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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
Cela est assez clairement indiqué par cette circonstance que l’évangéliste relève: « que ce n’était point encore la saison du fruit ». Cette parole nous fait voir que Jésus-Christ n’allait pas en effet à cet arbre pour voir s’il y avait du fruit, mais seulement pour le bien de ses apôtres, que l’Evangile dit avoir été étrangement surpris de ce miracle. Quelques miracles qu’ils eussent déjà vu faire à leur Maître en tant de différentes manières, celui-ci leur paraît tout nouveau, en ce que Jésus-Christ y témoignait pour la première fois la souveraine puissance qu’il avait pour punir les crimes. Il choisit pour ce sujet celui de tous les arbres où ce miracle devait être plus surprenant, c’est-à-dire l’arbre le plus rempli de sève, et il le dessèche tout à coup. Mais, pour montrer clairement que ce miracle ne se faisait que pour les apôtres et pour leur donner de la confiance aux approches de la Passion, nous n’avons qu’à considérer la suite : « Ce que les disciples ayant vu, ils furent saisis d’étonnement, et se dirent l’un à l’autre : Voyez comme ce figuier est devenu sec en un instant (20). Jésus leur répondit: Je vous dis en vérité, si vous avez de la foi et si vous n’hésitez point, non seulement vous ferez ce que vous venez de voir en ce figuier; mais quand même vous diriez à cette montagne: « Otez-vous de là, et jetez-vous dans la mer, cela se fera (21). Et quoi que ce soit que vous me demandiez dans la prière, vous l’obtiendrez si vous le. demandez avec foi (22) ». Comprenez-vous enfin par ces paroles, mes frères, que Jésus-Christ n’a fait ce miracle que pour remplir ses apôtres de courage, et pour les empêcher de craindre les maux dont leurs ennemis les menaceraient? C’est pourquoi il réitère ici par deux fois la même promesse pour les rendre plus ardents à l’oraison; et pour réveiller leur foi davantage : « Non-seulement», leur dit-il, «vous ferez ce que vous venez de voir en ce figuier», mais votre foi et votre oraison vous donneront tant de force et tant de confiance, que vous transporterez les montagnes d’un lieu à un autre.
« Etant arrivé dans le temple, les princes des prêtres et les sénateurs qui étaient les chefs du peuple, le vinrent trouver comme il enseignait, et lui dirent : Par quelle autorité faites-vous ceci, et qui vous a donné cette autorité (23) »? Les Juifs toujours insolents et toujours aveugles viennent interrompre le Sauveur lorsqu’il instruisait le peuple. Ne pouvant décrier ses miracles, ils l’attaquent sur cette manière si forte, avec laquelle il s’était élevé contre ceux qui exerçaient dans le temple un trafic honteux. On voit dans saint Jean qu’ils font la même demande au Sauveur, non pas dans les mêmes termes, mais dans le même esprit. Car cet évangéliste marque qu’ils lui dirent : « Par quel miracle nous montrez-vous que vous ayez droit de faire de telles « choses »? (Jean, XVIII.) Mais on voit que dans saint Jean, Jésus-Christ leur fait cette réponse: « Détruisez ce temple et je le rétablirai en trois jours ». Mais saint Matthieu dit ici qu’il leur fit une autre question qui les jeta dans un étrange embarras. Ce qui nous fait voir comme je l’ai dit, que cette même action arriva deux fois.: l’une au commencement des miracles et de la prédication de Jésus-Christ, et l’autre à la fin.
Cette demande donc « Par quelle autorité faites-vous ces choses »? revient à ceci : Avez -vous été établi dans la chaire de doctrine? Avez-vous reçu l’ordre de la sacrificature, pour vous attribuer une si grande puissance? Cependant l’action de Jésus-Christ ne pouvait être blâmée comme une entreprise audacieuse, puisqu’elle ne tendait qu’à conserver l’honneur et le respect qui est dû au temple. Ils (525) prennent de là néanmoins un sujet de l’envier, parce que leur envie n’en trouvait point d’autre. Ils n’osent pas même lui faire cette demande au moment qu’il chassait les vendeurs du temple, parce qu’ils étaient arrêtés par l’éclat de ses miracles. Mais le trouvant occupé à enseigner le peuple, ils l’interrompent pour le quereller. Que fait donc Jésus-Christ en cette rencontre? Il ne répond point précisément à leurs demandes : Il n’était point nécessaire de leur dire d’où lui venait une puissance qu’ils pouvaient, s’ils eussent voulu, reconnaître par eux-mêmes. Il leur fait au contraire une autre question.
