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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

5.

Prévenons donc, mes frères, la rigueur de ce Juge. Quittons la robe souillée du mal. Couvrons-nous des armes de la lumière, afin qu’alors la gloire de Dieu -nous environne. Car enfin qu’y a-t-il de si pénible dans ce que Dieu nous commande? Ou qu’y a-t-il au contraire qui ne soit aisé? Ecoutez le prophète Isaïe, et reconnaissez avec quelle facilité vous pouvez obéir à la loi de Dieu: «Quand», dit-il, « vous « humilieriez vos têtes, et que vous seriez sur le sac et sur la cendre, vous n’offririez pas « encore une hostie qui fût agréable à Dieu. Mais rompez tous les liens de l’iniquité, et déchirez les obligations exigées par votre avarice et par votre violence ». (Isaïe, LVIII, 5.) Admirez la sagesse du Prophète. Il semble ne parler d’abord des choses rudes et pénibles que pour les exclure, et il nous porte ensuite à nous sauver, par la pratique de ce qui est le plus aisé. Il nous fait voir que Dieu ne recherche pas principalement de nous les travaux du corps et l’affliction de la chair; mais qu’il veut avant tout que nous obéissions à ses lois et que nous exécutions ses commandements.

Le Prophète va plus loin, et, pour nous faire comprendre combien la vertu est aisée, et qu’il n’y a que la malice qui soit pénible, il se sert d’expressions qui le montrent par elles-mêmes. Car il appelle la .malice « un lien et une chaîne, et la vertu, au contraire, la délivrance de nos chaînes : « Rompez », dit-il, « tous les liens de l’iniquité. Déchirez », ajoute-t-il, « les obligations exigées par votre avarice », marquant ainsi ce que nous faisons par nos détestables usures « Laissez aller libres ceux qui sont brisés, »c’est-à-dire ceux qui sont chargés de dettes. Car le débiteur, lorsqu’il aperçoit celui qui lui a prêté, a le coeur comme brisé, et la crainte qui le saisit est comme un poids qui l’accable.

Il aimerait mieux voir alors une bête féroce « Retirez chez vous ceux qui n’ont point d’abri. Si vous voyez un pauvre nu, donnez-lui de quoi se vêtir, et ne méprisez pas ceux qui sont du même sang que vous ».

Je me souviens que, dans nos dernières exhortations, nous avons parlé de la grandeur des récompenses que Dieu promet à ces oeuvres de piété, et des biens inestimables qu’elles nous attirent. C’est pourquoi je ne m’y arrête plus. J’aime mieux aujourd’hui considérer avec vous, s’il est vrai qu’il y ait quelque chose de pénible dans ces exercices de charité, et (443) s’ils sont au-dessus des forces de l’homme. Je vous déclare par avance que nous n’y trouverons rien de difficile, et que nous reconnaîtrons qu’on n’a de la peine qu’en faisant le mal.

Car, sans sortir de l’exemple dont le Prophète nous parle, qu’y a-t-il de plus pénible que de donner son argent à usure, et de se charger l’esprit des soins de le bien placer; de chercher des assurances; de se défier de celles qu’on nous a données; d’avoir peur de perdre, tantôt la rente, tantôt le fonds, tantôt les cautions, tantôt les contrats? car l’on est exposé à toutes ces pertes. Souvent, plus en croit avoir d’assurances, plus on est trompé; et ce qui nous paraissait le moins à craindre, nous manque le plus. il n’y a rien de semblable dans la pratique de l’aumône. Elle se fait toujours sans peine. Elle est exempte de toutes ces inquiétudes.

