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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

Jésus, ayant achevé tous ces discours, dit à ses disciples : « Vous savez que la Pâque se fait dans deux jours, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié ». (XXIV, 1, 2.) Vous voyez, mes frères, que Jésus-Christ prend encore l’occasion de parler de ses souffrances aussitôt qu’il a parlé du royaume éternel des bienheureux et des peines infinies des réprouvés. Il semble que par là il dise à ses apôtres: Pourquoi craignez-vous les maux si courts de cette vie, puisque vous savez qu’on vous a préparé des biens qui ne finiront jamais?

Mais considérez de quelle adroite précaution il enveloppe, pour en adoucir le coup, cette nouvelle qu’il savait leur devoir être si affligeante. Car il ne dit pas ici tout simplement qu’il sera livré dans deux jours, mais « que la Pâque se fera dans deux jours, et que le Fils de l’homme sera livré ensuite pour être crucifié », pour montrer que ce qui allait se passer était un grand mystère, et une fête que toute la terre célébrerait dans tous les siècles. Il voulait encore, par là, faire connaître qu’il savait tout, et que l’avenir lui était présent. C’est pourquoi, croyant que cela leur suffisait pour leur consolation, il ne leur parle point ensuite de sa résurrection, comme il faisait dans toutes les autres occasions. Il était superflu de leur en parler encore ici après l’avoir fait tant de fois. D’ailleurs, comme la Pâque des Juifs rappelait dans leur mémoire tant de miracles que Dieu avait faits autrefois en leur faveur, il leur découvre de même que sa passion délivrerait les hommes d’une infinité de maux, et qu’elle deviendrait la source de tous les biens.

« En même temps les princes des prêtres, les docteurs de la Loi, et les sénateurs du peuple Juif s’assemblèrent dans la salle du grand prêtre appelé Caïphe (3); et tinrent conseil ensemble pour trouver moyen de se saisir de Jésus avec adresse, et de le faire mourir (4). Et ils disaient : Il ne faut point que ce soit pendant la fête, de peur qu’il ne s’excite quelque tumulte parmi le peuple (5) ». Considérez, mes frères, l’iniquité déplorable de la conduite et du gouvernement des Juifs. Lorsqu’ils entreprennent de faire l’action la plus détestable qui fut jamais, ils commencent par consulter le grand Prêtre, afin que le crime fût autorisé par celui-là même qui aurait dû l’empêcher.

Vous me demanderez peut-être combien il y avait de ces grands prêtres? La Loi défendait qu’il y en eût plus d’un. Cependant il y en avait plusieurs alors, ce qui fait assez voir dans quelle dissolution et vers quelle ruine se précipitaient les affaires des Juifs. Car Moïse avait expressément ordonné qu’il n’y eût qu’un grand prêtre, et que, lorsqu’il serait mort, on en choisirait un autre en sa place. Et c’était comme vous savez au temps de cette élection que finissait l’exil de ceux qui avaient été bannis pour avoir tué quelqu’un sans y penser, et contre leur volonté. Comment donc y avait-il tant de grands prêtres alors? sinon parce qu’ils n’étaient en charge que durant un an; comme saint Luc le marque en disant de Zacharie qu’ « il était de la famille d’Abia, l’une des familles sacerdotales qui servaient tour à tour dans le temple». L’Evangile donc appelle ici « grands prêtres » ceux qui l’avaient été autrefois, quoiqu’ils eussent cessé de l’être.

Mais quel est le conseil qu’ils prennent ensemble? De se saisir de Jésus, et de le faire mourir secrètement, parce qu’ils craignaient le peuple. C’est pourquoi ils avaient résolu de laisser passer la fête , et ils disaient entre « eux : Il ne faut point que ce soit pendant « la fête » : Le démon, et les Juifs étaient unis dans ce dessein : le démon, afin de ne point rendre la passion de Jésus-Christ publique et manifeste, et les Juifs, afin qu’ « il ne (13) s’excitât aucun tumulte parmi le peuple ». Remarquez en toute rencontre comme ils ont peu de crainte de Dieu, et combien en même temps ils craignent les hommes. Ils n’appréhendent point que la sainteté du jour de Pâque ne rende leur sacrilège encore plus énorme et plus odieux, mais seulement que le concours du peuple n’excite quelque trouble. Cependant leur colère les transportait avec tant de violence, qu’aussitôt qu’ils ont trouvé un traître ils changent d’avis , et que, ne pouvant attendre que la fête soit passée, ils sont résolus enfin contre leur première pensée de le faire mourir en un jour si saint. Leur passion également aveugle et furieuse les pressait de telle sorte qu’aussitôt qu’ils trouvèrent une occasion favorable pour la satisfaire, il leur fut impossible de différer plus longtemps.

