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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
5.
Vous devez donc sans cesse veiller sur toutes vos actions, sachant que ceux qui reçoivent avec indignité le corps du Seigneur, sont menacés d’un grand châtiment. Si vous ne pouvez considérer sans une indignation extrême la trahison de Judas qui vendit son maître, et l’ingratitude des Juifs qui crucifièrent leur roi, prenez garde de vous rendre aussi vous-mêmes coupables de la profanation de son corps et de son sang. Ces malheureux firent souffrir la mort au très-saint corps du Seigneur, et vous, vous le recevez avec une âme toute impure et toute souillée après en avoir reçu tant de biens. Car il ne s’est pas contenté de se faire homme, de s’exposer aux ignominies et aux outrages des Juifs, et d’endurer la mort de la croix; il a voulu , outre cela, se mêler et s’unir à nous d’une telle sorte que nous devenons un même corps avec lui, non-seulement par la foi, mais effectivement et réellement.
Qui donc doit être plus pur que celui qui’ est participant d’un tel sacrifice? Quel rayon de soleil ne doit point céder en splendeur à la main qui distribue cette chair, à la bouche qui est remplie de ce feu spirituel, à la langue qui est empourprée de ce redoutable sang? Représentez-vous l’honneur que vous recevez, et à quelle table vous êtes assis. Celui que les anges ne regardent qu’avec tremblement, qu’avec frayeur, ou plutôt qu’ils n’osent regarder à cause de la splendeur et de l’éclat de sa majesté qui les éblouit, est celui-là même qui nous sert de nourriture, qui s’unit à nous, et avec qui nous ne faisons plus qu’une même chair et qu’un même corps.
Qui sera capable de parler assez dignement de la toute-puissance du Seigneur, et de publier par toute la terre les louanges qui lui sont dues? Quel est le pasteur qui ait jamais donné son sang pour la nourriture de ses brebis? Mais que dis-je un pasteur? Ne voyons-nous pas plusieurs mères qui ont si peu de tendresse pour leurs enfants, qu’après les avoir mis au monde, elles ne leur donnent pas même de leur lait. les mettant entre les mains d’autres femmes qui les nourrissent? Mais Jésus-Christ ne peut souffrir que ses enfants reçoivent leur nourriture d’autres que de lui. Il nous nourrit lui-même de son propre sang, et en toutes façons nous incorpore avec lui.
Considérez, mes frères, que le Sauveur est né de notre propre substance; et ne dites pas que cela ne regarde point tous les hommes; puisque s’il est venu pour prendre notre nature, cet honneur regarde généralement tous les hommes. Que s’il est venu pour tous, il est aussi venu pour chacun en particulier. Pourquoi donc, dites-vous, tous en particulier n’ont-ils pas reçu le fruit qu’ils devaient de cette venue? Il ne faut point en accuser celui qui le désire avec tant d’ardeur: il en faut rejeter toute la faute sur ceux qui, par une négligence et une ingratitude insupportable, ne le veulent point recevoir. Car Jésus-Christ, s’unissant et se mêlant par lé mystère de l’Eucharistie avec chacun des fidèles qu’il a fait renaître, et se donnant soi-même à eux pour être leur nourriture, nous persuade par là de nouveau qu’il s’est véritablement revêtu de notre chair.
Né demeurons donc pas dans l’insensibilité après avoir reçu des marques d’un si grand honneur et d’un si prodigieux amour. Vous voyez avec quelle impétuosité les petits enfants se jettent au sein de leurs nourrices, et avec quelle avidité ils sucent le lait de leurs mamelles. Imitons-les, mes frères, en nous approchant avec joie de cette table sacrée, et suçant, pour le dire ainsi, le lait spirituel de ces mamelles divines : mais courons-y avec encore plus d’ardeur et d’empressement, pour attirer dans nos coeurs, comme des enfants de Dieu, la grâce de son Esprit-Saint, et que la plus sensible de nos douleurs soit d’être privés de cette nourriture céleste.
Ce n’est point la puissance des hommes qui agit sur ces choses que l’on offre sur le saint autel. Jésus-Christ, qui opéra autrefois ces merveilles dans la cène qu’il fit avec ses apôtres, est le même qui les opère encore maintenant. Nous tenons ici la place de ses ministres, mais c’est lui qui sanctifie ces offrandes, et qui les change en son corps et en son sang. Que nul Judas, que nul avare n’ait la hardiesse d’y assister. Il n’y a pas à cette table de place pour eux. Mais que les véritables disciples de Jésus-Christ s’en approchent, puisqu’il a dit que c’était avec ses disciples qu’il faisait la Pâque. Ce banquet sacré où vous (38) assistez est le même que celui où assistèrent les apôtres, et il n’y a rien de moins en celui-ci qu’en celui-là, puisqu’il n’est pas vrai de dire que c’est un homme qui fait celui-ci, au lieu que ce fut Jésus-Christ qui fit celui-là, mais que c’est véritablement lui-même qui fait celui-ci comme il a fait l’autre.
