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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
6.
Que trouvez-vous donc de pénible en tout ce que je viens de dire? Le Prophète ne vous commande point de courir les terres et les mers, de creuser jusqu’aux entrailles de la terre, de vous macérer par de longs jeûnes, ni de vous couvrir d’un cilice. Il vous ordonne seulement d’être charitable envers votre prochain, de faire part de votre pain au pauvre, et de rompre les. obligations injustes. Peut-on trouver rien de plus aisé? Que si vous y craignez encore quelque peine, jetez les yeux sur la grandeur des récompenses qu’il vous promet, et vous n’y trouverez plus rien que de très-facile. Car, comme les princes et les rois sont soin, dans les combats et dans les jeux de course, d’exposer aux yeux de ceux qui courent le prix qu’ils destinent au vainqueur, Jésus-Christ de même met, comme au milieu de sa carrière, les récompenses qu’il prépare aux victorieux. Il nous les montre à tous pour nous exciter, et les paroles du Prophète sont comme les mains par lesquelles il nous les présente.
Quand nos princes et nos souverains seraient encore cent fois plus grands et plus riches qu’ils ne sont, comme ils sont hommes, il faut nécessairement que leurs richesses aient des bornes, et que leur libéralité s’épuise. Ils usent d’artifice pour faire paraître le peu qu’ils donnent, comme étant fort considérable. Ils font porter séparément les prix qu’ils proposent par autant de différentes personnes, et ils les étalent avec beaucoup d’appareil. Mais notre Roi agit bien d’une autre manière. Comme il est infiniment riche, que ses dons sont inépuisables, et qu’il ne lui est point nécessaire de leur donner un prix et un éclat emprunté, il les ramasse tous ensemble, et il ne les montre que confusément à nos yeux, parce que s’il voulait s’arrêter à nous les faire voir un à un, et en détail, ce serait une entreprise infinie.
Pour comprendre combien ce que je vous dis est véritable, examinez chacun de ces biens qu’il promet ici. « Alors », dit-il, « votre lumière du matin éclatera. » Croyez-vous, mes frères, que Dieu ne nous promette qu’un seul don par ces paroles? Ne voyez-vous pas le grand nombre de prix et de récompenses que cette seule promesse renferme? (426) Voulez-vous que nous développions ces trésors cachés, et que nous vus les découvrions autant qu’il nous sera possible? Je vous prie seulement de ne vous pas ennuyer, et de ne vous pas lasser de m’entendre.
Que veut dire premièrement ce mot, « éclatera? » Car le Prophète ne dit pas : paraîtra, mais «éclatera. » C’est pour nous faire mieux comprendre là promptitude et la libéralité de notre prince, pour nous témoigner avec quel zèle il veille pour notre salut, quelle violence il se fait pour retenir en lui ses grâces, et qu’il ne cherche qu’à s’en décharger sur nous, sans que rien puisse arrêter sa magnificence.
« Votre lumière du matin; » Que veut dire cet autre mot, « du matin? » Dieu nous témoigne par là qu’il n’attend pas toujours, pour nous éclairer, que nous ayons souffert; mais qu’il prévient les maux. C’est ce qui est marqué par ces autres paroles : « Lorsque vous parlerez encore, je vous dirai : Me voici. »Mais quelle est cette « lumière? » Ce n’est pas sans doute cette lumière sensible; c’est une autre lumière beaucoup plus excellente, qui nous découvre le ciel, qui nous y fait voir les anges, les archanges, les chérubins et les séraphins, les principautés, les dominations, les trônes et les puissances, toutes ces armées divines, toutes ces troupes bienheureuses, toute cette cour céleste et ces tentes adorables. Celui qui a été honoré de cette lumière ineffable, verra ces objets bienheureux. Il n’éprouvera point le feu de l’enfer, le ver qui ronge et qui ne meurt point, ces grincements de dents, ces chaînes qui ne se peuvent rompre, ces tourments et ces misères, ces ténèbres profondes, ces fleuves de flammes qui ne s’éteindront jamais, ces blasphèmes horribles et ces lieux de douleurs et de tortures effroyables; mais il passera en d’autres lieux, d’où la douleur et la tristesse fuiront éternellement, où la joie, la paix, le plaisir et les délices, régneront sans fin, où il jouira d’une vie éternelle et d’une gloire ineffable; où il admirera ces tentes d’une beauté incomparable, et cette majesté si auguste et si sainte de notre roi; où il verra ces biens que l’oeil n’a point vus, que l’oreille n’a point ouïs, et qui ne sont point montés dans le coeur de l’homme; où demeure cet époux céleste, où est la chambre ‘nuptiale, dans laquelle entrent les vierges chastes et pures qui ont conservé leurs lampes ardentes, et tous ceux qui ont gardé purs et sans tache les habits qu’ils avaient reçus; où sont enfin les biens infinis de notre roi, et les richesses inépuisables de Dieu même.
Comprenez-donc, mes frères, quels sont les biens auxquels on , vous invite, et combien Dieu vous promet dans un seul mot. Que de trésors trouverions-nous si nous voulions examiner ainsi en particulier chacune des promesses que Dieu nous fait par son prophète? Combien découvririons-nous de richesses? Après cela différerons-nous davantage de les désirer? Témoignerons-nous de l’indifférence et, de la paresse à secourir les pauvres? Ne le faisons pas, mes frères, je vous en conjure. Quand nous devrions tout perdre, quand il faudrait renoncer à tout, quand nous devrions même être jetés dans le feu, et passer au travers des épées nues; souffrons tout avec courage, afin de pouvoir un jour recevoir de notre prince cette gloire inestimable, que je vous souhaite, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (427).
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
6.
