Übersetzung
ausblenden
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Ces paroles marquent une malice consommée, et un dessein formé d’être rebelle à la vérité. Jésus-Christ néanmoins leur rapporte ce passage d’un prophète pour leur donner encore espérance, et pour les attirer à la foi, en les assurant que s’ils se veulent convertir il les guérira. C’est de même que si quelqu’un disait à un homme : Vous ne m’avez pas voulu regarder, et je vous en suis obligé; car si vous l’aviez fait, je vous aurais aussitôt pardonné, montrant par ces paroles qu’il est encore tout prêt à le faire. Il en est de même ici : « De peur, »dit Jésus-Christ, « qu’ils ne se convertissent, et « que je ne les guérisse. » Il leur montrait par ces paroles qu’ils pouvaient encore se convertir et se sauver par la pénitence; et qu’il ne cherchait que leur salut, et non pas sa gloire.
S’il n’eût point voulu être écouté d’eux et trouver occasion de les sauver, il n’avait qu’à se taire sans leur proposer ces paraboles. C’est au contraire par cette obscurité même, dont elles sont voilées, qu’il tâche de leur exciter le désir de s’instruire de ce qu’elles cachent. Car nous savons d’ailleurs, mes frères, que « Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. » (Ezéch. XVIII, 23.) Et pour nous faire voir que le péché n’est point un effet ou de la nature, ou de la nécessité, ou de la violence, il dit ensuite à ses apôtres:
« Mais pour vous vos yeux sont heureux de « ce qu’ils voient, et vos oreilles de ce qu’elles « entendent (16). » Il ne parle point ici des yeux ni des oreilles du -corps, mais des oreilles du coeur. Car les apôtres étaient Juifs aussi bien que les autres ; ils avaient été élevés dans l’observance des mêmes lois, et des mêmes cérémonies. Cependant cette prophétie d’Isaïe ne les touchait pas, parce que leur âme et leur volonté étant bien disposées, étaient comme une racine qui devait produire de bons fruits. Ainsi vous voyez que par ce mot: « Pour vous il vous est donné » ,Jésus-Christ ne marque point quelque nécessité fatale, puisqu’il ne les aurait pas appelés heureux s’ils n’eussent fait le bien librement et sans aucune contrainte.
Et ne me dites point pour favoriser les Juifs que ces paraboles étaient obscures, et qu’ils étaient excusables de n’en pas comprendre le mystère. Ils pouvaient s’adresser en particulier à Jésus-Christ aussi bien que les apôtres, pour lui en demander l’intelligence. Mais ils ne le voulaient pas à cause de leur indifférence et de leur paresse. Que dis-je, ils ne le voulaient pas? Ils firent même tout le contraire. Non-seulement ils ne croyaient point ce que Jésus- Christ leur disait; non-seulement ils ne le voulaient point écouter, mais ils le combattaient même, et témoignaient n’avoir pour lui que de l’aversion et de la haine. C’est cette disposition que Jésus-Christ marque en rapportant ce reproche du prophète: « Ils ont écouté avec aigreur. » Mais comme les apôtres étaient bien éloignés de cette disposition, Jésus-Christ les appelle « heureux », et confirme encore ce qu’il leur-dit par les paroles suivantes :
« Car je vous dis en vérité que beaucoup de prophètes et de justes ont souhaité de voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu : et d’entendre ce que vous entendez, et ne l’ont « pas entendu (17); » c’est-à-dire, mon avènement, ma présence, mes miracles, ma voix, et mes prédications. Il les préfère par ces paroles, non-seulement, aux Juifs qui étaient corrompus, mais aux justes même de l’ancienne loi. Il les appelle plus heureux qu’eux, parce qu’ils voyaient ce que ces autres n’avaient pas vu, et qu’ils avaient tant souhaité « de voir. » Les autres ne voyaient ces merveilles que par la foi, mais les apôtres « les voyaient de leurs yeux » même, et beaucoup plus clairement que les anciens.
Remarquez encore ici l’union que Jésus-Christ fait voir entre l’Ancien Testament et le Nouveau, lorsqu’il montre que les justes de l’ancienne loi, non-seulement ont vu par la foi, les mystères de la nouvelle; mais encore qu’ils ont souhaité avec ardeur de les voir de leurs propres yeux: ce qu’ils n’auraient pas fait si Jésus-Christ eût été opposé à Dieu, et s’il eût renversé sa loi.
