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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

1.

Comme Jésus-Christ avait parlé avec force contre ceux qui scandalisent leurs frères, et qu’il avait lancé contre eux de terribles menaces, il empêche ici maintenant que ceux que l’on scandalise et qui croiraient que toute la faute retomberait sur les auteurs du scandale, ne tombent dans un autre mal, et qu’ils ne glissent à l’orgueil, en prétendant que c’est (473) à leurs frères à réparer l’injure qu’ils leur ont faite. Considérez donc comment Jésus-Christ les rabaisse en leur commandant de ne reprendre leur frère qu’en particulier, de peur que, s’il se voyait accusé en présence de plusieurs témoins, cet outrage ne lui parut insupportable, et qu’ en dépit qu’il en aurait ne l’empêchât de reconnaître sa faute. C’est pourquoi Jésus-Christ dit ; « Reprenez-le, mais seul à seul».

« Et s’il vous écoute, vous avez, gagné votre frère ». Que veut dire cette parole : « Et s’il vous écoute »? c’est-à-dire, s’il se condamne lui-même, et s’il reconnaît qu’il a eu tort, « vous aurez gagné votre frère ». Il ne dit pas, vous aurez reçu une satisfaction entière; mais, « vous aurez gagné votre frère » montrant par ce mot de «gagner », que la perte que causait cette inimitié était commune à l’un et à l’autre. Il ne dit pas : votre frère se gagnera lui seul; mais « vous gagnez votre frère » pour faire voir, comme je l’ai dit, qu’ils avaient fait tous deux auparavant une grande perte: l’un, de son frère, et l’autre, de son propre salut.

Jésus-Christ nous adonné le même avis dans son sermon sur la montagne. Il n’y a que cette différence, que là c’est celui qui a fait l’offense qu’il envoie à celui qu’il a offensé : « Si lorsque vous présentez votre don à l’autel », dit-il, « vous vous souvenez que votre frère a quelque sujet de se plaindre de vous, laissez là votre don à l’autel, et allez vous réconcilier auparavant à votre frère »(Matt. V, 23); et qu’ici, au contraire, c’est à celui qui a reçu le tort qu’il commande de pardonner à celui qui l’a offensé. Car il nous a appris à dire : « Remettez nous nos dettes comme nous les « remettons à ceux qui nous doivent ». Mais il se sert ici d’un autre moyen. Il n’oblige plus seulement celui qui a offensé son frère de l’al1er trouver; mais il veut que celui-là même qui a reçu l’injure aille trouver celui qui la lui a faite. Car, comme celui qui a fait outrage à un autre n’est pas d’ordinaire si disposé à l’aller trouver, à cause de la honte et de la confusion qu’il a de sa faute, Jésus-Christ veut que ce soit l’autre qui le prévienne, et qui lui parle le premier, non d’une manière indifférente, mais dans le désir sincère de l’aider à réparer cette faute. Il ne dit pas : faites-lui de grands reproches, punissez-le, vengez-vous vous-même; mais seulement « reprenez-le ».

Comme sa colère l’aveugle, et que la con fusion qu’il en a est comme une ivresse qui le tient dans un assoupissement mortel, il faut que vous, qui êtes pain, alliez trouver le malade, et que, par cette réprimande douce et secrète, vous lui facilitiez le moyen de se guérir. Car, ce que Jésus-Christ entend ici par ce mot: «reprenez-le », ne peut dire autre chose, sinon:

représentez-lui sa faute, et faites-lui comprendre le mal qu’il vous a fait. Ainsi, en l’accusant même, vous le défendrez en quelque sorte. Vous le servirez, et vous l’inviterez à se réconcilier, parfaitement avec vous.

Mais que ferai-je, me direz-vous, s’il demeure inflexible et opiniâtre? Jésus-Christ vous répond à cela : «S’il ne vous écoute point, prenez encore avec vous une ou deux personnes, afin que tout ce que vous ferez «soit autorisé par la présence de deux ou trois témoins (46) ». Plus votre frère témoigne d’opiniâtreté et d’endurcissement dans le mal, plus vous devez travai1ler à le guérir, et non vous irriter contre lui et le regarder comme une personne insupportable. Lorsqu’un médecin voit un malade pressé d’un mal intérieur et très-violent, il ne se décourage pas, il ne s’impatiente pas; mais il s’applique seulement avec plus de soin à le guérir. C’est ainsi que Jésus-Christ nous commande de nous, conduire. Si vous êtes trop faible étant seul, prenez du secours, appelez un ou deux autres témoins. Car deux témoins suffisent pour convaincre votre frère de son péché.

Ainsi vous voyez partout, mes frères, que Jésus-Christ considère autant le bien de celui qui ,a fait l’offense, que de celui qui l’a reçue. Et en effet, celui qui a le plus perdu dans cette rencontre, et qui est véritablement offensé, c’est celui qui a succombé à sa colère pour offenser l’autre. C’est celui-là qui est véritablement malade, et qui est réduit à une langueur et à une faiblesse extrême. C’est pourquoi vous voyez que Jésus-Christ commande avec soin à celui qui est exempt de cette maladie, d’aller trouver le malade, tantôt lui seul, tantôt avec un ou deux témoins : et si le malade demeure toujours inflexible, il veut que toute l’Eglise vienne à son secours.