« Jésus leur répondit : J’ai une autre question à vous faire, et lorsque vous m’y aurez répondu, je vous dirai par quelle autorité je fais ceci (24). D’où était le baptême de Jean? Du ciel, ou des hommes (25) »? Quelle liaison, me direz-vous, y avait-il de cette question avec celle qu’ils lui faisaient? une très grande: car s’ils eussent répondu que ce baptême était du ciel, Jésus-Christ leur eût répliqué : Pourquoi ne l’avez-vous pas cru, puisque si vous l’eussiez fait, vous ne seriez pas en peine maintenant de me demander d’où me vient cette puissance? Vous savez qu’il a dit « Je ne suis pas digne de dénouer le cordon de ses souliers (Luc, III, 16) » ; et « Voilà « l’agneau de Dieu, voilà celui qui porte le « péché du monde (Jean, I, 29) » ; et « C’est là le Fils de Dieu (Jean, III, 31)»; et « Celui qui est venu d’en-haut est au-dessus de tous » ; et « Il a le van en main et il purgera son aire.» (Matth. III, 12.) C’est pourquoi, s’ils eussent cru saint Jean, il leur eût été aisé de connaître par quelle autorité Jésus-Christ aurait agi de la sorte.
« Mais eux raisonnaient ainsi en eux-mêmes: Si nous répondons qu’il était du ciel, il nous dira : Pourquoi donc ne l’avez-vous pas cru (25)? Et si nous répondons qu’il était des hommes, nous avons à craindre le peuple, car Jean passe pour un prophète dans l’estime de tout le monde (26). Ils répondirent donc à Jésus: Nous ne savons. Et Jésus aussi leur répondit Je ne vous dirai point non plus par quelle autorité je fais ceci (27).» Les Juifs lui disent par malice: « Nous ne savons»; mais il ne leur répond pas: Je ne le sais pas non plus; mais « Je ne vous le dirai pas non plus.» S’ils eussent été simplement dans l’ignorance, il n’eût pas refusé de les instruire; mais comme ils agissaient par un esprit double et artificieux, il a raison de les laisser sans leur rien répondre.
Ce qui les empêcha de dire que le baptême de Jean était des hommes, était, comme dit l’Evangile, « la crainte qu’ils avalent du peuple »; Ainsi l’on voit en toutes rencontres, combien ils étaient corrompus dans le coeur, puisque, méprisant Dieu, ils n’avaient égard qu’aux hommes. Car ils témoignent ici quelque respect pour saint Jean, non à cause de sa vertu, mais seulement « à cause du peuple », et ils ne voulaient pas de même croire en Jésus-Christ, parce qu’ils faisaient tout par des respects humains et charnels. Ce souci qu’ils avaient des hommes était l’unique cause de tous leurs maux.
