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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

6.

Voyez-vous la charité louée et couronnée pour elle-même. Mais examinons encore ce sujet. Qu’un homme jeûne, qu’il soit tempérant, qu’il soit martyr même, et qu’il brûle dans les feux; et qu’un autre diffère ou évite même tout à fait de souffrir le martyre, parce qu’il aime ses frères, et qu’il s’efforce de les servir et de les édifier, lequel des deux sera le plus grand après sa mort? Il n’y a pas à délibérer longtemps sur ce point, puisque saint Paul dit clairement: « Je souhaite de mourir et d’être avec Jésus-Christ ; car c’est ce qui m’est le plus avantageux, mais il est encore nécessaire à cause de vous, que je demeure en ce monde ». (Philip. I, 23.) Ainsi, il préfère l’édification du prochain au bonheur d’être uni à Jésus-Christ dans le ciel. Car le (604) meilleur moyen d’être bien uni à Jésus-Christ, c’est de faire ce qu’il nous commande; et son grand commandement c’est celui par-lequel il nous ordonne de nous aimer les uns les autres.

Ne voyons-nous pas aussi que Jésus-Christ dit à saint Pierre: « Si vous m’aimez, paissez mes brebis (Jean, XV) », et que par trois diverses fois, il lui dit que ce sera là la marque par laquelle il témoignera qu’il l’aime. On ne doit pas regarder ces paroles comme étant dites seulement pour les pasteurs de l’Eglise. Elles le sont pour chacun de nous, à qui Jésus-Christ n’a commis qu’un petit troupeau, mais qui pour être petit ne doit pas être négligé, puisque Jésus-Christ dit lui-même que son Père céleste y trouve son plaisir et ses délices. Chacun de vous dans sa famille a quelques-brebis. Qu’il ait soin de les conduire et de les nourrir. Aussitôt qu’un père est levé du lit, qu’il ne pense à autre chose jusqu’au soir qu’à faire et à dire ce qui peut contribuer au bien et à l’avancement de sa famille. Qu’une femme ait le même soin. Il est bon qu’elle pense à son ménage, mais qu’elle s’applique encore davantage au salut de toute sa maison, et qu’elle ait soin que chacun se sauve et travaille à gagner le ciel.

Si dans les choses séculières nous avons soin de nous acquitter d’abord des droits publics et des taxes imposées par le prince, avant que de penser aux affaires domestiques et particulières, de peur qu’en négligeant ces premiers devoirs nous n’encourrions les sévérités de la loi avec la honte d’être tramé sur la place publique et mis en prison. Combien est-il plus raisonnable, dans les choses spirituelles, de nous acquitter d’abord de celles- qui regardent Dieu notre Créateur et le Roi commun de tous, de peur que le mépris que nous aurions pour ce qui le regarde, ne le porte à nous jeter dans ces lieux horribles, où il n’y aura que des pleurs et des grincements de dents?

Appliquons-nous donc toujours à ces vertus qui nous sont si salutaires à nous-mêmes, et qui sont en même temps si avantageuses à nos frères. Pratiquons l’aumône , et ensuite la prière. Nous voyons même dans l’Ecriture que la prière tire sa force de l’aumône, et qu’elle lui donne comme des ailes : « Vos aumônes », dit l’Ange dans les Actes, « et vos prières sont montées devant le trône de Dieu». (Act. X, 4.) L’aumône ne donne pas seulement de la force à la prière , elle en donne même au jeûne. Si vous jeûnez sans faire l’aumône, Dieu n’agréera pas votre jeûne. Il le regardera avec plus d’horreur que les excès de ceux qui s’enivrent et qui se remplissent de viandes, et il en aura d’autant plus d’aversion, que la cruauté est encore plus détestable à ses yeux que les débauches.

Mais que dis-je, que le jeûne prend sa force de l’aumône, puisque la virginité même en tire tout son éclat, et que sans elle, les vierges les plus irréprochables sont chassées de la chambre nuptiale de l’Epoux céleste? Considérez, mes frères, ce que je vous dis. Quoi de comparable à la virginité, cette vertu si rare et si excellente que Jésus-Christ n’a pas voulu, dans le Nouveau Testament même, en faire une loi pour les Chrétiens? Et néanmoins la virginité n’est rien sans l’aumône, et si une vierge n’est charitable, elle sera rejetée de son Epoux. Que si cela est ainsi, comme on n’en peut pas douter, qui peut espérer de se sauver en négligeant de faire l’aumône? Ne faut-il pas que celui qui ne la fait point en cette vie, périsse nécessairement dans l’autre ? Nous voyons dans la conduite du monde que nul ne vit pour lui-même. Les artisans, les laboureurs, les marchands et les gens de guerre, contribuent tous généralement au bien et à l’avantage des autres. Combien plus devons-nous faire la même chose dans ce qui regarde les âmes et les biens spirituels? Celui-là vit proprement qui vit pour les autres. Celui qui ne vit que pour lui, sans se mettre en peine des autres, est un homme inutile au monde, ou plutôt ce n’est pas un homme, puisqu’il ne prend aucune part au bien général de tous les hommes.

