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Kommentar zum Evangelium des hl. Matthäus (BKV)
4.
Außerdem nimm dir auch an deinen Sklaven ein Beispiel. Wenn du siehst, wie einer von ihnen bei deinem Schimpfen schweigt, so beherzige dabei, dass es doch möglich ist, tugendhaft zu sein, verurteile deine eigene Heftigkeit und ziehe die Lehre daraus, vorkommenden Falls Beschimpfung nicht mit Schimpf zu beantworten, dann wirst du dich bei Beleidigungen auch nicht betrüben. Sage dir, wer schimpft, ist von Sinnen und ist toll, und du wirst bei einer Beschimpfung nicht aufgebracht werden, wie wir ja auch Besessene, wenn sie uns schlagen, viel mehr bemitleiden anstatt uns aufregen. So musst auch du handeln. Habe Mitleid mit dem, der dich beschimpft, denn er liegt unter den Krallen eines wilden Tieres, des Zornes, eines bösen Dämons, des Grolls. Befreie ihn aus der Gewalt des bösen Geistes, da er sonst gar bald ins Verderben stürzt. Darin S. d1233 besteht eben das Wesen dieser Krankheit, dass es gar keiner Frist bedarf, um den Befallenen zu vernichten, weshalb auch jemand sagte: „Der Augenblick des Zornes wird ihm zum Fall“1 . Er wollte damit namentlich andeuten, welche Gewalt der Zorn ausübt, da er keine besonders lange Frist braucht, sondern in kurzer Zeit viel Unheil stiftet, so dass er bei seiner Stärke ganz unbezwingbar wird, wenn er längere Zeit anhält. Ich wünschte, die Seele des Beschimpfenden und des Tugendhaften ganz unverhüllt vorführen zu können, um zu zeigen, was beide für Menschen sind. Da würdest du sehen, wie die eine einem aufgewühlten Meere, die andere einem friedlichen See gleicht, der von solch wilden Winden gar nicht gestört wird oder sie leicht abwehrt. Wer schmäht, lässt nichts unversucht, um zu kränken; findet er nun seine Hoffnung gescheitert, so hört er schließlich von selbst auf und geht gebessert hinweg. Ein erzürnter Mensch muss sich selbst scharf verurteilen, während einer, der nicht erzürnt ist, sich nichts vorzuwerfen hat. Hat man einmal gegen jemanden aufzutreten, so lässt es sich auch ohne Zorn tun, ja viel leichter und vernünftiger als im Zorne, da einem dabei nichts Widerwärtiges unterläuft. Wenn wir nur wollten, dann fänden wir in uns das Gute und wären mit Gottes Gnade imstande, uns unsere Ruhe und Ehre zu wahren. Warum suchst du auch deine Ehre bei anderen? Ehre dich selbst und niemand wird imstande sein, dich zu beleidigen; wenn du dich aber selbst entehrst, so wirst du keine wahre Ehre finden, und mögen auch alle dir Ehre zollen. Wie uns niemand schaden kann, wenn wir es nicht selbst tun, so kann uns auch niemand Schaden antun, wenn wir uns nicht selbst beschimpfen. Gesetzt, es würde alle Welt einen angesehenen, hochgestellten Mann als Ehebrecher, Dieb, Einbrecher, Mörder, Räuber beschimpfen; was für eine Schande wird dann auf ihn fallen, wenn er sich nicht erbittert, nicht aufbraust, sofern er sich nur keiner solchen Tat bewusst ist? Gar keine.
