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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Que la pensée donc d’une si admirable patience excite en vous le désir de l’imiter. Car que pouvez-vous souffrir d’aussi cruel et d’aussi ignominieux que ce que votre maître a souffert pour vous? Quelqu’un vous a-t-il dit publiquement des injures? Elles ne peuvent être aussi horribles que celles qu’on a dites contre Jésus-Christ. Vous a-t-on outragé avec des fouets et des verges? Vous ne le pouvez être comme il l’a été, et on ne vous réduira point dans une nudité si honteuse. Vous a-ton donné un soufflet? Ce ne peut être avec des circonstances si outrageantes que celles que vous voyez ici. Considérez de plus, comme je viens de vous le dire, qui était celui qui souffrait ces choses, pour qui il les souffrait, et en quel temps il les souffrait.
Ce qui était encore plus insupportable, c’est que personne ne se plaignait d’une violence si extrême; personne n’ouvrait la bouche pour défendre son innocence, et pour blâmer ces injustices. Tout le monde conspirait à l’outrager, les bourreaux et les soldats, le peuple et les prêtres. On regardait Jésus-Christ comme un imposteur et un séducteur, et on se raillait de lui comme d’un homme qui ne pouvait se défendre, ni soutenir ses paroles par ses actions. Jésus-Christ n’opposait que son silence à tous ces outrages. Il souffrait tout avec une constance infatigable, pour nous apprendre jusqu’où doit aller notre patience.
Cependant un si grand exemple nous est inutile. Qu’un serviteur ait fait une chose qui nous déplaise, nous entrons en fureur. Nous sommes inexorables et sans pitié, lorsqu’on fait quelque chose contre nous, et nous sommes insensibles à tout ce qui se fait contre Dieu. Nous n’épargnons pas même nos propres amis. Que l’un d’eux nous blesse en quelque chose, nous ne le pouvons souffrir; qu’il nous méprise, nous devenons furieux. Il ne nous sert de rien de lire ou d’écouter la passion du Sauveur, de voir qu’un de ses disciples le trahit, que les autres l’abandonnent; que les Juifs à qui il avait fait tant de bien se déclarent contre lui; qu’on lui crache au visage, qu’un serviteur lui donne un soufflet, que les soldats l’outragent; que les prêtres l’insultent; que les voleurs le blasphèment, et que cependant il ne dit aucune parole d’aigreur, et qu’étant environné de tant de gens qui l’attaquent si cruellement, il ne les veut vaincre que par son silence.
Ceci nous apprend, mes frères, que plus nous aurons de douceur et de patience dans l’affliction, plus nous serons invincibles, et plus nous nous rendrons vénérables à tous les hommes. Qui n’admirerait cette paix où nous serons parmi les injures de ceux qui nous oppriment? Que si nous nous laissons aller à l’impatience, tout le monde au contraire nous méprisera. Car comme celui qui souffre avec constance paraît innocent, lors même qu’il est coupable, de même celui qui étant innocent témoigne de l’impatience dans ce qu’il souffre, semble justifier les maux qu’il endure, et ou le regarde comme un esclave de la colère, qui assujétit la noblesse de son âme à la tyrannie de sa passion. Celui qui est dans cet état a beau être libre; dès lors qu’il s’asservit à la colère, il est esclave, quand il aurait d’ailleurs mille serviteurs qui le regarderaient comme leur maître.
Vous me répondrez peut-être que celui contre qui vous vous emportez vous a offensé cruellement. Qu’importe? N’est-ce pas alors qu’il faut témoigner plus de vertu? Ne voyons-nous pas que les bêtes les plus furieuses ne nous font point de mal, lorsque nous ne les aigrissons pas, et qu’elles ne témoignent leur furie que contre ceux qui les attaquent et qui les irritent? Que si ‘vous vous trouvez dans la même disposition, ne pouvant retenir votre colère lorsqu’on vous a irrité, quel avantage avez-vous donc sur des bêtes? On peut dire même qu’elles en ont sur vous. Car d’ordinaire les hommes les attaquent les premiers, et leur colère n’est pas en leur pouvoir, parce qu’elles (69) sont emportées par leur instinct destitué de raison, et par l’impétuosité de la nature. Mais quelle excuse vous reste-t-il à vous qui, étant homme, agissez en bête?
