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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Telle était autrefois la table du mauvais riche qui, brûlant de soif dans l’enfer, ne put trouver une goutte d’eau. Ces saints sont bien éloignés de cette intempérance et de ce malheur des riches, ils vivent déjà sur la terre comme des anges. Ils ne se marient point. Ils ne s’abandonnent point au sommeil ni aux délices; et si on excepte fort peu de choses, ils sont comme s’ils n’avaient point de corps. Qui peut donc mettre plus aisément les démons en fuite que celui qui en remporte autant de victoires qu’il fait de repas? C’est pourquoi le Prophète disait : « Vous avez préparé devant moi une table contre tous les ennemis qui me persécutent ». (Ps. XXII, 6.) Cette parole s’accomplit à la table des solitaires. Car y a-t-il un plus redoutable ennemi que le démon de l’intempérance, et de tous les autres vices qui naissent de celui-là? comme l’éprouvent assez ceux qui ont quelqu’expérience dans cette guerre spirituelle?
Que si vous voulez maintenant considérer d’où l’on tire l’argent pour l’une et l’autre de ces tables, vous en verrez encore mieux la prodigieuse différence. Car qui fait subsister le plus souvent la table superbe de ces riches, sinon les dépouilles des pauvres, les larmes des veuves, et le sang des orphelins? Et qui entretient au contraire la table de ces serviteurs de Dieu, sinon leurs propres mains et leurs justes travaux? C’est pourquoi on la pourrait comparer à une honnête femme qui serait parfaitement belle, mais d’une beauté naturelle, sans aucun ornement étranger; comme on pourrait au contraire comparer la table de ces voluptueux à une femme prostituée, laide et horrible, qui, voulant cacher sa difformité en se peignant le visage, et en se parant magnifiquement, la ferait au contraire remarquer de plus en plus à mesure qu’on s’approcherait d’elle.
Ne considérez point ceux qui sont à cette table , lorsqu’ils y entrent, mais lorsqu’ils en sortent; et vous en comprendrez mieux le dérèglement et le désordre. Celle des solitaires, Ioule pleine d’honnêteté, ne permet pas à ceux qui sont assis de rien dire qui ne soit honnête; l’autre, au contraire, comme une courtisane et une prostituée, n’inspire aux conviés que le libertinage et le déréglement. L’une a pour but le soutien de la vie, et l’autre la perte de l’âme. L’une prend bien garde que Dieu ne soit offensé, l’autre ne peut souffrir qu’il ne le soit pas.
Allons donc, mes frères, voir ces hommes admirables, pour reconnaître de combien de chaînes nous sommes liés. C’est là que nous apprendrons à nous préparer une table où nous trouverons notre satisfaction et nos délices, sans dépense, sans soin, inaccessible à toutes les maladies, pleine d’une espérance sainte et toujours ornée de nos victoires sur l’intempérance. L’âme n’y sera jamais ni agitée de troubles, ni séchée d’envie, ni enflammée de colère. Tout y sera calme, tout y sera agréable.
Et ne m’alléguez point ici le silence exact de ceux qui servent à ces tables du monde; mais considérez ce tumulte, ce bruit et ces cris de ceux qui y sont assis; je ne dis pas ces cris qu’ils échangent entre eux, quoique cela seul soit insupportable; mais je dis ce tumulte intérieur qui remplit l’âme, qui l’entraîne comme captive, qui met le désordre et la confusion dans ses pensées, qui excite des ténèbres dans son esprit, et qui y fait voir quelque chose de semblable à un combat qui se livre sur la mer dans une nuit profonde au milieu d’une tempête. La paix, au contraire, règne toujours dans la maison de ces solitaires. Tout y est tranquille comme dans un port. La table des gens du monde est suivie d’un assoupissement semblable à la mort, mais celle de ces saints religieux est suivie de la chasteté, de la vigilance et de la présence de l’Esprit-Saint. Enfin, les supplices de l’enfer sont la fin de l’une, comme la gloire du ciel est le prix de l’autre.
