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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Vous me direz : Quoi! Ne faut-il donc point prier ? il faut prier, mais il ne le faut pas faire avec une âme impure. Mais si je me trouve surpris, dites-vous, et que je sente dans moi ces impuretés dont vous parler? Tâchez de vous en purifier. Comment le ferai-je? dites-vous. Gémissez, pleurez, donnez l’aumône; donnez satisfaction à ceux que vous avez offensés. Servez-vous de tous ces moyens pour rentrer en grâce avec Dieu, et pour ne l’aigrir pas davantage par des prières impures. Si quelqu’un venait se prosterner devant vous, et vous embrasser les pieds avec des mains pleines d’ordures, n’est-il pas vrai qu’au lieu d’écouter ses prières, vous le rejetteriez avec horreur? Pourquoi traitez-vous Dieu plus indignement que vous ne traiteriez un homme? La langue n’est-elle pas comme la main de ceux qui prient, et avec laquelle nous tâchons comme d’embrasser les genoux de Dieu? Ne la souillez donc point par l’impureté des vices, afin que Dieu ne vous dise pas ce qu’il dit aux Juifs par son prophète Isaïe : « Quand vous multiplieriez vos oraisons, je ne vous écouterai pas. (Isaïe, I, 15.) Car la vie et la mort sont dans la main de la langue (Prov. XVI, 21 ), selon le langage de l’Ecriture. «Et vous serez justifié ou condamné par vos paroles. » (Matth. XII, 39.) Conservez donc votre âme avec plus de soin que vous ne gardez la prunelle de vos yeux. Nos langues ressemblent à. ces excellents chevaux qu’on destine au service du prince. Si nous leur donnons un frein pour les dompter et pour les dresser, le prince les montera et y trouvera ses délices, mais si nous leur laissons suivre leur impétuosité naturelle, elles ne seront propres qu’au service des démons et du prince des ténèbres.
Vous n’osez venir ici prier Dieu après l’usage d’un légitime mariage, encore qu’en cela vous ne commettiez aucun péché; et vous avez la hardiesse d’élever vos mains au ciel après être tombés dans de noires médisances, et dans des calomnies qui vous font mériter l’enfer?
Comment ne tremblez-vous pas de crainte ? N’entendez-vous pas saint Paul qui vous dit « que, le lit est pur, et que le mariage est honorable? » (Hébr. XIII, 4) Que si vous n’osez néanmoins, en portant de ce lit pur et de cette bouche honorable, lever vos mains vers Dieu comment, en sortant du lit des démons, oserez-vous prononcer ce nom adorable qui est également saint et terrible? Car le démon se plaît dans les médisances et dans les outrages. C’est comme un lit délicieux où il trouve son repos. La fureur est comme un adultère qui vient corrompre la pureté de notre couche. Elle se mêle à notre âme, avec un plaisir secret. Elle la rend malheureusement féconde, et lui fait enfanter des haines et des inimitiés diaboliques. Elle fait le contraire du mariage. Le mariage ne fait de deux qu’une chair, et la colère divise ceux que l’amour unissait ensemble, et sépare même l’âme, et la divise d’avec elle-même.
Si vous voulez donc vous approcher de Dieu avec pureté et avec confiance ne souffrez pas que cette adultère , je veux dire que la colère approche de vous. Chassez-la comme un chien furieux. C’est ce que saint Paul nous commande : « Levez au ciel, » dit-il, « vos mains pures et saintes sans colère et sans dispute. » (I Tim. II, 7.)
Ne souffrez donc point que votre langue devienne impure. Comment pourrait-elle prier pour vous, si elle avait perdu la liberté que lui donnait son innocence ? Ornez-la plutôt par votre humilité, par votre douceur et par volte modestie. Rendez-la digne de parler au Dieu qu’elle invoque. Qu’elle se répande en bénédictions et en actions de grâces. Enfin, occupez-la aux actions de charité et de miséricorde. Car on peut, mes chers frères, pratiquer la charité par ses paroles: « Une parole, » dit le Sage, « vaut mieux qu’un don, et répondez aux pauvres des paroles de paix avec douceur. » (Eccli. IV, 7.) Que votre langue soit en tout temps armée des paroles sacrées de l’Ecriture, et que, selon le même Sage; « tous vos discours et tous vos entretiens soient dans la loi du Très-Haut. » (Eccli. IX, 25)
