Übersetzung
ausblenden
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Jésus-Christ découvre beaucoup de choses par cette parabole. Il fait voir aux Juifs avec quel soin la providence de Dieu a toujours veillé sur eux; qu’elle n’a rien omis de tout ce qui pouvait contribuer à leur salut; qu’ils ont toujours été portés à répandre le sang ; qu’après qu’ils ont tué si cruellement les prophètes, Dieu, au lieu de les rejeter avec horreur, leur avait envoyé son propre fils. Il leur marque encore par cette figure qu’un même Dieu était l’auteur de l’Ancien et du Nouveau Testament : que sa mort produirait des effets admirables dans le monde; qu’ils devaient attendre une terrible punition de l’attentat par lequel ils allaient le faire mourir sur une croix. Que les gentils seraient appelés à la connaissance du vrai Dieu, et que les Juifs cesseraient d’être son peuple. C’est pourquoi il ne leur marque toutes ces choses qu’après qu’il leur a dit cette parabole, pour leur faire mieux comprendre que leur crime était si énorme qu’il était indigne de tout pardon, puisque, malgré tout ce que Dieu avait fait pour leur salut, les publicains et les femmes de mauvaise vie s’élevaient beaucoup au-dessus d’eux dans le royaume de Dieu.
Mais considérez, mes frères, d’un côté la vigilance du maître de la vigne, et de l’autre la paresse et la lâcheté des serviteurs. Il fait lui-même la plus grande partie de ce que ces serviteurs devaient faire eux-mêmes. Il plante sa vigne, il l’environne d’une haie, et fait tout
le reste. Il ne leur laisse à faire que fort peu de choses, c’est-à-dire à entretenir cette vigne et à conserver en bon état ce qui leur avait été confié. Car nous voyons par le rapport de I’Evangile que ce Maître si sage n’avait rien omis. Tout était préparé avec un soin admirable; et cependant tant de soins et tant de préparations ont été entièrement inutiles. Lorsque les Juifs furent délivrés si divinement de l’Egypte, Dieu leur donna une loi, il leur (531) bâtit une ville, il leur dressa un temple, il leur établit un autel, et il s’en alla « dans un pays éloigné », c’est-à-dire qu’il usa envers eux d’une longue patience, parce que Dieu ne punit pas les pécheurs aussitôt qu’ils sont tombés dans le crime. Ainsi ce long éloignement marque sa douceur et sa longue patience: « Il leur envoya ses serviteurs », c’est-à-dire ses prophètes, « pour exiger d’eux le fruit », c’est-à-dire des témoignages de leur fidélité et de leur obéissance par leurs oeuvres. Mais ils agissent comme les plus ingrats et les plus méchants de tous les hommes.
Après tant de grâces et tant de faveurs, non-seulement ils ne rendent point de fruit, ce- qui néanmoins était une négligence et une paresse insupportable, mais ils traitent même outrageusement ceux qui leur viennent demander. N’ayant rien à donner à leur Maître qui exigeait d’eux si justement le fruit de leur vigne, ils ne devaient pas au moins se fâcher contre lui, ni s’emporter d’une si étrange colère contre tous ses serviteurs. Ils devaient plutôt avoir recours aux prières et aux larmes pour fléchir leur Maître. Cependant, non-seulement ils se mettent en colère, parce qu’on leur demande ce qu’ils devaient, mais ils trempent même leurs mains cruelles dans le sang des innocents. Ils font souffrir aux autres les peines qu’on leur devait faire souffrir à eux-mêmes: « Tous ces serviteurs, qu’on leur envoie en divers temps » par deux ou trois diverses fois, ne font qu’irriter leur malice; et ce qui montrait un excès de douceur dans le Maître, fit voir un excès de dureté « dans ses ouvriers». Vous me direz peut-être pourquoi n’envoya-t-il pas d’abord son Fils propre? C’était afin que ce qu’ils avaient déjà osé faire leur ouvrît les yeux, qu’ils reconnussent leur crime, et que ce désaveu des indignités commises contre les serviteurs, les disposât à recevoir le Fils avec le respect qui lui était dû.
On pourrait encore donner d’autres raisons; mais je ne m’y arrête pas pour me hâter d’expliquer la suite. Que veut dire cette parole « Ils auront du respect au moins pour mon Fils » ? Il ne parle pas de la sorte comme ignorant la manière dont ils devaient le recevoir, mais pour faire mieux voir l’excès d’un crime qui était indigne de tout pardon. Car il savait trop assurément que s’il l’envoyait parmi eux, ces méchants le tueraient. Il dit donc: « Ils auront du respect au moins pour mon Fils » pour marquer ce qu’ils devaient faire; parce qu’il est visible qu’il leur convenait d’avoir ce sentiment de respect. C’est ainsi qu’il parle au prophète Ezéchiel : « Parlez-leur pour voir s’ils vous écouteront (Ezech. II.) » ; non qu’il ignorât qu’ils ne l’écouteraient jamais, mais pour empêcher quelques impies de dire que c’était cette prédiction inévitable de Dieu qui forçait ce peuple à demeurer dans son opiniâtreté. C’est la raison pour laquelle Dieu parle ici de la même manière, et comme s’il doutait : « Ils auront peut-être du respect pour mon Fils ». Car s’ils s’étaient conduits si criminellement envers les serviteurs, leur respect pour le Fils aurait au moins dû les retenir.