« Ecoutez donc vous autres la parabole de celui qui sème (18). » Il leur explique ensuite ce que nous avons déjà dit: il leur parle de l’indifférence des uns et de l’ardeur des autres, de la timidité des uns et du courage des autres, de l’amour ou du mépris des richesses; et il leur fait voir le malheur dans lequel on tom-. hait d’un côté, et l’avantage que l’on retirait de l’autre. Il passe de là à plusieurs différents degrés de vertus. Car dans son amour pour les hommes, il a voulu leur ouvrir plus d’une voie de salut. Il ne dit pas que si l’on ne rapporte « cent » pour un, on ne se sauvera point, mais que celui même qui rapportera « soixante, » ne laissera pas de se sauver, et (357) même celui qui ne rapportera que « trente, » ce qu’il fait dans le dessein de nous faire voir combien il nous est aisé de nous sauver.
Si donc vous ne pouvez demeurer dans l’état de virginité, vivez chrétiennement dans le mariage. Si vous ne pouvez renoncer à tous vos biens, donnez au moins l’aumône de ce que vous avez. Si les richesses vous accablent comme un fardeau insupportable, partagez-les par la moitié avec Jésus-Christ. Si vous ne pouvez vous résoudre à lui donner tout, donnez-lui en la moitié ou la troisième partie. Puisqu’il vous doit rendre son frère et son cohéritier dans le ciel, faites-le aussi votre frère et votre cohéritier sur la terre. Vous vous donnerez à vous-même tout ce que vous lui donnerez.
N’entendez-vous pas ce que dit le Prophète: « Ne méprisez pas ceux qui viennent du même « sang que vous?» (Isaïe, 38.) Si vous ne devez pas mépriser ceux de votre race quelque vils et méprisables qu’ils soient; combien moins devez-vous mépriser celui qui, outre cette liaison du sang qui l’unit à vous, a sur vous une autorité suprême, comme étant celui qui vous a créé? Sans avoir rien reçu de vous, il vous a fait des avantages prodigieux, il a partagé ses biens avec vous, il vous a prévenu par une libéralité incompréhensible.
Ne faut-il donc pas être plus stupide et plus dur que les pierres, pour n’apprendre point à aimer les hommes, après que Dieu vous a tant aimé; pour ne témoigner aucune reconnaissance de tant de bienfaits dont vous avez été comblé, et pour refuser de si petites choses après en avoir reçu de si grandes? Il a partagé le ciel avec vous, et vous ne lui voulez point faire part de ce peu de biens que vous avez sur la terre? Il vous a aimé lors même qu’il n’a vu aucun bien en vous; il vous a réconcilié à son Père lorsque vous étiez son ennemi, et vous ne faites pas la moindre grâce à celui qui vous aime et qui vous a fait tant de bien? N’est-il pas raisonnable qu’avant -même de recevoir cet héritage du ciel et ces autres biens que Dieu vous promet, vous lui rendiez grâces par avance de cette faveur qu’il vous fait de lui pouvoir donner quelque chose? Ne savez- vous pas que lorsque les maîtres reçoivent quelque présent de leurs serviteurs, ou qu’ils daignent aller manger à leurs tables, ce sont les serviteurs qui se tiennent pour obligés, et qui croient avoir reçu une grâce? C’est ici tout le contraire. Ce n’est point le serviteur qui invite son maître à sa table, mais le Seigneur même, qui invite et qui prévient son esclave, et après cela même, vous avez la dureté de ne pas inviter votre maître à votre tour.
Il vous a le premier invité à venir manger sous son toit, et vous ne lui rendez pas la pareille? Il vous a vêtu lorsque vous étiez nu, et vous ne le recevez pas chez vous, lorsqu’il est étranger et qu’il passe? Il vous a le premier fait boire à sa coupe, et vous ne lui donnez pas un verre d’eau froide? Il a rassasié votre âme de l’eau si douce du Saint-Esprit; et vous négligez de soulager la soif de son corps? Il vous a donné ce breuvage céleste et spirituel lorsque vous ne méritiez que des supplices, et vous lui refusez ces assistances temporelles d’un bien même qui est à lui? Ne tenez-vous pas à grand honneur de prendre entre vos mains cette coupe sacrée dont Jésus-Christ même doit boire, et de l’approcher de votre bouche? Et ne savez-vous pas qu’il n’est permis qu’au prêtre seul de vous présenter le calice où est le sang de Jésus-Christ? Mais je n’examine point avec rigueur, vous dit Jésus-Christ, la grandeur des biens que je vous donne pour les comparer avec ce que je reçois de vous. Je recevrai de bon coeur ce que vous me donnerez. Quoique vous ne soyez que laïque, je ne rejetterai point votre don, et je n’exige pas de vous autant que vous avez reçu de moi. Je ne vous demande pas votre sang; je ne vous demande qu’un verre d’eau quand elle serait froide.