Car quel mal vous a-t-on fait? vous a-t-on ravi votre bien? C’est ce qui devrait vous donner de la joie, puisqu’en souffrant cette perte elle vous sera très-avantageuse et que vous en recevrez plus de bien qu’on ne vous en ôte. Vous a-t-on méprisé? A quoi se réduit ce mépris? En êtes-vous moins que vous n’étiez si vous avez un peu de vertu pour le souffrir? Si vous ne souffrez donc en cela aucun mal qui soit véritable, pourquoi vous fâchez-vous contre une personne qui, bien loin de vous nuite, vous a fait du bien? Ne savez-vous pas que l’honneur et l’estime rendent encore plus faibles ceux qui sont lâches, et que le mépris rend encore plus forts ceux qui sont forts? Les traitements injurieux abattent les tièdes et les négligents, mais les louanges leur nuisent. Car si nous pesons les choses dans une juste balance, nous trouverons que ceux qui nous blâment ne servent qu’à accroître notre vertu et notre mérite, et qu’au contraire ceux qui nous louent ne peuvent nourrir que notre complaisance et notre orgueil, qui est la source de tous les maux.
Nous pouvons remarquer la vérité de ce que je dis dans la manière dont les pères se conduisent envers leurs enfants. lis craignent de les louer, et ils leur font souvent des réprimandes, de peur qu’ils ne s’affaiblissent et qu’ils ne se relâchent par les louanges qu’ils leur donneraient. Les maîtres agissent aussi tous les jours de la même manière à l’égard de leurs disciples. C’est pourquoi s’il était permis à un chrétien d’avoir de l’aversion pour quelqu’un, il en devrait plutôt avoir pour ceux qui le louent et qui le flattent, que pour Ceux qui l’offensent et le décrient. Les flatteries sont bleu plus dangereuses que les injures, et si nous ne veillons bien sur nous, il est beaucoup plus aisé de nous y laisser surprendre. C’est pourquoi il faut que celui qui ne se laisse point toucher par l’honneur et par les louanges, ait une grandeur d’âme et de piété tout à fait rare, et il doit attendre de Dieu une récompense toute extraordinaire.
C’est un miracle bien plus grand de voir un homme qui ne se trouble point lorsqu’on le blesse dans son honneur, que d’en voir un autre qui ne tombe point lorsqu’on le frappe dans son corps. Mais le moyen, dites-vous, que je sois insensible à l’outrage? Vous le ferez si, lorsqu’on vous offense, vous avez aussitôt recours au signe de la croix et si vous l’imprimez sur votre coeur; si vous êtes chrétien, vous ne pouvez vous souvenir de ce que Jésus-Christ a souffert pour vous, sans oublier ce que vous souffrez. Ne vous arrêtez pas aux injures que vous fait cet homme; pensez aux biens que vous en recevrez. C’est ainsi que vous cesserez bientôt de vous fâcher contre lui, et que vous passerez à des sentiments de douceur et de bonté. Je dis plus, mes frères, craignez Dieu, que sa crainte vous soit toujours présente, qu’elle soit gravée dans le fond de votre coeur et elle vous rendra doux et paisibles.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Bedenke ferner, wer es ist, der misshandelt wurde, und von wem, weswegen und wann? Und was das Schlimmste ist, dass trotz dieser Schändlichkeiten niemand auftrat, der die Unmenschen getadelt und gerügt hätte; wie im Gegenteil alle es guthießen, in den Spott und Hohn einstimmten und den Herrn als Prahler, Betrüger und Verführer schmähten, der seine Reden nicht durch Taten beweisen könne. Er aber schweigt zu allem, um uns zu lehren, dass die Langmut das beste Heilmittel ist. Obgleich wir aber solche Lehren hören, so kennen wir doch nicht einmal den Knechten gegenüber Mäßigung, sondern toben und schlagen ärger um uns als Wildesel. Bei Beleidigungen gegen unsere Person sind wir wild und unmenschlich, bei Beleidigungen Gottes aber bleiben wir gleichgültig,. Und wenn es sich um Freunde handelt, machen wir es ebenso. Wenn die jemand kränkt, können wir es nicht ertragen, wenn man sie beschimpft, werden wir grimmiger als wilde Tiere, selbst wenn wir diese Leidensgeschichte jeden Tag lesen. Der eine Jünger verriet ihn, die übrigen ließen ihn im Stich und flohen. Menschen, die Wohltaten von ihm empfangen, spien ihn an, der Knecht des Hohenpriesters gab ihm einen Backenstreich, die Soldaten schlugen ihn ins Gesicht, die Vorübergehenden verspotteten und schmähten ihn, die Schächer machten ihm Vorwürfe, aber er fuhr niemanden mit einem Worte an, alle überwand er durch sein Schweigen, um dir durch dieses S. d1231 Verhalten die Lehre zu geben, dass du, je sanftmütiger du duldest, desto glänzender über deine Übeltäter siegen und um so mehr von allen bewundert werden wirst. Wer sollte auch einen Menschen nicht bewundern, der gelassen die Beschimpfungen von seiten seiner Feinde hinnimmt? Wie man von einem, der mit Recht gestraft wird, aber die Strafe geduldig erträgt, oft meint, er leide ungerecht, so hat man anderseits einen, der ungerecht leiden muss und dabei unwillig wird, im Verdachte, dass sein Leiden verdient sei. Abgesehen davon, dass er sich auch noch lächerlich macht, weil er sich wie ein Sklave von seinem Zorne hinreißen lässt und er seinen Adel wegwirft. Einen solchen Menschen darf man gar nicht mehr frei nennen, selbst wenn er Herr über tausend Knechte wäre.