C’est ici ce cénacle où Jésus-Christ entra alors avec ses disciples, et d’où il sortit pour aller à la montagne des oliviers. Sortons d’ici de même pour aller trouver les mains des pauvres, où nous trouverons véritablement la montagne des olives. Car la multitude des pauvres est comme un plant d’oliviers, qui sont plantés dans la ‘maison du Seigneur. C’est de là que nous découle peu à peu cette huile qui nous sera si nécessaire à notre mort; cette huile dont les vierges sages eurent soin d’emplir leurs vases, et que les vierges folles ayant négligée furent justement rejetées de la chambre nuptiale. Munissons-nous, mes frères, de cette huile, et allons avec des lampes très-éclatantes au-devant de notre Epoux. Que tous ceux qui sont cruels et inhumains, qui sont durs et impitoyables, qui sont impurs et corrompus, ne s’approchent point de cette table qui est toute sainte.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
5.
Sonach muss man allzeit wachsam sein, denn es ist keine geringe Strafe, welche die unwürdigen Teilnehmer trifft. Beherzige, wie heftig du gegen den Verräter, gegen die Kreuziger aufgebracht bist. Sieh also zu, dass nicht auch du des Leibes und Blutes Christi schuldig wirst. Sie hatten den allerheiligsten Leib gemordet, du empfängst ihn in einer schmutzigen Seele, trotzdem er dir so große Wohltaten erwiesen. Er begnügte sich nicht damit, Mensch zu werden, sich geißeln und hinschlachten zu lassen, er geht sogar in uns ein, er macht uns nicht etwa nur im Glauben, sondern in der Wirklichkeit zu seinem Leibe. Was soll daher noch reiner sein als ein Mensch, der ein so heiliges Opfer genießt? Um wieviel reiner als der Sonnenstrahl muss die Hand sein, die dieses Fleisch teilt, der Mund, der vom geistlichen Feuer erfüllt ist, die Zunge, die vom schauererregenden Blute gerötet wird? Beherzige, welche Ehre dir erwiesen worden, an welchem Tische du zu Gaste bist! Was die Engel mit Zittern sehen und ohne Leben nicht anzublicken wagen, weil Blitze davon ausgehen, damit werden wir gespeist, damit vereinigt, so dass wir mit Christus ein Leib und ein Fleisch werden. „Wer S. d1177 wird die Großtaten des Herrn preisen? Wer wird sein Lob verkünden?“1 Wo ist ein Hirt, der seine Schafe mit seinem eigenen Leibe speist? Was rede ich von einem Hirten? Es gibt oft Mütter, die nach den Wehen der Geburt ihre Kinder fremden Ammen übergeben. Der Herr brachte so etwas nicht übers Herz; er nährt uns mit seinem eigenen Blute und kettet uns auf alle Art an sich. Siehe, er wurde aus unserer Natur geboren. Aber, sagst du, das geht nicht alle Menschen an. Und doch geht es alle an. Denn wenn er unsere Natur heimsuchte, hat er offenbar uns alle heimgesucht, und wenn alle, so auch jeden einzelnen von uns. Aber wie kommt es, fragst du, dass nicht alle daraus Nutzen gezogen haben? Die Schuld liegt nicht an ihm, der für alle die menschliche Natur annahm, sondern an den Menschen, die nicht wollten. Er teilt sich jedem einzelnen durch die Geheimnisse mit. Die er wiedergeboren, nährt er mit sich selbst und überlässt sie keinem Fremden, um dich auch dadurch zu überzeugen, dass er dein Fleisch angenommen hat.
Seien wir daher nicht kalt und gleichgültig, nachdem wir einer solchen Liebe und Ehre gewürdigt wurden. Seht ihr nicht, mit welcher Begierde die Kinder nach der Mutterbrust verlangen, mit welchem Ungestüm sie die Lippen daran pressen? Mit einem ebenso großen Verlangen sollen auch wir an diesen Tisch treten und zur Brust des geistlichen Kelches, ja wir sollen mit noch größerer Sehnsucht als die Säuglinge die Gnade des Heiligen Geistes trinken, und wir sollen nur einen Kummer kennen, von dieser Speise ausgeschlossen zu sein. Die heilige Handlung vor uns wird nicht durch Menschenmacht vollzogen. Er, der sie einst dort beim Abendmahl vornahm, verrichtet sie auch jetzt. Wir nehmen nur die Stelle von Dienern ein, er selbst aber ist es, der das Opfer heiligt und umgestaltet. Es sei daher kein Judas zugegen, keiner der geldgierig ist. Wenn einer kein Jünger ist, der entferne sich; solche Leute duldet dieser Tisch nicht. „Mit meinen Jüngern“, sagt Christus, „halte ich das Ostermahl.“ Unser Tisch ist derselbe, wie jener, S. d1178 und bietet nicht weniger. Man darf nicht meinen, Christus habe nur jenen Tisch beim Abendmahl bereitet, diesen aber ein Mensch; nein, er bereitet auch diesen. Es ist derselbe Speisesaal, wie jener, in dem sie damals waren, von wo sie auf den Ölberg hinausgingen. Auch wir wollen hinausgehen, nämlich zu den Hürden der Armen; sie sind unser Ölberg. Die Schar der Armen sind die Ölbäume, die im Hause Gottes gepflanzt sind; sie träufeln das Öl, das uns im Jenseits von Vorteil ist, das die fünf klugen Jungfrauen besaßen, während die anderen, die keines mithatten, verloren gingen. Das müssen wir also besitzen, wenn wir hintreten wollen, um mit brennenden Lampen dem Bräutigam entgegenzugehen; das müssen wir besitzen, wenn wir von hinnen scheiden. Kein Unmensch, kein Grausamer und Herzloser nahe sich, keiner, der ganz unrein ist.
-
Ps 105,2 ↩