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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

2.

Considérons encore cette parole : « De peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez (361) aussi tout ensemble le bon grain. » Il semble qu’il dise par là : Si vous prenez les armes contre les hérétiques; si vous voulez répandre leur sang et les tuer, vous envelopperez nécessairement dans ce meurtre beaucoup de justes et d’innocents. De plus il y en a beaucoup qui sortant de l’hérésie, d’ivraie qu’ils étaient pourraient se changer en bon grain. Que si on prévenait ce temps, en croyant arracher de l’ivraie on détruirait le froment qui en devait naître. Ainsi il donne du temps aux hérétiques pour se convertir, et pour rentrer en eux-mêmes. Il n’empêche pas néanmoins qu’on ne réprime les hérétiques, qu’on ne leur interdise toute assemblée, qu’on ne leur ferme la bouche, et qu’on ne leur ôte toute liberté de répandre leurs erreurs; mais il ne veut pas qu’on les tue, et qu’on répande leur sang. Et considérez, je vous prie, la douceur de Jésus-Christ. Il ne défend pas seulement d’arracher l’ivraie; mais il donne la raison de sa défense, et il répond à ceux qui lui pourraient dire que cette ivraie peut-être demeurerait toujours ce qu’elle est :

«Laissez croître, » dit-il, « l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs. Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler; mais amassez le blé dans mon grenier (30). » Il les fait souvenir ici des paroles de saint Jean, lorsqu’il parlait du Sauveur comme du Juge de l’univers. Il leur ordonne d’épargner l’ivraie tant qu’elle sera mêlée parmi le froment, pour lui donner lieu de se changer, et de devenir froment elle-même. Que si ces hommes, représentés par l’ivraie, ne font aucun usage de la bonté et de la patience du maître du champ, ils tomberont alors nécessairement dans les mains de l’inévitable justice:

« Je dirai aux moissonneurs: Cueillez premièrement l’ivraie. Pourquoi cueillez premièrement l’ivraie? » Afin de ménager les auditeurs qui se seraient effrayés si le bon grain eût été indifféremment cueilli avec le mauvais: « Liez-la en bottes pour la brûler; mais amassez le blé dans mon grenier. »

« Il leur proposa une autre parabole en disant: Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé (31). » Comme Jésus-Christ leur avait déjà dit que les trois quarts de la semence s’étaient perdus, et que la quatrième partie restante avait encore souffert un grand dommage, ils devaient être portés à s’effrayer et à dire: Qui seront donc ceux qui croiront, et combien y en aura-t-il peu qui seront sauvés? C’est à cette crainte que Jésus-Christ veut remédier par la parabole du grain de sénevé à l’aide de laquelle il raffermit leur foi et leur fait voir l’Evangile s’étendant sur toute la terre. Il choisit pour cela la comparaison de cette semence qui représente parfaitement cette vérité.

« Elle est la plus petite de toutes les semences; mais lorsqu’elle a cru cité est plus grande que toutes les autres, et devient un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent se reposer sur ses branches (32). »Cette dernière circonstance est un indice de grandeur. Or, telle sera la prédication de l’Evangile. Et en effet, ceux qui l’ont prêché étaient bien les plus humbles des hommes, mais comme il y avait en eux une grande vertu, leur prédication s’est étendue sur toute la terre.

Après cette parabole, il leur propose celle du levain:

« Le royaume des cieux est semblable au levain qu’une femme prend et met dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte soit toute levée (33). » Comme ce levain répand sa force invisible dans toute cette pâte, vous de même, mes disciples, vous changerez et vous convertirez le monde entier. Mais considérez ici la sagesse du Sauveur. Il tire toutes ses comparaisons des choses ordinaires et naturelles, pour marquer que si la nature dans ses ouvrages agit certainement et infailliblement, lui qui est le maître de la nature agira de même.

Et ne dites point: Que pourrons-nous faire n’étant que douze, lorsque nous serons mêlés avec tout un monde? Car c’est en cela même qu’éclatera votre force, qu’étant mêlés avec le monde, vous vaincrez le monde. Comme le levain ne montre sa force que lorsqu’on l’approche de la pâte, et que non-seulement on l’en approche, mais qu’on l’y mêle et qu’on l’y confond, puisque non-seulement cette femme l’y met, mais qu’elle « l’y cache, » de même, lorsque vous serez au milieu des peuples et qu’ils vous environneront de toutes parts pour vous perdre, ce sera alors que vous en serez les vainqueurs. Et comme le levain se répand dans toute la pâte sans rien perdre de sa force, mais que peu à peu, il la change toute en lui-même, votre prédication aussi changera tous (362) les peuples et les rendra semblables à vous, Ne craignez donc point tous les maux que je vous prédis. Tous ces obstacles seront votre gloire et vous surmonterez tous vos ennemis.

Dans ces mesures de farine, le nombre de « trois » est mis pour un grand nombre comme c’est l’ordinaire dans l’Ecriture.

