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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Il le fait encore pour montrer qu’il ne combattait point les Ecritures, et qu’il s’accordait parfaitement avec les prophètes. C’est pourquoi il ajoute « Je vous déclare qu’Elie est déjà venu, et ils ne l’ont point connu, mais ils l’ont traité comme il leur a plu ». C’est-à-dire, qu’ils l’ont mis en prison, Qu’ils l’ont outragé; qu’ils l’ont fait mourir, et qu’ils ont mis sa tête dans un bassin pour être le prix de la danse d’une fille. C’est ainsi que le Fils de l’homme sera traité par eux. Vous voyez, mes frères, que Jésus-Christ fait naître l’occasion de parler encore ici de sa mort et de ses souffrances, et qu’il console la douleur que ses disciples en ressentaient, par le souvenir de ce qu’avait souffert saint Jean, et par les miracles qu’il fit aussitôt qu’il leur en eut parlé.
Car presque toutes les fois qu’il entretient ses apôtres de ce sujet, il fait quelque miracle en leur présence pour les rassurer. Lorsque l’Evangile dit : « Alors il commença à leur déclarer qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, et qu’il y souffrit beaucoup de choses»; il marquait par ce terme «alors », le moment que les apôtres venaient de connaître et de confesser, publiquement que Jésus-Christ était le « Fils de Dieu » : de même, lorsqu’il leur a fait voir cette vision admirable sur la montagne, et que les prophètes ont dit beaucoup de choses touchant sa gloire, il leur parle aussitôt de sa passion, et après avoir rapporté (448) la mort funeste de saint Jean il conclut: «C’est ainsi que le Fils de l’homme doit bientôt être traité par eux » . Ainsi, lorsqu’il eut chassé un démon que ses disciples n’avaient pu chasser, l’Evangile dit : « Jésus-Christ étant en Galilée dit à ses apôtres: Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des pécheurs qui le feront mourir, et il ressuscitera le troisième jour ». Il usait de cette conduite pour diminuer, par l’éclat de ses miracles, l’excès de la douleur que cette prédiction causait à ses disciples. C’est ce qu’il tâche de faire en cet endroit de notre Evangile, lorsqu’il rappelle en leur mémoire le traitement qu’on avait fait souffrir à saint Jean.
Que si quelqu’un me demande ici pourquoi, puisqu’Elie doit faire tant de biens lorsqu’il viendra, Dieu différait tant de l’envoyer? Je réponds que les Juifs étaient si inconvertibles alors, que prenant Jésus-Christ pour Elie, ils n’en étaient pas plus portés à croire en lui. Car nous voyons que les Juifs croyaient que Jésus-Christ était ce prophète : « Quelques-uns », disaient les apôtres, « croient que vous êtes Elie, et d’autres que vous êtes Jérémie ». D’ailleurs il n’y avait point d’autre différence entre saint Jean et Elie que celle du temps. Si cela est, me direz-vous, comment croiront-ils alors? Car l’Evangile dit formellement « qu’il rétablira toutes choses ». Je réponds premièrement qu’ils croiront alors ce prophète, parce qu’ils le connaîtront mieux; mais principalement, parce que la gloire de Jésus-Christ sera répandue alors dans toute la terre et qu’elle sera plus brillante que le soleil. Mais lorsqu’à ces raisons Dieu ajoutera encore la prédication de ce grand prophète qui publiera hardiment que Jésus est le Fils de Dieu, il ne faut point douter que les Juifs ne le reçoivent et qu’ils ne l’écoutent avec beaucoup de docilité.
Quand Jésus-Christ dit ici: « Et ils ne l’ont point connu », il fait comme leur apologie, et il excuse en quelque sorte la grandeur de leur crime. Jésus-Christ donc, mes frères, console ses apôtres dans la douleur qu’ils ressentaient de sa passion future , en leur témoignant que tous les cruels traitements qu’il souffrira des Juifs seront injustes, et en enfermant ce souvenir si triste entre deux miracles : l’un qui s’est déjà fait sur le haut du Thabor, et l’autre qu’il va faire au pied de cette montagne.
Après que Jésus-Christ eut parlé de la sorte à ses apôtres, ils ne lui demandent point quand Elie viendrait. Ils étaient trop abattus par le souvenir de la passion, et ils étaient en même temps saisis d’un trop profond respect et d’une frayeur trop sainte à cause de cette gloire qu’ils venaient de voir. On peut remarquer assez souvent dans l’Evangile que, lorsqu’ils s’apercevaient que Jésus-Christ ne voulait pas s’expliquer clairement, ils ne le pressaient pas et demeuraient dans le silence. Lors donc qu’étant dans la Galilée il leur dit: « Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des pécheurs qui le tueront » , l’évangéliste ajoute : « Cette parole les affligea extrêmement », et saint Marc dit: « Qu’ils ne savaient ce que voulait dire cette parole, et qu’ils n’osaient lui en demander l’éclaircissement».
