Übersetzung
ausblenden
Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
Ja, sagst du, jene waren eben Apostel. Und was verschlägt das? Haben sie dir nicht vom gleichen Sauerteig mitgeteilt? Haben nicht auch sie in Städten gelebt? Waren sie nicht in derselben Lage wie du? Haben nicht auch sie Handwerke ausgeübt? Oder waren sie vielleicht Engel? Sind sie etwa vom Himmel herabgekommen? Dafür hatten sie die Gabe, Wunder zu wirken. Nein, nicht die Wunderzeichen machten sie S. d660 bewundernswert. Wie lange noch werden wir diese Wunder als Vorwand für unsere Trägheit gebrauchen? Sieh nur auf den Chor der Heiligen, die auch nicht durch jene Wunder glänzten! Viele haben ja schon Teufel ausgetrieben, fielen dann in Sünde, und fanden nicht Bewunderung, sondern Strafe. Aber was ist es dann, das sie1 groß erscheinen ließ, dass sie den Reichtum verachteten, Menschenruhm gering schätzten, sich von weltlichen Dingen fernhielten? Hätten sie diese Vorzüge nicht besessen, wären sie Sklaven der Leidenschaften gewesen, so hätten sie tausend Tote auferwecken können, es hätte ihnen nicht nur nichts genützt, man hätte sie sogar für Betrüger gehalten. Also das2 Leben ist es, das überallhin seinen Glanz verbreitet, das auch die Gnade des Heiligen Geistes auf sich zieht. Oder welches Wunder hat Johannes3 gewirkt, der so viele Städte4 gewann? Dass er nie ein Wunder wirkte, kannst du vom Evangelisten selber hören, der da sagt: „Johannes wirkte kein einziges Wunder“5 . Und was hat den Elias so berühmt gemacht? War es nicht der Freimut, mit dem er zum Könige sprach? Der Eifer, mit dem er die Sache Gottes verfocht? Seine Armut, sein Mantel, die Höhle und die Berge? Seine Wunder hat er ja alle erst nachher gewirkt. Und welche Wundertaten konnten den Teufel bei Job so in Staunen versetzen? Wundertaten keine, wohl aber sein hervorragendes Leben, und seine Geduld, die fester war als Diamant. Welches Wunder hat denn David in seiner Jugend gewirkt? So dass Gott sprach: „Ich erfand David den Sohn Jesses, als einen Mann nach meinem Herzen“6 . Und Abraham, Isaak, Jakob, welche Toten haben sie auferweckt, wen vom Aussatz gereinigt? Weißt du denn nicht, dass die Gabe der Wunder sogar großen Schaden bringt, wenn man dabei nicht rechtschaffen lebt? Aus diesem Grunde sind viele Korinther miteinander in Zwiespalt geraten7 , darum haben viele unter den römischen Christen sich S. d661 hochmütig gegen die anderen erhoben8 ; das hat den Simon9 zum Abfall gebracht, das hat den abgeschreckt, der seiner Zeit Christus nachfolgen wollte und zu dem der Herr sagte: „Die Füchse haben Höhlen, und die Vögel des Himmels Nester“10 . Beide von diesen sind abgefallen und zugrunde gegangen, der eine, weil er von den Wunderzeichen Geld, der andere, weil er von ihnen Ruhm erhoffte. Die Sorge um ein rechtschaffenes Leben und die Liebe zur Tugend lassen aber ein solches Verlangen nicht bloß nicht aufkommen, sondern nehmen es sogar weg, wo es schon ist. Und was sagte der Herr selbst, als er den Jüngern seine Satzungen gab? Tuet Wunderzeichen, damit die Menschen es sehen? Nein, durchaus nicht! Sondern was? „Euer Licht soll vor den Menschen leuchten, damit sie eure guten Werke sehen, und euren Vater verherrlichen, der im Himmel ist“11 . Auch dem Petrus hat er nicht etwa gesagt: Wenn du mich liebst, so wirke Wunder, sondern: „Weide meine Schafe“12 . Auch sonst hat er ihn überall mit Jakobus und Johannes bevorzugt; und womit, sage mir, hat er ihn bevorzugt? Durch die Gabe der Wunder? Aber es haben ja alle Apostel gleichmäßig Aussätzige geheilt und Tote auferweckt; und allen hat er die gleiche Macht13 gegeben. Was hat also diesen dreien ihre Bevorzugung verschafft? Die Tugend der Seele. Siehst du also, dass es überall auf ein gutes Leben ankommt, und auf den Ausweis guter Werke? „Denn“, sagt der Herr, „an ihren Früchten werdet ihr sie erkennen“14 .