Vous me direz peut-être : Me conseillez-vous donc d’abandonner mes propres affaires, pour me charger de celles des autres? Ne vous trompez point, mes frères : Celui qui prend soin des intérêts de son prochain, ne néglige point ses intérêts propres. En servant les autres il est utile à lui-même. Celui qui a soin des intérêts des autres, bien loin de blesser personne, a, au contraire, compassion de tous ceux qui souffrent; il les assiste en tout ce qu’il peut, il n’est point voleur, il ne désire rien de ce qui appartient aux autres; il ne porte point de faux témoignage; il s’abstient de tous les vices, et il embrasse toutes les vertus. Il prie pour ses ennemis: il fait du bien à (606) ceux qui tâchent de le surprendre, et qui lui dressent des piéges. Il ne blesse jamais l’honneur de personne, et jamais une parole de médisance ne sort de sa bouche, quoiqu’on le déchire par toute sorte d’outrages. Enfin ce sentiment de l’Apôtre est gravé dans son coeur:« Qui est faible sans que je sois faible? Qui est scandalisé sans que je brûle»? (II Cor. XI, 29.) Mais comme nous ne pouvons travailler pour le bien des autres, que nous ne travaillions pour nous-mêmes, il ne s’ensuit pas qu’en nous appliquant à notre intérêt, nous procurions en même temps l’intérêt des autres.

Pensons. à ces vérités, mes frères, et soyons persuadés que nous ne pouvons être sauvés qu’en contribuant autant que nous pouvons au bien de nos frères. Tremblons en considérant l’exemple de ce serviteur infidèle que Dieu « met au rang des hypocrites»; et de cet autre, « qui cache son talent en terre ». Marchons par une voie toute contraire, afin de jouir du bonheur éternel que je vous souhaite à tous, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient la gloire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (606)

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

6.

Siehst du, wie Christus gerade die Liebe so herrlich preist und ihr die Palme zuerkennt? Wenn es euch recht ist, wollen wir noch einen dritten Vergleich anstellen. Da ist einer, der fastet, lebt enthaltsam, lässt sich martern und verbrennen; ein anderer schiebt, um den Nächsten zu erbauen, das Martyrium hinaus, ja er entzieht sich ihm ganz; welcher von beiden wird nach dem Hinscheiden mehr belohnt werden? Es bedarf nicht vieler Worte oder langer Reden, um darüber klar zu werden. Hat ja der heilige Paulus schon die Sache entschieden, da er schreibt: „Aufgelöst zu werden und mit Christus zu sein, ist besser; das Verbleiben aber im Fleische ist euretwegen das Notwendigere"1 . Er erachtete also die Erbauung des Nächsten für wichtiger als den Hingang zu Christus. Die innigste Vereinigung mit Christus liegt eben darin, seinen Willen zu erfüllen; nichts aber wünscht er so sehr, als dass wir dem Nächsten beistehen. Soll ich auch noch einen vierten Beweis dafür bringen? „Petrus, liebst du mich?" sagt der Herr; „weide meine Lämmer"2 . Die dreimalige Wiederholung soll ausdrücken, dass im Weiden ein Erweis der Liebe liegt. Und diese Worte gelten nicht allein den Priestern, sondern einem jeden von uns, dem eine, wenn auch kleine Herde anvertraut ist; du darfst sie nicht gering schätzen, S. d1112 weil sie klein ist, denn „der Vater", heißt es, ,,hat Wohlgefallen an ihnen"3 .

