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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
3.
S. d790 In den Worten ferner: "Wer sein Leben retten will, wird es verlieren, wer es aber verliert, wird es retten", hat der Herr beidemale ausdrücklich Rettung und Verlust erwähnt, damit man nicht etwa meine, dass Rettung und Verlust das eine Mal denselben Sinn habe wie das andere Mal; man soll vielmehr klar erkennen, dass der Unterschied zwischen Rettung im ersten und Rettung im zweiten Falle ebenso groß ist wie zwischen Verlust und Rettung. Das erläutert er aus dem geraden Gegenteil. "Denn was nützt es einem Menschen", sagt er, "wenn er die ganze Welt gewänne, aber an seiner Seele Schaden litte?" Siehst du, wie eine Rettung gegen Recht und Billigkeit eigentlich ein Verderben ist, und zwar die schlimmste Art von Verderben, da es unheilbar ist, und man es durch nichts wieder gut machen kann? Da wende mir nur nicht ein, sagt gleichsam der Herr, dass jemand, der einer solchen Gefahr entflohen ist, seine Seele gerettet hat; wirf vielmehr mit seiner Seele auch die ganze Welt in die Waagschale; was wird er da noch davon haben, wenn jene verloren ist? Sage mir doch, würde es dir etwas nützen, Hausherr zu sein, wenn deine Hausgenossen im Wohlstand lebten, indes du in der äußersten Not dich befändest? Sicherlich nicht. Dasselbe gilt auch in Betreff deiner Seele, wenn sie dem Verderben entgegengeht, während dein Fleisch in Reichtum und Üppigkeit schwelgt.
"Was wird ein Mensch geben als Entgelt für seine Seele? Wieder beharrt Jesus auf demselben Punkte. Hast du etwa noch eine zweite Seele, um sie für die deine zu geben, sagt er? Hast du Geld eingebüßt, so kannst du es durch anderes ersetzen, ebenso wenn du ein Haus, einen Sklaven oder sonst etwas verloren hast; hast du jedoch die Seele verloren, so kannst du keine andere dafür geben; ja selbst wenn die ganze Welt dir gehörte, wenn du König über die Erde wärest, du wärest außerstande, auch nur eine einzige Seele zu kaufen, und würdest du auch alles auf Erden und die Erde obendrein dafür einsetzen. Kein Wunder, dass es sich mit der Seele so verhält; kann man doch sogar beim Leibe dasselbe finden. Wenn du auch unzählige Kronen trägst, ist dein Leib siech und unheilbar krank, so vermagst du diesen S. d791 Leib nicht herzustellen, selbst wenn du das ganze Reich hingäbest und noch tausend Leiber und Städte und unendliches Geld dazulegtest. Ebenso musst du auch in Bezug auf die Seele urteilen, ja in Bezug auf die Seele noch viel mehr; gib lieber alles andere preis, um deine ganze Sorge ihr allein zuzuwenden.
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
3.
On voit ici que, dans les armées, le soldat le plus résolu à la mort, est aussi celui qui se fait le plus remarquer, qui est le plus invincible, et qui donne plus de terreur à ses ennemis. Cependant, s’il mourait alors, le prince pour qui il combat ne lui redonnerait pas la vie, et ne lui pourrait témoigner sa reconnaissance. Combien donc, dans cette guerre toute sainte, où nous sommes animés d’une espérance si ferme de la résurrection, devons-nous être prêts à donner une vie que nous retrouverons un jour? Nous le devons, premièrement, parce que sacrifier sa vie est quelquefois le plus sûr moyen de la sauver; ensuite, parce que si nous la perdons, nous en retrouverons une autre infiniment plus heureuse. Mais, comme Jésus-Christ avait dit: « Celui qui veut sauver son âme la perdra, » il explique dans la suite ce qu’il entend par ce mot de « sauver », afin qu’on ne confondît pas ce faux salut avec le salut qu’il donne.
« Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier et de perdre son âme? Et que donnera l’homme en échange de son âme (26)? » Vous voyez donc, mes frères, que ce faux salut est une véritable « perte », pire que toutes les pertes d’ici-bas, puisqu’elle est sans remède, et qu’elle ne se peut réparer. Ne me dites point, dit Jésus-Christ, que celui qui, par sa lâcheté, éviterait tous les maux que je vous prédis, aurait sauvé son âme. Comparez son âme, si vous voulez, avec le monde entier, et jugez quel avantage il trouverait de le posséder tout entier, s’il perdait enfin son âme. Si vos domestiques vivaient dans toutes sortes de délices, pendant que vous, qui êtes leur maître, seriez accablé de maux, quel avantage auriez-vous d’être le maître de ces personnes heureuses, étant si misérable vous-même? C’est ainsi que vous devez regarder votre âme. Elle gémit pendant que le corps est dans la joie; et lorsque l’un est plein de force et de vigueur, l’autre est toute languissante et sans force: « Car, que donnera l’homme en échange de son âme ? »A-t-il une autre âme qu’il puisse donner pour la racheter?
Si vous avez perdu de l’argent, vous le pouvez remplacer par d’autre argent. Si vous avez perdu une maison ou des esclaves, ou quelque autre chose semblable, vous pouvez les racheter. Mais si vous perdez votre âme, vous n’en avez point d’autre que vous puissiez donner en échange pour la recouvrer. Quand vous seriez roi de tout l’univers, vous ne pourriez, en donnant tout ce que vous y possédez, trouver de quoi racheter votre âme. Et faut-il s’étonner que cela vous arrive à l’égard de votre âme, puisque cela n’est que trop vrai à l’égard de la vie du corps? Quand vous auriez cent’ royaumes, pourriez-vous en les donnant guérir une maladie mortelle? Pourriez-vous par toutes vos richesses vous rétablir en santé, et vous arracher d’entre les bras de la mort? Jugez par là de votre âme, et croyez que ce (431) que je vous dis est encore bien plus vrai d’elle qu’il ne l’est du corps.
C’est pourquoi je vous conjure, mes frères, de renoncer à tout autre soin, et de ne veiller à l’avenir qu’à la garde de votre âme. Appliquez sur elle toute votre vigilance. Ne soyez pas si malheureux que de vous embarrasser pour des choses superflues, et qui vous sont étrangères, pendant que vous négligez ce qui vous doit être le plus cher. Cependant c’est le malheur où nous voyons tomber aujourd’hui presque tous les hommes. Ils sont semblables à ceux qui travaillent aux mines. Ces mines d’or et d’argent ne les enrichissent point; et au lieu de trouver quelque avantage pour eux au milieu de tant de trésors, ils n’y trouvent que leur perte. Ils souffrent des travaux horribles, et les autres en ont le fruit. Ils passent une vie misérable dans une longue suite de périls, et leurs périls ne servent que pour établir le repos des autres. Leurs sueurs leur sont stériles pour eux-mêmes; et ils n’en tirent d’autre avantage que leur propre mort.