Ne trafiquons donc plus des misères de nos frères, et ne faisons point un commerce si infâme d’un argent dont nous nous devrions faire des amis. Je sais qu’il y en a parmi vous qui ne prennent pas plaisir à m’entendre, et qui ne peuvent souffrir que je leur parle si souvent du mépris de. leurs richesses. Mais quel avantage retirez-vous de mon silence? Quand je me tairais, et que, pour vous épargner, je cesserais de vous avertir de votre devoir, mon silence vous délivrera-t-il de l’enfer? Vos peines, au contraire, ne s’augmenteront-elles pas par la liberté de vos crimes? Et un si lâche silence ne m’engagera-t-il pas avec vous dans la même condamnation? Que vous servirait donc ma fausse douceur et ma cruelle complaisance, puisqu’elle ne vous produirait aucun bien, et qu’elle rendrait vos maux encore pires qu’ils n’étaient. Quelle utilité retirerez-vous, si, vous flattant par des paroles qui vous plaisent, je vous jette en effet dans une éternelle douleur? Si j’épargne vos oreilles au lieu d’épargner vos âmes, et si, pour plaire aux unes, je laisse périr les autres? Ne vaut-il pas mieux vous causer ici un peu de peine, et vous causer une douleur passagère, qui vous délivrera d’un feu qui ne s’éteindra jamais?

Car il ne faut point vous céler, mes frères, que l’Eglise est attaquée aujourd’hui d’une maladie bien dangereuse, et qui a besoin d’un puissant remède. Dieu défend aux chrétiens de s’amasser des richesses. Il condamne en eux cette avarice, quand ils ne s’enrichiraient que par des voies innocentes, et par de justes travaux, parce qu’il ne veut pas qu’ils se fassent un trésor sur la terre. Il leur commande au contraire d’ouvrir leurs maisons aux pauvres, et de leur faire part de leurs biens. Et cependant on voit qu’aujourd’hui ils s’enrichissent de la misère et de la pauvreté de leurs frères et qu’ils sont ravis d’avoir trouvé une sorte d’avarice qui leur paraît irréprochable, et qui est même couverte de quelque prétexte de bonté.

.Et ne m’alléguez point ici les lois et les coutumes. Les publicains et les usuriers déclarés les gardent, et ils ne laissent pas d’être condamnés de Dieu. Ne doutons point donc que nous ne le soyons nous-mêmes, si nous ne cessons de tyranniser les pauvres, si nous augmentons leur pauvreté par nos usures, et si nous tirons un gain cruel de l’argent que nous leur prêtons pour satisfaire aux plus pressantes nécessités.

Dieu vous a donné des richesses, non pour appauvrir les autres, ni pour trafiquer de leurs misères, mais pour les en délivrer. Vous témoignez vouloir soulager leur pauvreté, et vous la rendez plus insupportable. Vous feignez de les consoler, et vous les jetez dans le désespoir. Vous voulez tirer un gain infâme de vos aumônes, et vous vendez le plaisir que vous leur faites. Vendez-le, je ne vous en empêche pas , mais que ce soit pour le royaume des cieux. Ne vous contentez plus d’un vil gain, d’un pour cent par. mois, et ne prétendez pas moins qu’une vie qui ne finit point.

Pourquoi vous condamnez-vous vous-même à une si grande bassesse, et à un gain si méprisable?Avez-vous l’âme assez basse pour abandonner de si grandes choses, afin de vous attacher à d’autres qui sont si petites, et pour vous contenter d’un peu d’argent, lorsque rien ne devrait vous contenter que le royaume de Dieu? Pourquoi laissez-vous de côté les récompenses que Dieu vous offre pour en chercher de basses et de honteuses parmi les hommes? Pourquoi quittez-vous Celui qui est infiniment riche, pour vous adresser à un pauvre qui n’a rien? Pourquoi méprisez-vous Celui qui ne cherche qu’à répandre ses dons et ses grâces, pour mettre toute votre espérance dans un ingrat? Vous ne confiez pas votre argent à celui qui pourrait tous le rendre avec une grosse usure, et vous l’abandonnez à celui (444) qui est même incapable de vous le rendre. L’un ne souhaite que de vous le restituer, et l’autre ne craint rien tant que d’être contraint de le faire. L’un ne peut qu’avec peine donner un pour cent, et l’autre vous offre cent pour un dans ce monde, et une vie éternelle dans l’autre. L’un ne vous rend ce qu’il vous doit qu’avec des murmures et des injures; et l’autre vous le rendrait avec des louanges et des applaudissements. L’un tâche d’attirer sur vous la haine de tout le monde, et l’autre ne pense qu’à vous couronner un jour devant tout le monde.