Was sollte auch unter den erwähnten Dingen schwierig sein? Christus hat ja nicht gesagt: Übersteige die Gebirge, durchmiss das Meer, mache so und so viele Morgen Land urbar, faste lange, lege ein Bußkleid an, sondern nur: Teile deinem Hausgenossen von dem Deinen mit, gib ihnen Brot, vernichte ungerechte Schriftstücke. Sage mir, gibt es etwas Leichteres als das? Aber selbst wenn es dir schwer fallen sollte, so richte deine Blicke doch auch auf den Lohn, und es wird dir leicht werden. Denn wie die Könige in den Rennbahnen den Bewerbern Kränze, Kampfpreise und Gewänder vor S. d782 Augen stellen lassen, so stellt auch Christus die Belohnungen auf den Kampfplatz, und lässt sie durch die Aussprüche des Propheten, wie durch ebensoviele Hände ausbreiten. Die Könige, und mögen sie tausendmal Könige sein, sind doch auch nur Menschen, deren Reichtum sich verbraucht und deren Freigebigkeit Grenzen gezogen sind;deshalb suchen sie eine Ehre darin, recht vieles zur Schau zu stellen, was im Grunde genommen doch nur wenig ist, und lassen darum doch jedes einzelne Stück von einem eigenen Diener auf den Preistisch tragen. Ganz anders unser himmlischer König. Da er überaus reich ist und nichts bloß der Schaustellung wegen tut, so bringt er alles zusammen auf einmal und breitet es öffentlich aus, unzählbar viele Dinge, zu deren Besitznahme es vieler Hände bedürfen wird.
Um das zu erfassen, betrachte jedes einzelne Stück mit besonderer Sorgfalt. „Dann, wird hervorbrechen wie Morgenrot dein Licht“, sagt er. Kommt es dir nicht vor, als wäre das nur eine Gabe? Es ist aber nicht nur eine, denn sie umfasst gar vieles in sich: Siegespreise, Ruhmeskränze und andere Belohnungen. Wenn es euch beliebt, wollen wir die Gabe zerlegen, um den ganzen Reichtum, soweit es uns möglich ist, im einzelnen zu zeigen, nur dürft ihr nicht dabei müde werden. Zuerst wollen wir untersuchen, was das heißt: „hervorbrechen“; er sagt nicht: wird erscheinen, sondern „hervorbrechen“, um auf die Raschheit und Fülle des Erscheinens hinzuweisen und zu zeigen, wie sehr er nach unserem Heile verlangt, und wie er sich bemüht und sich sehnt, uns all diese Güter mitzuteilen, und wie nichts imstande ist, diesen unaussprechlichen Drang zu hemmen. Durch all das soll der Reichtum und die unbegrenzte Fülle angedeutet werden. Was heißt sodann „wie Morgenrot“? Das will besagen, dass er nicht erst viele Prüfungen eintreten, nicht erst Unglück kommen lässt, sondern alles das ferne hält. Denn wie das sogenannte Frühobst vor der Zeit reif wird, so will er auch hier durch das Wort „Morgenrot“ das rasche Eintreten ausdrücken, ähnlich wie er früher sagte: „Während du noch flehest, wird er sagen: Siehe, hier bin ich.“ Was ist aber das, was er mit Licht bezeichnet? S. d783 Und was für ein Licht soll das sein? Nicht dieses irdische Licht, sondern ein viel besseres, das uns den Himmel sehen lässt, die Engel, die Erzengel, die Cherubim, die Seraphim, die Throne, die Fürstentümer, die Herrschaften, die Mächte, die ganze himmlische Heerschar, die Königsburg, das heilige Gezelt. Denn wenn du jenes Lichtes würdig befunden wirst, dann wirst du alle diese Dinge schauen, wirst befreit sein von der Hölle, von dem giftgeschwollenen Drachen, von Zähneknirschen, von den unlösbaren Fesseln, von aller Angst und Beklemmung, von der undurchdringlichen Finsternis, von den körperlichen Qualen, von dem Feuerstrom, von den Verwünschungen und von dem Ort der Peinen. Dafür wirst du dorthin kommen, wo „Schmerzen und Leid vorüber ist“, wo große Wonne und Friede, Liebe, Freude und Genuss, wo ewiges Leben, unbeschreiblicher Glanz und unsagbare Schönheit, wo die ewigen Wohnungen und die alle Begriffe übersteigende Herrlichkeit des Königs ist und jene Güter, die „kein Auge gesehen und kein Ohr gehört hat, und die in keines Menschen Herz gedrungen“1 sind, wo der Seelenbräutigam und das himmlische Brautgemach, wo die Jungfrauen mit brennenden Lampen sind und alle, welche das hochzeitliche Gewand tragen, wo der ganze Reichtum des Herrn und die Schatzkammer des Königs sich befinden.
Siehst du nun wohl, welch große und zahlreiche Belohnungen der Herr durch ein einziges Wort angedeutet und wie er alles darin zusammengefasst hat? Wenn wir auf diese Weise ein Wort nach dem anderen durchgehen, werden wir darin eine Überfülle, ja ein unermeßliches Meer finden. Sage mir, wollen wir noch Zaudern und Bedenken tragen, uns der Dürftigen zu erbarmen? Nein, rufe ich, und müssten wir auch alles hingeben, uns ins Feuer werfen und mit Waffen bedrohen lassen, in gezückte Schwerter rennen oder was sonst immer leiden, alles lasset uns mutig ertragen, damit wir das Gewand der himmlischen Königsburg erhalten und jene unaussprechliche Herrlichkeit erlangen, welche uns allen zuteil werden möge durch die Gnade und Güte unseres S. d784 Herrn Jesus Christus, dem sie Ehre und die Macht sei von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen!
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1 Kor 2,9 ↩