(Marc, IX, 31) Saint Luc dit de même: « Que cette parole leur était cachée, afin qu’ils n’en eussent aucune connaissance, et qu’ils appréhendaient de l’interroger. » (Luc, IX, 22.) «Après qu’il fut venu vers le peuple, un homme s’approcha de lui, et s’étant jeté à genoux à ses pieds, lui dit : Seigneur, ayez pitié de mon fils qui est lunatique, et est tourmenté misérablement. Car il tombe souvent dans le feu et souvent dans l’eau (14). Je l’ai présenté à vos disciples et ils ne l’ont pu guérir (15) ». L’Evangile marque ici beaucoup de circonstances qui nous font voir que la foi de cet homme était très-faible. Premièrement, Jésus-Christ lui dit lui-même, « que tout est possible à celui qui croit », comme pour lui dire que jusque là il n’avait pas cru. Cet homme lui dit ensuite: « Seigneur, aidez mon peu de foi. » Il lui dit encore: « Si vous pouvez » (Marc, IX, 22, 23), comme doutant qu’il le pût. Si c’était donc l’incrédulité de cet homme qui empêchait la guérison de son fils, pourquoi Jésus-Christ en rejette-t-il la cause sur ses disciples, sinon pour montrer qu’ils pouvaient faire ces sortes de miracles sans y être aidés par la foi de ceux qui imploraient leur assistance? Car si souvent la foi de ceux qui demandent ces grâces, est assez grande pour les mériter de Dieu sans la foi de ceux mêmes qui les font; quelquefois aussi la grande foi de ceux à qui l’on s’adresse suffit seule pour les faire. On en voit des exemples dans l’Ecriture. (Act. 10.) Corneille, par la seule force de sa foi, attira sur lui la grâce du Saint-Esprit; et Elisée ressuscita un mort, sans que personne (449) y contribuât, puisque ceux qui le jetèrent devant lui, ne le firent que par un transport de crainte, et non par le mouvement de leur foi. (IV Rois, 43.) L’appréhension qu’eurent les voleurs leur fit seule jeter ce corps mort auprès du sépulcre du prophète qui lui rendit aussitôt la vie par le seul attouchement de ses os. Nous devons donc conclure que les apôtres ne purent guérir ce possédé, parce qu’ils hésitèrent dans la foi, non pas tous, puisque les plus fermes colonnes n’étaient pas là.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Das ist aber nicht der einzige Grund, weshalb er Johannes überall Elias nennt; er zeigt damit auch, wie vollkommen er selbst im Einklange steht mit dem Alten Bunde, wie auch diese seine erste Ankunft der Weissagung der Propheten entspricht. Deshalb fährt er fort: „Sie erkannten ihn nicht, sondern taten an ihm, was sie nur wollten .“ Was bedeuten die Worte: „alles was sie wollten“? Man warf ihn ins Gefängnis, verhöhnte ihn, tötete ihn, brachte sein Haupt auf einer Schüssel getragen. „So wird auch der Sohn des Menschen zu leiden haben von ihnen.“ Merkst du, wie der Herr wieder Anlass nimmt, um die Apostel an sein Leiden zu erinnern und wie er aus dem Leiden des Johannes großen Trost für sie ableitet? Doch er tröstet sie nicht bloß durch diesen Hinweis, sondern auch durch die unmittelbar darauffolgenden großen Wunder. So oft er nämlich von seinem Leiden spricht, wirkt er gewöhnlich auch Wunder, sei es vor oder nach derartigen Äußerungen. Diese Beobachtung kann man häufig bei ihm machen.So heißt es: „Von da an begann Jesus, seinen Jüngern zu zeigen, dass er nach Jerusalem hingehen und vieles leiden müsse1 . Wann war das: “von da an„? Da man ihn als Christus und Sohn Gottes bekannt hatte. Ferner S. d822 als sie auf dem Berge die wunderbare Erscheinung gesehen hatten, wo die Propheten von seiner Herrlichkeit geredet hatten, auch da machte er sie auf sein Leiden aufmerksam. Jetzt, da er von dem Schicksale des Johannes gesprochen hat, fährt er fort: „So wird auch der Sohn des Menschen von ihnen zu leiden haben." Ebenso kurze Zeit später, nachdem er den Teufel ausgetrieben hatte, den seine Jünger nicht auszutreiben vermocht hatten: “Während sie nämlich in Galiläa umherwanderten, sprach Jesus zu ihnen: Der Sohn des Menschen wird in die Hände der Sünder überantwortet werden und sie werden ihn töten, und am dritten Tage wird er wieder auferstehen„2 . Er beabsichtigte damit, das Übermaß ihrer Trauer durch die großen Wunder zu mäßigen und sie auf alle mögliche Weise aufzurichten. So spendete er auch hier großen Trost durch die Erinnerung an den Tod des Johannes. Vielleicht fragt jemand: Warum hat Jesus nicht jetzt schon den Elias erweckt und gesendet, da er doch bezeugt, dass derselbe bei deinem Erscheinen so viel Gutes bewirken werde? Ich erwidere: man hielt auch jetzt Christus für Elias, ohne indes an ihn zu glauben. „Die einen halten Dich für Elias, andere für Jeremias"3 . Und doch war zwischen Johannes und Elias kein anderer Unterschied als der der Zeit.
