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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE LXXXI

5.

Quel avantage donc, ô chrétien, retirez-vous de votre foi, si vous êtes après votre mort jeté dans ce lieu «de pleurs et de grincements de dents » : et si, durant celte vie même, vous êtes toujours agité de soins, environné de piéges, haï de tous les hommes et de ceux mêmes qui paraissent vous flatter le plus? Car comme les bons sont aimés non-seulement des bons, mais encore des méchants, les méchants de même sont haïs des bons, et de ceux même qui leur ressemblent. Cela est si vrai que je ne craindrais pas d’en prendre les avares même pour juges. Ils sont insupportables les uns pour les autres. Ils s’incommodent et s’embarrassent entre eux comme ils se nuisent les uns aux autres, ils se haïssent mortellement. Ils se condamnent et s’accusent réciproquement. Ils tiennent à injure et à outrage qu’on les appelle ce qu’ils sont; et en cela ils ne se trompent pas. Car l’avarice est le comble de la corruption et de l’infamie,

Aussi, comment celui qui s’abandonne à ce vice si honteux pourrait-il vaincre ou la vaine gloire, ou la colère, ou les dérèglements de la chair, puisque toutes ces passions sont bien plus difficiles à surmonter que l’avarice, ayant leur principe et comme leur racine dans la nature? Il y a beaucoup de personnes qui croient que la complexion du corps contribue à rendre les hommes ou tristes ou colères, ou peu chastes. Les médecins reconnaissent que le tempérament agit beaucoup eu ce point; que ceux qui sont ardents et bilieux sont plus sujets à l’impureté, et que ceux qui sont d’un tempérament sec sont plus sujets à la colère. Mais jamais personne n’a rien dit de semblable de l’avarice, et cette passion n’a point d’autre source que la corruption de notre esprit et de notre coeur.

C’est pourquoi je vous conjure, mes frères, de vous opposer à ce vice dangereux, et de le combattre de toutes vos forces. Appliquez-vous avec soin à détruire tous ces désirs déréglés qui naissent en nous dans toute la suite de notre vie. Si nous négligeons de dompter nos passions dans chaque âge où nous nous trouvons, nous nous trouverons à notre mort comme un vaisseau battu de la tempête qui a perdu toutes ses richesses. Car cette-vie est comme une mer d’une vaste étendue. Comme la mer est en divers lieux différemment agitée et dangereuse, la mer Egée à cause des vents, la mer Thyrrénienne à cause des détroits qui la resserrent; cet endroit vers la Lybie qu’on appelle Charybde, à cause des bancs de sables, la Propontide et le Pont-Euxin à cause de la violence de leurs flots, la mer d’Espagne à cause du peu de connaissance qu’on a de ses routes, et les autres de même pour des causes particulières. Ainsi, tous les âges de notre vie ont leurs mouvements et leurs tempêtes.

L’enfance est d’abord agitée par des mouvements très-fréquents, à cause de la violence de cet âge qui n’a point d’arrêt ni de fixité, et qui se laisse aller où la passion l’emporte. C’est pourquoi nous donnons aux enfants des maîtres et des précepteurs, afin que leur (30) direction supplée au défaut de cet âge, et qu’ils imitent les sages pilotes qui, par leur adresse et par le maniement du gouvernail savent régler l’inconstance et l’agitation des flots.

Les transports impétueux de la jeunesse succèdent à ceux de l’enfance. Cet âge ressemble à la mer Egée, et est sujet à des vents furieux que la concupiscence y excite de toutes parts. Tout le monde aussi sait dans quels périls se trouvent les jeunes gens; et combien ils sont plus exposés que les autres, parce que leurs passions sont plus fortes, et qu’ils ne sont plus ni assez dociles pour se laisser conduire par un maître, ni encore assez sages pour se conduire. Lors donc que les vents soufflent avec plus de violence, que le pilote se retire, et qu’un autre sans expérience prend le gouvernail sans être aidé ni soutenu de personne , jugez ce qu’on doit craindre pour le vaisseau.

L’âge d’homme suit la jeunesse. C’est alors qu’on se trouve comme inondé de soins et d’affaires; c’est alors qu’on pense à chercher une femme, à pourvoir des enfants et à gouverner toute une famille. C’est alors que les inquiétudes viennent en foule; que l’envie et que l’avarice règnent dans l’âme. Si donc nous éprouvons toutes ces agitations différentes dans les différents âges de la vie, comment pourrons-nous vivre heureusement en ce monde, et éviter les maux de l’autre, à moins d’avoir été élevés d’abord dans la crainte de Dieu et dans la piété? Car si nous n’apprenons à vivre chrétiennement dès l’enfance, et si nous ne fuyons point l’avarice dans l’âge d’homme, nous tomberons dans une malheureuse vieillesse qui sera le comble de tous les déréglements de notre vie. Notre âme sera comme un vaisseau tout brisé, chargé non de marchandises précieuses, mais de corruption et de boue. Cet état alors sera au démon un sujet de joie, et à nous un sujet de larmes, lorsque nous verrons les supplices qui noue seront préparés.

Evitons ce malheur, mes frères : travaillons de toutes nos forces à combattre nos passions. Détruisons en nous cette passion de l’avarice, afin d’être heureux en ce monde et en l’autre, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. (31)

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