A la vérité, Dieu par sa sagesse toute-puissante avait ménagé cet emportement pour le faire servir à ses desseins et pour tirer le bien d’un si grand mal; il ne faut pas douter néanmoins que les Juifs ne se soient rendus dignes d’une effroyable punition, en traitant si cruellement celui qui leur avait fait tant de biens, et qui avait pu négliger les autres peuples pour se donner tout entier à eux, et en faisant mourir Celui qui était l’innocence même, en ce jour si saint, jour où ils avaient coutume de délivrer les plus criminels.

Mais qui n’admirera la douceur et la miséricorde de Jésus-Christ? Après avoir été traité si outrageusement par les Juifs, il leur a néanmoins envoyé ses apôtres après sa résurrection, et il a exposé ses amis à la fureur de ces barbares pour sauver un peuple si digne de haine. Saint Paul les a conjurés en son nom de se convertir, ou plutôt lui-même parlant par la bouche de saint Paul les a conjurés de se réconcilier avec lui, en leur disant : « Nous faisons « la charge d’ambassadeurs pour Jésus-Christ, « et Dieu même vous exhortant par nous, « nous vous conjurons au nom de Jésus-Christ « de vous réconcilier avec Dieu ». (II Cor. V, 20.)

Puis donc, mes frères, que nous avons dam le Sauveur le modèle d’une charité si divine, je vous exhorte non pas à mourir comme lui pour vos ennemis, quoique cela serait à souhaiter mais au moins, puisque cette vertu est encore au-dessus de votre faiblesse, je vous conjure de n’avoir point d’envie contre ceux qui vous aiment et que vous aimez. Je ne vous dis point encore que vous cherchiez tous les moyens dé faire du bien à vos ennemis, quoique je le souhaite avec ardeur; mais, puisque vous êtes trop lâches pour aspirer à une si haute perfection, je me contente que vous étouffiez au moins en vous tous les mouvements de la vengeance.

Croyez-vous que ce lieu où je vous parle soit un théâtre , .et que l’Eglise soit un lieu de fables et de fictions? Pourquoi résistez-vous avec tant d’opiniâtreté aux avis que je vous donne et aux vérités que je vous prêche ? Ce n’est pas sans raison que Jésus-Christ a fait écrire toutes les parties de son Evangile, et particulièrement tout ce qu’il a fait et tout ce qu’il a dit aux approches de sa croix. Il a voulu que vous eussiez en sa personne un modèle de douceur, et que sa charité infinie vous servit d’exemple pour vous apprendre à aimer vos frères. Lorsque ses ennemis viennent se saisir de lui, il les renverse tous avec une seule parole; il fait en même temps un miracle pour guérir l’un de ceux qui, le venaient prendre il épouvante, la femme de son juge par des visions et des songes; il prédit ce qui devait arriver longtemps après, et il parle à son juge avec une douceur et une humilité admirable qui le devait plus toucher encore que les miracles Etant sur la croix il agit en Dieu, et il obscurcit le soleil; il fait fendre les pierres, il ouvre les sépulcres, et il ressuscite les morts; et en même temps il jette un grand cri, et il conjure son Père de pardonner sa mort à ses bourreaux. Sa charité envers les Juifs ne finit point avec sa vie. Aussitôt qu’il est ressuscité, il leur envoie ses apôtres. Il les appelle à la foi; il leur pardonne leurs péchés, et il les comble de grâces. Qui n’admirera cette bonté? Il choisit ceux qui l’ont crucifié pour les rendre enfants de Dieu, et il prend pour frères ses meurtriers.

