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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Jésus-Christ ne va pas à Jérusalem aussitôt qu’il sort de la Gaulée. Il fait auparavant beaucoup de miracles. Il ferme la bouche aux pharisiens qui le voulaient surprendre. Il exhorte ses disciples à la pauvreté par ces paroles : « Si vous voulez être parfaits, allez ci vendre ce que vous avez ». Il les excite à la chasteté en disant: «Que celui qui pourra le comprendre, le comprenne ». Il les porte à l’humilité, lorsque leur montrant un petit enfant il leur dit: «Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme des petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux ». Il leur promet aussi des récompenses en cette vie, lorsqu’il leur dit : « Quiconque quittera en mon nom sa maison, (507) ses frères et ses soeurs, en recevra le centuple en ce monde » ; récompenses auxquelles néanmoins il joint celles du ciel; lorsqu’il ajoute: « Et la vie éternelle en l’autre »s.
Après toutes ces instructions, il va enfin à Jérusalem; et avant que d’y aller il parle à ses disciples de sa passion. Comme ils devaient avoir aisément oublié ce qu’ils désiraient ne jamais voir arriver, il semble que Jésus-Christ ait un soin particulier de les en faire ressouvenir; afin que, par ces avertissements réitérés, il prévienne leur tristesse et les anime à la patience. Il est marqué ici qu’il leur parle « en particulier », parce que ces prédictions des maux à venir ne se devaient pas faire devant le peuple. Car si les apôtres même en étaient troublés, combien le peuple l’aurait-il été davantage? Vous me demanderez peut-être si Jésus -Christ n’a jamais prédit sa passion devant le peuple. Je vous réponds qu’à la vérité il en a parlé quelquefois, mais d’une manière assez obscure, comme lorsqu’il dit : « Détruisez ce temple et je le rebâtirai en « trois jours ». (Jean, II, 16.) Et ailleurs : « Ce peuple demande un signe, mais on ne lui en donnera point d’autre que celui du prophète Jonas ». (Matth. XII, 39.) Et ailleurs:
« Je n’ai plus que peu de temps à être avec vous. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ». (Jean, VIII.) Mais il ne parle point obscurément à ses disciples; et il se découvre à eux avec plus de clarté sur ce point aussi bien que sur tout le reste.
Vous me demanderez peut-être encore de quoi il servait au peuple de lui parler de ces choses en des termes si obscurs. S’il n’était pas à propos qu’il comprît ce mystère, pourquoi lui en pariait-on? ou pourquoi lui disait-on des vérités d’une telle manière qu’il n’y pût rien comprendre? Jésus-Christ le faisait afin qu’après sa résurrection ce peuple pût se souvenir que le Sauveur avait prédit sa passion, qu’il s’y était volontairement offert, et qu’il n’y avait point été forcé comme à un mal imprévu et inévitable. Mais il agit autrement à l’égard de ses disciples. Il leur prédit souvent et en termes clairs, sa croix et sa mort; afin que s’étant fortifiés dans l’attente de ce mal, il leur devînt plus supportable et qu’il ne les troublât pas, comme s’ils en eussent été surpris sans l’avoir prévu auparavant. Il s’était d’abord contenté de leur dire qu’il mourrait; mais après les avoir un peu accoutumés à cette parole, il leur découvre les autres circonstances de sa mort; « qu’il serait livré aux gentils, afin qu’ils le traitassent avec moquerie et avec outrage ». Il leur dit ces choses afin que, lorsqu’ils verraient arriver ces maux annoncés d’avance; ils ne doutassent point de sa résurrection toujours prédite en même temps. En ne dissimulant point ses souffrances, même celles qui paraissaient ignominieuses, il méritait d’autant plus d’être cru lorsqu’il leur prédisait la gloire qui les devait suivre.
Mais considérez, je vous prie, mes frères, avec quelle sagesse Jésus-Christ ménage les esprits de ses disciples, et prend les moments. favorables pour leur dire ce secret. Il ne veut pas le leur découvrir d’abord, de peur que leur faiblesse n’en fût trop scandalisée. Il ne diffère pas non plus à leur en parier au moment qu’il devait mourir, parce qu’ils en auraient été excessivement troublés. Mais, après leur avoir fait voir sa toute-puissance par un nombre infini de miracles et les avoir fortifiés par la promesse d’une vie éternelle, il leur découvre ensuite ce mystère; et .plus d’une fois, ayant soin d’en parler souvent et d’entremêler ce discours dans ses prédications et dans ses miracles.