Que font-ils donc lorsqu’ils l’aperçoivent? Au lieu de courir à lui, de se prosterner devant lui .pour lui demander pardon de leurs excès, ils en commettent encore de plus horribles. C’est ce que Jésus-Christ leur disait par ces paroles : « Emplissez la mesure de vos pères ». (Matth. XXIII, 32.) Et les prophètes leur faisaient aussi ce reproche « Vos mains sont pleines de sang. Ils mettent le sang avec le sang ». (Isaïe, I, XV.) Et ailleurs : « Ils baptisent Sion en versant le sang ». (Osée. IV, 2.) Ce commandement si formel de Dieu, « vous ne tuerez point (Mich. III, 1) », ne les retient pas. Tant d’autres observances que la loi leur commandait pour les empêcher de tomber dans l’homicide ne les touchent point. Et ils se confirment dans leur cruauté par une accoutumance détestable. Que disent-ils donc, « lorsqu’ils aperçoivent ce Fils? Allons, tuons-le » , disent-ils. Pourquoi! Qu’ont-ils à lui reprocher ! Quel mal leur a-t-il fait en la moindre chose? Est-ce parce qu’il les a si particulièrement honorés, et qu’étant Dieu il s’est fait homme pour eux? Est-ce parce qu’il a fait une infinité de merveilles, qu’il leur a pardonné leurs péchés, et qu’il les invite à son royaume?
Übersetzung
ausblenden
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.33: „Höret ein anderes Gleichnis: Es war einmal ein Hausvater, welcher einen Weinberg pflanzte, ihn mit einem Zaune umgab, eine Kelter in ihm grub und einen Turm erbaute; und er vermiete ihn an Landleute und reiste weit fort.
V.34: Als aber die Zeit der Früchte nahte, schickte er seine Knechte, damit die die Früchte in Empfang nähmen.
V.35: Und die Landleute ergriffen seine Knechte; den einen peitschten sie, den anderen töteten, einen dritten aber steinigten sie.
V.36: Wiederum schickte er andere Knechte, in größerer Anzahl als die ersten, und jene taten ihnen desgleichen.
V.37: Zuletzt aber schickte er zu ihnen seinen eigenen Sohn, indem er sagte: Sie werden vielleicht doch Scheu tragen vor meinem Sohne.
V.38: Da aber die Landleute den Sohn sahen, sprachen sie unter sich: Das ist der Erbe; wohlan, töten wir ihn und wir werden sein Erbteil haben.
V.39: Und sie ergriffen ihn und warfen ihn hinaus aus dem Weinberge und töteten ihn.
V.40: Wenn nun der Herr des Weinberges kommen wird, was wird er jenen Arbeitern tun? V.41: Und sie sagten zu ihm: Als Böse wird er sie böse verderben; und seinen Weinberg wird er anderen Landleuten übergeben, die ihm zur rechten Zeit die Früchte abliefern werden.
V.42: Da sagte ihnen Jesus: Habt ihr niemals gelesen in den Schriften: Der Stein, welchen die Bauleute verworfen haben, dieser ist zum Eckstein geworden?“1 .
S. d979 Auf viele Dinge spielt der Herr in diesem Gleichnisse an: auf die Fürsorge, die Gott den Juden stets hatte angedeihen lassen, auf ihren von jeher mordlustigen Sinn, darauf, dass er auf jede erdenkliche Art für sie gesorgt hatte, dass er sich nicht von ihnen abwandte, trotzdem sie die Propheten ermordet hatten, ihnen vielmehr sogar seinen Sohn sandte; dass im Neuen Testamente derselbe Gott wie im Alten walte, dass sein Tod große Folgen haben, dass sie für die Kreuzigung und ihre anderen Untaten fürchterlich würden gestraft, dass die Heiden berufen, die Juden würden verworfen werden. Durch den Anschluss dieses Gleichnisses an das vorhergehende will er auf die Größe und völlige Unverzeihlichkeit ihres Verbrechens hinweisen. Wie folgt das daraus? Weil sie trotz der so besonderen Fürsorge, die ihnen zugewendet worden war, selbst hinter Buhlerinnen und Zöllnern, und zwar gleich um so vieles, zurückgeblieben waren. Betrachte auf der einen Seite die große Fürsorglichkeit Gottes, auf der anderen die unbeschreibliche Gleichgültigkeit der Juden. Was Sache der Arbeiter war, hat er selbst getan: er zog einen Zaun um den Weinberg, bepflanzte ihn und tat, was noch dazu gehört; nur wenig ließ er für sie zu tun übrig, sie hatten nur für den Besitz zu sorgen und, was sie erhalten, zu bewahren. Nichts hatte er übersehen, alles war im besten