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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
2.
« Car on verra se soulever peuple contre peuple, et royaume contre royaume (7) », ce qu’il appelle le commencement des maux des Juifs. « Et tout cela ne sera que le commencement des douleurs (8) », c’est-à-dire des malheurs dont ils seront affligés. « Alors ils vous livreront aux magistrats pour être tourmentés, et ils vous feront mourir (9) ». C’est avec une grande sagesse que Jésus-Christ entremêle en parlant les maux que souffriraient ses disciples avec ceux que souffriront le reste des hommes, afin que la vue des malheurs publics leur adoucît leurs maux particuliers. Mais il ne se contente pas de leur donner cette consolation. Il en ajoute encore une autre, lorsqu’il dit que cela leur arriverait « à cause de lui et de son nom. Et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom (9). En même temps plusieurs trouveront des sujets de scandale et de chute, et se trahiront, et se haïront les uns les autres (10). Il s’élèvera plusieurs faux prophètes qui en séduiront plusieurs (11). Et parce que l’iniquité se sera accrue, la charité de plusieurs se refroidira (12). Mais celui qui persévérera jusques à la fin, sera sauvé (13)» .Ce mal, que Jésus-Christ leur prédit en disant « qu’ils se trahiront et se haïront les uns les autres », est sans doute le plus grand des maux, puisque c’est une guerre intestine et domestique. Et il se mêla en effet avec les Juifs plusieurs faux frères. Remarquez donc ici trois sortes de différents maux : l’un de la part des séducteurs, l’autre de la part des ennemis, et le troisième de la part des faux frères. Voyez ce que saint Paul dit de ce dernier, et comment il déplore ce malheur: « Ce ne sont », dit-il, « que combats au dehors et que frayeurs au dedans ». (II Cor. VII, 5.) Et il gémit en un autre endroit des dangers qu’il avait à souffrir «des faux frères. Ce sont», dit-il, « de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, qui se transforment en apôtres de Jésus-Christ». (II Cor. XI, 13.)
Mais le Fils de Dieu les menace ensuite du plus sensible de tous les maux, lorsqu’il leur prédit que la charité des fidèles ne les consolerait point dans les maux qu’ils souffriraient en leur annonçant l’Evangile. Et pour leur apprendre encore que cette considération même ne peut nuire à une âme ferme en Dieu et qui est courageuse, il leur dit de ne rien craindre et de ne se troubler de rien. Car si vous avez, leur dit-il, de la patience, ces maux ne vous abattront pas. Et une preuve de ce que je vous dis, c’est que malgré tous ces maux « l’Evangile du royaume sera prêché par toute la terre pour servir de témoignage à toutes les nations, et c’est alors que la fin doit arriver (14) ». Il semble que, pour les prévenir et pour les empêcher de lui dire : Comment pourrons-nous même vivre au milieu de tant de troubles? il les assure que non-seulement ils vivront, mais même qu’ils prêcheront son Evangile par toute la terre: « Cet Evangile du royaume sera prêché par toute la terre, pour servir de témoignage à toutes les nations, et c’est alors que la fin doit arriver». C’est-à-dire la fin de Jérusalem. Car saint Paul marque assez que l’Evangile avait déjà couru dans tout le monde avant même la destruction de cette ville : « Leur voix », dit-il, « s’est répandue dans toute la terre». (Rom. X, 10.) Et ailleurs : « L’Evangile que vous avez entendu a été prêché à toute créature qui est sous le ciel». (Col. I, 6.) C’est ainsi qu’on voit cet apôtre passer de Jérusalem dans l’Espagne pour y prêcher l’Evangile. Et si saint Paul a lui seul porté la foi dans une si grande étendue de provinces, jugez de ce que tous les autres Apôtres auront pu faire. Aussi le même saint Paul écrit-il ailleurs « que l’Evangile fructifie et a été prêché à toutes les créatures qui sont sous le ciel ». (Ib. 6.)