Übersetzung
ausblenden
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
So redet der göttliche Heiland, um sie an sich zu ziehen, um ihre Aufmerksamkeit zu erregen und ihnen zu zeigen, dass er bereit sei, sie zu heilen, wenn sie sich ihm zuwenden wollten. Es war, wie wenn etwa jemand sagt: Er wollte mich nicht sehen, und ich bin froh darüber; denn wenn er gebeten hätte, so würde ich die Bitte alsbald gewährt haben; das sagt er aber nur, um zu zeigen, wie man ihn zum Nachgeben bringen könne. Im gleichen Sinne sagt auch hier der göttliche Heiland: „damit sie sich nicht etwa zu mir wenden, und ich sie heile“, bloß um darzutun, dass sie bekehrt und gerettet werden könnten, wenn sie Buße tun wollten, und dass er dies nicht zu seinem Ruhme, sondern zu ihrer Rettung tue. Wenn er sie nicht hören und retten wollte, so hätte er ja schweigen müssen und nicht in Gleichnissen zu ihnen reden; so aber bemüht er sich gerade dadurch, sie zu erschüttern, dass er in dunklen Gleichnissen redet. Denn „Gott will nicht den Tod des Sünders, sondern dass er sich bekehre und lebe“1 . Dass die Sünde nicht in der Natur begründet, nicht eine Folge von Zwang und S. d648 Gewalt ist, das vernimm aus den Worten, die der Herr zu den Aposteln sprach:
V.16: „Selig sind eure Augen, weil sie sehen. und eure Ohren, weil sie hören“;
er meint damit nicht die leiblichen, sondern die geistlichen Augen und Ohren. Auch die Apostel waren ja Juden und in denselben Lehren erzogen; gleichwohl ward ihnen die Prophetie nicht zum Schaden, weil eben die Wurzel des Guten in ihnen gesund war, ich meine der Wille und die Gesinnung. Siehst du also, dass das: „Euch ist es gegeben“ nicht etwa einer Notwendigkeit entsprang. Auch wären sie ja nicht selig gepriesen worden, wenn die Sache nicht ihr persönliches Verdienst gewesen wäre.
Da wende mir nicht ein, der Herr habe nicht klar und deutlich zu den Juden gesprochen; es wäre ja auch ihnen frei gestanden, zum Herrn hinzugehen und zu fragen, wie die Jünger getan. Aber sie wollten eben nicht, weil sie gleichgültig und lau waren. Und was sage ich nur: sie wollten nicht? Sie taten ja sogar das gerade Gegenteil. Sie blieben nicht allein ungläubig, und hörten nicht bloß nicht, sie bekämpften ihn sogar und setzten seinen Worten die größte Unverschämtheit entgegen. Darum heißt es, als der Herr das tadelnde Prophetenwort angeführt hatte: „Sie vernahmen es mit Ingrimm.“ Die Jünger dagegen machten es nicht so; darum pries auch der Herr sie selig.
Auch durch einen anderen Hinweis ermutigt er sie noch, indem er sagt:
V.17: „Denn wahrlich sage ich euch, viele Propheten und Gerechte trugen Verlangen darnach, zu sehen, was ihr sehet, und haben es nicht gesehen, und zu hören, was ihr höret, und haben es nicht gehört“,
nämlich meine Ankunft, meine Wunder, meine Stimme, meine Lehre. Hier stellt er die Apostel nicht mehr bloß über diese Verworfenen2 , sondern auch über die Gerechten; er nennt sie sogar noch seliger als diese. Und warum denn? Weil die Jünger das sehen, was jene Juden nicht einfach nicht sahen, sondern S. d649 sogar sehnsüchtig verlangten, sehen zu können. Jene schauten eben nur durch den Glauben; diese sehen ihn sogar von Angesicht und erkennen ihn viel deutlicher. Siehst du da, wie auch hier wieder der Herr das Alte Testament mit dem Neuen verknüpft, und zeigt, dass jene Propheten die Zukunft nicht bloß schauten, sondern auch sehnsüchtig nach ihr verlangten? Das hätten sie gewiss nicht getan, wenn sie von einem fremden, feindlich gesinnten Gott inspiriert gewesen wären.