Rougissons donc, mes frères, et soyons couverts de confusion, en voyant combien nous sommes éloignés de celui qui s’est rendu notre modèle, et qui nous commande de l’imiter. Considérant cette disproportion infinie, qui est entre lui et nous, afin qu’en nous accusant nous-mêmes, et en condamnant nos fautes, nous soyons plus disposés à entrer dans des sentiments de pénitence, et qu’au moins nous n’offensions pas ceux pour qui Jésus-Christ même adonné sa vie. Quelle honte de ne (14) vouloir pas se réconcilier avec ceux dont Jésus-Christ a acheté la réconciliation avec son Père au prix de son sang?

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

Beachte hierbei, wie er auf die Dinge, die sie am tiefsten betrübten, in den vorher angeführten Worten in ganz neuem Lichte hinwies und anspielte. Er sagte nämlich nicht: Wisset, dass ich in zwei Tagen überliefert werde, sondern: „Ihr wisset, dass nach zwei Tagen Ostern ist“, dann erst fuhr er fort: „Er wird überantwortet werden zum Kreuzestode“; damit deutete er an, dass sich in dem Ereignisse ein Geheimnis berge, dass zur Erlösung der Welt ein Hochfest gefeiert werde, und dass er sein Leiden vorherwusste. Das musste für jetzt genügen, um die Jünger zu trösten. Er erwähnte daher auch seine Auferstehung nicht, da es nach so gewaltigen Reden überflüssig gewesen wäre, wieder davon zu sprechen. Auch dadurch weist er, wie gesagt, darauf hin, dass sein Leiden sie von zahllosen Übeln erlösen werde, dass er ihnen durch das Wort „Ostern“ die uralten Wohltaten aus Ägypten ins Gedächtnis ruft.

V.3: „Um diese Zeit versammelten sich die Hohenpriester und Schriftgelehrten und die Ältesten des Volkes in dem Hofe des Hohenpriesters, welcher Kaiphas hieß.

V.4: und sie hielten Rat, um Jesus mit List zu ergreifen und zu töten.

V.5: Sie sagten aber: Nicht am Tage des Festes, damit nicht etwa Tumult entstehe unter dem Volke.“

Siehst du, wie verderbt die Juden waren? Um etwas Gottloses zu unternehmen, kommen sie zum Hohenpriester, und wollen die Gewalt dazu erhalten an einer Stelle, die sie hätte daran hindern sollen.

Wie viele Hohenpriester gab es denn damals? Das Gesetz kennt nur einen einzigen. Damals aber waren viele. Daraus mag man ersehen, dass für das Judentum der Anfang vom Ende gekommen war. Moses hatte, wie S. d1133 schon gesagt, angeordnet, dass nur ein Hoherpriester sein und erst nach dessen Tode ein anderer eingesetzt werden sollte. Zugleich hatte er bestimmt, dass ein unfreiwilliger Totschläger während der Lebenszeit des jeweiligen Hohenpriesters in der Verbannung leben sollte. Wie kommt es also, dass es damals viele Hohenpriester gab? Sie wurden später nur auf Jahresfrist eingesetzt, und das deutet auch der Evangelist an, wenn er berichtet, Zacharias sei aus dem Amtsjahr des Abias gewesen1 . Hohepriester nennt er also hier alle diejenigen, die einmal Hohepriester gewesen waren. Worüber hielten sie nun Rat? Wie sie sich des Herrn heimlich bemächtigen, oder wie sie ihn töten könnten? Über beides. Weil sie aber das Volk fürchteten, wollten sie erst das Fest vorübergehen lassen. Deshalb sagten sie auch: „Nicht am Feste.“ Der Teufel wollte nicht, dass Christus öffentlich leide, und suchte es zu verhindern, dass es zu Ostern geschehe. Die Hohenpriester hinwieder wollten auf diese Weise einen Aufruhr vermeiden. Du siehst also, nicht die Furcht vor Gottes Zorn oder das Bedenken, der Zeitpunkt könnte ihr Verbrechen vergrößern, sondern nur menschliche Rücksichten sind für sie maßgebend. Indessen, ihre glühende Leidenschaft brachte sie später dahin, dass sie auch diese Rücksicht fallen ließen. Sobald sich nämlich der Verräter gefunden hatte, gaben sie trotz ihrer früheren Worte: „Nicht am Feste“ die Rücksicht auf die Zeit auf, und töteten ihn gerade am Feste.

