum redest Du in Gleichnissen zu ihnen?"
V.11: "Er aber antwortete ihnen und sprach: Weil es euch gegeben ist, die Geheimnisse des Himmelreiches zu erkennen, jenen aber nicht."
Hier dürfen wir die Jünger wohl bewundern, weil sie nicht bloß sehnsüchtig nach Belehrung verlangten, sondern auch wussten, wann es Zeit sei, Fragen zu stellen; denn sie tun es nicht1 vor allem Volke. Das gibt uns ja Matthäus zu verstehen durch die Worte: “Da gingen sie hinzu". Dass es aber keine bloße Vermutung ist, was ich sage, ergibt sich daraus, dass Markus dasselbe noch deutlicher behauptet und sagt, sie seien einzeln zu ihm hingegangen2 . So hätten es auch seine Brüder und seine Mutter machen sollen, und nicht ihn hinausrufen, um sich zu zeigen3 . Da beachte auch die Nächstenliebe der Apostel, wie sehr ihnen das Wohl der anderen am Herzen liegt und wie sie zuerst an sie denken und dann erst an sich. “Weshalb", fragen sie, “sprichst Du zu ihnen in Gleichnissen?" Sie sagten nicht: Warum redest Du mit uns in Gleichnissen? Auch sonst zeigen sie sich häufig voll Liebe gegen alle; so zum Beispiel, wo sie sagen: “Entlass die Menge"4 , und: "Weißt Du, dass sie Ärgernis genommen haben?“5 .
S. d645 Wie lautet nun die Antwort Christi? „Weil es euch gegeben ist, die Geheimnisse des Himmelreiches zu erkennen; jenen aber nicht.“ Mit diesen Worten wollte er zu verstehen geben, dass die Ursache solcher Unkenntnis nicht auf einer Notwendigkeit oder irgendeiner blinden Fügung des Schicksals beruhe, sondern dass sie selbst die Schuld an allem Unheil trügen; auch wollte er betonen, dass diese Erkenntnis ein freies Geschenk sei, und eine Gnade, die von oben kam. Wenn sie aber auch ein freies Geschenk ist, so ist die persönliche Mitwirkung deshalb nicht ausgeschlossen. Das geht aus dem Folgenden hervor. Wenn sie nämlich hörten, dass es ihnen6 „gegeben“ sei, so sollten die einen nicht mutlos, die anderen nicht übermütig werden; darum siehe, wie er ihnen zeigt, dass wir den Anfang machen müssen.
V.12: „Denn jedem, der etwas hat, wird noch dazu gegeben werden, und jedem, der nichts hat, wird auch das genommen, was er zu haben glaubt.“
Diese Worte sind ungemein dunkel, und doch legen sie Zeugnis ab von unaussprechlicher Gerechtigkleit. Ihr Sinn ist der: Wenn jemand bereitwillig und eifrig ist, so wird ihm Gott auch seinerseits alles geben, was an ihm liegt; wenn er es aber nicht ist, so wird weder er selbst tun, was er sollte, noch wird Gott ihm geben, was von ihm abhängt. „Denn“, heißt es, „was er zu haben glaubt, wird ihm genommen werden“, nicht etwa so, dass Gott es ihm nimmt, sondern indem er ihn überhaupt seiner Gaben nicht würdigt.
Auch wir pflegen es ja so zu machen: Wenn wir sehen, dass jemand nur lässig zuhört und trotz unserer wiederholten Bitten nicht achtgeben will, so schweigen wir eben. Wollten wir darauf bestehen, weiter zu reden, so würde seine Unachtsamkeit nur noch zunehmen. Ist dagegen jemand begierig nach Unterweisung, so
ziehen wir ihn an uns und geben ihm viele Belehrung. Ganz richtig gebraucht auch der Herr den Ausdruck: „Auch das, was er zu haben glaubt“; denn tatsächlich hat er ja gerade das nicht.
S. d646 Diese Worte erklärt er dann noch des weiteren und zeigt uns ihren wirklichen Sinn: „Dem, der hat, wird gegeben werden; von dem aber, der nichts hat, wird auch das genommen werden, was er zu haben glaubt.“
V.13: „Deshalb“, sagt er weitert, „rede ich in Gleichnissen zu ihnen, weil sie sehen und doch nicht sehen.“
Dann hätte er ihnen eben, wendet man ein, die Augen öffnen sollen, wenn sie nichts sehen. Ja, wenn es sich um leibliche Blindheit gehandelt hätte, dann hätte er ihnen die Augen öffnen müssen; weil aber ihre Blindheit freiwillig und selbstgewollt war, deshalb sagte der göttliche Heiland nicht einfachhin: sie sehen nicht, sondern: „Sie sehen und sehen doch nicht.“ An ihrer Blindheit war also nur ihre eigene Schlechtigkeit schuld. Sie hatten ja gesehen, wie Dämonen ausgetrieben wurden, und sagten noch: „Im Beelzebub, dem obersten der Dämonen, treibt er die Teufel aus“7 . Sie hörten, wie er sie zu Gott führen wollte, und wie er seine vollkommene Übereinstimmung mit Gott bekundete, und sagten: „der ist nicht von Gott“8 . Da sie also das Gegenteil von dem behaupteten, was sie sahen und hörten, deshalb, meint der Herr, nehme ich ihnen auch die Fähigkeit zu hören. Damit ziehen sie sich nur ein noch schärferes Gericht zu. Denn sie haben nicht nur nicht geglaubt, sie haben den Herrn sogar beschimpft, getadelt und ihm Nachstellungen bereitet. Gleichwohl hält ihnen der Herr dies alles nicht vor; er will eben kein harter Ankläger sein.
Im Anfange redete er also nicht so rätselhaft mit ihnen, sondern ganz klar und deutlich. Da sie sich aber selbst von ihm abwandten, so spricht er hinfort in Gleichnissen zu ihnen. Damit sodann niemand glaube, seine Worte enthalten eine unbegründete Anklage, und damit sie nicht sagten: er klagt uns an und verleumdet uns, weil er unser Feind ist, deshalb zitiert er den Propheten, der dasselbe sagte, wie er.
V.14: „Denn“ sagt er, „an ihnen wird die Prophetie des Jesaias in Erfüllung gehen, die da lautet: Mit euren Ohren S. d647 werdet ihr hören und nicht verstehen, sehend werdet ihr schauen und doch nicht sehen“9 .
Siehst du da, mit welcher Bestimmtheit auch der Prophet dieselbe Klage erhebt? Er sagte ja nicht: Ihr schauet nicht, sondern: „Ihr werdet schauen und doch nicht sehen“; ebenso heißt es nicht: Ihr werdet nicht hören, sondern: „Ihr werdet hören und nicht verstehen.“ Sie waren es also, die sich selber zuerst lostrennten, indem sie sich die Ohren verstopften, die Augen verhüllten, das Herz verhärteten. Denn sie hörten ja nicht nur nicht, sondern
V.15: „Sie hörten es mit Ingrimm“;
und so taten sie, sagt der Herr weiter, „damit sie sich nicht etwa bekehrten und ich sie heile“, womit er auf ihre verhärtete Bosheit hinweist und ihre geflissentliche Abkehr von ihm.