Ne vous étonnez point, mes frères, que Jésus-Christ, découvrant aux hommes les plus grands mystères de son royaume, leur parle si « de sénevé et de levain. » Il parlait à des personnes grossières et ignorantes, qui avaient besoin de ces sortes de comparaisons. Ils étaient si peu éclairés, qu’après même des paraboles si simples, ils avaient encore besoin qu’on leur en donnât l’éclaircissement.

Où sont maintenant les Grecs? Qu’ils reconnaissent enfin la puissance de Jésus-Christ, en voyant que l’événement a justifié ses prophéties. Qu’ils le reconnaissent enfin et qu’ils l’adorent en voyant ce double miracle; le premier qu’il a prévu et qu’il a prédit une chose si incroyable; et le second qu’il l’a accomplie de la même manière qu’il l’avait prédite. C’est lui qui donne à ce levain cette force secrète et invisible. C’est lui qui veut encore aujourd’hui, que ceux qui lui sont fidèles, soient mêlés avec la multitude des hommes du siècle, afin qu’ils soient comme un levain sacré qui leur communique la vertu et la sagesse. Qu’on ne se plaigne donc point du petit nombre des apôtres, puisque la vertu de leur parole a eu tant de force.

Ce qui a été une fois pénétré par le levain se change en levain. La prédication est comme une étincelle de feu qui s’attache à un bois sec. Elle l’enflamme premièrement et fait qu’il brûle ensuite le bois le plus vert. Jésus-Christ néanmoins ne se sert pas de cette comparaison du feu, mais de celle du levain, parce que lorsqu’un bois sec est embrasé, sa sécheresse est cause en partie de ce qu’il brûle, au lieu que c’est le levain qu,i fait tout dans le changement qu’il cause dans la pâte.

Que si douze hommes autrefois ont été le levain qui a changé et sanctifié toute la terre; jugez, mues frères, quelle doit être notre corruption et notre lâcheté, si maintenant que nous sommes un si grand nombre de chrétiens, nous ne pouvons servir de levain pour convertir ce qui reste, nous qui devrions être assez saints pour servir à la conversion de dix mille mondes !

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

2.

Aus diesen zwei Gründen also hält der Herr sie zurück: erstens, damit nicht auch der Weizen Schaden leide; zweitens, weil eine Bestrafung des Bösen durch seine Knechte diesen selbst unheilbaren Schaden brächte. Willst du also, dass die Bösen gestraft werden, ohne dass der Weizen Schaden leide, so warte die richtige Zeit ab. Was meint aber der Herr mit den Worten: „Damit ihr nicht zugleich auch den Weizen ausreißt.“ Entweder will er damit sagen: Wenn ihr die Waffen ergreifen und die Häretiker umbringen würdet, so müssten auch viele Rechtgläubige1 das Leben lassen; oder aber er meint, dass viele von denen, die jetzt noch Unkraut sind, sich bekehren und zu Weizen werden können. Würdet ihr sie also vorher ausrotten, so würdet ihr auch denen schaden, die in Zukunft Getreide werden sollten, würdet diejenigen ausrotten, die noch der Bekehrung und Besserung fähig wären. Also nicht das verbietet der Herr, den Häretikern zu widerstehen, sie zu widerlegen, S. d657 ihre Zusammenkünfte und Verbindungen aufzulösen, sondern nur, sie auszurotten und zu töten.

Du aber sieh, wie sanftmütig der Herr ist; wie er nicht bloß seine Meinung ausspricht und sein Verbot erlässt, sondern auch die Gründe dafür angibt. Was aber dann, wenn das Unkraut bis zum Ende so bleibt?

V.30: „Dann werde ich den Schnittern sagen: Sammelt zuerst das Unkraut und bindet es zusammen in Büschel zum Verbrennen.“

Nochmals erinnert sie der Herr an die Worte des Johannes, durch die er selbst zum Richter erklärt ward, und sagt: Solange die Häretiker nahe beim Weizen stehen, soll man sie schonen; sie können ja vielleicht noch zu Weizen werden; wenn sie aber die Zeit nutzlos verstreichen ließen und von hinnen geschieden sind, dann werden sie notwendigerweise der unerbittlichen Strafe verfallen. „Denn ich werde den Schnittern sagen: Sammelt zuerst das Unkraut.“ Warum dieses zuerst? Damit sie nicht zu fürchten brauchen, man werde zugleich mit dem Unkraut auch den Weizen wegtragen. „Und bindet es zusammen in Büschel zum Verbrennen; den Weizen aber führet zusammen in die Scheune.“

V.31: „Noch ein anderes Gleichnis trug er ihnen vor und sprach: Das Himmelreich ist gleich einem Senfkorn.“

Oben hatte der Herr gesagt, es gingen drei Viertel von dem Samen verloren und eines werde gerettet werden, und selbst unter dem einen geretteten Teil werde ein großer Schaden angerichtet werden. Damit es nun nicht heiße: Aber wer und wieviele gehören dann noch zu den Gläubigen? So benimmt er ihnen auch diese Furcht, weckt in ihnen durch das Gleichnis mit dem Senfkorn gläubiges Vertrauen, und zeigt ihnen, dass die Predigt vom Evangelium ganz sicher und überall werde verbreitet werde. Aus diesem Grunde hat er auch das Bild mit der Pflanze gebracht, das so gut für sein Thema passte.

