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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

4.

Vous voyez donc qu’il ne faut pas. toujours désirer d’avoir l’avantage sur un autre. Celui qui offense un autre homme paraît avoir le dessus sur lui; mais cette victoire lui est funeste. Si, au contraire, celui qui a été offensé souffre l’injure avec patience, sa patience sera sa couronne. C’est pourquoi il est souvent plus glorieux d’être vaincu que de vaincre, et alors c’est gagner la victoire que de la céder. Quand nous souffrons qu’on nous ravisse notre bien, qu’on nous frappe, qu’on nous porte envie, et que nous ne cherchons point à nous venger de ces injures, nous pouvons dire alors que nous sommes véritablement victorieux de notre ennemi. Mais pourquoi parler ici de la victoire qu’on remporte sur l’avarice et sur l’envie, puisque celui qui est livré au martyre, que l’on bat de verges, que l’on déchire avec les ongles de fer, et que l’on fait mourir cruellement, est le vainqueur de ceux mêmes qui lui font souffrir ces violences.

Dans les guerres des hommes, celui qui succombe sous son ennemi en est vaincu; mais parmi les chrétiens, celui qui cède de bon coeur à son ennemi, et qui souffre son injustice est véritablement victorieux. Notre gloire est de ne faire de mal à personne, et de souffrir celui qu’on nous fait. La plus grande de toutes les victoires est celle qui se gagne par la patience. Cette disposition est l’ouvrage de Dieu seul, et plus elle est contraire à la nature et à l’inclination humaine, plus elle témoigne la malignité de celui qui veut vaincre de cette manière. C’est ainsi que les rochers brisent les flots qui viennent tondre sur eux. C’est ainsi que les plus grands saints se sont le plus signalés par leur courage, et ont triomphé par leur douceur de la victoire de leurs ennemis.

Vous n’avez point besoin pour cela d’un grand effort, ni d’un grand travail. Dieu met lui-même la victoire entre vos mains, et il veut que vous la remportiez non par la difficulté d’un combat, mais par la facilité de la patience. Ne vous préparez donc point à résister à votre ennemi, et cela seul vous fera gagner la victoire. Ne combattez point contre ceux qui vous attaquent, et vous en serez vainqueur. C’e st là sans doute le moyen le plus facile et le plus assuré, pour vous mettre au-dessus de vos adversaires. Pourquoi vous déshonorez-vous vous-même, en donnant lieu à votre ennemi de dire que vous ne l’avez vaincu qu’avec grand’peine? Qu’il admire plutôt votre vertu, qu’il soit surpris de votre courage, que votre constance l’étonne , et qu’il dise à tout le monde que vous l’avez vaincu sans le combattre.

C’est ainsi que Joseph, ce grand patriarche, qui a toujours souffert avec constance les injures qu’on lui faisait, a été loué comme étant toujours demeuré victorieux. Il n’opposa à l’envie de ses frères, et aux impostures de cette malheureuse Egyptienne, que la fermeté de sa patience. Et ne nie dites point qu’on le vit traîner une vie misérable dans une prison, pendant que son accusatrice demeurait dans un palais. Voyons plutôt lequel des deux a l’avantage, et lequel des deux a été renversé ou est demeuré ferme. Cette femme est vaincue premièrement par son impudicité, et ensuite par la chasteté de ce saint homme; et Joseph est victorieux, et de cette infâme, et de cette passion si dangereuse qu’elle s’efforçait d’allumer en lui.

Considérez ce que dit cette Egyptienne, et jugez vous-même si ses paroles ne font pas voir clairement qu’elle est vaincue : : « Vous nous avez fait venir», dit-elle, « un scélérat pour nous insulter ». (Gen. XXXIX, 14.) insensée que vous êtes! Ce n’est point Joseph, c’est le démon qui vous insulte, lorsqu’il vous a fait croire que vous pourriez corrompre Joseph et fléchir la fermeté de son coeur. Ce n’est point votre mari qui vous a amené ce jeune homme pour vous tendre un piège, c’est le (51) démon qui se joue de vous par ses artifices, et qui vous inspire ce détestable dessein.

Que fait donc Joseph, mes frères, dans ce tumulte et dans ces accusations? lise tait; il demeure dans le silence, et se laisse con damner comme fait ici Jésus-Christ dont il était la figure. Mais cependant, dites-vous, vous ne pouvez pas nier que Joseph ne soit dans une prison, et cette femme dans une maison magnifique. Qu’importe où soit l’un et l’autre; puisque Joseph est couronné de gloire dans la prison, et que cette femme est plus malheureuse dans une maison superbe que ceux qui languissent au fond d’un cachot?

Mais ne jugeons pas par cela seul de leur victoire. Jugeons-en par l’événement des choses. Qui des deux a réussi dans son dessein? N’est-ce pas celui qui est dans les fers, et non celle qui est dans cette magnificence et dans ce luxe? L’un a désiré de garder sa chasteté; l’autre s’est efforcée de la corrompre. Qui des deux a fait ce qu’il désirait? Est-ce celui qui a souffert si généreusement l’injure, ou celle qui l’a faite si injustement ? C’est donc Joseph, mes frères, qui est demeuré le vainqueur.

