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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE II

3.

Considérez comme l’écrivain sacré élève nos esprits, et comment, en ne nous disant que des choses communes, il nous découvre des merveilles qui dépassent toutes nos espérances. Car ces deux noms du Fils de Dieu, celui de Jésus et celui de Christ étaient tous deux connus de tous les Juifs Dieu prévoyant que les mystères qu’il devait accomplir seraient incroyables, a voulu qu’il y eût même des anciennes figures de ce nom divin, pour prévenir ainsi tous les troubles que la nouveauté cause d’ordinaire. Car Josué qui succéda à Moïse, et qui fit entrer le peuple dans la terre promise, s’appelait aussi Jésus. Vous voyez la figure, comprenez-en maintenant la vérité. Jésus a fait autrefois entrer les Juifs dans la terre promise : Jésus nous fait entrer dans le ciel et dans la jouissance des biens éternels. Le premier fait cette merveille après la mort de Moïse ; le second la fait après la fin de la loi de Moïse; le premier a été le chef du peuple de Dieu; le second en a été le Roi et le Souverain.

Mais de peur qu’en entendant ce nom de Jésus, vous n’hésitiez entre lui et. ses homonymes, l’évangéliste ajoute aussitôt le surnom de Christ: « De Jésus-Christ fils de David.» Josué n’était pas de la tribu de, David, mais d’une autre.

Vous me demanderez peut-être pourquoi saint Matthieu appelle son livre «le livre de la génération de Jésus-Christ, » puisqu’il ne contient pas seulement sa naissance, mais encore toute la suite de sa vie. C’est parce que la naissance de Jésus-Christ est le principe, et comme la racine de tous ses autres mystères, et l’unique source de tous nos biens. Et comme Moïse a appelé son livre le livre de la création du ciel et de la terre, quoiqu’il y parle aussi de beaucoup d’autres choses, de même l’évangéliste nomme son livre du mystère qui est la source et le principe de tous les autres. Car c’était une chose bien pleine d’étonnement, et qui surpassait l’espérance et l’attente de tous les hommes qu’un Dieu se fît homme; mais après une si grande merveille , tout le reste suit naturellement de ce principe.

Mais pourquoi ne le nomme-t-il pas d’abord « fils d’Abraham , » et ensuite, « fils de David? » Ce n’est pas, comme disent quelques-uns, pour remonter du dernier au premier, puisqu’il l’aurait fait dans tout le reste comme saint Luc, ce qu’il ne fait pas néanmoins. Pourquoi donc nomme-t-il d’abord David? Parce que le nom de David, prince illustre, et beaucoup moins ancien qu’Abraham, était alors dans toutes les bouches. Quoique Dieu leur eût fait à tous deux la même promesse, néanmoins la longue suite du temps faisait que l’on ne se souvenait plus de l’une, et qu’on ne parlait que de l’autre, comme plus nouvelle et plus récente. Les Juifs disent eux-mêmes dans l’Evangile : « Ne savons-nous pas que le Christ doit venir de la race de David, et de la ville de Bethléem où était David?» (Jean, VII, 42.) Nul d’entre eux ne l’appelait fils d’Abraham, et tous l’appelaient fils de David. Je le répète, on se souvenait beaucoup plus de David, et parce qu’il était moins ancien, et parce qu’il avait été roi.

C’est pourquoi ils appelaient de son nom les rois qu’ils voulaient le plus honorer. Dieu même use de cette manière de parler. Ezéchiel et les autres prophètes disent que « David s’élèvera et qu’il régnera. » (Ezéch. XXXVII, 24.) ce qu’il ne disait pas de David qui était mort, mais des antres rois qui devaient être les imitateurs de sa piété. Dieu dit encore à Ezéchias : « Je protégerai cette ville, à cause de moi, et à cause de David mon serviteur. » (IV Rois, XIX, 34.) Il promet aussi à Salomon, « que de son vivant il ne détruirait (16) pas son royaume, à cause de son serviteur David. » (III Rois, II, 34.) Ce roi était dans une grande gloire devant Dieu et devant les hommes. C’est pourquoi l’Evangéliste commence d’abord par lui, et il passe aussitôt au plus ancien de ses pères; croyant qu’il était superflu, au moins à l’égard des Juifs, de remonter encore plus haut dans le dénombrement de ses ancêtres, parce que ces deux-là étaient les plus illustres de tous, l’un parce qu’il était roi et prophète, et l’autre parce qu’il était prophète et patriarche.

Mais comment peut-on prouver, me direz-vous, que Jésus-Christ descende de la race de David? Car s’il n’est pas né d’un homme mais seulement d’une vierge dont on ne rapporte point la généalogie, comment saurons-nous qu’il soit de la race de ce roi? Voici donc deux difficultés qui se présentent : l’une pourquoi l’on ne rapporte point la généalogie de la Vierge, et l’autre pourquoi on rapporte celle de saint Joseph, entièrement étranger à la naissance du Sauveur. Il semble que la première de ces généalogies était seule nécessaire, et que la seconde était inutile.

Que répondrons-nous donc à cela? Comment montrerons-nous que la Vierge descendait de David? Comment le prouverons-nous? Ecoutez ce que Dieu dit à l’ange Gabriel: « Allez, lui dit-il, à une vierge fiancée à un homme qu’on nomme Joseph , qui est de la maison et de la famille de David.» (Luc, I,27.)

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