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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
« Depuis, Hérode étant mort, un ange du « Seigneur apparut aussitôt en songe à Joseph qui était en Egypte (19). Et lui dit : Levez-vous et prenez l’enfant et sa mère et allez dans la terre d’Israël (20).»
« Et Joseph s’étant levé, prit l’enfant et sa mère, et s’en vint en la terre d’Israël (21).» L’ange ne dit plus ici: «Fuyez, » mais, « allez. »Vous voyez encore que le calme succède à l’orage et que l’orage revient après le calme. Car en quittant cette terre étrangère, il retourne dans son pays, où il apprend la mort funeste de ce meurtrier de tant d’enfants. Mais dès qu’il y est arrivé, il trouve encore un reste de ses précédents périls, le fils du tyran était vivant et régnait en Judée. « Mais ayant appris qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, il appréhenda d’y aller, et ayant été averti en songe de la part de Dieu, il se retira au pays de Galilée (22). » Mais comment Archélaüs régnait-il dans la Judée, puisqu’il est dit dans l’Evangile que Ponce-Pilate en était gouverneur? Il n’y avait pas longtemps qu’Hérode était mort et son royaume n’était pas encore divisé en plusieurs parties. Donc pour un temps Archélaüs régnait au lieu d’Hérode, qui est appelé son père, pour le distinguer d’un autre Hérode, fils de ce premier et frère d’Archélaüs.
Mais, dira quelqu’un, si Joseph craignait d’aller en Judée à cause d’Archélaüs, il devait craindre aussi la Galilée à cause d’Hérode son frère, et fils du tyran. Je réponds que Joseph se mettait suffisamment à couvert de ce qu’il pouvait craindre, en ne demeurant point dans la Judée; parce que toute la fureur d’Hérode était tombée sur Bethléem, et sur le pays d’alentour. Archélaüs croyait qu’après ces sanglantes précautions il n’y avait plus rien à craindre; et que cet enfant qu’on cherchait seul, avait été tué avec les autres. D’ailleurs après avoir vu son père finir sa vie comme il l’avait finie, il devait craindre de continuer ses excès, et de lutter avec lui de cruauté.
« Et il vint demeurer en une ville appelée Nazareth, afin que ce qui avait été dit par le prophète fût accompli : Il sera appelé Nazaréen; » Joseph vient à Nazareth, pour éviter le péril, et pour revoir son pays qui lui était cher; et pour le faire avec plus de sûreté, il en reçoit l’ordre d’un ange. Saint Luc ne dit point que Joseph soit allé là par le commandement de l’ange: mais seulement que la purification (70) de la Vierge ayant été accomplie, ils s’en retournèrent à Nazareth. Que dirons-nous pour concilier ces deux évangélistes, sinon que le retour à Nazareth dont parle saint Luc, précéda la fuite en Egypte: Car Dieu ne leur commanda pas d’aller en Egypte avant la purification, de peur que la loi ne fût violée en quelque chose; mais cette cérémonie une fois accomplie, ils retournèrent d’eux-mêmes à Nazareth, où ils reçurent l’ordre de fuir en Egypte. Et ce fut au retour de ce bannissement que l’ange leur ordonna de demeurer en Nazareth, où ils étaient retournés d’eux-mêmes la première fois, par le plaisir qu’ils avaient de demeurer en leur pays. Comme ils n’étaient venus à Bethléem que pour obéir au commandement de l‘empereur, sans y trouver presque de lieu pour s’y loger : aussitôt ils s’en retournèrent à Nazareth; c’est pourquoi l’ange au retour de l’Egypte pour les mettre plus en repos, les renvoie encore en leur pays. Ce qui ne se fait pas sans une grande raison, puisque les- prophètes l’avaient prédit: « Afin d’accomplir, » dit l’Evangile, « ce qui avait été prédit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen. »
Quel est le prophète qui a dit cela? Ne soyez point en ceci trop curieux ni trop pointilleux. Car il y a beaucoup de prophéties qui se sont perdues, comme on en peut juger par le livre des Paralipomènes. La négligence et la paresse des Juifs a laissé perdre beaucoup de livres saints, comme leur impiété en a brûlé et détruit un grand nombre. Le prophète Jérémie se plaint de leur impiété; et leur négligence est attestée dans le quatrième livre des Rois, où il est marqué qu’après un long temps on eut peine à trouver le livre du Deutéronome, qui avait été caché en terre, et dont les caractères étaient presque effacés. Si lorsque leur pays était en paix, ils ont laissé périr ces livres si saints: combien l’auront-ils fait davantage au milieu de tant d’irruptions des peuples étrangers? Rien n’est plus certain, les prophètes avaient prédit que Jésus-Christ serait appelé Nazaréen, » et c’est pourquoi les apôtres lui donnent souvent ce nom.
