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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC

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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)

3.

Sobald einmal die Überlegung wie in einer Trunkenheit oder unbegreiflichen Raserei befangen ist, kann sich die niedergeschmetterte Seele, wenn sie nicht ganz stark ist, nur schwer wieder aufraffen. Schrecklich ist es, ja schrecklich, wenn man diesen bösen Leidenschaften Raum gibt. Deshalb muss man ihnen auf alle mögliche Weise den Zutritt verwehren und verschließen. Haben sie die Seele befallen und überwältigt, dann S. d1220 entfachen sie eine so lodernde Flamme, wie wenn Feuer das Holz ergreift. Ich beschwöre euch daher, nichts unversucht zu lassen, um ihnen den Eintritt zu versperren; beschwichtigt euch nicht mit dem gefährlichen Gedanken, der jeglicher Schlechtigkeit Tür und Tor öffnet. Was liegt an dem, was liegt an jenem? Daraus entsteht unendliches Unheil. Der Teufel ist gar niederträchtig, heimtückisch und eifrig, und lässt sich auf alles ein, um die Menschen zu verderben; kein Anlass ist ihm zu geringfügig, um uns anzufechten. Siehe nur, er wollte Saul bewegen, auf die Faseleien einer Wahrsagerin zu hören. Hätte er ihm das aber von Anfang eingeflüstert, so hätte er nichts ausgerichtet. Wie wäre es auch möglich gewesen, da ja Saul die Wahrsagerinnen vertrieb? So bringt er ihn denn langsam und allmählich dazu. Da er wegen seines Ungehorsams gegen Samuel, in dessen Abwesenheit er die Opfer dargebracht hatte, getadelt wurde, erwiderte er: „Die Not war dringender wegen der Feinde“1 . Wo er hätte weinen sollen, tut er, als ob nichts geschehen wäre. Später trug ihm Gott den Feldzug gegen die Amalekiter auf, und auch da ließ er sich Fehler zuschulden kommen. Dann begann er all seine Ungerechtigkeiten gegen David, und so sank er still und allmählich immer tiefer, unaufhaltsam, bis er sich selbst in den Abgrund des Verderbens gestürzt hatte. So ging der Teufel auch bei Kain zu Werke. Er trieb ihn nicht sogleich zum Brudermord an, dazu hätte er ihn nicht überredet, sondern zuerst verleitete er ihn, beim Opfer Minderwertiges darzubringen, als wäre das keine Sünde; dann entfachte er Neid und Eifersucht in ihm und flüstert ihm ein, auch daran sei nichts gelegen; endlich verführte er ihn zum Morde und zur Leugnung der Tat. Er ruhte also nicht eher, als bis er seine böse Absicht erreicht hatte.

Man soll daher gleich die ersten Versuchungen zurückweisen. Selbst wenn es bei den ersten Sünden bliebe, so dürfte man doch die ersten Fehler nicht geringschätzen; nun aber geht der böse Geist zu Größerem über, sobald man sie vernachlässigt. Deshalb muss man S. d1221 alle Mittel ergreifen, um die erste Sünde hintanzuhalten. Man darf also nicht darauf sehen, dass ein Fehler in sich unbedeutend ist, sondern dass er, wenn man ihn gering schätzt, die Ursache großer Sünden werden kann. Ja, wie befremdlich es auch klingen mag, so behaupte ich doch, man brauche sich nicht so sorglich vor den großen, als vor den kleinen und geringfügigen Sünden in acht zu nehmen. Bei jenen ist schon die Natur der Sünde geeignet abzustoßen, während die kleinen, ebendarum, weil sie klein sind, zur Gleichgültigkeit verleiten und eine ernstliche Anstrengung, sie zu meiden, nicht leicht aufkommen lassen. Daher kommt es, dass sie infolge unserer Untätigkeit bald groß werden, eine Erfahrung, die man auch bei leiblichen Übeln machen kann. Auf diesem Wege wurde auch bei Judas die böse Tat geboren. Wäre ihm das Stehlen der Armengelder nicht als eine Kleinigkeit vorgekommen, so hätte er sich kaum zu dem schändlichen Verrate hinreißen lassen. Hätten es die Juden nicht für etwas Geringfügiges gehalten, dass sie von Eifersucht erfasst wurden, sie würden nicht so weit gegangen sein, Christum zu töten. Überhaupt kann man beobachten, dass alles Böse aus dieser Ursache hervorgeht. Niemand wird augenblicklich und mit einem Male zur Schlechtigkeit getrieben. Es liegt eben tatsächlich in unserer Seele ein gewisses Schamgefühl und eine Ehrfurcht vor dem Guten, so dass sie nicht plötzlich so schamlos werden kann, alles mit einem Male wegzuwerfen, sondern sie geht, wenn sie lau wird, langsam und allmählich dem Verderben entgegen. So kam auch der Götzendienst auf, indem man die Menschen über Gebühr ehrte, lebende und gestorbene; so kam es, dass man Bilder anbetete, ebenso, dass die Unzucht einriss, und so war es bei allem Bösen. Gib nur einmal acht! Da hat jemand in unschicklicher Weise gelacht, der eine macht ihm deswegen Vorwürfe, der aber weist die Warnung zurück und sagt: Da ist doch weiter nichts dabei. Darf man denn nicht lachen? Was liegt denn daran? So ergeben sich Neckereien, dann Zoten, schließlich eine schändliche Tat. Ein anderer wird gerügt, weil er den Nächsten verleumdet, geschmäht, schlecht über ihn redet; er setzt sich darüber S. d1222 hinweg mit der Bemerkung: Die üble Nachrede hat nichts auf sich. Die Folge davon ist bitterer Hass, unversöhnliche Feindschaft, endlose Schmähreden, von Schmähungen geht man zu Schlägereien über und von Schlägereien oft zum Totschlag.


