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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
1.
Pourquoi, mes frères, les Juifs traitaient-ils avec ces outrages un homme qu’ils allaient tuer? Pourquoi lui font-ils souffrir ces sanglantes railleries, sinon parce qu’ils ne suivaient à son égard que les mouvements de leur cruauté et non les règles de la justice? Ils ont enfin trouvé la proie qu’ils cherchaient, et ils assouvissent sur elle la fureur et la rage dont ils sont transportés et enivrés; c’est pour eux une fête à laquelle ils courent avec joie; ils laissent voir combien ils étaient altérés de sang
Mais considérez, mes frères, quelle est la sincérité des évangélistes qui marquent si particulièrement toutes ces circonstances, quoiqu’elles soient si ignominieuses en apparence pour leur maître et qui nous font voir ainsi combien ils aimaient la vérité. Ils ne cachent rien de ces traitements si humiliants Ils rapportent avec soin toutes ces particularités (52) Car ils regardaient tous ces excès comme étant très-glorieux à leur maître. Et on peut dire en effet, mes frères, que la plus grande gloire de Jésus-Christ est que, étant maître de toute la terre, il ait bien voulu se rabaisser jusqu’à être si cruellement méprisé par les derniers de tous les hommes. Il ne faut point d’autres preuves pour nous faire comprendre quelle était la charité que Jésus-Christ nous portait, et l’impardonnable méchanceté des Juifs, puisqu’ils traitaient avec tant de barbarie cet agneau si doux et si paisible, qui souffrait leurs violences sans parler, ou qui ne parlait que pour leur dire des choses capables de changer les lions mêmes en agneaux. Sa douceur et leur cruauté sont toutes deux montées à leur comble; leur impiété se répand dans toutes leurs actions et dans toutes leurs paroles, et ils ne pensent qu’à satisfaire leur fureur.
Le prophète Isaïe avait prédit ces emportements et les avait renfermés dans ce peu de paroles : « Les hommes », dit-il, « seront surpris en vous voyant, tant vous paraîtrez sans gloire et sans honneur parmi les hommes ». (Is. LIII, 3.) En effet, y a-t-il rien de si effroyable que ces insultes qu’on fait souffrir au Sauveur? Cette face que la mer avait respectée en la voyant, que le soleil ne put voir sur la croix sans voiler ses rayons, ces misérables la conspuaient, la soufflettaient. Ils traitent leur Dieu avec une fureur plus que brutale; ils se jouent de lui comme d’un roi de théâtre, ils lui donnent des coups sur la tête, ils ajoutent à l’outrage des soufflets l’infamie honteuse des crachats et les railleries les plus cruelles et les, plus sanglantes. « Prophétise s, lui disent-ils, « qui « est celui qui t’a frappé s? Ils lui parlent de la sorte, parce que la plupart des Juifs le regardaient comme un prophète. Un autre évangéliste marque qu’en le traitant ainsi ils lui voilaient le visage, comme s’il eût été le dernier des hommes, bon à servir de jouet non-seulement aux grands du monde, mais même aux esclaves.
Lisons ceci, je vous prie, mes frères, avec les yeux de la foi. Ecoutons les souffrances de Jésus-Christ avec une attention digne de lui, et gravons dans nos cœurs ce que nous lisons. Rien n’est pins glorieux au Sauveur du monde qu’un abaissement si prodigieux. Je trouve toute ma gloire dans ces souffrances. Et je n’admire pas moins Jésus-Christ lorsqu’il s’élève au-dessus de toutes les insultes et de toutes les douleurs, que lorsqu’il commande à la nature et qu’il ressuscite mille morts.
Saint Paul s’occupait toujours l’esprit de ce grand objet. Il portait toujours présente l’idée de la croix du Fils de Dieu, de ses souffrances, de ses insultes, de ses outrages et de sa mort. C’est lui qui dit: «Allons à Jésus-Christ en portant toutes ses ignominies ». (Hébr. XIII, 13.) Et il nous fait ressouvenir : « Que Jésus-Christ, au lieu de la vie tranquille et heureuse dont il pouvait jouir, s’est offert volontairement à souffrir les derniers mépris, et à mourir sur la croix ». (Hébr. XII, 2).