N’est-ce donc pas le comble de la folie de ne savoir pas même où l’on doit placer son argent, et où l’on doit chercher à gagner? Combien a-t-on vu de personnes perdre leur fonds par le désir violent d’en tirer trop de revenu ? Combien en a-t-on vu d’autres courir une infinité de hasards, et s’exposer aux pièges que leur tendaient ceux qui enviaient leurs richesses? Combien en a-t-on vu tomber dans la dernière pauvreté par l’insatiabilité de leur avarice?

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

5.

S. d813 Damit also uns nichts Derartiges widerfahre, lasset uns die besudelten Kleider ab- und die Waffen des Lichtes anlegen, dann wird auch uns die Herrlichkeit Gottes umkleiden. Welches Gebot könnte da schwer sein und welches wäre nicht vielmehr leicht? Höre nur, was der Prophet sagt, und du wirst verstehen, warum sie leicht sind. "Nicht wenn du deinen Nacken niederbeugst wie einen Reif, und dir Sack und Asche als Lager streust, nicht dies nenne richtiges Fasten; sprenge vielmehr alle Bande des Unrechts, löse die Fesseln erzwungener Verträge1 . Siehe, wie weise der Prophet vorgeht. Zuerst erwähnt er das, was schwer ist, und befreit dich davon; dann verlangt er, dass man durch Erfüllung der leichteren Pflichten sein Heil wirke, indem er zeigt, dass Gott nicht mühevolle Abtötungen fordert, sondern Gehorsam. Darauf erklärt er, dass die Tugend etwas Leichtes, das Böse hingegen schwer und drückend ist, und beweist es aus dem, bloßen Namen desselben. Die Bosheit, sagt er, ist eine Fessel, eine Schlinge; die Tugend befreit und löst davon. "Zerreiße jede ungerechte Urkunde", damit meint er die Schuld und Wucherverschreibungen; "lasse, die geknechtet worden, frei", d.h. die sich in Not befinden. Das gilt nähmlich vom Schuldner; wenn er seinen Gläubiger erblickt, befällt Zagen sein Herz, er fürchtet sich mehr vor ihm als vor einem Raubtiere. "Arme und Heimatlose führe in dein Haus; so du einen Nackten siehst, kleide ihn, und behandle die Genossen deines Fleisches nicht verächtlich"2 .

Neulich haben wir in einer Predigt3 , wo wir vom Lohne der Mildtätigkeit handelten, darauf hingewiesen, dass sie großen Reichtum im Gefolge hat; heute wollen wir sehen, ob einer ihrer Vorschriften schwer ist und die Kräfte unserer Natur übersteigt. Wir werden aber nichts dergleichen finden, vielmehr das gerade Gegenteil, nämlich, dass die Tugend sehr leicht zu üben ist, während das Böse viel Mühe fordert. Was ist wohl mühsamer S. d814 als Geld zu leihen, um die Zinsen und Verschreibungen sich kümmern, Guthaben eintreiben, wegen der Pfandsummen, wegen des Kapitals, der Urkunden, der Zinsen, wegen der Bürgschaft in Furcht und Angst schweben zu müssen? Das ist eben die Natur der weltlichen Geschäfte. Diese scheinbare und viel überlegte Sicherheit ist im Grunde gar morsch und verdächtig. Wohltätig zu sein ist dagegen leicht und entledigt aller Sorgen. Machen wir darum aus der Not des Nebenmenschen kein Geschäft; treiben wir keine Krämerei mit der Nächstenliebe. Ich weiß wohl, dass viele nicht gerne solche Reden hören; aber was hätte es für einen Zweck wenn ich schweige? Gesetzt, ich täte es und fiele euch durch meine Worte nicht lästig, so könnte ich euch doch durch mein Schweigen unmöglich vor der Strafe bewahren; ja, sie würde sogar im Gegenteil nur um so schwerer ausfallen, und nicht bloß euch, sondern auch mir würde ein solches Schweigen gerechte Züchtigung eintragen. Was nützen also angenehme Worte, wenn sie nicht zu Taten verhelfen, sondern obendrein noch Nachteil bringen? Was nützt es durch Worte Freude zu bereiten, in der Tat aber Leid zuzufügen? Dem Ohre zu schmeicheln, während die Seele der Strafe verfällt? Darum muss ich jetzt notgedrungen Schmerz bereiten, damit wir im Jenseits nicht zu büßen brauchen.