V.32: „Dieses ist das kleinste unter allen Samenkörnern; wenn es aber gewachsen ist, dann ist es größer als alle S. d658 Pflanzen, und wird zu einem Baum, so dass die Vögel des Himmels kommen und in seinen Zweigen wohnen.“

Der Herr wollte ein Beispiel von Größe anführen. So meint er also, wird es auch mit der Verkündigung des Evangeliums gehen. Auch die Jünger waren ja ganz schwache und unbedeutende Menschen; weil aber eine große Kraft in ihnen wohnte, so breitete sie sich über den ganzen Erdkreis aus. Diesem Bilde fügt Jesus dann noch das mit dem Sauerteig an, und fährt fort:

V.33: „Das Himmelreich gleicht einem Sauerteig, den eine Frau nimmt, und in drei Maß Mehl verbirgt, bis das Ganze durchsäuert ist.“

Wie nämlich der Sauerteig dem vielen Mehl seine eigene Kraft mitteilt, so werdet auch ihr die ganze Welt umändern. Beachte, wie weise der Herr vorgeht. Er führt ein Beispiel aus der Natur an, um zu zeigen, wie jenes naturnotwendig erfolgen müsse, so auch dieses. Da wendet mir nicht ein2 : Was sollen wir zwölf Leute vermögen, wenn wir unter eine solche Menschenmasse kommen? Gerade das lässt ja eure Macht nur um so heller erglänzen, dass ihr unter eine solche Menschenmasse kommt und doch nicht unterliegt. Wie also hier der Sauerteig den anderen Teig durchsäuert, wenn er in Verbindung gebracht wird mit dem Mehle, und nicht bloß in Verbindung gebracht, sondern mit ihm vermengt wird, denn es heißt ja nicht bloß: sie legte ihn hin, sondern: sie verbarg ihn , so werdet auch ihr eure Feinde überwinden, wenn ihr mit ihnen in Berührung und Verbindung tretet. Und wie der Sauerteig von der Masse3 überschüttet wird, aber nicht verloren geht, sondern nach kurzer Zeit allem seine Eigenschaft mitteilt, gerade so wird es auch mit eurer Lehrverkündigung gehen. Seid also nicht in Furcht, weil ich euch viele Mühsale vorhergesagt habe; gerade dadurch werdet ihr in besonderem Glanze erstrahlen und alle überwinden. Mit den drei Maßen wollte hier der Herr die große Masse bezeichnen; er pflegte eben diese Zahl als Ausdruck für eine große Menge zu nehmen. Wundere dich aber nicht darüber, S. d659 dass er vom Himmel redet und dabei auf Senfkorn und Sauerteig zu sprechen kommt; er hatte es eben mit unerfahrenen und ungebildeten Leuten zu tun, die durch solche Vergleiche angeregt werden mussten. Sie waren eben so einfältig, dass sie auch dann noch vieler Unterweisung bedurften.

Wo sind da jetzt die Kinder der Heiden? Sie sollen die Macht Christi erkennen, wenn sie die Wahrheit der Dinge schauen. Anbeten sollen sie ihn aus dem zweifachen Grunde, weil er etwas so Großes vorhergesagt und weil er es dann auch vollbracht hat. Er ist ja derjenige, der dem Sauerteig seine Kraft verliehen. Darum hat er seine Gläubigen unter die große Menge4 gemischt, auf dass wir den anderen von unserer Erkenntnis mitteilen. Niemand soll sich also über die geringe Anzahl beschweren. Groß ist ja die Kraft des Evangeliums; und was einmal durchsäuert ist, wird auch seinerseits zum Sauerteig. Wenn ein Funke in Holz fällt, so entzündet er es und vergrößert dadurch die Flamme, die dann auch auf alles andere überspringt. Gerade so ist es mit der Verkündigung des Evangeliums. Aber, meinst du, der Herr sprach nicht von Feuer sondern von Sauerteig. Nun, was dann? Der Unterschied ist ja nur der, dass man dort nicht bloß Feuer braucht, sondern auch passendes Holz, während der Sauerteig alles allein macht. Wenn aber zwölf Männer den ganzen Erdkreis zu durchsäuern vermochten, so erwäge, wie schlecht wir sein müssen, wenn wir trotz unserer großen Anzahl diejenigen nicht zu bekehren vermögen, die noch übrig geblieben sind, während wir doch für tausend Welten genügen und als Sauerteig dienen sollten.


  1. griechisch hagioi ↩

  2. sagt gleichsam der Herr ↩

  3. des Teiges ↩

  4. der Menschen ↩

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