Übersetzung
ausblenden
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
« Mais Jésus se tournant dit à Pierre: Retirez-vous de moi, satan, vous m’êtes à scandale, parce que vous ne goûtez point ce qui est de Dieu, mais seulement ce qui est humain (23). » Que tous ceux qui rougissent de la croix de Jésus-Christ écoutent cette parole. Si le Prince même des apôtres, quoiqu’il n’eût pas encore appris de Dieu ce mystère, est appelé « satan » par Jésus-Christ même; que doivent attendre ceux qui renoncent cette croix après qu’elle a été adorée de toute la terre? Si le Fils de Dieu fait un reproche si sévère à celui qu’il venait d’appeler « heureux, » et qui avait fait une confession si excellente et si relevée, jugez comment il traitera un jour ceux qui après tant de preuves ne reçoivent et n’adorent pas encore le mystère de la croix.
Il ne lui dit pas simplement que le démon a parlé par lui; il lui en donne le nom même :
« Retirez-vous de moi, satan. » Tout son désir en s’opposant ainsi à Jésus-Christ était seulement que son Maître qu’il aimait ne souffrît pas. Mais le Fils de Dieu le reprend à dessein avec cette vigueur, parce qu’il savait, et que saint Pierre en particulier, et que tous les autres apôtres craignaient étrangement la mort de leur Maître, et qu’ils ne pouvaient souffrir d’en entendre parler. C’est pourquoi Jésus-Christ déclare ce que ce disciple avait de plus caché dans le secret de son coeur: « Vous ne goûtez point ce qui est de Dieu, mais seulement ce qui est humain. »
Que veulent dire ces paroles : « Vous ne goûtez point ce qui est de Dieu, mais seulement ce qui est humain? » Saint Pierre jugeant des souffrances de son Maître d’une manière fort grossière et toute charnelle croyait que cette mort lui était honteuse et indigne de sa grandeur. C’est de quoi Jésus-Christ le reprend. Il semble qu’il lui dise : Il n’est point indigne de moi de souffrir la mort, et il n’y a que les pensées basses et terrestres où vous vous laissez aller, qui vous en lassent juger de la sorte. Si vous aviez écouté mes paroles avec l’Esprit de Dieu, en éloignant de vous toutes ces pensées charnelles, vous connaîtriez quelle gloire je tirerai de cette conclusion et de cette ignominie. Vous dites qu’il est (423) indigne de moi de souffrir, et je vous réponds qu’il n’y a que le diable qui puisse s’opposer à mes souffrances. C’est ainsi qu’il réfute les pensées de cet apôtre par un raisonnement tout contraire.
Lorsque saint Jean refusa de le baptiser, parce qu’il jugeait son baptême trop indigne du Sauveur, Jésus-Christ lui persuada au contraire de le faire, en lui montrant qu’il convenait qu’il en fût ainsi; et bientôt encore il dira à Pierre, lorsque ce disciple voudra l’empêcher de lui laver les pieds : « Vous n’aurez u point de part avec moi, si je ne vous lave les « pieds (Jean, XIII, 9); » c’est de la même manière qu’il traite ici saint Pierre, c’est-à-dire qu’il réfute ses raisons par des raisons contraires, et que par la sévérité de sa réprimande, il lui ôte la crainte qu’il avait de sa passion.
Que personne donc, mes frères, ne rougisse de ces marques augustes et adorables de notre salut. La croix de Jésus-Christ est la source de tous nos biens. C’est par elle que nous vivons, et que nous sommes ce que nous sommes. Portons la croix de Jésus-Christ et parons-nous-en comme d’une couronne de gloire. C’est elle qui est comme le sceau et l’accomplissement de toutes les choses qui regardent notre salut. Si nous sommes régénérés dans les eaux sacrées du baptême, la croix y est présente. Si nous nous approchons de la table du Seigneur, pour y recevoir son saint corps, elle y paraît avec éclat. Si l’on nous impose les mains pour nous consacrer au ministère du Seigneur, elle y est encore présente. Enfin, quoi que nous fassions, nous voyons partout ce signe adorable, qui est tout ensemble la cause et la marque de notre victoire. Nous l’avons dans nos maisons; nous la peignons sur nos murailles; nous la gravons sur nos portes; nous l’imprimons sur nos visages, et nous la portons toujours dans le coeur. Car la croix est un signe et un monument sacré, qui rappelle en notre mémoire l’ouvrage de notre salut, le recouvrement de notre ancienne liberté, et l’infinie miséricorde de notre Sauveur Jésus-Christ, qui par l’amour qu’il nous a porté, a été comme une brebis que l’on mène à la boucherie.