Übersetzung
ausblenden
Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
Mais ces douze hommes, dites-vous, étaient des apôtres. Il est vrai! Mais n’étaient-ils pas hommes comme vous? n’avaient-ils pas été élevés au milieu des villes? n’avaient- ils pas usé des mêmes biens? n’avaient-ils pas été engagés dans les mêmes arts? Etait-ce des auges descendus du ciel? Vous me direz qu’ils faisaient des miracles, Et moi je vous réponds que les miracles n’ont pas été ce qu’il y a eu de plus admirable dans eux,
Jusqu’à quand, mes frères, chercherons-nous dans ces miracles un prétexte à notre mollesse? Que ne regardez-vous ce grand nombre de saints qui n’ont jamais fait aucun miracle? Ne savez-vous pas que plusieurs de ceux mêmes qui ont chassé les démons, sont ensuite tombés dans le péché et, qu’au lieu de s’attirer l’admiration des hommes, ils n’ont attiré sur eux que la colère de Dieu? Qu’y a-t-il donc eu dans les apôtres, me direz-vous, qui les a si fort relevés au-dessus des hommes? C’est le mépris qu’ils ont fait de l’argent. C’est l’éloignement qu’ils ont eu de la gloire; c’est le retranchement de tous les soins et de toutes les affaires du monde. Si, au lieu d’avoir de telles dispositions, ils eussent été assujétis aux mêmes passions que nous, quand ils auraient ressuscité mille morts, bien loin d’en tirer quelque avantage ils n’auraient passé que pour des fourbes et pour des séducteurs.
C’est donc par la sainteté de la vie, que l’homme brille et éclate véritablement : c’est par la sainteté de la vie qu’il attire la grâce du Saint-Esprit. Quel miracle a fait saint Jean qui a instruit tant de villes? L’Evangile ne dit-il pas clairement: « Que Jean n’a fait aucun miracle? » (Jean, X, 41.) Qui a rendu Elie si admirable , sinon cette liberté qu’il a fait paraître en parlant aux rois? ce zèle qu’il a eu pour Dieu? ce renoncement à toute chose? ces habits austères, ces peaux de bêtes dont il se couvrait et ces lieux sauvages où il demeurait? Tous les miracles qu’il a faits depuis sont beaucoup moindres que sa vie, puisqu’ils n’en ont été qu’une suite.
Quel miracle le démon a-t-il vu dans le bienheureux Job qui l’ait irrité contre ce saint homme? Il n’a point été frappé d’aucun prodige qu’il eût fait; mais il a été surpris de voir en lui une vie si sainte et un coeur aussi ferme que le diamant. Quel miracle avait fait David, étant encore tout jeune, pour obliger Dieu de dire : « J’ai trouvé David, fils de Jessé, un (363) homme selon mon coeur? » (Paralip. XIII, 22.) Quel mort ont ressuscité Abraham, Isaac et Jacob? Quel lépreux ont-ils guéri?
Ne savez-vous pas que souvent les miracles nous nuisent, si nous ne veillons sur nous? Qu’est-ce qui a divisé les Corinthiens les uns d’avec les autres, sinon les miracles? Qu’est-ce qui a été cause que beaucoup d’entre les Romains sont tombés dans l’égarement sinon les miracles? N’est-ce pas ce qui a perdu Simon le Magicien, aussi bien que ce disciple qui voulait suivre Jésus-Christ et à qui le Sauveur dit cette parole : «Les renards ont des tanières « et les oiseaux du ciel ont des nids? » (Matth. VIII, 13.) Car l’un de ces deux était avare et l’autre ambitieux, et, en voulant satisfaire leur passion par les miracles, ils tombèrent dans le malheur qui les a perdus. La vertu au contraire et la sainteté de la vie, non-seulement ne fait point naître en nous ce désir; mais elle nous l’ôte même, lorsque nous l’avons.
Quand Jésus-Christ instruisait ses disciples, leur disait-il : Faites des miracles, afin que les hommes les voient? Nullement. Mais : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils en glorifient votre Père qui est dans les cieux.» (Matth. V, 17.) Il ne dit pas non plus à saint Pierre : « Si vous m’aimez, » faites des miracles; mais « paissez mes agneaux. » (Jean, XXI, 15.) Et, lorsqu’il le préférait, avec saint Jacques et saint Jean, à tous les autres apôtres, était-ce à cause de ses miracles? Ne guérissaient-ils pas tous également les lépreux? ne ressuscitaient-ils pas également les morts? n’avaient-ils pas tous reçu la même puissance? Pourquoi donc préférait-il ces trois disciples aux autres, sinon à cause de la grandeur de leur vertu et de leur courage?