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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Maintenant reprenons le commencement du passage que nous avons lu : «Jésus donc étant né à Bethléem, qui est dans la tribu de Juda, au temps du roi Hérode, des mages vinrent d’Orient à Jérusalem (2). » Ces mages suivent la lumière d’une étoile, et les Juifs ne croient pas à tant de prophètes, qui avaient annoncé la naissance du Fils de Dieu! Mais pourquoi l’évangéliste marque-t-il avec tant de soin le lieu et le temps de cette histoire? « Dans Bethléem, » dit-il, « et au temps du roi Hérode. » Pourquoi encore a-t-il soin d’indiquer la dignité d’Hérode en ajoutant le mot de roi? C’est pour distinguer cet Hérode de celui qui fit mourir saint Jean, qui était Tétrarque, et non pas roi. Quant au lieu et au temps, il les rapporte pour rappeler à notre mémoire d’anciennes prophéties, l’une du prophète Michée qui avait dit: « Et toi Bethléem, terre de Juda, tu n’es pas la plus petite entre les villes de Juda (Mich. V, 2); » et l’autre du patriarche Jacob, qui avait marqué exactement le temps de la venue du Messie, et qui (48) pour en donner un signe évident, avait dit: « Les princes ne cesseront point dans la tribu de Juda, et les chefs sortiront toujours de sa chair, jusqu’à ce que Celui qui a été destiné de Dieu soit venu, et il sera l’attente des nations. » (Gen., XLIX, 10.)
Mais il faut voir d’où vint aux mages la pensée qu’ils eurent, ainsi que la résolution qu’ils prirent. Car je crois que leur foi n’a pas été l’ouvrage de cette étoile, mais de Dieu même, qui agissait dans leurs âmes, comme il agit autrefois sur l’esprit du roi Cyrus, pour le disposer à délivrer le peuple juif. Lorsque Dieu agit de la sorte, il le fait sans détruire le libre arbitre, puisque, lorsqu’il convertit saint Paul par une voix qu’il fit entendre du ciel, il voulut, en faisant voir sa grâce, faire voir en même temps la soumission et l’obéissance de cet apôtre.
Mais pourquoi, dites-vous, Dieu ne fit-il pas cette révélation à tous les mages? C’est parce qu’ils n’y auraient pas tous ajouté foi, et que ceux-ci étaient mieux disposés que les autres. C’est ainsi que parmi tant de peuples sur le point de périr, Dieu n’envoya un prophète qu’aux seuls Ninivites, et que de deux larrons crucifiés avec Jésus-Christ, il n’y en eut qu’un qui fut sauvé. Admirez donc la vertu des mages, admirez non seulement le courage qu’ils ont eu de venir de si loin, mais la franchise qu’ils montrent envers Hérode. Pour qu’on ne les prenne pas pour des espions, ils s’expliquent franchement sur le guide qui les a conduits, comme sur la longueur de la route qu’ils ont parcourue.
« Et ils demandèrent: Où est le roi des Juifs qui est nouvellement né? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus «l’adorer (2).» Ils ne craignent ni la colère du peuple ni la tyrannie du roi. C’est ce qui me fait croire que ces mages devinrent ensuite dans leur pays les prédicateurs de la vérité. Car après avoir parlé si hardiment à un peuple étranger, il a l’auront fait encore beaucoup plus dans leur propre pays, principalement après avoir été instruits depuis par la parole d’un ange, el par le témoignage des prophètes.