Wahrlich eine schwere, mein Lieber, eine schwere und sorgfältiger Behandlung bedürftige Seuche hat die Kirche befallen. Während man nämlich nicht einmal durch rechtmäßige Bemühungen trachten soll, Schätze aufzuhäufen, vielmehr sein Haus dem Hilfbedürftigen öffnen soll, ziehen manche noch Nutzen aus der Armut des Nächsten, indem sie dem Raube unter einem schönen Namen und der Habsucht unter einem hübschen Vorwande huldigen. Es komme mir ja niemand mit der Berufung auf die bürgerlichen Gesetze. Auch der Zöllner beobachtet das weltliche Gesetz; aber gleichwohl trifft ihn Strafe. So wird es auch uns ergehen, wenn wir nicht aufhören, die Armen zu bedrücken, ihre Not und bedrängte Lage als Anlass zu schamloser Bereicherung zu missbrauchen. Nicht um die Armut auszubeuten, sondern um ihr abzuhelfen, besitzest du Reichtum; aber S. d815 unter dem Vorwande, das Elend zu lindern, erschwerst du es noch und treibst um Geld Schacher mit der Liebe. Verkaufe sie immerhin, ich habe nichts dagegen; nur verkaufe um das Himmelreich. Begnüge dich doch für eine so edle Tat nicht mit dem geringen Zins von einem Prozent, sondern nimm dafür das unsterbliche Leben in der Ewigkeit. Wie magst du nur so bettelhaft, knauserig und kleinlich sein, dass du um einen niedrigen Erlös das Wertvolle verhandelst, da doch das Geld vergänglich ist, während das Himmelreich ewigen Bestand hat? Wie kannst du Gott preisgeben, um Gewinn bei Menschen einzustreichen? Wie magst du nur den Reichen unbeachtet lassen, um dafür den Armen zu bedrücken, wie den verlassen, der belohnen kann, um dich an den zu hängen, der keinen Dank kennt? Gott ist voll Verlangen, zu belohnen; dieser ist unwillig, wenn er den Zins bezahlen soll. Dieser gibt kaum den hundertsten Teil als Lohn, jener das Hundertfältige und das ewige Leben dazu. Dieser schmäht und lästert dabei, jener lobt und segnet dazu; dieser erweckt dir Neid, jener flicht dir auch noch Kränze; dieser ist es kaum hier imstande, jener vermag es hier und im Jenseits. Ist es also nicht der Gipfel der Albernheit, wenn man es nicht versteht, Gewinn zu machen? Wie viele haben schon um der Zinsen willen das Kapital eingebüßt! Wie viele sind schon ins Elend geraten, weil sie nach Zinsen strebten! Wie viele haben wegen ihrer unsäglichen Habgier sich und andere in die äußerste Armut gestürzt!


  1. Jes 58,56 ↩

  2. Jes 58,67 ↩

  3. Hom.52 S.134ff ↩

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