Wie so, entgegnest du, wenn doch viele Leute eine solche Meinung von ihm hegen? Er ist trotzdem nicht S. d1234 beschimpft worden, vielmehr haben sich diese Leute durch ihre verkehrte Meinung von ihm nur selber entehrt. Sage mir, wen beschämt man, wenn man die Sonne für finster hält, das Gestirn oder sich selbst? Offenbar sich selbst, da man eine Ansicht äußerst, als wäre man blind oder irrsinnig. Ebenso würdigt man sich aber auch herab, wenn man die Schlechten für gut hält und umgekehrt. Daher muss man mit besonderem Eifer sein Gewissen rein halten und sich keine Blöße und keinen Anlass zu einem Verdachte gegen seine Person geben; wenn dann die anderen, trotz eines solchen Betragens, dennoch Toren sein wollen, so darf man sich nicht sonderlich darum kümmern und grämen. Ist man gut, so kann es einem ja doch nichts ausmachen, wenn man in den Verdacht der Schlechtigkeit kommt, während der andere, der ohne allen Grund Böses argwöhnt, sich den schwersten Schaden zuzieht; wie ja auch ein Bösewicht nichts dabei gewinnt, wenn man ihn für besser hält, sondern nur noch leichtsinniger wird und ein um so strengeres Gericht zu gewärtigen hat. Hätte man seine wahre Meinung von ihm, so könnte ein solcher wohl sich demütigen und zur Erkenntnis seiner Sünden gelangen; bleibt es aber verborgen, was er ist, so wird er ganz gefühllos. Die Fehlenden können ja kaum durch allgemeinen Tadel zur Umkehr gebracht werden; wie sollen dann Leute, die in der Bosheit dahinleben, zur Einsicht kommen, wenn man sie, anstatt zu tadeln, auch noch belobt? Hörst du nicht, wie auch Paulus es rügt, dass die Korinther den Unzüchtigen durch ihren Beifall und ihre Ehrenbezeigungen in der Bosheit bestärkten, anstatt ihn zur Erkenntnis seiner Sünde zu bewegen? Darum bitte ich euch, kehren wir uns nicht daran, was die Leute von uns halten, ob sie uns schmähen oder ehren; lasset uns vielmehr unser ganzen Trachten darauf richten, dass wir uns keiner Schlechtigkeit bewusst seien und uns nicht selbst entehren. Dann werden wir sowohl hienieden als im Jenseits zu hoher Ehre gelangen; möge sie uns alle zuteil werden durch die Gnade und Güte unseres Herrn Jesus Christus, dem die Ehre gebührt von Ewigkeit zu Ewigkeit. Amen!
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Eccli 1,28 ↩
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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
4.
Que l’exemple aussi de vos domestiques vous avertisse continuellement de votre devoir. Considérez, lorsque, vous leur faites quelque-fols des réprimandes, quel silence ils gardent alors, et que cela vous apprenne que ce n’est pas une chose qui vous soit si difficile que de vous taire lorsque les autres vous offensent. Vous apprendrez ainsi à condamner vos emportements, vous reconnaîtrez avec douleur dans la plus grande chaleur de votre colère que vous faites mal, et vous vous accoutumerez peu à peu à devenir comme insensible lorsqu’on vous outrage et qu’on vous fait des insultes. Souvenez-vous que celui qui s’emporte contre vous n’est plus maître de lui-même; qu’il est comme un homme qui a perdu l’esprit et vous n’aurez plus de peine à souffrir toutes ses injures.
Combien de fois les possédés nous frappent-ils? Et cependant, bien loin de nous en fâcher, nous n’avons pour eux que de la compassion et de la tendresse. Faites de même, mes frères, ayez pitié de celui qui vous dit des injures. Il est dévoré par la colère comme par une bête furieuse et déchiré par un monstre terrible qui est le démon. Hâtez-vous de délier un homme qui est si misérablement tourmenté et qui par une passion si courte se cause une mort qui ne finira jamais. Cette maladie est si violente, qu’en un moment elle perd celui qu’elle possède. De là vient celte parole : Le moment de sa fureur est le moment de sa chute. Car c’est ce qu’il y a de particulier et d’épouvantable dans cette passion. Elle ne peut pas durer longtemps. Et cependant dans le peu qu’elle dure elle cause des maux presque irréparables. Si sa durée (70) égalait sa violence, personne n’y pourrait résister. Je voudrais vous pouvoir représenter l’état
d’un homme qui dans la colère en offense un autre, et l’état de celui qui souffre en paix cette injure, et vous faire voir à nu le coeur de l’un et de l’autre. Vous verriez que l’âme du premier est comme une nuée au milieu de la tempête et que celle du dernier est comme un port toujours calme et toujours tranquille. Les esprits de malice et les princes de l’air ne troublent jamais la paix de son âme. Comme celui qui fait une injure n’a point d’autre but que d’irriter celui qu’il offense, lorsqu’il s’aperçoit qu’il est hors d’atteinte et hors de prise, il quitte bientôt sa mauvaise humeur pour rentrer dans la douceur et dans la paix.