Attachons-nous donc à celle-ci, désirons-la, recherchons-la avec ardeur, afin que nous puissions mériter les biens qui en naissent, et pour ce monde et pour l’autre. C’est ce que je vous souhaite à tous, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (553)
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
So etwas kommt bei den Mönchen nicht vor, ihr ganzes Streben ist nur auf die Nachahmung der Engel gerichtet. Sie freien nicht, sie heiraten nicht, sie schlafen nicht zu lange, sie frönen nicht der Schwelgerei; ja, abgesehen von einigen Kleinigkeiten, leben sie, als hätten sie keinen Leib. Wer ist also imstande, seine Feinde so leicht zu besiegen, dass er sogar beim Essen noch Lorbeeren sammelt? Deshalb spricht der Prophet: „Einen Tisch hast Du vor meinem Angesichte bereitet gegen die, so mich bedrängen“1 . Man wird nicht fehlgehen, wenn man dieses Wort auf eine solche Mahlzeit anwendet. Denn nichts bedrängt die Seele so sehr wie sündhafte Begierden, Üppigkeit, Trunkenheit und die S. d1019 Laster, die darin wurzeln. Wer es schon durchgemacht hat, wird das recht gut verstehen. Wenn du ferner wüsstest, woher die Mittel für die Mahlzeiten der einen und der anderen fließen, so würdest du erst recht klar den Unterschied zwischen beiden erkennen. Woher die Mittel für den Tisch der Schwelger kommen? Von ungezählten Tränen, von den Betrügereien gegen Witwen, von den Veruntreuungen gegen Waisen. Bei den Mönchen kommen sie von der ehrlichen Arbeit. Ihr Tisch gleicht einem schönen, wohlgestalteten Weibe, das keines fremden Schmuckes bedarf, sondern angeborene Schönheit besitzt, indes der Tisch der Weltmenschen gleich einer hässlichen, missgestalteten Buhlerin ist, die sich stark schminkt, ohne jedoch ihre Hässlichkeit ganz verbergen zu können, ja, sie nur um so mehr verrät, je näher man ihr kommt. So tritt auch die Hässlichkeit eines solchen Tisches zutage, je vertrauter man damit wird. Du musst dir nur die Tischgäste einmal ansehen, nicht, wenn sie sich zu Tische setzen, sondern wenn sie ihn verlassen, dann wirst du seine Hässlichkeit gewiss einsehen. Der Tisch der Mönche ist vornehm und verträgt darum keine schändlichen Reden; der Tisch der Schwelger ist gemein und unanständig wie eine Buhlerin. Dort geht man auf den Nutzen des Gastes, hier auf sein Verderben aus; dort duldet man keine Beleidigung Gottes, hier ist man nicht einmal zufrieden, wenn Gott nicht beleidigt wird.
Lasset uns demnach zu den Mönchen gehen! Da werden wir inne werden, in wie viele Bande wir verstrickt sind, da werden wir erfahren, wie man sich einen Tisch reich an Genüssen bereiten kann, voll Süßigkeit, ohne große Unkosten und Sorgen, bei dem die Eifersucht, der Neid, die Leidenschaft keinen Platz finden, wo man beseligende Hoffnung und viele Siege erntet. Da gibt es keine Unruhe der Seele, keinen Trübsinn, keinen Zorn; alles atmet Ruhe und Frieden. Man wende dagegen nicht ein, dass in den Häusern der Reichen doch auch die Dienerschaft schweigt; ich rede vom Lärm der Speisenden, und zwar nicht von jenem, den sie untereinander machen2 , sondern von dem Lärm in ihrem Innern, in der S. d1020 Seele, der einen gar mächtig fesselt, von dem Tumult in den Gedanken, dem Sturme, der Finsternis, dem Unwetter, wodurch alles durcheinander gerät und auf den Kopf gestellt wird, als fände ein nächtlicher Kampf statt. Nichts von all dem kommt bei den Mönchen vor; dort herrscht vielmehr die größte Ruhe, die tiefste Stille. Auf die Mahlzeit der Weltmenschen folgt ein todesähnlicher Schlaf; bei den Mönchen Nüchternheit und Wachsamkeit; dort ist Strafe die Folge, hier das Himmelreich und unvergleichlicher Lohn. Ahmen wir darum das Leben der Mönche nach, damit wir auch die Früchte davon ernten, die uns allen zuteil werden mögen durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dem Ehre und Macht sei in alle Ewigkeit. Amen!