« Que s’il ne les écoute point, dites-le à «l’Eglise (17) ». Si Jésus-Christ n’avait pensé qu’aux intérêts de celui qui a reçu l’offense, il ne nous aurait pas commandé de pardonner (474) jusqu’à soixante-dix fois sept fois à celui qui témoignerait avoir regret de nous avoir offensé: et il ne commanderait pas ici qu’on employât tant de personnes pour tâcher de le faire rentrer en lui-même. Il ne nous ordonne rien de pareil à l’égard des païens et des infidèles qui sont hors de 1’Eglise. Il se contente de nous dire: « Si quelqu’un vous frappe sur une joue, tendez-lui l’autre »; sans nous commander ensuite de les aller avertir de leur injustice, comme il fait ici. Saint Paul dit la même chose. Car parlant des infidèles, il dit: « Pourquoi entreprendrai -je de juger ceux qui sont hors de l’Eglise »? (I Cor. V, 12.) Mais il veut en même temps que nous agissions autrement à l’égard de nos frères

Il veut que nous. leur représentions leur faute, afin qu’ils aient du regret de l’avoir faite. Il veut que nous les retranchions d’avec nous s’ils demeurent incorrigibles, afin que ce retranchement leur donna lieu de reconnaître enfin le mal qu’ils ont fait.

C’est ce que Jésus-Christ nous oblige ici de faire à l’égard de nos frères. Il établit comme trois maîtres et trois juges, pour faire comprendre à celui qui a fait l’outrage, dans quels excès il est tombé, lorsqu’il s’est laissé emporter et comme enivrer par sa passion. Après que la colère l’a porté à dire et à faire beaucoup de choses impertinentes et déraisonnables, Jésus-Christ veut qu’on l’en fasse ressouvenir: comme on raconte à ceux qui se sont enivrés les extravagances et les folies que les vapeurs du vin leur ont fait dire. La colère et le péché sont une ivresse très-véritable. Elles renversent la raison plus que le vin, et elles jettent l’âme dans des extravagances bien plus dangereuses.

Qui fut plus sage autrefois que le prophète David? (II Rois, XII, 1.) Cependant il pécha, et il ne sut pas qu’il péchait. Sa passion enivra en quelque sorte toute sa raison, et remplit son âme comme d’une épaisse fumée. C’est pourquoi il eut besoin qu’un prophète vint éclairer ses ténèbres, et que la lumière de sa parole lui fît voir quel était le crime qu’il avait commis. C’est dans ce même dessein que Jésus-Christ oblige l’offensé d’aller trouver l’offenseur, afin de l’avertir des excès où il s’est laissé emporter.

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

1.

V.15: „Wenn aber dein Bruder wider dich gesündigt hat, gehe und weise ihn zurecht zwischen dir und ihm allein. Wenn er auf dich hört, hast du deinen Bruder gewonnen.“

Nachdem der Herr mit so scharfen Worten sich gegen die Ärgernisgeber gewandt und ihnen Furcht eingeflößt hatte, wollte er doch auch verhüten, dass die Ärgernisnehmer etwa sorglos würden, in der Meinung, all sein Tadel habe nur jenen gegolten; sie wären damit nur in einen anderen Fehler, nämlich den Hochmut, verfallen. und hätten voll Selbstüberhebung geglaubt, sie müssten alle Welt zurechtweisen. Siehe darum, wie der Herr auch sie in die rechten Schranken weist durch die Anordnung, die Zurechtweisung solle nur unter vier Augen geschehen. Damit will er verhüten, dass der Tadel durch das Beisein mehrerer verschärft werde, denn dadurch könnte der Fehlende leicht gereizt und für die Besserung unzugänglich werden. Deshalb sagte er: „Zwischen dir und ihm allein. Wenn er auf dich hört, hast du deinen Bruder gewonnen.“ Was sollen da die Worte: „wenn er dich hört“, bedeuten? wenn er sich selbst verurteilt, wenn er zugibt, dass er gefehlt hat. „Du hast deinen Bruder gewonnen.“ Er sagte nicht: Du hast eine gebührende Sühne, sonder: „Du hast deinen Bruder gewonnen.“ Er lehrt damit, dass die S. d870 Feindschaft den Verfeindeten einen gleichmäßigen Nachteil bringt. Deshalb sagt er nicht: Jener hat sich selbst gewonnen, sondern: „Du hast ihn gewonnen.“ Es ist also offenbar, dass beide zuvor Schaden hatten, der eine an seinem Bruder, der andere an seinem Heile.

