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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
6.
Si Jésus-Christ n’avait baptisé les apôtres dans le Saint-Esprit, et s’il ne faisait encore tous les jours la même grâce à tous ceux qui croient, on aurait peut-être quelque raison de douter de l’autre chose que le Prophète joint, à cette première. Mais si nous voyons s’accomplir tous les jours ce qui paraissait le plus grand et le plus incroyable, ce qui dépasse infiniment la portée de la raison humaine, sur quel fondement refuserons-nous de croire une chose plus facile, plus naturelle et plus conforme à notre raison? A peine saint Jean a-t-il, dit aux Juifs que Jésus-Christ les « baptisera dans le Saint-Esprit et dans le feu, » à peine leur a-t-il fait entrevoir la merveille de ce baptême nouveau, qu’il leur parle aussitôt de ce « van » terrible, qui marque le jugement, pour les empêcher de tomber dans le relâchement et dans la paresse. Ne croyez pas, leur dit-il, qu’il vous suffise d’avoir été baptisés, si vous continuez de vivre mal après avoir reçu le (87) baptême. Vous avez besoin après cela d’une grande vertu, et d’un grand amour de la sagesse. Ainsi donc pour leur faire désirer la grâce du baptême, il les émeut par la menace de cette hache qui est déjà à la racine de l’arbre, puis après leur avoir fait envisager la grâce baptismale, il lés effraye de nouveau par la menace de ce « van » impitoyable et de ce feu inextinguible. Il ne fait donc aucune distinction entre ceux qui n’ont pas reçu le baptême, et il déclare simplement que « tout arbre « qui ne produit pas de bon fruit sera coupé, »englobant dans le même châtiment tous les incroyants. Mais parmi ceux qui ont reçu le baptême il distingue, il sépare avec « le van »(Luc, III, 9), ceux qui honorent leur foi par leur vie de ceux qui la déshonorent.
Que personne donc, mes Frères, ne devienne la paille de I’Eglise. Que personne n’ait une âme légère et flottante dans la foi, abandonnée aux pensées mauvaises, qui comme des vents l’agitent de toutes parts. Si vous avez la solidité du bon grain, nulle affliction ne vous pourra nuire; comme dans l’aire les grains de froment ne sont point broyés, lorsque les roues dentelées passent dessus. Mais si vous devenez inconsistants comme la paille, vous souffrirez ici-bas mille maux, vous serez déjà broyés dans l’aire de cette vie, et vous subirez dans l’autre des supplices éternels. Car tous ceux qui sont en cet état, après avoir été en ce monde la proie des passions comme la paille est mangée par les bêtes, seront en l’autre la nourriture du feu.
Si saint Jean eût dit tout simplement aux Juifs que Dieu jugera tous les hommes selon leurs oeuvres, son discours n’eût pas été si bien reçu : mais en y mêlant cette comparaison et cette expression figurée, il leur persuade cette vérité avec plus de force, et il entre plus agréablement dans l’esprit de ceux qui l’écoulent. C’est ainsi que Jésus-Christ s’est conduit dans l’Evangile. Car nous voyons que pour se faire entendre, il se sert souvent des comparaisons d’un champ, d’une aire, d’une moisson, d’une vigne, d’un pressoir, d’un filet, d’une pêche de poissons, et de beaucoup d’autres choses semblables, qui sont dans l’usage ordinaire de la vie des hommes. C’est ce que fait ici saint Jean, et comme preuve solide des choses qu’il annonce, il présente le don que Dieu devait faire du Saint-Esprit aux hommes, comme s’il disait Celui qui est assez puissant pour remettre les péchés, et pour donner son Esprit-Saint, le sera encore assez pour faire ce que je vous dis. Voyez-vous maintenant pour quelle raison il parle du baptême dans le Saint-Esprit avant de parler de la résurrection et du jugement.
Mais d’où vient, dira quelqu’un, que saint Jean ne parle point des prodiges et des miracles que Jésus-Christ devait faire pendant sa vie? C’est parce que la descente du Saint-Esprit a été le plus grand miracle qu’il ait fait, et la fin de tous ses miracles. Dire le don qui résume tous les autres, c’était tout dire: la ruine de la mort; la destruction du péché; la fin de la malédiction ; la réconciliation de l’homme avec Dieu, après une guerre de tant de siècles; le retour au ciel; l’entrée du paradis; la société des anges; et la participation des biens éternels. En promettant le Saint-Esprit, il a promis toutes ces grâces; parce qu’il en est le gage. Il nous marque encore en le nommant, la résurrection des corps, les miracles qui se doivent faire alors, l’héritage du royaume, et la jouissance de ces biens que l’oeil n’a point vus, que l’oreille n’a point entendus, et qui ne; sont jamais montés dans le coeur d’aucun homme, puisque toutes ces grâces ne sont qu’une suite de l’infusion du Saint-Esprit.
Il était donc inutile de parler des miracles que le Sauveur devait faire à la vue de tout le monde, mais il était bon de parler des choses qui étaient plus cachées, et dont les hommes pouvaient douter, comme sont celles-ci : que Jésus-Christ était fils de Dieu; qu’il était sans comparaison plus grand que saint Jean; qu’il se chargeait de tous les péchés du monde; qu’il redemanderait aux hommes un compte exact de toutes leurs oeuvres ; et que nos espérances ne devaient point se borner aux choses présentes, puisque chacun de nous devait recevoir après cette vie, ou la récompense, ou la peine qu’il aurait méritée. Ce sont là les choses dont il fallait parler, parce qu’elles ne tombent point sous le sens des hommes.
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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
6.