« Que vous semble, ajoute Jésus-Christ, de ce que je m’en vais vous dire? Il y avait un homme qui avait deux fils, et s’adressant au premier, il lui dit: Mon fils, allez-vous-en aujourd’hui travailler à ma vigne (28). A quoi il répondit: Je ne veux pas: mais après, étant touché de repentance, il s’y en alla (29). Puis s’adressant à l’autre , il lui fit le même commandement, celui-ci lui répondit: J’y vais, seigneur, et-il n’y alla point (30). Lequel des deux a fait la volonté de son père? Le premier, dirent-ils (31) ». Il commence encore à leur parler par paraboles, pour rendre d’un côté leur désobéissance et leur opiniâtreté inflexible, et pour louer de l’autre l’obéissance si prompte et si ardente des gentils; en effet, ce qui se passe ici à l’égard de ces deux enfants est la figure de ce qui devait arriver à ces deux peuples. Car les gentils, qui n’avaient point promis à Dieu l’obéissance puisqu’ils n’avaient pas même reçu de loi, n’ont pas laissé de lui obéir effectivement, et avec beaucoup de zèle; et les juifs au contraire, après avoir promis par un voeu solennel « de faire tout ce que le Seigneur leur dirait (Exod. XIX, 8; et XXIV, 3) », n’ont point fait ce qu’il leur a commandé. Afin donc qu’ils ne s’imaginent pas que cette loi leur doive servir de rien, Jésus-Christ leur montre au contraire que ce sera par elle. qu’ils seront condamnés un jour. C’est ce que saint Paul a dit ensuite: « Ceux qui écoutent la loi, ne seront pas pour cela justes devant Dieu; mais ceux-là seront justes devant lui, qui observent la loi et qui la pratiquent». (Rom. II, 13.) C’est pourquoi le Seigneur propose aux juifs une question, il veut qu’ils se (526) prononcent afin qu’ils se condamnent eux-mêmes par leur propre bouche.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Von all dem findet sich in unserer Stelle keine Andeutung. Der Herr offenbart vielmehr, wie gesagt, seine Strafgewalt. Das geht aus den Worten hervor: „Es war noch nicht die Feigenzeit.“ Somit ersieht man, dass er nicht aus Hunger, sondern vorzüglich der Jünger wegen zum Baume hintrat; sie waren denn auch sehr erstaunt, obwohl er schon viel größere Wunder gewirkt hatte. Diese Art von Wunder war ihnen eben, wie gesagt, noch fremd, weil er in diesem Falle zum ersten Male seine strafende Macht betätigte. So wählte er für dieses Wunder auch gerade das allersaftigste Gewächs, um durch diesen Umstand das Wunder noch auffallender zu machen. Damit du also einsiehst, dass er das Wunder der Jünger wegen wirkte, um sie mit Zuversicht zu S. d968 erfüllen, so höre auch die nachfolgenden Worte. Wie lauten sie? Ihr werdet noch größere Wunder wirken, wenn ihr nur glaubet und auf das Gebet bauet. Siehst du nun, dass der ganze Vorgang ihretwegen geschehen ist, damit sie vor späteren Anfeindungen ohne Furcht und Angst sein sollten? Ja, um sie im Gebet und Glauben zu festigen, wiederholt er noch einmal: Nicht nur das werdet ihr tun, sondern ihr werdet auch Berge versetzen und anderes mehr, wenn ihr euer Vertrauen auf den Glauben und das Gebet setzet.
Die Juden, die in ihrer Anmaßung und Aufgeblasenheit seine Lehre zu untergraben suchten, traten nun heran und fragten:
V.23: „In welcher Machtvollkommenheit tust Du dies?“
Weil sie an seinen Wundern nichts aussetzen konnten, so kommen sie wieder auf seine Züchtigung der Händler im Tempel zurück. Dieselbe Frage sehen wir sie auch bei Johannes aufwerfen, wenn auch nicht mit den gleichen Worten, so doch im gleichen Sinne. Dort sagen sie: „Welches Zeichen weisest Du uns, dieweil Du dieses tust?“ und er erwiderte ihnen: „Brechet diesen Tempel ab, und in drei Tagen werde ich ihn wieder aufrichten“1 . In unserem Falle setzt der Herr sie in Verlegenheit. Daraus folgt, dass jene Begebenheit am Anfange seiner Wundertätigkeit, diese am Ende derselben stattfand. Der Sinn ihrer Frage ist der: Nimmst Du den Lehrstuhl ein? Bist Du zum Priester bestellt worden, dass Du Dir eine solche Gewalt herausnimmst? Und doch hatte er nichts getan, was Anmaßung verraten hätte, sondern hatte nur für die Ordnung im Tempel gesorgt. Aber obschon sie ihm nichts vorzuwerfen haben, beklagen sie sich doch darüber. Als er sie hinausjagte, da hatten sie nichts einzuwenden gewagt wegen seiner Wunder; jetzt, da sie ihn sehen, stellen sie ihn nachträglich zur Rede. Was antwortet er nun? Um zu zeigen, dass sie bei einigem guten Willen einsehen könnten, dass er die Macht dazu habe, gibt er ihnen keine unmittelbare Antwort, sondern richtet eine Gegenfrage an sie:
V.25: „Die Taufe des Johannes, woher war sie? Vom Himmel oder von Menschen?
