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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE VIII

3.

Joseph écoutant ces paroles n’en est point scandalisé. II ne dit point à l’ange: voici une chose bien étrange. Vous me disiez il n’y a pas longtemps que cet enfant sauverait son peuple, et il ne se peut sauver aujourd’hui lui-même. Il faut que nous nous retirions dans une terre étrangère. Ce que vous me commandez de faire est contraire à votre promesse. Joseph ne dit rien de semblable, parce que c’était un homme fidèle. II ne témoigne point de curiosité pour savoir le temps de son retour, quoique l’ange ne le lui eût point marqué en particulier, lui disant en général : « Demeurez-là jusqu’à ce que je vous dise d’en sortir. » Cependant il n’en témoigne pas moins d’ardeur à croire et à obéir, et il souffre avec joie toutes ces épreuves. La bonté de Dieu mêle en cette rencontre la joie avec la tristesse et tempère l’une par l’autre. C’est ainsi qu’il a coutume d’agir envers tous les saints. Il ne les laisse pas toujours (63) ni dans les périls ni dans la sécurité, mais il fait de la suite de leur vie comme un tissu et une chaîne admirable de biens et de maux. C’est ce qu’il pratique envers Joseph, et je vous prie de le remarquer.

Il voit la grossesse de Marie, et il entre aussitôt dans le trouble et dans la peine, soupçonnant sa jeune femme d’adultère; mais l’ange survient en même temps qui le guérit de ses soupçons et le délivre de ses craintes. L’enfant naît ensuite. Il en conçoit une extrême joie; mais elle est aussitôt suivie d’une douleur étrange, lorsqu’il voit toute la ville troublée et un roi furieux résolu de perdre l’enfant. Peu de temps après, cette tristesse est encore tempérée par la joie que lui causent l’étoile et l’adoration des mages; mais elle est aussitôt changée en une nouvelle frayeur lorsqu’on lui dit : « qu’Hérode cherche l’enfant pour le perdre, » et que l’ange l’oblige à fuir pour le sauver.

Car Jésus-Christ devait agir alors d’une manière humaine. Le temps d’agir en Dieu n’était pas encore venu, S’il avait commencé de faire des miracles de si bonne heure, on n’aurait pas cru qu’il fût homme. C’est pourquoi il ne vient pas au monde tout d’un coup; mais il est conçu d’abord, il demeure neuf mois entiers dans le sein de Marie, il naît, il est nourri de lait, il se cache durant tant de temps et attend que par la succession des années il soit devenu homme, afin que cette conduite persuade à tout le monde la vérité de son incarnation. Mais pourquoi donc, direz-vous, parut-il d’abord quelques miracles? C’était à cause de sa mère, de Joseph, de Siméon qui était près de mourir, des pasteurs, des mages et des Juifs mêmes, puisque s’ils eussent voulu examiner avec soin tout ce qui se passait, ils en eussent retiré un grand avantage. Que si vous ne voyez rien dans les prophètes touchant les mages, ne vous en étonnez pas. Les prophètes ne devaient ni tout prédire, ni ne rien prédire absolument. Si tant de prodiges s’étaient opérés tout à coup sans être annoncés, ils eussent trop frappé les hommes, trop bouleversé leurs idées. D’un autre côté, s’ils avaient connu d’avance tout le détail des mystères, ils en eussent accueilli l’événement avec trop d’indifférence, et les évangélistes n’auraient plus rien eu de nouveau à dire.

« Joseph s’étant levé prit l’enfant et sa mère durant la nuit et se retira en Egypte (14), où il demeura jusqu’à la mort d’Hérode, afin que cette parole que le Seigneur avait dite par le Prophète fût accomplie : J’ai appelé mon fils de l’Egypte (14). » Si les Juifs doutent de cette prophétie et prétendent que cette parole: « J’ai appelé mon fils de l’Egypte» (Osée, XI, 1), doit s’entendre d’eux-mêmes, nous leur répondrons que la coutume des prophètes est de dire des choses qui ne s’accomplissent pas en ceux-là même dont ils les disent. Ainsi, lorsque l’Ecriture dit de Siméon et de Lévi : « Je les diviserai dans Jacob et je les disperserai dans Israël (Gen. XLIX, 7); » cette prophétie ne s’est pas accomplie dans ces deux patriarches, mais seulement dans leurs descendants. Ce que Noé dit de Chanaan ne s’est pas non plus accompli dans lui, mais dans les Gabaonites qui en sont sortis. La même chose se remarque encore dans le patriarche Jacob. Car cette bénédiction que son père lui donna: « Soyez le seigneur de vos frères, et que les enfants de votre père vous adorent (Gen. XXVII, 29),» ne s’est point certainement accomplie en lui, puisqu’au contraire Jacob eut tant de crainte et de frayeur de son frère Esaü, et que nous voyons dans l’Ecriture qu’il se prosterna plusieurs fois en terre pour l’adorer, mais cela s’est vérifié dans ses enfants.

On peut dire ici la même chose. Car, qui des deux est plus véritablement Fils de Dieu, de celui qui adore un veau d’or, qui se consacre au culte de Beelphégor et qui immole ses enfants au démon, ou de celui qui est le Fils de Dieu par sa nature, et qui rend un souverain honneur à son Père? C’est pourquoi si Jésus-Christ n’était venu, cette prophétie n’aurait point été assez dignement accomplie. Et remarquez que l’Evangéliste insinue ceci lorsqu’il dit « Afin que la parole du prophète fût accomplie, » montrant assez par là qu’elle ne l’eût point été si le Fils de Dieu ne fût venu.

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