« Pierre cependant était assis dehors dans la cour. Et une servante s’approchant lui dit:Vous étiez aussi avec Jésus de Gaulée (69). Mais il le nia devant tout le monde en disant: Je ne sais ce que vous me dites (70). Et comme il sortait hors la porte, une autre servante l’ayant vu dit à ceux qui se trouvèrent là : Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth (74). Et lui le nia une seconde fois, en disant avec serment : Je ne connais point cet homme (72). Peu à peu ceux qui étaient là s’avançant, dirent à Pierre : Vous êtes certainement de ces gens-là, car votre parler
« vous fait assez connaître (73). Il commença alors à détester et à jurer en disant : Je ne connais point cet homme, et aussitôt le coq chanta (74). Et alors Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite : avant que le coq chante vous me renoncerez trois fois. Et étant sorti dehors il pleura amèrement (75). » Voici, mes frères, une chose bien surprenante. Quand on vient prendre Jésus-Christ, ce disciple témoigne un zèle si ardent qu’il tire l’épée et en frappe un des serviteurs du grand prêtre; et lorsqu’il devait entrer dans une plus grande indignation pour les outrages sanglants dont on déshonorait son maître en sa présence, il s’abat au contraire jusqu’à le renoncer par trois fois. Qui eut pu n’être point saisi d’indignation en voyant ces traitements si injurieux et ces insultes si outrageuses? Cependant ce disciple, interdit par la crainte, non-seulement n’éprouve point ce zèle qui paraissait si raisonnable; mais il tremble de peur et ne peut supporter la voix d’une servante qui lui parle. Il renonce son maître jusqu’à trois fois, et il le renonce ainsi devant des servantes et des gens de rien, et non pas devant les juges qui l’eussent (53) peut-être intimidé, puisqu’il est marqué qu’il était dehors. Car il « était assis dehors dans la cour». C’est lorsqu’il fut sorti qu’on lui demanda s’il n’était pas disciple de Jésus-Christ.
Saint Luc dit que cet apôtre ne s’aperçut point de sa faute et qu’il ne rentra en lui-même que lorsque Jésus-Christ le regarda. Ainsi non-seulement il renonça Jésus-Christ, mais il fut encore si éloigné de reconnaître ce crime, nonobstant le chant du coq, que si Jésus-Christ ne l’eût fait rentrer en lui-même, il n’y eût pas fait de réflexion. Il eut donc besoin, du secours de la grâce du Sauveur. Ce regard fut comme une voix puissante qui lui parla, et sans laquelle la peur dont il était saisi l’eût fait demeurer toujours dans sa faute. Saint Marc dit que dès le premier renoncement de saint Pierre, le coq chanta pour la première fois; et qu’au troisième renoncement, le coq chanta pour la seconde fois. Il est le seul qui ait marqué si en détail et avec tant d’exactitude le soin que Jésus-Christ témoigna alors pour son disciple, et la faiblesse prodigieuse dont saint Pierre se laissa saisir. Comme saint Marc était le disciple de cet apôtre, il a pu savoir de lui plus particulièrement cette circonstance, et nous ne pouvons assez admirer que non-seulement il n’ait point omis cette faute d’un homme qui lui était si vénérable, mais qu’il l’ait même décrite avec plus de circonstance que les autres.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
1.
V.67: „Dann spieen sie in sein Angesicht und schlugen ihn mit Fäusten, andere gaben ihm Backenstreiche,
V.68: indes sie sagten: Prophezeie uns, Christus, wer ist es, der Dich geschlagen hat?“
Weshalb taten sie dies alles, nachdem sie doch entschlossen waren, ihn zu töten? Was hatten sie von dieser Verspottung? Du sollst daraus erkennen, wie maßlos die Juden in allen Dingen waren. Als ob sie ein wildes Tier gefangen hätten, so lassen sie am Herrn ihren Übermut aus, werden halb toll vor Freude über dieses Fest, fallen vor Wonne über ihn her und legen ihre ganze Mordgier an den Tag. Staunen musst du auch über die Unbefangenheit der Jünger, dass sie alles mit so großer Genauigkeit berichten. Sie liefern dadurch einen Beweis von ihrer Wahrheitsliebe, da sie Dinge, die1 schimpflich zu sein scheinen, mit aller Wahrhaftigkeit aufzeichnen, ohne sie zu verhehlen oder sich zu schämen, es im Gegenteil für den größten Ruhm erachten, was es auch wirklich war, dass der Herr der Welt für uns so gräßliches litt. Es offenbart sich hierin zugleich seine unaussprechliche Huld und die unverantwortliche Bosheit derer, die solche Untaten gegen den sanften und milden Herrn verübten, der so rührende Worte zu ihnen redete, dass sie selbst einen Löwen hätten in ein Lamm verwandeln können. Er ließ es in keiner Weise an Sanftmut fehlen, sie aber nicht an Spott und S. d1203 Grausamkeit in allem, was sie taten und redeten. Alle diese Abscheulichkeiten hatte der Prophet Isaias vorausgesagt und in einem Satz alle diese Beschimpfungen angedeutet und zusammengefasst. „Gleichwie viele dich bewundern“, sagt er, „ebenso schmählich wird Dein Antlitz sein unter den Leuten und deine Herrlichkeit unter den Menschenkindern“2 . Gibt es noch einen Schimpf, der diesem gleichkäme? Jenes Angesicht, bei dessen Anblick der See3 Ehrfurcht bezeugte, von dem die Sonne ihre Strahlen abwandte, als sie es am Kreuze sah, in dieses Antlitz spieen und schlugen sie, hieben ihn auf den Kopf und ließen ihrer ganzen Wut ungehemmt die Zügel schießen. Sie gaben ihm die schimpflichsten Schläge, mit der Faust, mit der flachen Hand, und fügten zu all dem noch die Schmach, dass sie ihn anspieen. Ferner überhäuften sie ihn mit Worten voll des ärgsten Hohnes:„Prophezeie uns, Christus, wer ist es, der Dich geschlagen hat?“, weil ihn das Volk einen Propheten genannt hatte. Ein anderer Evangelist erzählt, dass sie zuvor noch sein Antlitz mit seinem Gewande verhüllten, gerade als hätten sie einen Ehrlosen oder einen Sklaven in ihrer Mitte. Nicht nur Freie, auch Sklaven verübten damals solche Ausgelassenheiten an ihm.
