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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Mais pourquoi Jésus-Christ lui accorde-t-il cette permission? Parce que s’il lui eût dit : non, tu ne le peux, ce disciple qui était (390) très-ardent, aurait peut-être persisté à le vouloir. Il aime mieux lui laisser apprendre par sa propre expérience que cela était au-dessus de lui, afin qu’à l’avenir il apprît à être plus sage. Il ne peut donc se tenir. Il se jette la barque dans l’eau; mais il est bientôt en danger d’être submergé. Car « il eut peur, »et cette peur qui venait de la violence du vent fut la cause de son naufrage. Saint Jean marque qu’ils « le voulurent prendre dans leur barque, et que la barque se trouva aussitôt au lieu où ils allaient. »
Descendu de la barque, Pierre vint à Jésus, plus joyeux de retrouver son Maître que de marcher sur l’eau. Après avoir fait ce qui était plus difficile, il s’arrête à ce qui était plus aisé. La mer ne l’étonnait pas, lorsqu’il marchait sur elle, et un peu de vent l’épouvante. Tel est l’homme. Souvent après avoir surmonté les plus grandes tentations, il tombe dans les plus petites. Témoin Elie à l’égard de Jézabel, Moïse à l’égard de l’Egyptien, et David à l’égard de Bethsabée. On peut y joindre aussi saint Pierre. Lorsqu’il a l’esprit encore saisi de frayeur à cause de la tempête, il ne craint point de se jeter à la mer, et il ne peut ensuite résister à la crainte que lui cause un peu de vent, et cela lorsqu’il était déjà si proche de Jésus-Christ. Ainsi il ne nous sert de rien d’être proches du Sauveur, si la foi ne nous approche de lui. Cet accident montra enfin la différence du Maître et du disciple qui semblaient marcher tous deux également sur les eaux, et donna quelque consolation aux autres apôtres qui en pouvaient être jaloux. Car il ne faut pas douter que s’ils témoignèrent de l’aigreur contre les deux frères, ils n’en ressentissent ici beaucoup plus contre saint Pierre. Comme ils n’étaient pas encore fortifiés par le Saint-Esprit, ils étaient assez susceptibles de ces mouvements. Mais après qu’ils eurent reçu cette grâce, on ne vit plus rien de semblable en eux. On voit au contraire partout qu’ils cèdent volontairement la primauté à saint Pierre, et qu’ils lui donnent toujours le premier rang dans leurs assemblées, quoiqu’il parût être plus grossier que les autres.
D’où vient qu’en cette rencontre Jésus-Christ ne commanda pas aux vents de ne plus souffler, niais qu’il étendit la main pour prendre saint Pierre? C’est à cause du peu de foi de cet apôtre. Quand nous cessons de faire ce qui dépend de nous, Dieu cesse aussi de nous aider. Jésus-Christ donc voulant montrer que ce n’était point l’impétuosité du vent, mais le peu de foi de cet apôtre qui lui causait cet accident, lui dit: « Homme de peu de foi, pourquoi avez-vous douté? » Si la foi ne se fût point affaiblie, il eût aisément résisté au vent. C’est pourquoi Jésus-Christ en le prenant par la main, laissa encore souffler le vent dans toute sa violence, pour lui faire mieux reconnaître que tous les vents ne lui pourraient nuire, lorsque sa foi serait terme. Tel qu’un jeune oiseau qui, pour être sorti du nid avant le temps, est en danger de tomber, et que sa mère rapporte au nid sur ses ailes, tel saint Pierre est ramassé dans la barque par Jésus-Christ, son divin Maître.
« Et étant monté dans la barque le vent cessa (32). » Ils dirent après le calme de la première tempête: « Quel est cet homme-ci à qui les vents et la mer obéissent? » (Matth. VIII, 27.) Mais il n’en est pas de même ici. « Alors ceux qui étaient dans la barque s’approchant de lui l’adorèrent en lui disant: « Vous êtes vraiment le Fils de Dieu (33). »Vous voyez, mes frères, comment Jésus-Christ élève insensiblement ses disciples, et les fait croître en vertu. Car leur foi s’était beaucoup augmentée lorsqu’ils virent Jésus-Christ marcher sur les eaux, commander à saint Pierre d’y marcher lui-même, et le sauver du danger où il se trouva. Il commanda avec empire à la mer de se calmer dans la première tempête; il ne le fait pas ici; mais il agit bien plus divinement, en faisant sentir à cet élément une puissance invisible. C’est pourquoi ils lui dirent : « Vous êtes vraiment le Fils de Dieu. »Que fait Jésus-Christ à cette parole, mes frères? Reprend-il ses apôtres de l’avoir dite? Il fait tout le contraire, et confirme ce que ses disciples venaient de dire par une multitude innombrable de guérisons miraculeuses qu’il fit sur tous les malades qui se présentèrent à lui.