Stande. Und trotzdem er sie mit so vielen Wohltaten geradezu überschüttet hatte, machten sie es sich nicht zunutze. Als er sie aus Ägypten herausgeführt hatte, gab er ihnen das Gesetz, gründete ihnen eine Stadt, baute einen Tempel und errichtete eine Opferstätte. „Und er zog weit fort“, d.h. er zeigte sich langmütig, ließ nicht jedesmal auf ihre Vergehungen unmittelbar die Strafe folgen; unter dem weiten Fortgehen ist nämlich seine große Langmut zu verstehen. „Und er sandte seine Knechte“, das sind die Propheten, „um den Ertrag in Empfang zu nehmen“, d.h. ihren Gehorsam, den sie in ihren Werken erweisen sollten. Sie aber handelten böse, nicht bloß darin, dass sie nachlässig waren und keinen Ertrag ablieferten, trotzdem er so großartig für sie gesorgt hatte, sondern auch dadurch, dass sie sich an seinen Boten vergriffen. Denn wenn sie S. d980 schon ihrer Pflicht, Früchte abzuliefern, nicht nachkommen konnten, so durften sie doch wenigstens nicht unwillig und aufgebracht werden, sondern hätten bitten sollen. Allein, sie wurden nicht bloß zornig, sondern befleckten obendrein noch ihre Hände mit Bluttaten; sie, die selbst Strafe verdient hatten, maßten sich ein Strafrecht an. Damit nun sowohl ihre Schlechtigkeit, als auch seine Güte klar zutage träte, sandte Gott noch einmal und dann ein drittes Mal Boten.
Warum schickte er nicht sogleich seinen Sohn? Sie sollten durch ihr Verhalten gegen die ersten Boten zur Einsicht kommen, ihren Groll ablegen und den Sohn bei seiner Ankunft mit Ehrfurcht aufnehmen. Es gibt auch noch andere Gründe dafür; für jetzt wollen wir jedoch zum Folgenden übergehen. Was bedeuten die Worte: „Sie werden vielleicht Scheu tragen vor ihm?“ Ferne sei es zu meinen, er habe nicht gewusst, was kommen würde: er wollte damit nur dartun, wie groß und völlig unentschuldbar ihr Frevel war. Er schickte ihn, wohl wissend, dass sie ihn töten würden. Durch die Worte: „Sie werden Scheu haben“, weist er nur auf das hin, was sich gehört hätte, nämlich, dass sie vor ihm hätten Ehrfurcht haben sollen. Und wenn er anderswo sagt: „Vielleicht dass sie hören“2 , so heißt auch das nicht, er habe nicht gewusst, was eintreten werde, sondern die Ausdrucksweise „vielleicht“, „sie werden“ ist gewählt, um nicht den Gedanken aufkommen zu lassen, als sei in der Voraussagung eine Nötigung zum Ungehorsam gelegen. So behaupteten nämlich einige in ihrer Albernheit. Wenn sie aber auch gegen die Knechte ungehörig vorgingen, so hätten sie doch vor der Würde des Sohnes Achtung hegen sollen. Was tun sie aber? Anstatt zu ihm zu eilen und für ihre Untaten um Verzeihung zu flehen, nehmen sie neuerdings den Kampf auf, häufen neue Schandtaten auf sich, und suchen ihre früheren Schändlichkeiten durch neue zu verbergen. Auf diesen Umstand weist der Herr hin in den Worten: „Ihr machet das Maß eurer Väter voll“3 . Früher hatten ihnen schon die Propheten diesen Vorwurf gemacht: „Eure Hände S. d981 sind blutbefleckt“4 . „Eine Blutschuld häuft sich auf die andere“5 , „Ihr bauet Sion mit Blutschuld“6 . Aber auch durch sie ließen sie sich nicht zur Umkehr bringen. Sie gaben diese böse Gewohnheit nicht auf, obgleich sie das so wichtige Gebot erhalten hatten: „Du sollst nicht töten“, und trotzdem ihnen eben darum vieles andere verboten war; sie sollten eben durch eine ganze Reihe von Vorschriften zur Beobachtung dieses Gebotes angeleitet werden. Was sagten sie, als sie den Sohn erblickten? „Kommet, lasset uns ihn töten.“Ja, warum? Weshalb? Könnt ihr ihm auch nur den geringsten Vorwurf machen? Etwa, dass er, der Gott war, euch die Ehre erwiesen hat, für euch Mensch zu werden und so zahllose Wunder zu wirken? Oder dass er euch eure Sünden vergeben? Oder dass er euch in das Himmelreich berufen? Siehe also, wie groß ihre Torheit ist, ganz abgesehen von ihrer Gottlosigkeit, und wie auch der Beweggrund zu ihrer Mordtat an Wahnsinn grenzt. „Lasset uns ihn umbringen“,sagen sie, „und sein Erbe wird unser sein“7 . Und wo planen sie ihn umzubringen? Außerhalb des Weinberges.