«Ce que le roi Hérode ayant entendu, il en «fut troublé, et avec lui toute la ville de Jérusalem (3). » Hérode pouvait raisonnablement craindre parce qu’il était roi, et qu’il craignait pour lui et pour ses enfants. Mais quel sujet de crainte pouvait avoir Jérusalem, à qui depuis si longtemps les prophètes promettaient un Messie sauveur, bienfaiteur, libérateur? D’où venait donc le trouble de ce peuple? De la même aberration d’esprit qui tant de fois lui avait fait mépriser Dieu lors même qu’il le comblait de biens, et qui lui faisait regretter les viandes d’Egypte au mépris de sa liberté si miraculeusement recouvrée. Mais considérez l’exactitude des prophéties. Car Isaïe avait annoncé ces choses longtemps auparavant: « Ils désireront, » dit-il, « ils seront consumés, parce qu’un petit enfant nous est né et qu’un «fils nous a été donné.» (lsaïe, IX, 6.) Cependant quelque trouble qu’ils ressentent, ils ne s’informent point de cette merveille qu’on leur annonce: ils ne suivent point les mages, ils ne témoignent pas la moindre curiosité en cette rencontre; mais ils allient dans eux en même temps une négligence incroyable, avec une opiniâtreté inflexible. Ils devaient tenir au contraire, à grand honneur, la naissance de ce nouveau roi, qui déjà s’attirait l’hommage des Perses, et sous le règne duquel ils pouvaient se promettre de se rendre les maîtres du monde, puisqu’un commencement si illustre ne pouvait avoir que des suites glorieuses. Mais rien ne put changer leurs mauvaises dispositions, pas même le souvenir de la domination persane, à laquelle cependant il n’y avait pas encore très longtemps qu’ils avaient échappé. Quand même ils n’auraient eu aucune connaissance des sublimes mystères que Dieu devait accomplir, en ne consultant que l’événement dont ils étaient témoins, ils devaient tout naturellement se dire en eux-mêmes: Si ces étrangers tremblent déjà, et craignent si fort notre roi, lorsqu’il ne fait que de naître; combien le craindront-ils davantage quand il sera grand! combien donc allons-nous devenir plus puissants et plus glorieux que les autres peuples? Mais rien de tout cela ne les peut toucher. Tel est l’assoupissement de leur indifférence, telle est la malignité de leur envie; double vice que nous devons avec soin expulser de notre âme; mais pour le combattre avec succès, il faut être plus brûlant que le feu. C’est pourquoi Jésus-Christ a dit: « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et que désiré-je sinon qu’il s’allume ? » (Luc, XII, 49.) C’est aussi pourquoi le Saint-Esprit a paru en forme de feu.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Indes müssen wir wieder zum Anfang unserer Lesung zurückkehren. Wie lautete er doch? „Als aber Jesus geboren ward zu Bethlehem in Judäa, in den Tagen des Königs Herodes, siehe da kamen Magier aus dem Morgenlande nach Jerusalem.“ Die Magier folgten dem Sterne, der sie führte; die Juden dagegen glaubten nicht einmal der Stimme der Propheten. Weshalb gibt uns der Evangelist aber auch die Zeit an und den Ort? „In Bethlehem“, sagt er, und „in den Tagen des Königs Herodes“; und weshalb fügt er auch noch dessen königliche Würde bei? Seine Würde deshalb, weil es auch einen anderen Herodes gab, der den Johannes hatte töten lassen; Jener war aber Tetrarch, dieser König. Den Ort und die Zeit fügt er aber bei, um uns an alte Prophetien zu erinnern. Die eine davon stammt von Michäas, der da sagt: „Und du Bethlehem im Lande Juda, bist keineswegs die geringste unter den S. 106Fürstenstädten Juda's“1 . Die andere Prophetie erging durch den Patriarchen Jakob, der uns ganz genau die Zeit angibt und das große Wunderzeichen beschriebt, das sein Erscheinen begleitet. Er sagt: „Nicht wird die Herrschaft von Juda weichen, noch ein Führer fehlen aus seinem Stamme, bis derjenige kommt, der da auserwählt ist: und auf ihn harren die Völker“2 . Es lohnt sich aber auch, zu untersuchen, woher die Magier zu so hoher Einsicht