« Et ayant passé l’eau, ils vinrent en la terre de Génésareth (34). Ce que les hommes de ce lieu ayant su, ils envoyèrent dans tout le pays d’alentour et lui présentèrent tous les malades (35). Et ils le priaient de les laisser seulement toucher le bord de sa robe. Et tous ceux qui le touchèrent furent guéris (36). »
La foi de ce peuple croît visiblement. Ils ne s’empressent plus comme auparavant de faire venir Jésus-Christ dans leurs maisons, ou de (391) toucher leurs malades de sa main, ou de commander de sa bouche aux maladies de se dissiper. Ils commençaient à s’élever au-dessus de ces basses pensées, et à témoigner plus de foi dans les guérisons qu’ils demandaient. C’est sans doute la femme malade d’une perte de sang qui les avaient excités par l’exemple d’une foi si ferme. L’évangéliste, pour montrer qu’il y avait longtemps qu’il était absent de ces contrées, dit « que les hommes de ce lieu ayant su qu’il était venu, envoyèrent dans tout le pays d’alentour et lui présentèrent tous les malades. » Cependant cette longue absence de Jésus-Christ, non-seulement n’avait point affaibli la foi de ces peuples, mais l’avait même augmentée et rendue plus vigoureuse.
Allons donc, mes frères, toucher aussi nous-mêmes la frange du vêtement de Jésus-Christ, ou plutôt; si nous le voulons, allons posséder Jésus-Christ tout entier. Car nous avons maintenant son corps entre nos mains. Ce n’est plus son seul vêtement. C’est son propre corps qu’il nous donne, non pour le toucher seulement, niais pour le manger et pour en nourrir nos âmes. Approchons-nous-en donc avec une foi fervente, nous tous qui sommes malades. Si ceux qui touchèrent alors la frange de son vêtement en ressentirent un si merveilleux effet, que doivent attendre ceux qui le reçoivent tout entier?
Mais pour s’approcher de Jésus-Christ avec foi, il ne suffit pas de le recevoir extérieurement. Il faut encore le toucher avec un coeur pur, et savoir, lorsqu’on s’en approche, qu’on s’approche de Jésus-Christ même. Encore que vous n’entendiez pas sa voix, ne le voyez-vous pas qui repose sur le saint autel, ou plutôt ne l’entendez-vous pas parler lui-même, par la bouche des évangélistes? Croyez donc que c’est encore ici cette cène où Jésus-Christ était assis avec ses apôtres. Il n’y a nulle différence entre ces deux cènes. On ne peut dire que ce soit un homme qui fasse celle-ci, au lieu que Jésus-Christ a fait celle-là, c’est le même Jésus-Christ qui fait l’une et l’autre.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Warum hat also Christus es ihn geheißen? Weil Petrus bei seinem Feuereifer widersprochen hätte, wenn er gesagt hätte: Du darfst nicht. Er will ihn also durch die Tatsachen selbst belehren, damit er für die Zukunft gewitzigt wäre. Aber auch so lässt Petrus sich nicht zurückhalten. Nachdem er also das Schifflein verlassen hatte, begann er zu sinken, denn er hatte Furcht. Diese war schuld daran, dass er sank; er fürchtete sich aber infolge des Windes. Johannes berichtet hier: „Sie wollten ihn in das Schifflein nehmen, und alsbald gelangte das Schifflein ans Land, dem sie zusteuerten“1 . Er sagt damit im Grunde dasselbe. Während sie also S. d715 im Begriffe standen zu landen, kam der Herr auf das Schifflein zu. Und Petrus stieg aus dem Schifflein und ging ihm entgegen, wobei er sich nicht so sehr darüber freute, dass er auf dem Wasser wandelte, als darüber, dass er zum Herrn kam. Nachdem er aber das Größere überwunden, sollte er dem Geringeren unterliegen, ich meine der Gewalt des Windes, nicht der des Sees. So ist eben die Menschennatur: oft vollbringt sie das Große und fällt dafür im Kleinen. So ging es zum Beispiel dem Elias mit der Jezabel, so dem Moses mit dem Ägypter, so David mit Bersabee. Auch bei Petrus ging es so: während ihn noch die Furcht beherrschte, hatte er den Mut, über dem Wasser zu wandeln; dem Andrang des Windes aber konnte er nicht mehr standhalten, und das, obgleich Christus in der Nähe war. So nützt es also nichts, dass Christus einem nahe ist, wenn er nicht durch den Glauben nahe ist. Das zeigte denn auch den Unterschied zwischen dem Meister und dem Schüler und war zugleich eine Beruhigung für die anderen. Denn wenn sie schon über die zwei Brüder2 unwillig geworden waren, so werden sie es noch mehr hier geworden sein. Sie hatten eben die Gnade des Heiligen Geistes noch nicht empfangen. Später waren sie ja nicht mehr so. Da lassen sie überall dem Petrus den Vorrang, schicken ihn in den öffentlichen Versammlungen voran, obgleich er an Feinheit der Bildung den anderen nachstand. Warum hat aber der Herr nicht den Winden befohlen aufzuhören, sondern hat selbst die Hand ausgestreckt und den Petrus gefasst? Weil es auch des Glaubens Petri bedurfte. Wenn es nämlich auf unserer Seite fehlt, so tut Gott auch das Seinige nicht. Der Herr zeigt also, dass nicht die Gewalt des Windes, sondern die Kleingläubigkeit des Petrus schuld an seinem Unfall ist, und sagt daher: „Warum hast du gezweifelt, Kleingläubiger?“ Wäre er also nicht im Glauben schwach geworden, so hätte er auch dem Winde gegenüber leicht standgehalten. Darum lässt auch der Herr, nachdem er ihn gefasst hatte, den Wind weiter wehen, um zu zeigen, dass er nicht S. d716 schaden kann, wenn der Glaube festgewurzelt ist. Wenn ein junges Vögelchen vor der Zeit das Nest verlässt und schon im Begriffe steht, herabzufallen, so stützt es die Mutter mit ihren Flügeln und bringt es wieder ins Nest zurück. Geradeso macht es auch Christus.