Lors donc que vous imprimez ce signe sacré sur vous, souvenez-vous de ce qui a donné lieu à cette croix et de ce qui l’a rendue nécessaire. Que ce souvenir réprime en vous votre orgueil, qu’il arrête votre colère et qu’il étouffe toutes vos autres passions. Lorsque vous formez ce signe sur votre front, armez-vous d’une sainte hardiesse et rétablissez votre âme dans sa première liberté. Car vous n’ignorez pas, mes frères, que la croix est le prix qui vous l’a fait recouvrer. C’est pourquoi saint Paul nous exhortant à rentrer dans cette liberté si digne d’un véritable chrétien, nous y porte en nous parlant de la croix et du sang du fils de Dieu:
« Vous avez été, » dit-il, « rachetés d’un grand prix, ne vous rendez point esclaves des « hommes. » (1 Cor. VI, 20.)
Considérez quel est le prix qui a été donné pour votre rançon, et vous ne serez plus l’esclave d’aucun homme sur la terre. Ce prix, mes frères, et cette rançon c’est la croix. Vous ne la devez donc pas marquer négligemment du bout du doigt sur votre visage. Vous devez la graver avec amour dans votre coeur par une foi très-fervente. Si vous l’imprimez de la sorte sur votre front, nul des esprits impurs n’osera s’approcher de vous en voyant sur votre visage les armes qui l’ont terrassé, et cette épée étincelante dont il a reçu le coup mortel. Si la seule vue des lieux où les bourreaux exécutent les criminels, vous fait frémir d’horreur et trembler de crainte, dans quel trouble et quelle terreur doivent entrer les démons, en voyant les armes dont Jésus-Christ s’est servi pour les vaincre?
Ne rougissez donc pas de la croix, afin que Jésus-Christ ne rougisse point de vous, lorsqu’il viendra dans la majesté de sa gloire, et qu’il fera briller ce signe d’une lumière plus éclatante que les rayons du soleil. Car elle paraîtra alors aux yeux de tous les hommes qui auront été dans le monde. Elle publiera hautement l’innocence et la charité de celui qui s’y est laissé attacher, et elle convaincra toute la terre qu’il n’a rien omis pour sa part de tout ce qui’ était nécessaire pour notre salut.
C’est la croix qui, du temps de nos pères et du nôtre, a ouvert ces bienheureuses portes qui nous avaient été fermées ; . qui a détruit la vertu mortelle des breuvages empoisonnés que nous avions pris; qui a déraciné de nous toutes les plantes. envenimées qui poussaient des rejetons de mort, et qui a guéri les morsures horribles dont ces bêtes infernales nous avaient cruellement déchirés. Car si cette adorable croix a brisé les portes de l’enfer pour nous (424) ouvrir celles du ciel; si elle a terrassé toutes les forces du démon, si elle a détruit son empire, doit-on s’étonner qu’elle ait aussi détruit la force du poison qui envenimait nos coeurs, qu’elle y ait dissipé cet air pestilentiel qui les corrompait, et qu’elle en ait exterminé pour jamais ces bêtes furieuses qui les dévoraient?
Übersetzung
ausblenden
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Hören sollen das alle, die vor dem Leiden des Kreuzes Christi zurückschrecken. Wenn schon der Oberste1 wegen seiner Furcht ein Satan genannt wurde, und dies, bevor er noch über alles eine klare Erkenntnis erlangt hatte, welche Entschuldigung können dann diejenigen haben, welche das Werk der Erlösung nach so vielen, klaren Beweisen noch leugnen? Wenn Petrus, der so feierlich selig gepriesen worden war, der ein so herrliches Bekenntnis abgelegt hatte, so harte Worte hören muss, so kannst du dir denken, was mit denen geschehen wird, welche nach all dem das Geheimnis des Kreuzes verwerfen? Der Herr sagte nicht: Der Satan hat aus dir gesprochen, sondern:
V.23: „Weiche zurück hinter mich, Satan.“
Es war nämlich das Verlangen des Widersachers, Christus möge nicht leiden. Deshalb schalt ihn der Herr mit so scharfen Worten, weil er wusste, dass Petrus und die übrigen Scheu davor hatten und sich nicht gelassen darin fanden. Deshalb enthüllt er ihnen auch seine geheimen Gedanken: „Du sinnest nicht auf das, was Gottes, sondern auf das, was des Menschen ist.“ Was heißt aber das: „Du sinnest nicht auf das, was Gottes, sondern auf das, was der Menschen ist“? Weil Petrus S. d777 an diese Sache nur den menschlichen und irdischen Maßstab anlegte, glaubte er, es sei für Christus schimpflich und ungeziemend. Um ihn also zu widerlegen, sagt er: Dass ich leide, ist nicht ungeziemend, wohl aber urteilst du nur dem Fleische nach; hättest du die fleischliche Gesinnung abgelegt und im Sinne Gottes meine Worte angehört, so wüsstest du, dass gerade darin meine eigentliche Aufgabe besteht. Du meinst, das Leiden sei meiner unwürdig; ich aber sage dir, es entspricht der Absicht des Teufels, dass ich nicht leide. Auf diese Weise überwindet er seinen Widerstand durch den Hinweis auf das Gegenteil. Ähnlich brachte er auch Johannes, der sich für unwürdig hielt, ihn zu taufen, dazu, dass er ihn taufte, indem er sprach: „Also geziemt es uns“2 . Desgleichen überzeugte er Petrus selbst, der ihn abhalten wollte, ihm die Füße zu waschen, mit den Worten: „So ich dich nicht wasche, hast du keinen Teil an mir“3 . So weist er ihn auch jetzt durch Hinweis auf das Gegenteil in die Schranken und erstickt seine Furcht vor dem Leiden durch eine strenge Zurechtweisung.