Wie hängt das miteinander zusammen? Ganz gut. Denn wenn sie antworteten: Aus dem Himmel, so hätte er ihnen entgegengehalten; Warum habt ihr ihm also nicht geglaubt? Wenn sie nämlich ihm geglaubt hätten, so konnten sie jene Frage nicht stellen, da Johannes von ihm gesagt hatte: „Ich bin nicht wert, die Riemen an seinen Schuhen zu lösen“2 , und: „Siehe das Lamm Gottes, das auf sich nimmt die Sünde der Welt“; „Dieser ist der Sohn Gottes“, und: „Wer von oben herkommt, ist über allem“3 ; ebenso: „Seine Wurfschaufel hat er in seiner Hand und wird reinigen seine Tenne“4 . Wenn sie also dem Täufer geglaubt hätten, dann mussten sie unbedingt wissen, woher er die Gewalt zu solch einem Auftreten hatte. Als sie sodann voll Bosheit erwidern:
V.27: „Wir wissen es nicht“,
spricht er nicht etwa: Auch ich weiß es nicht, sondern:„Auch ich sage es euch nicht.“ Hätten sie es wirklich nicht gewusst, so hätte er sie belehren müssen, da sie aber nur aus Verbissenheit so antworteten, war es ganz am Platze, dass er ihnen keine Aufklärung gab. Warum entgegneten sie aber nicht, die Taufe des Johannes sei Menschenwerk gewesen? „Sie fürchteten das Volk“, heißt es. Siehst du, wie verkehrt sie sind? Sie verachten Gott und tun alles nur der Menschen wegen. So auch hier; sie achten den Johannes, nicht aus Ehrfurcht gegen seine Person, sondern um der Leute willen; ebenso verweigern sie Christo den Glauben aus Rücksicht auf die Menschen. Überhaupt, alles Böse, das sie taten, hatte seine Quelle in dieser Verkehrtheit. Dann fuhr der Herr fort:
V.28: „Was dünkt euch: Ein Mann hatte zwei Söhne. Und er sprach zu dem ersten: Geh heute hin und arbeite in meinem Weinberge!
V.29: Der aber antwortete: Ich mag nicht. Später aber reute es ihn und er ging hin.
V.30:Da trat5 zu dem andern und sprach gleicherweise. Jener aber antwortete: Ich gehe, Herr! aber er ging nicht.
V.31: Welcher von den zweien hat den Willen des Vaters getan? Sie sagten: der Erste.“
Wieder versetzt ihnen der Herr durch das Gleichnis einen Hieb; denn er weist darin auf ihre Undankbarkeit hin und auf die Willigkeit der so sehr verachteten Heiden. Die beiden Söhne sind Sinnbilder für das Verhalten der Heiden und Juden. Erstere hatten keinen Gehorsam gelobt, und hatten von dem Gesetze keine Kunde; sie erwiesen sich aber gehorsam in ihren Werken. Letztere hatten gelobt: „Alles, was der Herr sagt, wollen wir tun und beobachten“6 ; in ihren Werken hielten sie es aber nicht. Um ihnen nun den Glauben zu benehmen, als werde ihnen das Gesetz etwas nützen, zeigt er, dass sie durch dasselbe werden verurteilt werden. So spricht sich auch Paulus aus: „Nicht die Hörer des Gesetzes sind gerecht bei Gott, sondern die Vollbringer des Gesetzes werden gerechtfertigt werden“7 . Um sie nun durch ihren eigenen Mund zu verdammen, veranlasst er sie, sich selbst das Urteil zu sprechen. Ähnlich macht er es auch in der folgenden Parabel vom Weinstock.