Cette parole du Sauveur: « Pour servir de témoignage à toutes les nations », marque que l’Evangile sera prêché à tous, mais que tous n’y croiront pas, et qu’il sera annoncé aux infidèles pour être un jour leur condamnation. Ceux qui auront cru s’élèveront contre les autres, et ils porteront témoignage contre eux. Et c’est pour ce sujet que Jérusalem ne sera détruite qu’après que L’Evangile aura été (583) prêché dans tout le monde, afin que ces incrédules et ces ingrats ne puissent plus avoir de prétextes pour excuser leur infidélité. Car quel pourrait être ce prétexte, lorsqu’ils verront la puissance de Jésus-Christ éclater en un moment comme un éclair, et paraître jusqu’aux extrémités de la terre?
J’ai déjà tait voir que saint Paul témoigne clairement que l’Evangile avait été annoncé, lorsqu’il dit : « L’Evangile que vous avez ouï a été prêché à toute créature qui est sous le ciel ». C’est là la plus grande preuve de la toute-puissance et de la divinité de Jésus-Christ, de voir en vingt ou trente ans au plus l’Evangile répandu dans tout le monde. Après cela donc la destruction do Jérusalem arrivera. C’est ce que Jésus-Christ marque dans la suite. Car il rapporte la prophétie de Daniel pour leur faire mieux croire qu’infailliblement leur ville serait détruite.
« Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation qui a été prédite par le prophète Daniel, établie dans le lieu saint : Que celui qui lit entende bien ce qu’il lit (15) ». Il entend par cette abomination la statue de celui qui assiégea leur ville, et qui l’ayant prise et ruinée mit sa statue au dedans du temple. Il ajoute « de désolation » , parce que cela ne se fit qu’après que Jérusalem fut désolée. Il marque que cela arriverait encore du vivant de quelques-uns de ceux à qui il parlait, lorsqu’il dit : « Quand vous verrez l’abomination, etc. ». Et c’est ce qui fait voir la puissance souveraine de Jésus-Christ et la force des apôtres qui prêchaient dans tout le monde en même temps que les Juifs étaient chassés de tout le monde, que toute la terre les persécutait comme des rebelles, et que César même les bannissait de tout son empire.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
2.
Wie schon erwähnt, versteht Jesus unter Kriegen und Kriegsgerüchten die den Jüngern bevorstehenden S. d1071 Bedrängnisse. Da sie indes, wie auch schon erwähnt, meinten, nach jenen Kriegen werde das Ende der Welt eintreten, so belehrte er sie eines anderen, indem er sagt: „Aber noch ist es nicht das Ende."
V7: Denn aufstehen wird Volk wider Volk und Reich gegen Reich.“
Damit spricht er von den Vorspielen des Unterganges der Juden.
V.8: „Alles dieses aber ist der Anfang der Wehen“,
d.h. derer, die sie befallen werden.
V.9: „Dann werden sie euch der Bedrängnis überantworten und werden euch töten.“
Ganz gelegen flicht er ihre eigenen Leiden ein, denn es gewährt immer einige Trost, wenn man Genossen im Leiden hat, und er steigert den Trost durch den Zusatz: „um meines Namens willen“, denn er sagt: „Ihr werdet gehasst sein von allen Völkern um meines Namens willen.