Jeder aus uns hat sein Schäflein; das soll er auf die entsprechende Weide treiben. Der Mann soll nach dem Aufstehen vom Lager nach nichts anderem trachten als danach, wie er durch Wort und Tat sein ganzes Haus frömmer mache. Das Weib wiederum soll bei aller Sorge für die Häuslichkeit doch noch eine andere Sorge für notwendiger ansehen, nämlich, dass die ganze Familie Werke für den Himmel verrichte. Wenn man in den weltlichen Dingen die Sorge um die häuslichen Angelegenheiten der Sorge nachsetzt, wie man die Schuldigkeiten gegen den Staat entrichten könne, um nicht wegen Fahrlässigkeit geschlagen, vor Gericht geschleppt zu werden und allerlei Schimpf zu erleiden, dann muss man um so mehr im geistlichen Leben diese Regel beobachten und zuerst unseren Pflichten gegen den allmächtigen Gott nachkommen, um nicht dem Orte des Zähneknirschens zu verfallen. Üben wir hierbei namentlich jene Tugenden, die außer zu unserem eigenen Heile vorzüglich auch zum Wohle des Nächsten beitragen können. Dazu gehört das Almosen, dazu das Gebet; ja dieses empfängt von jenem Kraft und Schwung. „Deine Gebete und deine Almosen“, lesen wir, „sind emporgestiegen zu einem Gedächtnisse vor Gott“4 . Und nicht bloß das Gebet, auch das Fasten gewinnt hierdurch mehr Kraft. Wenn man nämlich fastet, ohne Almosen zu spenden, so gilt das gar nicht einmal als Fasten; ein solcher Mensch steht vielmehr tiefer als ein Schlemmer und Trinker, und zwar umso tiefer, als Hartherzigkeit hässlicher ist als Üppigkeit.

Ist es aber genug, wenn ich bloß vom Fasten rede? Nein, auch wer enthaltsam, wer jungfräulich lebt, wird draußen vor der Tür des Hochzeitssaales zum Stehen kommen, wenn er nicht auch Almosen gibt. Und was könnte sich mit der Jungfräulichkeit messen, die im Neuen Bunde wegen ihrer Erhabenheit gar nicht unter die Verbindlichkeit des Gesetzes fällt? Gleichwohl wird ein Jungfräulicher ausgeschlossen, wenn er das Almosen S. d1113 versäumt. Wenn nun die Jungfräulichen ausgeschlossen werden, weil sie nicht mit entsprechender Freigebigkeit Almosen gespendet haben, wird dann Verzeihung finden, wer gar keine gegeben hat? Nein; vielmehr ist jeder, der so gehandelt hat, unbedingt verloren. Wenn schon in der Welt niemand für sich allein lebt, sondern Handwerker, Krieger, Landwirte, Kaufleute, kurz alle, zum Gemeinwohle und zum Besten des Nebenmenschen beitragen, dann muss das umso mehr auf geistlichem Gebiete der Fall sein. Darin besteht ja vorzüglich das Zusammenleben. Wer dagegen nur für sich selbst lebt, ohne sich um die Gesamtheit zu kümmern, der ist unnütz, ist gar kein Mensch, ist kein Mitglied unseres Geschlechtes. Wie nun, fragst du, wenn ich bei der Sorge um die anderen meine eigenen Angelegenheiten aus dem Auge verliere? Es ist gar nicht möglich, dass jemand sich selbst vernachlässigt, wenn er das Wohl anderer sucht. Ein solcher Mensch tritt niemandem nahe, sondern hat ein Herz für alle und hilft, wo er nur kann; er raubt nicht, übervorteilt keinen, stiehlt nicht, legt kein falsches Zeugnis ab; er enthält sich jeglicher Schlechtigkeit, trachtet nach allen Tugenden, betet für seine Feinde und tut denen wohl, die ihn verfolgen; er schmäht niemanden, redet von keinem böse, auch wenn er noch so sehr verleumdet wird, sondern spricht mit dem Apostel: „Wer ist schwach und ich bin nicht schwach? Wer wird geärgert und ich brenne nicht?“5 . Wenn wir aber bloß unseren eigenen Vorteil im Auge haben, wird daraus nichts für das Wohl der Mitmenschen abfallen.

Alle diese Erwägungen müssen uns überzeugen, dass einer, der sich nicht um das allgemeine Wohl kümmert, nicht selig wird; und wenn wir dann sehen, wie ein solcher hinausgeworfen wird, gleich dem, der sein Talent vergraben hatte, so müssen wir zum Entschlusse kommen, diesen Weg einzuschlagen, wenn anders wir das ewige Leben erlangen wollen. Möge es uns allen beschieden sein durch die Gnade und Liebe unseres Herrn Jesus Christus, dessen Ehre währt in alle Ewigkeit. Amen!


  1. Phil 1,23-24 ↩

  2. Joh. 21,15 ↩

  3. Lk 12, 32 ↩

  4. Apg 10,4 ↩

  5. 2 Kor 11,29 ↩

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