  1. 1 Kön 28,15 ↩

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu

3.

C’est ainsi, mes frères, que lorsque la raison est une fois étouffée ou par l’ivresse de l’esprit, ou par l’emportement de la fureur, il est très-difficile qu’un homme même en revienne, à moins que ce ne soit une âme généreuse et capable de quelque chose de grand. Il est très-dangereux, oui, je le redis encore une fois, il est très-dangereux d’ouvrir la porte à des passions si violentes. On ne peut apporter assez de soin pour les rejeter loin de soi et pour leur fermer l’entrée dans son coeur. Si elles peuvent une fois s’en rendre les maîtresses et devenir les plus fortes, elles y font ensuite ce que fait un feu ardent dans une forêt.

C’est pourquoi je vous conjure, mes frères, de vous faire comme des retranchements et comme de fortes murailles pour vous défendre de ces passions et pour leur fermer l’entrée de vos âmes. Que personne n’ait recours à cette excuse qui est la source ordinaire de tous les désordres du monde. Qu’on ne dise plus : qu’importe telle ou telle chose? Ce sont ces sortes de discours qui ouvrent la porte à toutes espèces de dérèglements. Le démon, étant aussi artificieux qu’il est, emploie toutes ses adresses et toute sa malice pour perdre les hommes. li ne commence d’abord que par des choses fort légères et peu importantes. On peut le voir dans cet exemple que je vais rapporter.

Il avait résolu autrefois de faire tomber Saül dans les enchantements de cette femme qui avait l’esprit de Python. Ce crime était grossier, et s’il l’eût sollicité tout d’abord de le commettre, il ne lui aurait pu persuader. Car comment celui qui chassait avec tant de sévérité ces sortes de personnes de toute l’étendue de son royaume, eût-il pu se résoudre tout à coup à avoir quelque communication avec elles? C’est pourquoi le démon ne le poussa dans cet excès que peu à peu et par degrés. Il (62) commença par Je porter à désobéir à Samuel, à offrir lui-même à Dieu en l’absence du prophète les victimes et les holocaustes. Lorsque Samuel l’accusa de ce crime, il répondit qu’il y avait été engagé par les ennemis qui le pressaient, et, au lieu d’être dans la douleur de son péché, il n’en fut pas plus touché que s’il ne l’eût point commis. Dieu lui ordonna ensuite d’exterminer entièrement les Amalécites, et il conserva le roi et une partie du peuple et du butin contre l’ordre divin. Il s’emporta encore de fureur contre David et il fit tout ce qu’il put pour le perdre, et ainsi tombant de jour en jour dans de nouvelles fautes, il se trouva enfin dans le fond de cet abîme où le démon avait résolu de l’entraîner.