Diese Leidensgeschichte wollen wir unablässig lesen, sie anhören, wie es sich geziemt, und sie uns ins Herz schreiben. Das sind unsere Heiligtümer, darauf bin ich stolz; nicht bloß, dass er so viele Tote auferweckte, sondern auch, dass er so viel gelitten hat. Darauf kommt Paulus immer wieder zurück, auf Christi Kreuz, auf seinen Tod, sein Leiden, seine Schmach, seine Beschimpfung, seine Verhöhnung. Bald sagt er: „Gehen wir zu ihm hinaus, seine Schmach tragend“4 , bald: „Welcher statt der vor ihm liegenden Freude das Kreuz erduldet hat, nicht achtend der Schmach“5 .
V.69: „Petrus aber saß draußen im Hofe. Und es trat eine Magd zu ihm und sagte: Auch du warst mit Jesus, dem Galiläer. S. d1204
V.70: Er aber leugnete angesichts aller und sagte: Ich weiß nicht, was du sagst.
V.71: Als er aber hinausgegangen war in die Vorhalle, sah ihn eine andere Magd, die sagte: Auch dieser war mit Jesus, dem Nazarener.
V.72: Und wiederum leugnete er unter einem Eidschwur.
V.73: Und kurz darauf traten die Umstehenden heran und sprachen zu Petrus: Wahrhaftig, auch du bis einer von ihnen, denn auch deine Aussprache macht dich kenntlich.
V.74: Da begann er zu verwünschen und zu schwören, dass er den Menschen nicht kenne. Und alsbald krähte der Hahn.
V.75: Und es erinnerte sich Petrus der Rede Jesu, wie dieser gesagt hatte: Bevor der Hahn kräht, wirst du mich dreimal verleugnen. Und er ging hinaus und weinte bitterlich.“
O neuer und unbegreiflicher Vorgang! Als Petrus sah, dass man den Meister nur gefangen nahm da entbrannte er so heftig, dass er sein Schwert zog und dem Knechte das Ohr abschlug. Jetzt, wo er mehr Grund zur Entrüstung, zur leidenschaftlicher Heftigkeit gehabt hätte, da er so gräßliche Beschimpfungen mit anhören musste, jetzt verleugnete er den Herrn. Wie hätten auch diese Vorgänge einen nicht in Wut versetzen sollen? Trotzdem ist der Jünger unter dem Banne der Furcht weit entfernt, Entrüstung zu zeigen, er verleugnet sogar6 und hält vor der drohenden Äußerung einer elenden, gemeinen Magd nicht stand. Nicht bloß einmal, nein, zweimal, ja dreimal leugnet er, in kurzer Zeit und ohne vor eigentlichen Richtern zu stehen. Er befand sich ja draußen im Hofe und ging gerade in die Vorhalle, als sie ihn fragten. Er wurde auch nicht sofort seines Falles inne. Lukas7 berichtet auch, dass Christus ihn anblickte, nicht nur, um ihn zu rügen, dass er ihn verleugnet hatte, sondern auch, weil er sich von selbst nicht besann, obschon der Hahn gekräht hatte; es bedurfte vielmehr wieder einer Erinnerung des Meisters, wobei der Blick an Stelle des Wortes trat. So sehr stand S. d1205 Petrus unter dem Banne der Furcht. Markus8 lässt die Feigheit des Jüngers noch deutlicher hervortreten, indem er erwähnt, dass der Hahn nach der ersten Verleugnung zum ersten Male krähte, nach der dritten zum zweiten Male, und dass Petrus vor heftiger Furcht wie tot war. Und das hatte er von seinem Meister selbst gehört, da er ja ein Schüler Petrus' war. Gewiss ein Grund zu großem Staunen, dass er, weit entfernt, den Fehler seines Meisters zu verschweigen, ihn vielmehr genauer als die anderen schildert, weil er sein Jünger war.