Aber es hat dich jemand sehr gereizt? Was verschlägt das? Dann muss sich gerade deine Tugend bewähren. Wenn niemand da ist, der sie neckt, dann sehen wir auch die wilden Tiere ruhig, die ja nicht immer wild sind, sondern nur wenn man sie reizt. Wenn nun auch wir nur solange gelassen sind, als uns niemand aufbringt, was hat das viel zu bedeuten? Die Tiere haben oft Ursache, in Zorn zu geraten, und sind somit völlig zu entschuldigen, da man sie durch Stoßen und Stechen erregt, außerdem haben sie keine Vernunft und die Wildheit liegt in ihrer Natur. Womit aber, sage mir, könntest du dich rechtfertigen, wenn du wütest und tobst? Was ist dir denn so Entsetzliches widerfahren? Man hat dich beraubt? So musst du es eben ertragen, damit du um so größeren Gewinn daraus ziehest. Man hat dich um deinen guten Ruf gebracht? Was liegt daran? Bist du weise, so kommst du deshalb nicht zu kurz. Wenn du aber keinen Schaden nimmst, weshalb zürnst du, da man dir nichts Böses zugefügt, sondern noch Vorteil gebracht hat? Wer nämlich den Toren Ehre erweist, macht sie nur noch aufgeblasener; wer hingegen die Einsichtigen schmäht und geringschätzt, macht sie noch stärker. Denn die Leichtsinnigen kommen mehr durch Ehren als durch Verdemütigungen zu Schaden. Wer uns verachtet, ist uns, sofern wir vernünftig denken, Anlass zur Tugend; wer uns dagegen S. d1232 ehrt, facht unseren Hochmut an, gibt uns Stoff zur Einbildung, Eitelkeit und Nachlässigkeit und verweichlicht unsere Seele. Zum Beweis dienen die Väter, die ihre Söhne öfter tadeln als loben, da sie fürchten, sie könnten sonst ausarten. Ebenso wenden auch die Lehrer diese Mittel bei ihnen an. Wenn man daher schon jemand meiden soll, so sind es eher die Schmeichler, als die Beleidiger; denn für Leute, die nicht auf der Hut sind, ist Schmeichelei ein Köder, der verderblicher wirkt und schwerer zu ertragen ist als Beschimpfung. Zudem erntet man für Verachtung einen weit größeren Lohn und mehr Bewunderung, da ein Mann, der sich schmähen lässt, ohne aufgebracht zu werden, ein wunderbares Schauspiel ist als einer, der geschlagen und gestochen wird, ohne niederzusinken. Und wie ist es möglich, nicht aufgebracht zu werden, fragt man? Es hat dich jemand beschimpft? Mache das Zeichen des Kreuzes auf die Brust; denke an das Leiden des Herrn und aller Zorn erlischt. Erwäge nicht bloß den Schimpf, sondern auch, ob dir nicht einmal vom Beleidiger auch etwas Gutes erwiesen worden, und alsbald wirst du ruhig werden. Vor allem aber denke an die Gottesfurcht, und sogleich wirst du besonnen und nachsichtig sein.