Niemand schäme sich also des ehrwürdigen Zeichens unserer Erlösung, der größten aller Wohltaten, durch die wir leben, durch die wir sind. Wir wollen vielmehr das Kreuz Christi wie eine Krone tragen. Denn durch das Kreuz wird ja unser ganzes Heil vollbracht. So oft jemand wiedergeboren wird, ist das Kreuz dabei; so oft er genährt wird mit jener geheimnisvollen Speise, so oft jemand geweiht wird, so oft irgendeine andere Handlung vorgenommen wird, überall steht dieses Zeichen des Sieges und zur Seite. Deshalb zeichnen wir es voll Eifer auf die Häuser, Wände und Fenster, auf die Stirn und auf das Herz. Ist es ja doch das Sinnbild unserer Erlösung, unserer gemeinsamen Befreiung, sowie der Güte unseres Herrn. „Wie ein Lamm wurde er zur Schlachtbank geführt“4 . So oft du dies also mit dem Kreuze bezeichnest, beherzige alles, was im Kreuze liegt, dämpfe den Zorn und alle übrigen Leidenschaften. S. d778 Wenn du dich bekreuzest, erfülle deine Stirn mit großer Zuversicht, mache deine Seele frei. Ihr wisset doch sicherlich, wodurch wir die Freiheit erlangen. Um uns dafür zu gewinnen, für die Freiheit nämlich, die uns zukommt, erwähnt Paulus das Kreuz und das Blut des Herrn, indem, er spricht: „Um einen Preis seid ihr erkauft worden; werdet nicht Sklaven der Menschen“5 . Er will sagen: Bedenke, was für ein Preis für dich bezahlt worden ist und du wirst keines Menschen Knecht sein; das Kreuz nennt er nämlich einen Kaufpreis. Man darf das Kreuz aber nicht einfach nur mit dem Finger machen, sondern zuerst mit dem Herzen, voll innigen Glaubens. Wenn du es in dieser Weise auf deine Stirne zeichnest, dann wird dir kein unreiner Geist nahen, weil er die Waffe sieht, die ihm die Wunde geschlagen, das Schwert, das ihm den tödlichen Streich versetzte. Wenn wir beim Anblick der Richtstätten erschaudern, was wird wohl der Teufel empfinden beim Anblick der Waffe, mit der Christus seine ganze Macht gebrochen und dem Drachen den Kopf abgehauen hat?
Schäme dich also nicht eines so großen Gutes, damit auch Christus sich deiner nicht schäme, wenn er in seiner Herrlichkeit kommen und wenn vor ihm sein Zeichen erscheinen wird, leuchtender als die Strahlen der Sonne. Ja, dann wird das Kreuz kommen und durch sein Erscheinen laut predigen, wird über die ganze Erde für den Herrn Zeugnis ablegen und zeigen, dass er nichts unterlassen hat von dem, was von ihm abhing. Dieses Zeichen hatte schon zur Zeit unserer Vorfahren und hat auch jetzt noch die Kraft, verschlossene Türen zu öffnen, Giftmittel unschädlich zu machen, dem Schierling seine Wirkung zu nehmen, vom Bisse giftiger Tiere zu heilen; denn wenn es die Pforten der Vorhölle erschloß, das Tor des Himmels öffnete, den Eingang zum Paradiese wieder auftat und die Fesseln des Teufels sprengte, was braucht man sich da zu wundern, dass es mächtiger ist, als giftige Tränke und Tiere und alles andere der Art?