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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
8.
Woran also, sag mir, soll ich dich als Christ zu erkennen vermögen, da doch alles, was ich da aufgezählt habe, auf das Gegenteil hinweist? Was rede ich aber von Christ? Man kann ja nicht einmal recht sehen, ob du überhaupt ein Mensch bist? Denn wenn du ausschlägst wie ein Esel, Sprünge machst wie ein Stier, S. 74nach Weibern gierst wie ein Hengst, so gierig frissest wie ein Bär, dich mästest wie ein Maulesel, rachsüchtig bist wie ein Kamel, räuberisch wie ein Wolf, zornmütig wie eine Schlange, wenn du stichst wie ein Skorpion, verschmitzt bist wie ein Fuchs, giftgeschwollen wie eine Natter und eine Viper, gehässig bist gegen deine Brüder wie der böse Dämon, wie soll ich dich da noch für einen Menschen halten, da ich in dir die Merkmale der Menschennatur nicht mehr sehe? Während ich den Unterschied zwischen Katechumenen und Getauften suche, bin ich in Gefahr, nicht einmal den zwischen einem Menschen und einem, wilden Tiere zu finden. Oder wie soll ich dich nennen? ein wildes Tier? Aber jedes wilde Tier hat doch nur eine dieser schlechten Eigenschaften, du aber vereinigst sie alle zugleich und übertriffst sie durch deine Schlechtigkeit noch bedeutend. Oder soll ich dich einen Dämon heißen? Aber der Teufel dient wenigstens nicht der Lust des Fleisches und ist nicht lüstern nach Reichtum. Wenn du also noch schlechter bist als wilde Tiere und Dämonen, sag' mir, wie soll ich dich da einen Menschen nennen? Wenn du aber den Namen Mensch nicht verdienst, wie soll ich dir den eines Christen geben?
Was aber noch viel schlimmer ist: obwohl wir so schlecht sind, wir beachten gar nicht, wie missgestaltet unsere Seele ist, kennen nicht einmal ihre Hässlichkeit. Wenn du aber in der Barbierstube sitzest, um deine Frisur ordnen zu lassen, da nimmst du den Spiegel und siehst genau wie die Haare liegen, ja fragst auch noch die Umstehenden und den Barbier selbst, ob auch die Frisur um die Stirne herum recht schön gelungen sei. Ja sogar Greise schämen sich oft nicht, noch jünger erscheinen zu wollen, als sie sind. Wenn aber unsere Seele missgestaltet, ja tierisch geworden ist wie die einer Szilla oder einer Chimäre, wie die heidnischen Fabeln lehren, so geht uns das nicht im geringsten zu Herzen. Und doch gibt es auch hierfür einen geistigen Spiegel, der noch viel besser und brauchbarer ist als jener; denn er zeigt uns nicht nur unsere Hässlichkeit, sondern er verwandelt sie auch in unvergleichliche Schönheit, wenn wir es nur wollen. S. 75Dieser Spiegel aber ist das Andenken an edle Männer, die Geschichte ihres Lebens ist die Lesung der Hl. Schrift, sind die Gesetze, die uns Gott gegeben. Ja, wenn du nur ein einziges Mal die Bilder jener Heiligen sehen wolltest, und deine eigene hässliche Seele daneben schautest, du brauchtest nichts anderes mehr, um dich von solcher Makel zu befreien. Gerade dafür dient uns dieser Spiegel, dass er uns die Bekehrung erleichtert. Keiner mache es also fernerhin noch den unvernünftigen Tieren gleich.
Wenn schon der Knecht1 das Haus seines Vaters nicht betrat, wie willst du die Schwelle überschreiten, der du einem wilden Tiere gleichgeworden bist? Und was sag' ich: einem wilden Tiere? Wer so geworden, ist ja noch viel schlimmer als ein wildes Tier; denn diese sind von Natur aus wild und doch werden sie oft durch die Kunst der Menschen gezähmt; du aber, der du jene natürliche Wildheit in unnatürliche Zahmheit verwandelst, was hast du noch für eine Entschuldigung, wenn du deine eigene natürliche Zahmheit in unnatürliche Wildheit verkehrst? Das Tier, das von Natur aus wild ist, lässest du sehen, nachdem du es gezähmt hast, dich selbst aber, der du von Natur aus zahm sein solltest, zeigst du in unnatürlichem Zorne. Den Löwen bändigst du und machst ihn zahm, deinen eigenen Zorn aber lässest du wilder werden, als je dein Löwe war. Und doch erschwerten dir zwei Umstände die Sache: erstens, dass dieses Tier keine Vernunft besitzt, und zweitens, dass es von allen das wildeste ist. Und doch hast du mit dem von Gott dir verliehenen Verstande auch seine Natur besiegt. Nachdem du also sogar die Natur wilder Tiere bezwungen, warum gibst du bei dir selbst nicht bloß die Natur, sondern sogar das Vorrecht freier Selbstbestimmung preis? Ja, hieße ich dich einen anderen Menschen zähmen, du würdest nicht glauben, ich hätte dir etwas Unmögliches aufgetragen; und doch könntest du mir einwenden, du seiest nicht der Herr über den Willen eines anderen. Hier aber handelt es sich um das wilde Tier, das in dir selber steckt, über das du vollkommene Macht besitzest.
