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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Considérez donc toutes ces choses, et ne désespérez jamais. Entrez dans une sainte confiance, et excitez-vous vous-mêmes. Commencez seulement à marcher dans la voie étroite, et vous vous y avancerez en peu de temps. Prenez bien garde de ne vous pas fermer la porte de la miséricorde, et que votre défiance ne soit comme des épines qui vous en bouchent l’entrée. La vie présente est courte, et le travail est léger. Quand il serait grand, on devrait le souffrir. Si vous ne voulez pas endurer les travaux si louables et si heureux de la pénitence, vous tomberez dans les maux et dans les afflictions malheureuses que l’on souffre dans le monde. Que si d’une façon ou d’autre il faut toujours souffrir, pourquoi ne préférons-nous pas à des travaux qui nous damnent, ces peines qui sont si heureusement et si glorieusement récompensées? (529) Mais, dans cette vie même les travaux des chrétiens sont bien différents de ceux que souffrent les gens du monde. Car, dans les engagements du siècle, les périls sont continuels; les pertes et les afflictions ordinaires ; l’espérance incertaine; la servitude accablante et insupportable. On y consume son bien, son coeur et son âme même. Lors même que les travaux des gens du monde sont récompensés, ils. le sont beaucoup moins qu’ils ne l’espéraient. Car souvent le succès trompe leur attente, et ayant semé ils ne recueillent rien.
Que si quelquefois ils sont plus heureux, et s’ils se voient arrivés enfin au comble de leurs prétentions et de leurs souhaits, ils ne peuvent retenir leur bonheur, et en un moment il leur échappe des mains. Car ils se trouvent tout d’un coup surpris par la vieillesse, et leurs sens affaiblis par l’âge ne sont plus capables de goûter les délices et les plaisirs. Ainsi, ils usent, pour acquérir du bien, la vigueur de leur âge et de leur corps; elle les abandonne lorsqu’ils en ont, et ils se trouvent dans l’impuissance d’en jouir. Et quand même ils le pourraient faire, ils en voient la fin qui les menace, et la crainte de la mort, qui est si proche, les traverse dans tous leurs plaisirs. Mais il arrive tout le contraire dans la vertu. Le travail ne dure pas plus de temps que cette chair fragile et mortelle; mais nous en recevrons une récompense éternelle dans un corps qui ne vieillira jamais, qui ne sera plus sujet à la mort ni aux autres faiblesses de cette vie.
Le travail qui précède est court, mais la récompense qui le suit n’aura point de fin, et le corps jouira d’une pleine paix, sans pouvoir plus rien souffrir dans tout le cours de l’éternité. Car il n’y aura plus là de changement ni d’affliction à craindre.
Quels sont donc, mes frères, les biens que les hommes désirent tant dans ce monde.? des biens qu’on n’acquiert que par une infinité de maux, qu’on ne possède que dans une crainte continuelle de les perdre; qui ne durent qu’un moment, et qui n’ont pas plutôt paru qu’ils s’évanouissent. Comment peut-on les comparer avec ces autres biens qui sont stables et éternels, qu’on possède sans aucun travail, et qui nous couronnent dans le combat même? Car celui qui méprise les richesses, trouve dans ce mépris même une grande récompense, n’étant exposé ni à l’envie, ni à. la haine, ni aux calomnies, ni aux embûches des hommes. Celui qui est sage et bien réglé dans toute sa vie;est couronné dès ici-bas. La paix règne dans son coeur, l’innocence dans ses actions, l’honnêteté dans ses paroles. Il ne craint ni les accusations, ni les périls, et il est à couvert d’une infinité de maux. Ainsi, chaque vertu a son prix et sa récompense dès cette vie. C’est pourquoi, mes