Un autre évangéliste dit que Jésus-Christ appuya ce qu’il leur dit par le témoignage des prophètes. Et un autre marque encore que « cette parole leur était cachée », et qu’ils en murmuraient entre eux en suivant leur maître. Si donc ils ne comprenaient rien dans cette prédiction, c’était en vain, me direz-vous, que Jésus-Christ la leur faisait. Il était impossible, puisqu’elle leur était cachée, qu’elle pût les fortifier et les préparer à l’attente d’un mal dont ils n’avaient pas la connaissance. Je dis de plus, afin d’augmenter encore cette difficulté : S’ils ne comprenaient rien dans ces paroles, comment pouvaient-ils s’en affliger? Car un autre évangéliste dit clairement qu’ils en furent tristes. Comment s’afflige-t-on d’un mal qu’on ne connaît pas? Ou comment saint Pierre pouvait-il dire à Jésus-Christ: « A Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne vous arrivera pas»?
Que répondrons-nous à cela, sinon que les apôtres comprenaient bien par ce qu’il leur disait qu’il devait mourir, mais qu’ils ne voyaient pas encore ni le mystère de cette mort, ni de la résurrection qui la devait (508) suivre; ni les grands biens que Jésus-Christ devait ainsi apporter au monde. C’est là proprement ce que l’évangéliste marque leur avoir été caché et avoir été le sujet de leur tristesse. Ils pouvaient déjà savoir que les morts pouvaient être ressuscités par d’autres; mais qu’un mort se ressuscitât lui-même, et se ressuscitât pour ne plus mourir, c’était un mystère qui leur était inconnu. Quoiqu’on leur en parlât souvent, ils ne pouvaient le comprendre. Ils ne savaient pas même bien distinctement quel devait être le genre de sa mort ni comment on le ferait mourir. C’est ce qui les troublait dans le chemin lorsqu’ils le suivaient.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.17: "Und während Jesus hinaufging nach Jerusalem, versammelte er die zwölf Jünger unterwegs allein um sich und sprach zu ihnen:
V.18: Sehet, wir gehen hinauf nach Jerusalem, und der Sohn des Menschen wird den Hohenpriestern und Schriftgelehrten überantwortet werden, und sie werden ihn zum Tode verurteilen,
V.19: und sie werden ihn den Heiden überliefern zur Verspottung und Geißelung und Kreuzigung, und am dritten Tage wird er auferstehen."
Der Herr begibt sich nicht unmittelbar aus Galiläa nach Jerusalem. Er wirkte erst noch Wunder, brachte die Pharisäer zum Schweigen und gab den Jüngern gute Lehren. Über die Armut sagte er: "Willst du vollkommen sein, so verkaufe, was du hast"1 ; über die Jungfräulichkeit: "Wer es fassen kann, der fasse es"2 , über die Demut: "Wenn ihr euch nicht bekehret und werdet wie die Kinder, so werdet ihr nicht in das Himmelreich eingehen"3 ; ferner über den Lohn im Diesseits: "Jeder, der verlässt Haus, Bruder und Schwestern, wird Hundertfaches erhalten in diesem Leben", und über die Vergeltung im Jenseits: "und das ewige Leben erlangen"4 . Erst nachdem er alles dieses vollendet hatte, näherte er sich der Stadt. Und nun, da er im Begriffe ist, sie zu betreten, kommt er wieder auf sein Leiden zu sprechen. Die Jünger wünschten, es möchte dies nicht eintreten, und hätten darum leicht darauf vergessen können. Darum erinnert er sie immer wieder daran, um S. d935 durch häufige Erwähnung ihr Herz mit diesem Gedanken vertraut zu machen und zugleich ihre Niedergeschlagenheit darüber zu beseitigen. Er musste aber ganz allein mit ihnen davon reden, weil es nachteilig gewesen wäre, wenn diese Kunde unter die Leute gedrungen und offen davon gesprochen worden wäre. Wurden schon die Jünger bei der Mitteilung darüber bestürzt, wieviel mehr hätte das bei dem gewöhnlichen Volke der Fall sein müssen. Wie aber, fragst du, wurde das Volk nicht auch damit bekannt gemacht? Allerdings, auch dem Volke wurde es mitgeteilt. Aber nicht so deutlich. So z.B. sagte der Herr: "Brechet diesen Tempel ab, und in drei Tagen werde ich ihn wieder aufrichten"5 ; "Ein böses und ehebrecherisches Geschlecht begehrt ein Zeichen", und ein Zeichen wird ihm nicht gegeben werden, "außer dem Zeichen des Jonas, des Propheten"6 ; "Noch eine kurze Zeit bin ich bei euch, und ihr werdet mich suchen und nicht finden"7 . Mit den Jüngern redete er nicht so geheimnisvoll von seinem Leiden, sondern offen, wie ja auch über andere Dinge. Wozu redete er aber zum Volke hierüber, wenn es den Sinn seiner Worte doch nicht verstand? Weil sie es in der Folge erkennen sollten, dass er mit Wissen und Willen, nicht ahnungslos oder genötigt seinem Leiden entgegenging. Bei den Jüngern war aber nicht bloß dieser Grund maßgebend, sondern, sie sollten, wie schon erwähnt, durch das Vorherwissen mit seinem Leiden vertraut werden, um sich seinerzeit leichter dareinzufinden; nicht unvorbereitet sollten sie davon überrascht werden, damit sie nicht die Fassung verlören. Deshalb sprach er anfangs bloß von seinem Tode; nachdem sie sich aber an diesen Gedanken gewöhnt hatten und damit vertraut waren, fügte er auch die näheren Umstände hinzu. z.B., dass man ihn den Heiden überliefere, dass man ihn verspotten und geißeln werde. Noch ein weiterer Grund bewog ihn dazu, nämlich, dass sie auch seine Auferstehung mit Zuversicht S. d936 erwarteten, wenn sie sähen, wie all das Entsetzliche in Erfüllung gegangen war. Billigerweise verdient doch derjenige auch in Bezug auf Freudiges Glauben und Vertrauen, wer Schmerzliches und scheinbar Schmachvolles nicht verschwiegen hat. Beachte auch, wie passend der göttliche Heiland die rechte Zeit für seine Zwecke wählt. Hätte er gleich im Anfange seines Auftretens von seinem Leiden gesprochen, so wären die Jünger wohl irre geworden; auch im Verlaufe seiner Wirksamkeit wären sie durch solche Eröffnungen außer Fassung geraten. Jetzt erst, nachdem sie hinreichende Beweise seiner Macht gesehen, nachdem sie die großen Verheißungen über das ewige Leben erhalten hatten, lenkt er seine Rede auf sein Leiden; nun aber nicht bloß ein oder zweimal, sondern häufig, indem er dabei auch mit Wundern und Lehren abwechselt. Ein anderer Evangelist berichtet, der Herr habe sich auch auf das Zeugnis der Propheten berufen, und wieder ein anderer erzählt, seine Jünger hätten seine Worte nicht verstanden; der Sinn sei ihnen verborgen geblieben und sie seien ihm voll Staunen gefolgt8 .
Also wendest du ein, war der Zweck seiner Weissagung vereitelt? Denn wenn sie nicht verstanden, was sie hörten, so konnten sie9 auch nicht erwarten und somit auch nicht in der Hoffnung gestärkt werden. Und ich will noch eine schwierigere Frage hinzufügen: Wenn sie ihn nicht verstanden, woher dann ihre Traurigkeit? Ein anderer Evangelist sagt nämlich, sie seien betrübt geworden. Wenn sie ihn nun nicht verstanden, wie konnten sie traurig werden? Wie konnte Petrus sagen: "Das sei ferne von Dir, das darf nicht eintreten"?10 . Wie soll man diese Widersprüche erklären? Die Apostel wussten zwar, dass Jesus sterben werde, wenn sie auch das Geheimnis der Erlösung nicht ganz klar erfassten, ebensowenig als sie seine Auferstehung ganz begriffen und was er damit bezweckte; das alles waren für sie Rätsel. Daher ihre Betrübnis. Sie waren zwar Augenzeugen gewesen, dass Tote von anderen S. d937 Menschen auferweckt wurden, allein, sie wussten noch nicht, dass jemand von selbst auferstehen kann, und zwar, um gar nie mehr zu sterben. So etwas überstieg ihr Fassungsvermögen, mochte es ihnen auch wiederholt gesagt werden, wie sie auch nicht recht begriffen, was es mit seinem Tode für eine Bewandtnis habe, und unter welchen Umständen er eintreten solle. Deshalb heißt es, dass sie ihm voll Staunen folgten. Mir will scheinen, auch deshalb, weil sie sich entsetzten, dass er überhaupt von seinem Leiden redete.