Hätte also der Herr die Apostel und Tag für Tag alle jene, die es wünschen, nicht im Geiste getauft, so dürftest du wohl auch am Übrigen zweifeln; wenn aber das, was offenbar größer und schwieriger ist und allen Begriff übersteigt, wirklich geschehen ist, und noch jeden Tag geschieht, wie könntest du da behaupten, das, was ganz leicht und mit der Vernunft zu begreifen ist, sei nicht wahr? Zuerst hat Johannes gesagt: der Herr wird im Heiligen Geist und im Feuer taufen, und hat viele Gaben verheißen, damit du den Mut nicht verlierest und von allem Früheren ab lassest; erst dann kam er auf die Wurfschaufel zu sprechen, und auf die Scheidung, die durch sie versinnbildet werden soll. Er will damit sagen: Glaubet ja nicht, die Taufe allein sei genügend, wenn ihr nachher schlecht werden solltet; ihr müsst auch Tugend besitzen, und große Frömmigkeit. Deshalb lenkt er ihre Gedanken von der Axt hinweg auf die Gnade und die Taufe; und nachdem er von der Gnade geredet, schreckt er sie mit der Wurfschaufel und dem unauslöschlichen Feuer. Auch macht er unter denen, die die Taufe noch nicht empfangen, keinen Unterschied, sondern sagt einfach: „Jeder Baum, der keine gute Frucht bringt, wird umgehauen“, womit er alle Ungläubigen derselben Strafe überantwortet. Unter den S. 191Getauften hingegen macht er einen Unterschied, weil er eben wusste, dass viele von denen, die den Glauben angenommen hatten, ein Leben führen würden, das ihres Glaubens unwürdig ist.
Es habe also ein jeder acht, dass er nicht unter die Spreu komme, keiner sei schwach und bösen Begierden ergeben, und lasse sich von ihnen nicht spielend nach allen Richtungen hin bewegen. Bleibst du nämlich unter dem1 Getreide, so mag immerhin die Versuchung dir zusetzen, du wirst keinen Schaden leiden; denn auch die sägeartigen Räder der Dreschmaschine in der Scheune schneiden das Getreide nicht durch. Gerätst du aber unter die wertlose Spreu, dann wird es dir schon hienieden gar schlimm ergehen, da du von allen Seiten Schläge erhalten wirst; und drüben wirst du nimmer endender Strafe unterworfen sein. Ja alle, die so sind, werden schon in diesem Leben, noch bevor das höllische Feuer sie aufnimmt, von ihren unvernünftigen Leidenschaften verzehrt, so wie die Spreu von den vernunftlosen Tieren; und im Jenseits werden sie ebenfalls wieder dem Feuer zum Stoff und zur Nahrung dienen. Hätte also Johannes gleich zu Anfang gesagt: Er wird euch richten nach euren Taten, so hätte man seine Worte nicht so gut aufgenommen; dadurch aber, dass er das Gleichnis einfügte und so das Ganze vorbereitete, konnte er viel leichter überzeugen und den Zuhörer mit viel mehr Sicherheit auf seine Seite ziehen. Deshalb verkehrte auch der Herr selber meistens durch solche Gleichnisse mit ihnen, sprach von Scheunen, Ernte, Weinstock, Kelter, Acker, Netz und Fischfang, und mischte alle die anderen Bilder unter seine Rede, an die sie von Jugend auf gewöhnt waren. So hat es denn auch Johannes hier gemacht, und wies, als größten Beweis für die Wahrheit seiner Worte, hin auf die Gabe des Heiligen Geistes. Denn, will er sagen, wer so große Macht besitzt, dass er sogar Sünden nachlässt, und den Heiligen Geist spendet, der wird noch viel eher dies zustande bringen. Bemerkst du, wie zweckmäßig er schon zum voraus hinweist auf das Geheimnis der Auferstehung und des Gerichts?
Weshalb aber, fragst du, hat er nicht die Zeichen S. 192und Wunder vorausgesagt, die bald durch den Herrn geschehen sollten? Weil dies das größte von allen war, und alle anderen nur seinetwegen gewirkt wurden. Nachdem er nämlich die Hauptsache gesagt, so hatte er auch alles andere dabei mit inbegriffen: den Sieg über den Tod, den Nachlass der Sünden, die Aufhebung des Fluches, Befreiung von den unaufhörlichen Kämpfen, den Eintritt ins Paradies, den Flug zum Himmel, den Verkehr mit den Engeln, die Gemeinschaft der himmlischen Güter; denn diese Gabe des Heiligen Geistes ist ja das Unterpfand für jene. Da er also diese genannt, nannte er damit auch die Auferstehung der Leiber, die Zeichen, die dabei geschehen sollten. die Gemeinschaft des Himmelreiches, und die Güter, „die kein Auge gesehen und kein Ohr gehört hat, und die in keines Menschen Herz gedrungen sind“2 . All dies ward uns nämlich durch jenes Charisma gewährleistet. Es war darum überflüssig, auch von den Wundern zu reden, die bald geschehen sollten, und mit den eigenen Augen beurteilt werden konnten. Dagegen musste er über die Dinge reden, über die sie Zweifel hegten, wie z.B. dass Christus der Sohn Gottes sei, dass er unvergleichlich höher stehe als Johannes, dass er die Sünde der Welt auf sich nehme, dass er für unsere Taten Rechenschaft fordern werde, dass unser Lebenszweck nicht auf diese Welt beschränkt sei, dass vielmehr drüben ein jeder die gebührende Strafe erhalten werde. Das alles konnte man eben vorläufig nicht mit eigenen Augen sehen.