kamen, und wer sie darauf hingewiesen hat? Mir scheint nämlich, der Stern allein habe nicht alles getan, sondern es habe auch Gott selbst in ihren Seelen gewirkt, so wie er es bei Kyrus gemacht hat, den er dazu bewog, die Juden aus der Gefangenschaft zu entlassen. Das hat er aber nicht so getan, dass er dadurch dessen Freiheit beeinträchtigte; denn, auch als er den Paulus durch eine Stimme von oben rief, hat sich in gleicher Weise die Wirkung seiner Gnade wie dessen Gehorsam betätigt. Aber warum, fragst du, hat er dies nicht allen Magiern geoffenbart? Weil auch nicht alle bereit waren zu glauben, sondern diese waren bereitwilliger als alle anderen. Es sind ja auch Millionen Menschen zugrunde gegangen, und zu den Niniviten allein ward der Prophet gesandt: zwei Räuber hingen am Kreuze, der eine nur ward gerettet. Bewundere also die Tugend dieser Magier, und zwar nicht sowohl, dass sie kamen, als vielmehr, dass sie dabei so furchtlos und unbefangen waren. Um nämlich nicht den Schein aufkommen zu lassen, als seien sie nur Betrüger, so erklären sie offen, wer sie geführt hat, wie weit sie herkommen, und geben ein Beweis ihrer Unerschrockenheit, indem sie sagen: „Wir sind gekommen, ihn anzubeten“, und dabei fürchten sie weder den Zorn des Volkes, noch die Tyrannei des Königs. Deshalb glaube ich, dass sie auch zu Hause die Lehrer ihrer Stammesgenossen wurden. Denn wenn sie sich hier nicht scheuten, so zu sprechen,. so werden sie mit um so größerem Freimut in ihrem eigenen Lande geredet haben, zumal nachdem sie noch die Mitteilung S. 107des Engels und das Zeugnis des Propheten erhalten hatten.
V.3: „Als aber Herodes dies gehört hatte, heißt es weiter, erschrak er und ganz Jerusalem mit ihm.“
Herodes erschrak allerdings mit Recht; er war ja König und fürchtete für sich und seine Kinder. Weshalb aber Jerusalem? Ihm hatten ja doch die Propheten von alters her vorausgesagt, der Neugeborene werde sein Erlöser, sein Wohltäter, sein Befreier sein. Weshalb erschraken sie also? Weil sie geradeso gesinnt waren wie ihre Väter, die sich von Gott und seinen Gaben abwandten, und sich nach den ägyptischen Fleischtöpfen sehnten, obwohl sie so große Freiheit genossen3 . Du aber beachte, wie genau die Propheten sind. Denn gerade das hat der Prophet ebenfalls lange vorher gesagt mit den Worten: „Sie werden darnach verlangen im Feuer verbrannt zu werden; denn ein Kind ist uns geboren, ein Sohn ist uns geschenkt“4 . Trotzdem sie aber erschraken, haben sie doch kein Verlangen, zu sehen, was geschehen ist, sie folgen den Magiern nicht und kümmern sich nicht um sie. So sehr waren sie unter allen Menschen zugleich die hochmütigsten und leichtfertigsten. Sie hätten sich je eigentlich rühmen sollen, dass dieser König bei ihnen geboren worden, dass er sogar Persien an sich zog, dass die ganze Welt ihnen würde untertan werden, da ja die Dinge sich bereits zum Besseren wandten, und sein Reich schon im Entstehen solchen Glanz aufwies; sie rührte aber von all dem nichts. Und doch war es noch gar nicht so lange her, dass sie aus persischer5 Gefangenschaft befreit waren; und selbst wenn sie nichts von den unaussprechlichen, hohen Geheimnissen wussten, hätten sie nur aus dem Vorliegenden einen Schluss ziehen wollen, so hätten sie sich denken müssen: Wenn sie vor unserem König schon bei seiner Geburt so zittern, so werden sie ihn noch viel S. 108mehr fürchten und ihm gehorchen, wenn er einmal groß geworden, und dann werden wir noch glorreicher dastehen als die Barbaren. Aber nichts von all dem regt sie an, so gleichgültig waren sie und doch dabei so voll Neid. Diese beiden Laster müssen wir also mit aller Sorgfalt aus unserer Seele ausrotten, und stärker als Feuer muss derjenige sein, der gegen solche Feinde Stand halten will. Darum sagte auch Christus: „Ich bin gekommen, Feuer auf die Erde zu senden; und was will ich anders, als dass es brenne?“6 . Deshalb erschien auch der Heilige Geist in Feuergestalt.