Ayons du zèle pour ces heureuses victoires; et mettons notre gloire à souffrir avec courage. Fuyons avec horreur ces avantages, qui sont le fruit de l’injustice et le prix de la violence. C’est ainsi que nous trouverons en ce monde la paix, et la gloire en l’autre, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient la gloire et l’empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (52)

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

4.

Trachten wir also nicht überall darnach, Sieger zu sein. Auch der Habgierige hat über den Beraubten einen Sieg davongetragen, aber einen schändlichen Sieg, der für den Sieger selbst verderblich ist. Der Benachteiligte und scheinbar Besiegte aber hat durch sein tugendhaftes Ertragen den herrlichsten Lorbeer verdient. Oft ist eben das Unterliegen die beste und schönste Art des Sieges. Mag einer immerhin habgierig oder gewalttätig oder neidisch sein, der andere, der nachgibt und sich in keinen Streit einlässt, behält doch die Oberhand. Wozu aber von Habgier und Neid reden? Auch wer zum Martertod geschleppt wird, bleibt Sieger, trotzdem er gefesselt, gegeißelt, zerschlagen und hingeschlachtet wird. Was im Kriege als Niederlage gilt, wenn nämlich der Kämpfer fällt, das gilt bei uns als Sieg. Unser Sieg besteht nicht darin, dass wir jemandem Gewalt an tun, sondern darin, dass wir Gewalt erleiden. Dann ist der Sieg um so glänzender, wenn wir durch Geduld die Übeltäter überwinden. Daraus geht nämlich hervor, dass der Sieg von Gott kommt. Ein solcher1 Sieg ist ja auch ganz anders beschaffen als ein äußerlicher; darin liegt ein Beweis besonderer Kraft. So brechen die Klippen im Meer die brandenden Wogen, so sind alle Heiligen gefeiert und gekrönt worden und haben sich durch einen solchen Sieg ohne Kampf die herrlichsten Lorbeeren errungen. Du darfst dich gar nicht beunruhigen, dass du etwa erlahmest; Gott verleiht dir Kraft, dass du, ohne zu kämpfen, durch bloßes Dulden Sieger wirst. Du brauchst keine ebenbürtige Streitmacht aufzubringen und du siegst doch; du brauchst nicht handgemein zu werden und wirst dennoch gekrönt. Du bist weit besser daran als der Gegner, du bist ihm überlegen. Warum wolltest du dich selbst herabsetzen? Lasse es doch nicht zu, dass er behaupte, du habest ihn durch Kampf überwältigt; er soll vielmehr staunen und sich wundern, dass du ohne Kampf so stark bist, er soll es allen sagen, dass du auch ohne Gefecht Sieger geblieben bist. S. d1201 Darin liegt ja auch der Ruhm des seligen Joseph, dass er stets durch ruhiges Hinnehmen von Bösem die Übeltäter überwand. Seine eigenen Brüder und die Ägypterin gehörten zu seinen Feinden; allein über alle blieb er Sieger. Rede mir nicht davon, dass er im Kerker schmachtete, während das Weib im Palaste lebte; zeige mir vielmehr, wer der Besiegte war, wer der Unterlegene, wer der Verzagte, wer der Glückliche? Weit entfernt, dass das Weib den Gerechten besiegt hätte, sie vermochte nicht einmal ihre eigene Leidenschaft zu überwinden, während Joseph das Weib und die böse Lust überwand. Du kannst auch die Worte selbst hören und du wirst sehen, wie er siegte. „Du hast einen Hebräer hergebracht zu uns, um Mutwillen zu verüben an uns“2 . Nicht er hat sein Spiel mit dir getrieben, elendes, beklagenswertes Weib, sondern der Teufel, der dir einflüstert, du könntest den Stahl brechen. Nicht er hat einen Hebräerknecht zu dir gebracht, der dir nachstellt, sondern der böse Feind hat die unreine Lust in dir entfacht; der hat dich zum besten gehalten. Wie antwortete da Joseph? Er schweigt und wird deshalb verurteilt, ganz wie Christus. Er war ja auch das Vorbild von allem, was hier mit Christus vorging. Er war im Kerker, das Weib im Palaste. Was hast du zu sagen? Er war, obschon in Fesseln geschlagen, doch ausgezeichneter als jeder Sieggekrönte, das Weib war elender daran, als jeder Gefangene, trotzdem sie in königlichen Gemächern wohnte.

Nicht bloß diese Umstände zeigen den Sieg des einen und die Niederlage der anderen, sondern auch der Ausgang der Geschichte. Wer von beiden hat seine Absicht erreicht? Der Gefangene, nicht die vornehme Frau. Er wollte die Ehrbarkeit bewahren, sie wollte sie ihm entreißen. Wer hat seinen Willen durchgesetzt? Er, der Böses erfuhr, oder sie, die Böses tat? Offen bar er. Somit ist auch er Sieger geblieben. In dieser Überzeugung wollen wir alle nach dem Siege streben, der errungen wird, wenn man Böses erduldet, jenen aber meiden, den man dadurch gewinnt S. d1202 wenn man Böses tut. Dann werden wir auch das irdische Leben in tiefstem Frieden und in Ruhe zubringen und einst die ewige Herrlichkeit erlangen durch die Gnade und Güte unseres Herrn Jesus Christus, dem Ehre und Macht gebührt von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen!


  1. innerlicher ↩

  2. Gen 39,17 ↩

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