Il est impossible que, tôt ou tard, celui qui s’est mis en colère ne se repente de son emportement et de ses excès. Quand même sa colère serait juste, il faudrait nécessairement qu’il témoignât son mécontentement contre quelqu’un; n’est-il pas plus aisé et plus sûr de le faire sans passion et sans chaleur et d’une manière dont on puisse se repentir? Hélas! si nous voulons nous conserver dans nous-mêmes un trésor de biens, il ne tiendra qu’à nous avec la grâce de Dieu de le posséder avec assurance et d’y trouver notre véritable gloire. Notre malheur est que nous cherchons la gloire des hommes. Si nous avions soin de nous honorer nous-mêmes, personne ne pourrait nous déshonorer; mais si nous nous déshonorons nous-mêmes, quand tout le monde nous accablerait de louanges, nous n’en serions pas plus estimables. Comme nul ne nous peut rendre vicieux, si de nous-mêmes nous ne nous portons point au vice; ainsi nul ne nous peut déshonorer à moins que nous nous déshonorions nous-mêmes.
Supposons qu’un homme d’une piété admirable soit regardé de tout le monde comme un méchant, comme un voleur, comme un scélérat plongé dans les plus grands crimes, sans qu’il soit touché de ces impostures, quel mal recevra-t-il de tous ces faux bruits? Mais, dites-vous, tout le monde parle mal de lui. — Il est vrai, mais toutes ces paroles mie peuvent atteindre jusqu’à lui. Ce sont ceux qui sèment ces faux bruits, qui se déshonorent eux-mêmes, en jugeant si mal d’un homme si parfait. Si quelqu’un publiait que le soleil n’est pas une source de lumière, à qui ferait-il tort, à soi-même ou au soleil? Croirait-on sur sa parole que le soleil ne serait plus lumineux, et ne croirait-on pas plutôt que lui-même ne serait pas sage? Ainsi, lorsque les méchants accusent les bons, leurs calomnies sont leur propre condamnation et la gloire de ceux qu’ils condamnent.
Faisons donc tous nos efforts, mes frères, pour purifier notre vie de telle sorte que nous ne donnions aucune prise sur nous à la médisance et à l’imposture. Mais si, nonobstant toutes ces précautions, l’envie et la passion déchirent notre innocence, ne nous laissons point aller à la tristesse, et tâchons de n’en être point touchés. Que le juste soit tant décrié que l’on voudra, il sera toujours juste, et il ne cessera point d’être ce qu’il est. Mais ceux qui se laissent aisément engager dans ces faux soupçons, se percent le coeur d’une plaie mortelle. Que le méchant au contraire soit tant loué que l’on voudra, toute cette estime ne servira qu’à le confirmer dans sa méchanceté, et qu’à attirer’ sur lui de plus grands supplices. Car lorsqu’un méchant homme passe dans le monde pour ce qu’il est, cette diffamation publique peut quelquefois l’humilier et le faire rentrer en lui-même : mais lorsque son péché demeure couvert, il l’oublie lui-même, et il tombe dans l’endurcissement. Car si ceux qui sont dans le crime sont touchés à peine lorsque tout le monde les condamne, comment reviendront-ils de leur égarement, lorsque, bien loin d’être blâmés, ils trouveront des approbateurs de leurs injustices et de leurs excès? Ne savez-vous pas que c’est ce que saint Paul blâmait daims les Corinthiens? Ne voyez-vous pas avec quelle force il les reprend non-seulement de ce qu’ils ne permettaient pas que l’incestueux reconnût son crime, mais même de ce qu’en le soutenant et en l’honorant, ils le poussaient encore en de plus grands maux?
C’est pourquoi, mes frères, je vous conjure de vous élever également au-dessus des louanges et des injures, et de n’avoir nul égard aux faux rapports et aux vains soupçons. Travaillons seulement à faire en sorte que notre conscience nous rende un bon témoignage devant Dieu, et que notre vie soit pure à ses yeux. Car ce sera ainsi que nous pourrons mériter, et dans ce monde et dans l’autre, une gloire solide et véritable, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (71)