Warum wählten sie aber gerade jene Zeit, um den Herrn gefangen zu nehmen? Sie glühten, wie gesagt, vor Leidenschaft, und hofften, ihn gerade jetzt zu finden. Überhaupt handelten sie dabei wie Blinde. Wenn er nun aber auch ihre Bosheit den Zwecken seiner Vorsehung besonders dienstbar machte, so sind darum jene gleichwohl nicht zu entschuldigen; sie sind vielmehr überaus strafwürdig wegen ihrer Gesinnung. Zu einer Zeit, wo die Gefangenen ohne Unterschied, auch die Schuldigen, hätten freigelassen werden sollen, da brachten sie den Unschuldigen um, der ihnen zahllose S. d1134 Wohltaten erwiesen und bisher um ihretwillen die Heiden unbeachtet gelassen hatte. Aber siehe, so groß ist seine Liebe! Trotz ihrer Schlechtigkeit, Verkehrtheit und zahllosen Untaten will er sie immer noch retten und sendet Apostel zu ihnen, die für sie hingeschlachtet werden sollten, um durch sie ihnen zu Hilfe zu kommen. Denn „für Christus verwalten wir das Gesandtschaftsamt“2 .

Da wir nun solche Beispiele vor Augen haben, so lasset uns, ich sage nicht, sterben für die Feinde, das wäre eigentlich unsere Pflicht; weil wir indes zu schwach sind, sage ich nur, lasset uns nicht eifersüchtig sein auf die Freunde, nicht neidisch gegen unsere Wohltäter. Ich sage nicht: Lasset uns Gutes tun denen, die uns Böses zufügen, auch das wäre eigentlich mein Wunsch; aber, da ihr zu hartherzig seid, so stehet doch nur wenigstens von der Rache ab. Ist unser ganzes Leben nicht Spiegelfechterei und Heuchelei? Warum stellet ihr euch in geraden Gegensatz zu seinem Beispiele? Nicht umsonst ist das, was er zur Gewinnung der Juden, besonders unmittelbar vor und bei seinem Kreuzestode getan hat, verzeichnet worden; es geschah vielmehr zu dem Zweck, damit du seine Güte nachahmest, seiner Liebe nacheiferst. In dieser Absicht hat er seine Feinde zu Boden geworfen, das Ohr des Knechtes geheilt und sie voll Milde angeredet, am Kreuze hängend große Wunder gewirkt, die Sonne verdunkelt, die Felsen gespalten, Tote erweckt, das Weib des Richters durch Träume geschreckt, vor Gericht große Sanftmut an den Tag gelegt, was ebensosehr wie die Wunder auf sie hätte Eindruck machen sollen, hat dann bei der Verhandlung vieles geweissagt und schließlich am Kreuze ausgerufen: „Vater, vergib ihnen diese Sünde“3 . Wie viele Wunder ließ er nach seinem Begräbnis zu ihrer Rettung geschehen! Und nach der Auferstehung rief er nicht sofort die Juden? Gewährte er ihnen nicht Nachlassung ihrer Missetaten? Stellte er ihnen nicht unzählige Güter in Aussicht? Gibt es etwas Unbegreiflicheres? Die Kreuziger S. d1135 und Mordgierigen werden nach der Kreuzigung Söhne Gottes. Gibt es eine Fürsorglichkeit, die dieser gleichkäme? Wenn wir das hören, müssen wir da nicht unser Gesicht in die Hände bergen, weil wir so sehr hinter dem zurückstehen, den wir nachahmen sollten? Lasset uns wenigstens sehen, wie groß der Abstand ist, damit wir uns selbst das Urteil sprechen, wenn wir die anfeinden, für welche Christus sein Leben hingegeben hat; wenn wir uns nicht aussöhnen wollen mit jenen, für die er bereitwillig sich hinschlachten ließ, um sie mit Gott zu versöhnen. Oder könnt ihr auch hier Auslagen und Geldaufwand vorschützen, wie ihr beim Almosen tut?


  1. Lk 1,5 ↩

  2. 2 Kor 5,20 ↩

  3. Lk 23,34 ↩

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