V.10: Und dann werden viele geärgert werden und werden einander überantworten. V.11: Und viele falsche Christusse und falsche Propheten werden aufstehen und werden viele irreführen. V.12: Und weil die Ruchlosigkeit wird überhandgenommen haben, wird die Liebe der meisten erkalten. V.13: Wer aber ausharrt bis an das Ende, der wird gerettet werden.“
Das ist das schlimmste Unheil, wenn ein Bürgerkrieg entsteht, weil sich da viele als falsche Brüder zeigen. Siehe also, der Krieg ist dreifach, nämlich von seiten der Verführer, von seiten der Feinde, von seiten der falschen Brüder und dazu beachte, dass Paulus dieselbe Klage erhebt, wenn er schreibt: „Von außen Kämpfe, von innen Befürchtungen und Gefahren von falschen Brüdern“; ebenso: „Derartige Menschen sind falsche Apostel, trügerische Arbeiter, die sich verkleidet haben in Apostel Christi“1 . Das allerschlimmste besteht jedoch darin, dass ihnen der Trost, den die Liebe gewährt, versagt sein wird. S. d1072 Sodann zeigt er, dass, wer wacker und beharrlich ist, dabei ohne Schaden davonkommt. Fürchtet euch nicht, sagt er, lasset euch nicht davon bestürzen, wenn ihr die gehörige Ausdauer bewähret, werdet ihr der Gefahr nicht unterliegen. Der klare Beweis dafür liegt in der Tatsache, dass das Evangelium auf der ganzen Welt gepredigt wird; also werdet ihr alle Gefahren überstehen. Damit sie nämlich nicht entgegneten: Wie werden wir denn am Leben bleiben? fährt er fort: Ihr werdet am Leben bleiben und sogar überall predigen. Daher seine Worte:
V.14: „Und es wird dieses Evangelium gepredigt werden auf dem ganzen Erdkreis zum Zeugnisse allen Völkern; und dann wird das Ende kommen“,
der Untergang Jerusalems. Zum Beweis, dass er das meinte und dass das Evangelium wirklich vor der Eroberung Jerusalems gepredigt worden, höre, was Paulus sagt: „Über die ganze Erde ging aus ihr Schall“2 , und: „des Evangeliums, das gepredigt worden der ganzen Schöpfung unter dem Himmel“3 .
Siehe auch, wie er von Jerusalem nach Spanien eilt. Wenn ein einziger Mann einen so großen Teil der Erde übernahm, kannst du bemessen, wieviel die anderen geleistet haben. Und in einen anderen Briefe schreibt Paulus wiederum über das Evangelium: „Es trägt Früchte und breitet sich aus in der ganzen Schöpfung unter dem Himmel“4 . Was bedeuten aber die Worte: „Zum Zeugnis für alle Völker“? Da das Evangelium nicht überall, wo es gepredigt wurde, Glauben fand, sagt er „zum Zeugnisse“, d.h. zum Tadel, zum Vorwurf, zum Zeugenbeweis, insofern die gläubig Gewordenen gegen die ungläubig Gebliebenen Zeugnis ablegen und dieselben verurteilen werden. Jerusalem geht aber erst zugrunde, nachdem das Evangelium auf der ganzen Welt verkündet worden, damit den Undankbaren auch nicht der Schatten einer Entschuldigung gelassen würde. Womit wollten sie sich auch entschuldigen, wenn sie in ihrer Undankbarkeit S. d1073 verharren, obschon sie es erlebt hatten, dass sich die Macht Christi allenthalben ausbreitete und in kurzer Frist die ganze Welt in Besitz nahm? Dass das Evangelium damals überall gepredigt worden war, kannst du aus den Worten entnehmen: „Des Evangeliums, welches gepredigt worden ist der ganzen Schöpfung unter dem Himmel“. Hierin eben liegt der stärkste Beweis für Christi Macht, dass in etwa zwanzig bis dreißig Jahren seine Lehre über den ganzen Erdkreis verbreitet worden war. Dann aber, sagt Christus, wird das Ende Jerusalems kommen. Dass seine Worte in diesem Sinne zu verstehen sind, zeigt das Folgende, wo er eine Prophetenstelle anführt, um die Verwüstung der Stadt zu beglaubigen; er sprach:
V.15: „Wenn ihr dann den Greuel der Verwüstung, welcher von dem Propheten Daniel geweissagt worden ist, am heiligen Orte stehen sehet - wer das liest, der fasse es wohl!“
Er beruft sich also auf Daniel5 . Mit „Greuel“ meint er die Bildsäule des Eroberers der Stadt, die derselbe nach der Verwüstung der Stadt und des Tempels darin aufstellen ließ. Daher heißt er sie einen „Greuel der Verwüstung“. Durch die Worte: „Wenn ihr den Greuel der Verwüstung sehet“ gibt er ihnen zu verstehen, dass einzelne aus ihnen das alles noch mit erleben würden.