V.32: „Und als sie das Schifflein bestiegen hatten, da hörte der Wind auf.“ Früher hatten da die Apostel gesagt: „Was ist das für ein Mensch, dass ihm sogar die Winde und das Meer gehorchen?“3 . Jetzt reden sie nicht so. Denn, heißt es weiter,
V.33: „Die Insassen des Schiffleins kamen, beteten ihn an und sagten: Wahrlich, Du bist Gottes Sohn.“ Siehst du, wie der Herr sie langsam zu Höherem anleitet? Da er auf dem See gewandelt und auch einem anderen befohlen, dasselbe zu tun, und den Petrus aus der Gefahr errettet hatte, so besaßen sie jetzt einen starken Glauben. Damals hatte der Herr dem Meere geboten; hier gebot er ihm nicht, und zeigte dafür seine Macht auf andere noch wirksamere Art. Darum sagten auch die Apostel: „Wahrhaftig, Du bist Gottes Sohn.“ Und der Herr? Hat er ihnen diese Rede verwiesen? Ganz im Gegenteil, er bekräftigte noch ihre Worte, indem er nicht bloß so wie früher, sondern mit noch erhöhtem Machterweis diejenigen heilte, die zu ihm kamen.
V.34: „Und als sie ans andere Ufer übergesetzt waren, kamen sie in die Landschaft Genesareth.
V.35: Und als ihn die Leute daselbst erkannt hatten, sandten sie Boten in die ganze Umgegend, und man brachte zu ihm alle, die krank waren.
V.36: Und man forderte sie auf, den Saum seines Kleides zu berühren, und alle, die ihn berührten, wurden gesund.“ Die Leute kamen schon nicht mehr zu ihm wie früher, wo sie ihn in ihre Häuser genötigt hatten und wollten, dass er4 mit der Hand berühre, und ihnen S. d717 mit Worten befehle. Jetzt suchten sie die Heilung schon in viel höherer und vollkommener Art, und mit viel mehr Glauben. Die blutflüssige Frau hatte allen den rechten Weg gezeigt. Der Evangelist wollte hier auch zeigen, dass der Herr erst nach langer Zeit wieder in diese Gegenden kam; deshalb sagte er: „Als ihn die Leute daselbst erkannt hatten, sandten sie Boten in die Umgegend und brachten alle zu ihm, die krank waren“. Die Länge der Zeit hatte ihnen also gleichwohl ihren Glauben nicht bloß nicht genommen, sondern sogar vermehrt und ihn in voller Kraft bewahrt. Berühren also auch wir den Saum seines Kleides, oder vielmehr, wenn wir nur wollen, können wir Jesus selbst ganz und gar in unserem Besitze haben. Denn auch sein heiliger Leib liegt jetzt vor uns; nicht bloß sein Kleid, sondern auch sein Leib; und nicht, damit wir ihn bloß berühren, sondern ihn auch essen und uns mit ihm sättigen. Treten wir also gläubig hin, wer immer an einer Krankheit leidet. Wenn schon diejenigen, die nur den Saum seines Kleides berührten, eine solche Kraft empfingen, um wieviel mehr dann jene, die ihn ganz besitzen? Das gläubige Hinzutreten verlangt aber, dass wir nicht bloß empfangen, was vor uns liegt, sondern dass wir es auch mit reinem Herzen berühren, dass wir dabei in solcher Verfassung seien, wie wenn wir zu Christus selbst hinzuträten. Was macht es denn, wenn du auch seine Stimme nicht hörst? Du siehst ihn dafür vor dir liegen, ja du hörst auch sogar seine Stimme, denn er spricht ja durch die Evangelisten.