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der ungeratene Sohn im Evangelium ↩
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
8.
Que me reste-t-il donc pour reconnaître que vous êtes chrétiens, puisque tout ce qui paraît en vous publie le contraire? Mais que dis-je, si vous êtes chrétiens? Je ne puis même juger si vous êtes hommes? Car lorsque vous êtes, pour user des expressions de l’Ecriture, récalcitrants comme les ânes; que vous folâtrez comme les jeunes taureaux; que vous courez après les femmes, comme les chevaux (33) hennissent après les cavales; que vous êtes avides et gourmands comme les ours; que vous vous engraissez comme les mulets; que vous êtes vindicatifs comme les chameaux; ravisseurs comme les loups; colères comme les serpents ; que vous piquez comme les scorpions; que vous êtes déguisés comme les renards; pleins de venin et de fureur comme l’aspic et la vipère; et enfin lorsque vous êtes méchants comme le démon, et que vous vous plaisez comme lui à faire une guerre cruelle à vos frères: comment vous puis-je mettre au rang des hommes, puisque je ne vois point en vous les traits et les caractères de la nature des hommes?
Je cherchais à discerner un chrétien d’avec un catéchumène, et je suis en peine maintenant de distinguer un homme d’avec une bête. Que dirai-je donc que vous êtes? Vous mettrai-je au nombre des bêtes? Les bêtes n’ont chacune qu’un vice qui leur est particulier; mais vous les rassemblez tous en vous seul, et ainsi vous allez plus loin dans la déraison que les bêtes mêmes. Vous appellerai-je un démon! Mais le démon n’est l’esclave ni de l’intempérance du manger ni des richesses. Si donc vous vous êtes mis au-dessous même des bêtes et des démons, comment vous appellerons-nous hommes, et si vous ne méritez pas d’être appelés hommes, comment vous appellerons-nous chrétiens?
Mais ce qui est encore plus déplorable, c’est qu’étant dans un état si funeste, nous ne comprenons pas même quelle est la laideur et la difformité de notre âme. Lorsqu’on vous fait les cheveux, vous avez soin qu’un cheveu ne passe pas l’autre. Vous consultez le miroir, vous demandez l’avis de ceux qui sont présents, et du coiffeur même, pour voir si tout est bien ajusté, et tout vieux que vous êtes, vous ne rougissez point d’être encore aussi léger et aussi ardent dans ces folles passions que les jeunes gens. Et lorsque notre âme est non-seulement défigurée, mais aussi difforme que les monstres des fables, aussi hideuse qu’une Scylla ou qu’une chimère, nous n’en avons pas le moindre souci! Cependant l’âme a son miroir aussi bien que le corps, et un miroir beaucoup plus clair et plus avantageux. Il ne découvre pas seulement nos laideurs; mais il nous montre encore la manière de les changer, si nous le voulons, en une rare beauté.
Ce miroir, mes frères, est le souvenir des Saints, l’histoire de leur bienheureuse vie; la lecture de l’Ecriture sainte, et la loi de Dieu. Si vous vous appliquez une fois à considérer l’image de ces saints hommes, vous reconnaîtrez aussitôt toutes les laideurs de votre âme, et quand vous les aurez reconnues, vous n’aurez besoin que de ce même miroir pour vous en pouvoir délivrer. Tant l’usage que nous en faisons est puissant, et tant il nous donne de facilité pour nous convertir!
Que personne donc ne demeure plus dans cet état de bête. Car si le serviteur n’a pas droit d’entrer dans la maison du père, comment celui qui est devenu bête, pourra-t-il seulement approcher de là porte? Que dis-je celui qui est devenu bête? Ces sortes de personnes sont pires que toutes les bêtes. Les bêtes, quoique naturellement farouches, s’apprivoisent par l’artifice dès hommes, mais vous qui les rendez douces de sauvages qu’elles étaient, comment pouvez-vous vous excuser, puisque vous vous dépouillez de la douceur qui vous était naturelle, pour vous revêtir de la cruauté des bêtes, après avoir forcé les bêtes a quitter leur cruauté naturelle, pour imiter la douceur des hommes?
Vous apprivoisez le lion, et vous le rendez traitable; et vous devenez vous-même plus furieux et plus intraitable que les lions. Cette bête a deux, grands obstacles pour être apprivoisée, l’un qu’elle n’a point de raison, et l’autre qu’elle est pleine de fureur. Cependant l’adresse que Dieu vous a donnée, fait que vous trouvez le moyen de l’adoucir, et de forcer la nature même. Comment donc vous, qui vous rendez maître de la nature dans les bêtes, trahissez-vous vous-même et vôtre nature et votre raison? Si je vous donnais un autre homme à apprivoiser, je né vous demanderais rien de fort difficile; quoique vous pourriez me dire, que vous n’êtes pas maître de la volonté d’un autre, et que ce que je vous demanderais ne dépendrait point de vous. Mais ici je vous donne à apprivoiser vôtre naturel qui est en vous, et qui vous est assujéti.