Wie aber werden die Juden dann glauben4 , so fragst du? Er wird eben alles wiederherstellen, weil man ihn kennen wird, und weil auch die Herrlichkeit Christi bis zu jenem Tage immer mehr verbreitet sein und heller als die Sonne bei allen leuchten wird. Wenn er dann nach einer solchen Spannung und Erwartung kommt, um durch seine Predigt diejenige des Johannes zu bestätigen, wenn auch er selbst Jesus öffentlich verkündet, wird man seinen Worten ein geneigtes Gehör schenken. Durch die Worte: “Sie erkannten ihn nicht an„ nimmt der Herr die Juden in Schutz wegen ihres Verhaltens gegen ihn. Aber nicht bloß damit tröstet er die Apostel, sondern auch durch S. d823 den Hinweis darauf, dass er unschuldig alle seine Leiden von ihnen zu tragen haben werde. Zudem sucht er das Traurige dabei durch zwei Wunder zu verschleiern; das erste hatte er auf dem Berge gewirkt, das andere sollte aber jetzt geschehen. Als die Apostel seine Worte vernommen hatten, fragten sie ihn nicht, wann Elias kommen werde, sei es, dass sie von Bangigkeit vor dem Leiden beklommen sind, sei es, dass sie sich überhaupt scheuten zu fragen. Denn wir finden oft, dass sie schweigen, wenn sie bemerken, er wolle etwas nicht klar und deutlich sagen. So hatte er einst in Galiläa zu ihnen gesagt: „Der Sohn des Menschen wird überantwortet werden und sie werden ihn töten"5 ; hierzu bemerkt Markus: „Sie verstanden das Gesagte nicht und fürchteten sich, ihn zu fragen"6 . Ebenso heißt es bei Lukas: „Es war vor ihnen verhüllt, so dass sie es nicht erfassten; auch scheuten sie sich, ihn über diese Rede zu befragen“7 .
V.14: „Und nachdem sie zu den Volksscharen gekommen waren, trat zu ihm ein Mensch heran, welcher vor ihm auf die Knie niedersank und sagte:
V.15: Herr! Erbarme Dich meines Sohnes, weil er mondsüchtig und gar übel daran ist; oft nämlich fällt er in das Feuer und oft in das Wasser.
V.16: Und ich habe ihn zu Deinen Jüngern gebracht und sie waren nicht imstande, ihn zu heilen.“
In diesem Manne zeigt uns die Schrift einen sehr glaubensschwachen Menschen, wie aus vielen Umständen hervorgeht. Einmal daraus, dass Christus sagte: „Alles ist möglich dem, der glaubt“; dann, dass der Mann sagte: „Hilf meinem Unglauben“8 ; sowie daraus, dass Christus dem Teufel verbot, wieder in den Besessenen zu fahren; ferner, dass der Mann zu Christus gesagt hatte: „Wenn Du kannst“9 . Wenn nun der Unglaube dieses Menschen schuld war, dass der Teufel nicht ausfuhr, warum, sagst S. d824 du, schilt Christus die Jünger? Er wollte zeigen, dass sie in jedem Falle heilen können, auch wenn der Bittsteller ohne Glauben kommt. Es kommt ja häufig vor, dass der Glaube des Bittenden genügt, um auch von geringeren Menschen Gewährung zu erhalten; aber oft geschieht es, dass ein Wunder vollbracht wird nur durch die Kraft derer, die es wirken, auch wenn der Bittsteller keinen Glauben hat. Für beide Fälle finden sich in der Hl. Schrift Beispiele. Kornelius und seine Leute zogen durch ihren Glauben die Gnade des Heiligen Geistes auf sich herab, während zur Zeit des Elisäus ein Toter aufstand, wiewohl niemand Glauben besaß.Denn die Männer, welche den Toten in das Grab warfen, taten es nicht aus Glauben, sondern aus Feigheit, und ohne jede Sorgfalt, um dann aus Furcht vor einem Überfall der Räuber die Flucht zu ergreifen; der aber, den sie hineinwarfen, war tot. Also bloß durch die Kraft des heiligen Leibes10 wurde dieser Tote erweckt. Darauf folgt klar, dass auch die Jünger schwach waren, wenn auch nicht alle; denn die Säulein11 waren nicht dabei gewesen.