frères, fuyons le vice et vivons saintement, pour jouir des biens et de ce monde et de l’autre, que je vous souhaite à tous, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur, à qui est la gloire et l’empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (530)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Auf solche Beispiele musst du hinblicken, nicht aber verzweifeln, vielmehr stets voll Vertrauen sein und dich selbst aufrichten. Mache dich nur einmal auf den Weg, der zur Bekehrung führt und schreite munter darauf vorwärts. Versperre dir nicht das Tor, verlege dir nicht den Zugang. Das gegenwärtige Leben ist kurz, die Mühe ist gering. Und wäre sie auch groß, du dürftest dennoch nicht ermatten. Willst du aber diese schönste aller Lasten, wie sie die Bekehrung und das Tugendstreben mit sich bringen, nicht auf dich nehmen, so wirst du trotzdem in dieser Welt allerlei Mühen ertragen müssen und in anderer Hinsicht geplagt sein. Wenn es nun weder hier noch dort ohne Anstrengung abgeht, warum wollt ihr nicht diejenige wählen, welche so reichliche Früchte und großen Lohn im Gefolge hat? Nun sind aber die Mühen auf beiden Seiten gar nicht einmal gleich. Denn im Weltleben gibt es beständig Gefahren und gegenseitige Schädigungen, ungewisse Aussichten und zahlreiche Frondienste, Verluste an Geld, an Leib und Seele, und bei all dem, bleibt der Ertrag der Früchte, wenn überhaupt einer dabei herauskommt, weit hinter der Erwartung zurück. Denn nicht alle Mühen im Weltdienste bringen jedesmal Früchte; aber selbst wenn sie nicht fehlschlagen, sondern reichlich Erträgnis abwerfen sollten, so ist es doch nur von kurzer Dauer. Erst wenn du alt geworden bist und die Freude am Genusse nicht mehr recht lebendig ist, bringen dir deine Mühen ihre Früchte. Die mühevolle Arbeit muss man in der Blüte des Lebens verrichten, die Früchte und der Wohlstand stellen sich erst ein, wenn man alt und schwach geworden und das Empfinden durch die Zeit abgestumpft ist. Wenn aber auch dem nicht so wäre, die Erwartung des Todes würde den Genuss der Lebenslust nicht zulassen.
Auf religiösem Gebiete steht die Sache ganz anders. Während man die Mühen leistet, schwindet der S. d977 Leib zwar dahin und stirbt ab, wenn aber der Lohn eingeheimst wird, ist der Leib unversehrt, unsterblich und unvergänglich. Die Anstrengung geht voraus und ist kurz, der Lohn folgt nach und ist ohne Ende, so dass der Genuss von keiner Furcht und Angst vor Unheil begleitet ist, denn dort ist weder Wechsel noch Verlust zu befürchten, wie hier auf Erden. Sind das also wirklich noch Güter, die so unsicher sind und dabei so kurz währen, die aus Staub bestehen, dahinwelken, ehe sie noch zutage treten, und so viel Mühe bereiten, bis man sie besitzt? Gibt es anderseits Güter, die denen gleichkommen, welche nie vergehen, nie altern, deren Besitz keine Anstrengung erfordert, die sogar schon während des Ringens Siegeskränze mit sich bringen? Wer den irdischen Besitz verachtet, der wird schon hier dafür entlohnt, indem er mit Sorgen, Eifersucht, Betrug, Nachstellungen und Neid verschont bleibt. Wer rein und tugendhaft lebt, wird schon vor seinem Tode gekrönt und lebt in Wonne, da er nichts von Schmach, Spott, Gefahren, Vorwürfen und anderen Widerwärtigkeiten zu leiden hat. Und so trägt jede einzelne Tugend schon im Diesseits ihren Lohn in sich. So lasset uns denn das Böse fliehen und die Tugend erwählen, damit wir des Lohnes hier und dort teilhaftig werden; dann werden wir hier glücklich leben und zugleich die Seligkeit im Himmel gewinnen, die wir alle erlangen mögen durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem die Ehre und die Macht gebührt in alle Ewigkeit. Amen!