Les Juifs étaient donc excusables, me direz-vous, de ne pouvoir comprendre la prophétie de Bethléem? Nullement. C’était au contraire cela même qui devait exciter leur curiosité, ils auraient dû chercher à concilier entre eux des oracles qui paraissaient se combattre. C’est le nom de Nazareth qui détermina Nathanaël à s’enquérir de Jésus, et il vint disant: «Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? » (Jean, I, 46.) Car ce lieu était petit et méprisable; et non-seulement ce lieu, mais tout le pays de la Gaulée. C’est pourquoi les Pharisiens dirent à Nicodème : « Lisez bien l’Ecriture, et vous trouverez qu’il ne doit point sortir de prophète de la Galilée. » (Jean, VII,12.) Cependant Jésus-Christ ne rougit point d’être appelé de ce nom, pour nous faire voir qu’il n’a nul besoin de tout ce qui paraît grand selon les hommes. Il choisit ses apôtres eu Galilée, pays méprisé des Juifs, pour ôter toute excuse aux personnes lâches, et pour leur apprendre que rien de tout ce qui est extérieur ne leur peut nuire, s’ils s’appliquent sérieusement à la vertu. C’est pourquoi le Fils de Dieu n’a point voulu avoir de maison qui fût à lui : « Le Fils de l’homme, » dit-il, « n’a pas où reposer sa tête. » (Matth. VIII, 20.) C’est pour ce même sujet qu’il s’enfuit lorsqu’Hérode le veut tuer; qu’étant né il est mis dans une crèche; qu’il demeure dans une hôtellerie, et qu’il choisit une mère pauvre pour nous accoutumer à ne point rougir de toutes ces choses; pour nous apprendre, dès son entrée en ce monde, à fouler aux pieds tout l’orgueil du siècle, et à ne rechercher que les biens de l’âme qui sont les vertus?
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Siehst du, wie auch hier wieder auf den Sturm Ruhe folgte? Und der Ruhe folgte dann wieder eine neue Gefahr. Von der Verbannung ward er zwar befreit und konnte in seine Heimat zurückkehren und sehen, wie der Mörder der Kinder selbst dahingerafft worden. Doch kaum langt er zu Hause an, da stößt er schon wieder auf die Erinnerung an die früheren Gefahren, S. 154nämlich den Sohn des Tyrannen, der jetzt lebte und die Regierung führte. Wie konnte aber Archelaus König von Judäa sein während doch Pontius Pilatus Statthalter war?1 Herodes war eben erst vor kurzem gestorben, und das Königreich war noch nicht in mehrere Teile geteilt. Da also jener kurz zuvor gestorben, so hatte inzwischen der Sohn die Herrschaft inne an Stelle des Herodes, seines Vaters. Auch sein Bruder trug ja den gleichen Namen, deshalb fügt der Evangelist hinzu:
V.22: „ An Stelle des Herodes, seines Vaters.“
Denn, wollte er damit sagen, wenn Joseph wegen des Archelaus sich fürchtete, nach Judäa zu gehen, so musste er auch Galiläa meiden, des Herodes wegen. Wenn er hingegen den Aufenthalt wechselte, so blieb die Sache mehr verborgen, da die ganze Aufmerksamkeit2 sich auf Bethlehem und seine Umgebung richtete. Nachdem also der Mord geschehen war, glaubte der Sohn Archelaus, die ganze Sache sei damit zu Ende, und unter den vielen anderen sei auch der getötet worden, den man eigentlich allein gesucht hatte. Dann aber, als er gesehen, dass auch sein Vater auf solch gewaltsame Weise das Leben verloren, erfasste ihn doch zu große Scheu, als dass er auf diesem Wege weiter geschritten und mit unrechten Mitteln gekämpft hätte. Joseph ging also nach Nazareth, wich auf diese Weise der Gefahr aus, und hatte doch zugleich die Freude, in seiner Heimat zu wohnen. Damit er sich aber noch sicherer fühle, empfing er hierüber wunderbarer Weise vom Engel auch noch eine besondere Weisung. Lukas sagt allerdings nicht, dass Joseph auf diese Weisung