Dieselbe Forderung stellte Jesus in der Bergpredigt; denn auf der einen Seite führt er den Beleidiger zum Beleidigten durch den Befehl: „Wenn du deine Gabe zum Altare bringst und dich dort erinnerst, dass der Bruder etwas wider dich habe, so gehe zuvor, dich mit deinem Bruder zu versöhnen“1 ; anderseits fordert er auch den Gekränkten auf, seinen Nebenmenschen zu verzeihen: „Vergib uns unsere Schulden, wie auch wir vergeben unseren Schuldigern“, lehrte er beten2 . An unserer Stelle gibt der Herr noch einen dritten Weg an. Nicht der Beleidiger, sondern der Beleidigte soll zum anderen gehen. Derjenige, der Unrecht getan hat, könnte sich leicht durch Scham und Schüchternheit abhalten lassen, den ersten Schritt zu tun; deshalb heißt er dies den anderen tun, und zwar zu dem Zwecke, um das Geschehene wieder gut zu machen. Darum sagt er nicht: klage ihn an, schilt ihn, fordere Sühne oder Rechenschaft von ihm, sondern: „weise ihn zurecht“. Er ist ja von Zorn und Scham wie ein Trunkener vom Schlafe befangen; du bist gesund und musst daher zu dem Kranken hingehen, um durch Vermeidung der Öffentlichkeit ihm die Heilung zu erleichtern. Die Worte: „weise zurecht“ bedeuten nichts anderes als: mache ihn auf seinen Fehler aufmerksam, sage ihm, was er dir für Leid bereitet hat. Auch das bildet, wenn es recht gemacht wird, einen Teil der Entschuldigung und trägt gar sehr zur Aussöhnung bei. Wie aber, wenn er hart bleibt und nicht hören will?

V.16: „Wenn er aber nicht auf dich hört, nimm noch einen oder zwei mit dir, damit auf die Aussage zweier oder dreier Zeugen jegliche Sache festgesetzt werde.“

Je mehr der Beleidiger unzugänglich und hochfahrend ist, desto mehr muss man sich seine Heilung angelegen S. d871 sein lassen und nicht Zorn und Unwillen freie Hand lassen. Auch der Arzt wird ja nicht unwillig oder lässt nach, wenn er sieht, dass das Übel tief sitzt; er verdoppelt vielmehr seine Bemühungen. Hier befiehlt uns nun der Herr, es ebenso zu machen. Wenn es sich zeigt, dass du allein zu schwach bist, so stärke deine Kräfte und ziehe noch einen anderen bei; denn zwei genügen, um den Fehlenden zurechtzuweisen. Siehst du jetzt, wie der göttliche Heiland nicht bloß um den Gekränkten besorgt ist, sondern auch um das Wohl des Beleidigers? Der eigentlich Geschädigte ist doch jener, der von der Leidenschaft befallen ist; der ist krank, schwach und siech. Deshalb will der Herr, dass der Beleidigte zu ihm gehe, bald allein, bald in Begleitung anderer; und wenn er trotzdem krank bleibt, auch mit der Kirche.

V .17: „Sage es der Kirche“,

spricht er. Hätte der Herr nur das Wohl des Beleidigten im Auge gehabt, so hätte er nicht befohlen, siebzigmal siebenmal dem reumütigen Beleidiger zu verzeihen, hätte nicht an geordnet, dass so viele und dazu so oft die Heilung des Übels versuchen, sondern hätte ihn seinem Schicksale überlassen, wenn der erste Besserungsversuch erfolglos geblieben wäre. Nun aber befiehlt er, ein, zwei,dreimal seine Heilung zu versuchen, bald ohne Zeugen, bald im Verein mit zweien oder mehreren. Eine solche Forderung stellt er nicht, wenn es sich um Ungläubige handelt; da sagt er bloß: „Wenn dich einer auf deine rechte Wange geschlagen hat, biete ihm auch die andere dar“3 . Ganz anders in unserem Falle. Ähnlich predigt Paulus, wenn er schreibt: „Was habe ich nötig, über die, welche draußen sind, zu richten?“4 . Die Brüder hingegen heißt er zurechtweisen und zur Umkehr bringen, und wenn sie nicht hören wollen, befiehlt er, sie auszuschließen, damit sie in sich gehen. Denselben Grundsatz stellt der Herr auch hier auf, wo er über die Brüder handelt: Er setzt drei Lehrer und Richter ein, S. d872 die ihn, den Fehlenden, belehren sollen, was er während seines Taumels getan hat. Es bedarf anderer Leute, um ihn darüber aufzuklären, wenn er auch selbst all das Ungehörige geredet und getan hat; denn er hat gleichsam im Rausche gehandelt. Leidenschaft und Sünde regen noch weit mehr auf und berauben mehr der Vernunft, als selbst die Trunkenheit. Hat es einen einsichtigeren Mann gegeben als David? Und doch empfand er seine Sünde gar nicht, weil die Leidenschaft das klare Denken gefesselt und seine Seele wie mit Rauch erfüllt hatte. Darum bedurfte es der Worte des Propheten, um ihn zu erleuchten und auf seine Tat aufmerksam zu machen. Das also ist der Grund, weshalb Christus bestimmte, dass man zu dem Fehlenden gehe und mit ihm reden solle über das, was er getan hat.


  1. Mt 5,23-24 ↩

  2. ebd 6,12 ↩

  3. Mt 5,39 ↩

  4. 1 Kor 5,12 ↩

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