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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE VIII

2.

En effet, les Ascalonites et les autres peuples voisins, lorsqu’ils eurent pris l’arche, qu’ils eurent été frappés d’une grande plaie, conseillaient à ceux de leur nation de ne pas lutter contre Dieu, de ne pas lui résister, et entre autres merveilles, ils leur rappelaient comment Dieu s’était joué des Egyptiens :« Pourquoi, » disaient-ils, « appesantissez-vous vos coeurs, comme autrefois I’Egypte et Pharaon ? Lorsque Dieu se fut joué d’eux, ne laissèrent-ils pas aller son peuple? » (I Rois, 6, VI. ) Ils, parlaient ainsi persuadés que cette conduite adroite n’était pas inférieure à tant de prodiges éclatants, ni moins propre à démontrer la puissance et la grandeur de Dieu. (62)

Ce qui arriva à Hérode à l’occasion des mages n’était-il pas de nature aussi à le frapper fortement? Se voir ainsi trompé et joué par les mages, n’était-ce pas à crever de dépit ? que s’il n’en devint pas meilleur, ce n’est pas la faute de Dieu qui lui avait ménagé cette leçon : il faut l’attribuer à l’excès de folie du tyran qui, loin de céder à ces avertissements, et de revenir de sa méchanceté, s’emporta plus avant dans le crime et ne fut pas arrêté par la crainte d’encourir un châtiment, plus sévère par un excès d’endurcissement et de démence.

Mais pourquoi Dieu choisit-il l’Egypte, pour y envoyer cet enfant? L’Evangile en marque la principale raison, qui était d’accomplir cette parole: « J’ai appelé mon fils de l’Egypte.» (Osée, II, 1.) C’était aussi pour annoncer dès lors à toute la terre les grandes espérances qu’elle devait concevoir pour l’avenir. Car, comme l’Egypte et Babylone avaient plus que tout le reste du monde, brûlé dés flammes de l’impiété, Dieu voulait marquer d’abord qu’il convertirait l’une et l’autre, et qu’il les purifierait de leurs. vices; et donner par là l’espérance d’un semblable changement à toute la terre. C’est pourquoi il envoie les mages à Babylone, et va lui-même dans l’Egypte avec sa mère.

Outre ces raisons, nous avons encore ici une autre instruction très utile, pour nous établir dans une solide vertu; c’est de nous préparer dès les premiers jours de notre vie aux tentations et aux maux. Car considérez que ce fut dès le berceau que Jésus-Christ se vit obligé de fuir. A peine est-il né que la fureur d’un tyran s’allume contre lui. Elle l’oblige de se sauver dans un pays étranger, et sa mère si pure et si innocente est contrainte de s’enfuir, et d’aller vivre avec des barbares.

Cette conduite de Dieu vous apprend que lorsque vous avez l’honneur d’être employé dans quelque affaire spirituelle, et que vous vous voyez ensuite accablé de maux et environné de dangers, vous ne devez pas en être troublé ni dire en vous-même: D’où vient-que je suis ainsi traité, moi qui m’attendais à la couronne, aux éloges, à la gloire, aux brillantes récompenses après avoir si bien accompli la volonté de Dieu? Mais que cet exemple vous anime à souffrir généreusement et vous fasse connaître que la suite ordinaire des vocations spirituelles fidèlement remplies, c’est la souffrance, et que les afflictions sont les compagnes inséparables de la vertu.

Remarquez aujourd’hui cette vérité, non seulement dans la mère de Jésus, mais encore dans les mages. Car ils se retirent en secret comme des fugitifs, et la Vierge qui n’était jamais sortie du secret d’une maison, est contrainte de faire un chemin très pénible, à cause de cet enfantement tout spirituel et tout divin. Admirez une merveille si étrange. La Judée persécute Jésus-Christ, et l’Egypte le reçoit et le sauve de ceux qui le persécutent. Ceci fait bien voir que Dieu n’a pas seulement tracé dans les enfants des patriarches les figures de l’avenir, mais encore dans Jésus-Christ même, car il est- certain que beaucoup de choses qu’il a faites alors étaient des figures de ce qui devait arriver après; je citerais par exemple l’ânesse et l’ânon qu’il monta pour faire son entrée à Jérusalem.

L’ange donc apparut non à Marie, mais à Joseph, et lui dit: « Levez-vous, et prenez l’enfant et sa mère. » Il ne dit plus comme auparavant: « Prenez Marie votre femme ; » mais «prenez la mère de l’enfant, » parce qu’il ne restait plus à Joseph aucun doute après l’enfantement, et qu’il croyait fermement la vérité au mystère. L’ange lui parle donc avec plus de liberté, et n’appelle plus Marie «sa femme, »mais «la mère de l’enfant. Et fuyez en Egypte,» dit-il. Et il lui en dit en même temps la raison: « Car Hérode cherchera l’enfant pour le perdre(13.)»

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