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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE XXVI

4.

Vous me demanderez encore pourquoi Jésus-Christ ne loue pas ainsi le lépreux qui semble avoir eu plus de foi que le centenier même, puisqu’il ne dit pas au Sauveur : « Si vous dites seulement une parole ; » mais ce qui est encore plus : « Si vous le voulez, vous pouvez me guérir; » parole qui revient exactement à ce que le Prophète a dit du Père : « Il a fait tout ce qu’il a voulu. » (Ps. CXIII, 2.) Je vous réponds que Jésus-Christ a assez loué ce lépreux lorsqu’il lui a dit : « Allez, offrez le don que Moïse a prescrit, afin que ce leur soit un témoignage. » Car il lui marque par ces paroles qu’il accuserait ces prêtres, et que sa foi condamnerait leur incrédulité. Toutefois croire en Jésus-Christ était beaucoup plus méritoire chez un gentil que chez un juif. Or, que le centenier n’était pas juif, c’est ce qui se conclut aisément et de son office même et de cette parole : « Même en Israël je n’ai point trouvé une foi si grande. » C’était en effet une chose bien rare, qu’un homme qui n’était pas juif eût ces sentiments. Car je m’imagine qu’il se représentait cette milice toute sainte, et ces troupes d’anges qui sont dans le ciel, que Jésus-Christ en était le chef; et qu’il dominait aussi souverainement sur les maladies, sur la mort et généralement sur toutes choses, que lui-même sur ses soldats. C’est pourquoi il dit:

« Car moi qui ne suis qu’un homme soumis à d’autres. » C’est-à-dire, je ne suis qu’un homme et vous êtes Dieu. Je suis soumis à d’autres, et vous ne dépendez de personne. Si donc étant homme et soumis à d’autres, j’ai néanmoins tant d’autorité; que ne devez-vous point faire vous qui êtes Dieu et indépendant de tout? En parlant ainsi il veut raisonner non d’égal à égal, mais du moins au plus. Si moi qui ne suis que ce que sont ceux qui m’obéissent, et qui suis même soumis à d’autres plus puissants que moi , j’obtiens néanmoins dans ma charge, quoique bien petite, une telle obéissance; si mes subordonnés exécutent, sans hésiter, chacun les différents ordres que je leur donne; en effet, je dis à celui-ci: va et il va; à celui-là: viens, et il vient; » combien plus pourrez-vous vous faire obéir en tout ce qu’il vous plaira de commander? Quelques-uns lisent ainsi ce passage: «Si moi qui ne suis qu’un homme, ayant sous moi des soldats. » Mais considérez surtout comment il montre que Jésus-Christ peut maîtriser la mort comme il ferait son esclave , et lui commander en maître absolu.

Car en disant: « Je dis à mon serviteur: viens, et il vient; va, et il va; » il semble dire à Jésus-Christ: Si vous défendez à la mort de venir où est mon serviteur, elle n’y viendra point; si vous lui commandez de s’en aller, elle s’en ira. Admirez donc, mes frères, jusqu’où allait la foi de cet homme ! Il prévient l’avenir, et il montre par avance ce que tout le monde devait reconnaître ensuite. Il déclare hautement que Jésus-Christ avait un empire souverain sur la vie et sur la mort, qu’il pouvait conduire jusqu’aux portes de l’enfer, et en rappeler. Il ne compare pas cette puissance de Jésus-Christ sur la mort seulement à l’autorité qu’il a sur ses soldats; mais ce qui est encore plus, au pouvoir qu’il a sur ses serviteurs. Cependant quoiqu’il ait une foi si vive, il ne se croit pas digne que Jésus-Christ entre chez lui. Mais Jésus-Christ, pour faire voir qu’il était très digne de cette grâce, lui en fait encore de bien plus grandes. Car il relève sa foi avec admiration. Il la propose pour modèle à tout le monde, et il lui donne infiniment plus qu’il ne lui avait demandé. Il ne lui demandait que la guérison de son serviteur, et il obtient une place dans le royaume du ciel.

Voyez-vous ici l’accomplissement manifeste de cette parole du Sauveur, « Demandez premièrement le royaume du ciel, et toutes choses vous seront données comme par surcroît? » (Matth. VI, 33.) A cause de la foi et de l’humilité admirables qu’il a montrées, Jésus-Christ lui donne le ciel, et il ajoute à ce don, comme par surcroît, la santé de son serviteur. Mais pour témoigner encore davantage (218) l’estime qu’il avait pour lui, il montre qui sont ceux qu’il exclut de ce royaume dont il le rend héritier. Il déclare nettement à tout le monde qu’à l’avenir ce ne serait plus la justice de la loi, mais la foi qui sauverait : que ce don serait offert non-seulement aux Juifs, mais encore aux gentils; et aux gentils même plus qu’aux Juifs : car ne croyez pas, leur dit-il que ce que je dis ici s’accomplisse seulement dans le centenier ; cela s’accomplira généralement dans toute la terre.

Ainsi il prédit la vocation des gentils, dont plusieurs l’avaient suivi de la Galilée, et il relève leurs esprits par les grandes espérances qu’il leur donne. Il relève d’un côté le courage de ces peuples, et il humilie de l’autre l’orgueil des Juifs. Néanmoins, pour ne les pas offenser par ses paroles, et pour ne leur point donner occasion de l’accuser et de médire de lui, il ne parle pas ouvertement des gentils dans son discours; mais il prend occasion du centenier d’en parler comme en passant. Il ne prononce pas même le nom de gentils. Il ne dit pas : « plusieurs des gentils; » mais « plusieurs de l’Orient et de l’Occident, » ce qui marquait sans doute les Gentils, mais d’une manière obscure qui ne pouvait pas blesser ceux qui l’écoutaient. Il tempère encore ce langage si nouveau par un autre adoucissement, en s’exprimant plutôt par le mot de sein d’Abraham, que par celui du royaume: car ce dernier était peu connu des Juifs ; mais le seul nom d’Abraham était capable de faire une grande impression dans leurs esprits. Aussi saint Jean voulant étonner les Juifs, ne leur parle point d’abord de l’enfer, mais de ce qui les touchait davantage : « Ne dites point, » leur dit-il, « nous avons Abraham pour père. » (Matth. III, 9.)

Jésus-Christ voulait empêcher aussi qu’on scIe prît pour un ennemi de la loi, puisqu’on ne pouvait raisonnablement avoir ce soupçon d’un homme qui témoignait tant d’estime des patriarches, qu’il faisait consister la souveraine félicité à se reposer dans leur sein. Remarquez donc , je vous prie, mes frères, le double sujet que les Juifs ont ici de s’affliger, et le double sujet qu’ont les gentils de se réjouir: les uns parce qu’ils sont non-seulement exclus d’un royaume, mais d’un royaume qui leur avait été promis; et les autres, parce qu’ils sont appelés non-seulement à des biens inestimables, mais encore à un bonheur qui ne leur avait point été promis, et qu’ils n’avaient jamais osé espérer. C’était encore un grand sujet de douleur aux Juifs de voir les gentils leur ravir l’héritage de leur père. Jésus-Christ les appelle « enfants du royaume, » parce que le royaume, en effet, leur avait été préparé. Et c’est ce qui devait les toucher sensiblement, d’avoir reçu la promesse de reposer un jour dans le sein et dans l’héritage d’Abraham, et de s’en voir néanmoins exclus pour jamais. Et comme cette parole était une prophétie, pour en faire voir la vérité, il la confirme aussitôt par une guérison miraculeuse de ce serviteur malade.

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