C’est ainsi que ce même esprit de malice se conduisit autrefois envers Caïn. Il ne lui persuada pas d’abord de tuer son frère. L’horreur d’un si grand crime l’aurait frappé et lui en aurait fait perdre la pensée pour jamais. Il commence par le porter à n’offrir à Dieu que ce qu’il avait de moins bon dans ses troupeaux, il lui fait croire qu’en cela il ne commettait aucun mal. Il lui empoisonne ensuite le coeur par une secrète envie, et il lui représente encore ce crime comme une chose de peu d’importance. Ainsi s’étant emparé peu à peu du fond de son âme, il le pousse enfin dans le parricide, et après lui avoir inspiré une assez grande barbarie pour le commettre, il lui donne ensuite assez d’impudence pour le nier.

li faut donc veiller avec grand soin contre le niai dans ses premières approches. Quand le péché dont nous sommes tentés ne devrait attirer après lui aucune autre fâcheuse suite, nous ne devrions pas laisser de le fuir de toutes nos forces; mais étant assurés d’ailleurs qu’un premier mal est bientôt suivi d’un autre et qu’il croît dans l’âme par des degrés insensibles, nous ne pouvons veiller assez pour l’étouffer dès sa naissance. Il ne faut pas s’arrêter à considérer la qualité du premier péché dont nous nous sentons tentés, ni à juger s’il est peu ou beaucoup considérable. Nous devons être persuadés que si nous n’arrachons cette racine, quelque petite qu’elle soit d’abord, elle produira dans la suite des fruits de mort.

Ce que je vais dire vous surprendra. Il me semble que nous devons moins veiller contre les grands crimes que contre les fautes qui nous paraissent légères et que nous méprisons aisément. L’horreur des premiers peut assez nous en défendre, mais la petitesse des autres nous surprend, et comme elle trouve notre âme dans une certaine indifférence et comme dans une sorte de mépris, cette insensibilité même fait qu’elle ne peut plus s’élever contre ces péchés pour les combattre et pour les vaincre. C’est ce qui fait qu’en très-peu de temps ils croissent par notre faute et que de petits qu’ils étaient ils deviennent grands.

Nous voyons tous les jours une image de ce que je dis dans ce qui arrive dans le corps. Car souvent de petits maux qu’on négligeait au commencement s’augmentent de telle sorte qu’enfin ils deviennent incurables. C’est ainsi que dans l’âme de Judas le niai grandit jusqu’à devenir crime de trahison. Si d’abord il n’eût pas regardé comme une faute légère le sacrilège qu’il commettait en volant un bien qui était destiné aux pauvres, il rie serait pas tombé dans une si noire perfidie. Si les Juifs de même n’eussent pas considéré d’abord l’orgueil dont ils étaient possédés comme une faute bien légère, ils n’en seraient pas venus jusqu’à cet excès de faire mourir en croix le Sauveur du monde.

Les plus grands crimes ne se sont jamais commis que de cette manière. Personne ne passe tout d’un coup de ta vertu au comble du vice. Il y a un reste de pudeur et de retenue qui est encore naturel à l’âme, qu’elle ne peut étouffer que peu à peu et par un long enchaînement de désordres et de crimes. C’est ainsi que le culte des idoles s’est introduit dans le monde, par suite de ce que les hommes ont eu trop de respect et des complaisances excessives pour d’autres hommes qui étaient morts ou pour d’autres qui étaient encore vivants. C’est ainsi qu’on s’est laissé aller jusqu’à adorer des images et des statues. C’est ainsi enfin que la fornication et tous les autres vices se sont répandus comme un déluge qui a inondé toute la terre.

Prenons un exemple: quelqu’un a ri mal à propos; une personne sage l’en reprend:

une autre au contraire lui lève tout ce scrupule en disant que ce n’est rien, qu’il n’y a point de mal à rire, que le ris est une chose innocente et qui ne produit aucun mal. Cependant c’est de cette source et de ces ris immodérés que sortent toutes les bouffonneries, toutes les railleries, toutes les paroles et toutes les actions déshonnêtes. Qu’on blâme de même (63) une personne de ce qu’elle dit des paroles offensantes à ses frères, ne répondra-t-elle pas que cela n’est rien et qu’il n’y a point de mal à user librement de ces termes entre des frères? Et cependant ce sont ces paroles qui sont la source des querelles, des dissensions, des haines et des inimitiés mortelles qui éclatent enfin ouvertement et qui se terminent souvent à une mort tragique et sanglante.

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