V.18: „Ihr also“, fährt der Herr weiter, „höret das Gleichnis vom Sämann“,
und kommt dann auf das zu sprechen, was ich schon früher erwähnte, nämlich auf die Lauheit und den Eifer, die Furchtsamkeit und Mannhaftigkeit, Reichtum und Armut; dabei weist er auf den Nutzen hin, den das eine,und auf den Schaden, den das andere bringt3 . Daraufhin stellt er ihnen auch verschiedene Arten vor, die Tugend zu üben. In seiner Menschenliebe eröffnete er eben nicht bloß einen Weg und sagte nicht: Wenn einer nicht hundertfältige Frucht bringt, ist er verloren, sondern: Auch der wird gerettet werden, der nur sechzigfache Frucht bringt, und nicht bloß er, sondern sogar, wer nur dreißigfache bringt. So tat er, um die Erlangung des Seelenheiles zu erleichtern. Also du kannst die Jungfräulichkeit nicht beobachten? So gehe eine ehrbare Ehe ein. Du vermagst nicht arm zu leben? Gib Almosen von dem, was du hast. Du bist nicht imstande, jene Last zu tragen? Teile dein Vermögen mit Christus. Du willst ihm nicht alles schenken? Gib ihm wenigstens die Hälfte, wenigstens ein Drittel. Er ist ja dein Bruder und Miterbe; mach ihn schon hienieden zu deinem Miterben. Alles, was du ihm gibst, wirst du dir selbst geben. Oder hörst du nicht, was der Prophet spricht: „Die Verwandten deines Blutes sollst du nicht verachten“4 . Wenn man aber die Verwandten nicht verachten darf, dann noch viel weniger den Herrn, der ja außer der Herrschaft auch noch das Recht der Verwandtschaft S. d650 auf dich hat, und noch vieles andere mehr. Er hat dich ja zum Teilhaber seines Eigentums gemacht, hat nichts von dir genommen und hat sogar mit dieser unaussprechlichen Wohltat selbst den Anfang gemacht.
Wäre es also da nicht äußerst unverständlich, nicht einmal auf ein solches Geschenk hin die Liebe zum Nächsten zu üben, keinen Dank zu wissen für diese Gnade, und nicht wenigstens eine geringe Gabe zu spenden für eine große? Er ist es ja, der dich zum Miterben des Himmels gemacht hat, und du willst nicht einmal etwas von deinen irdischen Gütern mit ihm teilen? Er hat dich erlöst ohne irgendein Verdienst von deiner Seite, ja obgleich du sogar sein Feind warst, und du willst nicht einmal deinem Freunde und Wohltäter Dank wissen? Und doch solltest du,ganz abgesehen vom Himmelreich und von allem anderen, schon allein dafür dankbar sein, dass du überhaupt etwas geben kannst. Auch die Diener, die ihre Herren zum Mahle rufen, glauben damit nicht eine Gnade zu erweisen, sondern zu empfangen. Hier ist es gerade umgekehrt. Hier hat nicht der Diener den Herrn, sondern der Herr den Diener zuerst zu seinem Mahle gerufen; du ladest ihn aber nicht einmal jetzt ein. Er hat dich zuerst in sein Haus eingeführt; du tust es nicht einmal nach ihm. Er hat dich in deiner Nacktheit bekleidet; du aber willst ihn dafür nicht einmal als Gast beherbergen. Er hat dir zuerst seinen eigenen Kelch zum Trinken gereicht; du willst ihm nicht einmal einen Trunk kalten Wassers dafür bieten. Er gab dir den Heiligen Geist zur Labung; du linderst nicht einmal seinen leiblichen Durst. Er stillte dich mit dem5 .Geiste, während du Strafe verdient hättest; du kümmerst dich nicht um den Dürstenden, obgleich du all dies Gute nur mit seinem Eigentum vollbringen solltest.