Quand nous nous serons ainsi ornés, approchons-nous de notre Roi. Prosternons-nous à ses pieds, non-seulement de corps, mais encore de l’âme. Souvenons-nous quel est Celui devant qui nous nous présentons; pour quel sujet nous y venons, et ce que nous prétendons. Nous nous approchons d’un Dieu devant qui les séraphins tremblent, que les chérubins n’osent regarder; devant qui ils sont contraints de voiler leur face, parce qu’ils ne peuvent supporter l’éclat de ce visage adorable. Nous nous approchons d’un Dieu qui habite (401) dans une lumière inaccessible, et nous nous en approchons pour le prier de nous délivrer de l’enfer, de nous pardonner nos péchés; d’éloigner de nous les tourments insupportables que nous avons mérités, de nous donner le ciel, et les biens dont jouissent les saints. Prosternons-rions donc devant lui de corps et d’esprit, afin qu’il nous relève lui-même. Invoquons sa miséricorde avec un coeur contrit et avec une humilité parfaite.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Sage mir doch nur einmal, würdest du es wohl wagen zu beten, wenn du Kot oder Mist in den Händen hättest? Gewiss nicht! Und doch sind das ganz unschädliche Dinge; jene Reden dagegen bringen das Verderben. Wie kann man nun in den gleichgültigen Dingen so vorsichtig, in den verbotenen so leichtsinnig sein? Wie also, sagt mir da einer, soll man etwa nicht mehr beten? Freilich soll man beten, aber nicht, wenn man mit solchem1 Schmutz und Kot beladen ist. Wie aber, wenn ich durch andere zu Fall gebracht werde? Dann reinige dich! Wie? Auf welche Art? Weine, seufze, gib Almosen, leiste dem Beleidigten Abbitte, versöhne dich mit ihm wegen dieser Dinge, reinige dein Zunge, damit du Gott nicht noch mehr erzürnest. Denn würde jemand mit Mist in den Händen deine Knie flehend umfassen, du würdest ihn nicht anhören, sondern mit dem Fuß wegstoßen, wie kannst du es also wagen, in solchem Zustand vor Gott hinzutreten? Denn bei den Betern ist die Zunge gleichsam die Hand, mit der S. d735 wir Gottes Knie umfassen. Beflecke sie darum nicht, damit er nicht zu dir spreche: „Selbst wenn ihr eure Gebete vervielfältiget, werde ich euch nicht erhören“2 , denn: „Tod und Leben sind in der Hand der Zunge“3 , und: „Nach deinen Worten wirst du gerechtfertigt, und nach deinen Worten wirst du verurteilt werden“4 . Hüte also deine Zunge mehr als deinen Augapfel. Die Zunge ist wie ein königliches Ross. Legst du ihr Zügel an und lehrest sie ebenmäßig einherschreiten, so wird der König darauf ruhen und sich darauf setzen; lässt du sie aber ohne Zaum dahinstürmen und Seitensprünge machen, so werden der Teufel und die Dämonen auf ihr reiten.
Nach einem ehelichen Verkehre mit deinem Weibe wagst du nicht zu beten, obwohl darin nichts Böses liegt; wenn du aber geschmäht oder gelästert hast, was dir die Hölle einträgt, erhebst du deine Hände, ohne dich vorher gehörig zu reinigen? Sag mir, wie ist es möglich, dass du darüber nicht zitterst? Hast du nicht gehört, was Paulus sagt? „Etwas Ehrenvolles ist die Ehe in allem und unbefleckt das Ehebett“5 . Wenn du nun vom unbefleckten Ehebette dich erhebst und es nicht wagst, sofort zu beten, wie kannst du den furchtbaren und ehrfurchtgebietenden Namen anrufen, wenn du von jenem Lager der Teufels kommst? Es ist ja doch ein Lager des Teufels, wenn man sich in Schmähungen und Lästerungen wälzt. Der Zorn verkehrt mit uns voll Wollust wie ein gottloser Ehebrecher, ergießt in uns den verderblichen Samen, erzeugt den teuflichen Hass in uns und wirkt in jeder Beziehung der Ehe entgegengesetzt. Die Ehe vereinigt ja zwei in einem Fleische; der Zorn hingegen zerreißt diejenigen, die eins waren; er spaltet und trennt selbst die Seele. Damit du also mit Zuversicht vor Gott hintreten könnest, gewähre dem Zorn keinen Zutritt, wenn er dich befällt und sich zu dir gesellen will; jage ihn wie einen tollen Hund S. d736 von dir: So hat es auch Paulus befohlen mit den Worten: „Erhebend reine Hände sonder Zorn und Gezänke“6 .
Schände deshalb deine Zunge nicht; denn wie kann sie für dich bitten, wenn sie selber schuldbeladen ist? Schmücke sie vielmehr mit Sanftmut, mit Demut; mache sie Gottes würdig, den sie anruft; erfülle sie mit Lobpreisung, mit vieler Barmherzigkeit; denn man kann auch durch Worte Barmherzigkeit üben. „Ein Wort ist besser als eine Gabe“7 , und: „Entgegne dem Armen friedlich in Sanftmut“8 . Verschönere deine ganze übrige Zeit durch Gespräche über göttliche Dinge: „All dein Gespräch sei nach den Geboten des Allerhöchsten“9 .So geschmückt wollen wir vor den König hintreten und auf die Knie sinken, nicht nur dem Leibe, sondern auch der Seele nach. Bedenken wir, vor wem wir erscheinen, und für wen und um was wir uns bemühen. Vor Gott erscheinen wir, bei dessen Anblick die Seraphim ihr Antlitz abwenden müssen, da sie den Glanz nicht ertragen können, vor dessen Anblick die Erde erbebt. Vor Gott erscheinen wir, „der in unzugänglichem Lichte wohnt“10 . Und wir erscheinen vor ihm, um Erlösung von der Hölle, um Nachlassung der Sünden zu erlangen, um befreit zu werden von jenen unsäglichen Strafen und um des Himmels und der Güte des Jenseits teilhaft zu werden.