hin dorthin gekommen sei, sondern nur, dass sie sich nach Vollzug des ganzen Reinigungsritus nach Nazareth begaben. Wie ist also dies zu erklären? Durch die Tatsache, dass Lukas so redet, weil er nur über die Zeit von der Flucht nach Ägypten berichten S. 155will. Der Engel führte sie ja auch nicht vor der Reinigung dorthin, damit nicht das Gesetz verletzt würde, sondern wartete, bis die Reinigung vorüber und sie nach Nazareth gekommen waren und dann erst hieß er sie nach Ägypten ziehen. Dann, nach ihrer Rückkehr, befahl er ihnen, nach Nazareth zu gehen. Das erstemal war ihnen nicht durch eine Erscheinung befohlen worden, dorthin zu gehen, sondern sie taten dies aus Liebe zur Heimat und aus eigenem Antrieb. Sie waren ja auch aus keinen anderen Grunde nach Bethlehem, gegangen, als wegen der Volkszählung, und konnten nicht einmal Unterkunft finden. Als daher der Zweck ihrer Reise erfüllt war, kehrten sie wieder nach Nazareth zurück. Darum brachte sie auch der Engel zuletzt wieder in ihre Heimat, und zwar nicht ohne besonderen Grund, sondern im Hinblick auf eine Prophetie: „Auf dass erfüllt werde“, sagt er, „was der Prophet gesprochen: er werde Nazarener genannt werden“3 Und welcher Prophet hat denn dies gesagt? Nun, sei nicht vorwitzig und wolle nicht zuviel wissen. Es sind ja viele prophetische Bücher verloren gegangen, wie man aus der Geschichte der Paralipomena ersehen kann. Die Juden waren eben nachlässig und fielen immer wieder ab von Gott; so ließen sie einige Bücher verloren gehen, andere haben sie selbst verbrannt und zerstört. Den einen Fall berichtet uns Jeremias4 , den anderen der Verfasser des vierten Buches der Könige, der erzählt, man habe nach langer Zeit nur mit Mühe das Deuteronomium finden können, das irgendwo begraben und versteckt gewesen sei5 . Wenn sie aber schon zur Zeit, da keine Feinde im Lande waren, die hl. Bücher so geringschätzig behandelten, dann um so mehr, als die Barbaren das Land erobert hatten.
Indes nennen auch die Apostel, wie die Propheten es vorausgesagt, den Herrn allenthalben Nazarener. Und ist es also das, fragst du, wodurch die Prophetie über Bethlehem etwas unverständlich und dunkel S. 156gemacht wurde? Ganz und gar nicht. Vielmehr gab gerade das den Anstoß und den Antrieb zur Erforschung dessen, was über ihn verheißen worden. Das veranlasste ja auch Nathanael zu seiner Frage bezüglich des Herrn: „Kann denn aus Nazareth etwas Gutes kommen?“6 . Es war dies nämlich ein ganz unansehnlicher Ort; oder vielmehr nicht bloß der Ort allein war unbedeutend, sondern das ganze Land Galiläa. Darum sagten auch die Pharisäer: „Forsche nach und du wirst sehen: Aus Galiläa ist kein Prophet hervorgegangen“7 . Trotzdem schämt sich der göttliche Heiland nicht, nach dieser Gegend benannt zu werden; er zeigt dadurch, dass er von menschlichen Rücksichten unabhängig ist; ja auch seine Apostel beruft er aus Galiläa. Er will eben dadurch auf jede Weise den Vorwänden derer begegnen, die sich lieber ihrer Trägheit hingeben möchten, will zeigen, dass wir keiner äußerlichen Hilfe bedürfen, wenn wir nur die Tugend üben. Aus diesem Grunde wollte er nicht einmal ein eigenes Haus haben, denn, sagt er: „Der Menschensohn hat nicht, wohin er sein Haupt neige“8 . Als Herodes ihm nach dem Leben trachtet, flieht er; nach seiner Geburt wird er in eine Krippe gelegt; er wohnt in einer Herberge und eine arme Mutter wählt er sich aus, nur um uns die Lehre zu geben, dass wir nichts von all dem für entehrend halten sollen, um den menschlichen Stolz in seinem Ursprung zu zertreten, und um uns anzuhalten, uns nur der Übung der Tugend zu weihen.