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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE X.

1.

Quel est ce temps dont parle l’Evangéliste? Car il ne marque pas le temps auquel Jésus étant encore enfant vint à Nazareth, puisque saint Jean ne vint que près de trente ans après, comme saint Luc le témoigne. Comment donc l’Evangéliste dit-il, « en ce temps-là? » L’Ecriture se sert d’ordinaire de cette manière de parler, non seulement lorsqu’elle joint une histoire à une autre qui l’avait immédiatement précédée, mais encore lorsqu’elle parle de choses qui ne sont arrivées que longtemps après.

C’est ainsi que, Notre-Seigneur étant assis sur la montagne des Oliviers, ses disciples l’interrogèrent touchant la captivité de Jérusalem, et son dernier avènement, deux choses, vous le savez, très-éloignées l’une de l’autre. Et néanmoins après que Jésus-Christ eut achevé de leur parler de la destruction de Jérusalem, en passant du premier sujet au second, il dit:

«Alors» il arrivera, etc, ne voulant pas dire que ces deux événements se suivraient sans intervalle, mais seulement que le dernier arriverait en son temps. C’est dans le même sens qu’on doit prendre ici ces paroles: « En ce temps-là, » par lesquelles l’évangéliste n’entend nullement exprimer la succession non interrompue des deux événements ; mais seule-ment distinguer le temps du second d’avec celui du premier.

Pourquoi Jésus-Christ laisse-t-il passer trente ans avant que de se faire baptiser? C’est parce qu’après son baptême, il devait anéantir la loi. Il voulut d’abord s’y assujétir entièrement, (74) et l’accomplir avec exactitude jusqu’à l’âge de trente ans, âge qui comporte tous les péchés que l’homme peut commettre, afin qu’on ne pût pas dire qu’il avait aboli la loi, parce qu’il n’avait pu l’accomplir. Car tout âge n’est pas attaqué par toutes sortes de vices. Les premières années de la vie sont remplies d’imprudence et de faiblesse d’esprit. L’âge un peu plus avancé, est plus sujet aux plaisirs et aux passions: et le reste de la vie est principalement exposé à l’avarice. C’est pour ce sujet que Jésus-Christ attend jusqu’à trente ans ; qu’il passe par la suite de tous les âges, en y accomplissant la loi très exactement; et qu’il vient enfin au baptême, dernière observance qui doit compléter sa soumission à la loi antique. Je dis que le baptême était la dernière prescription légale qui lui restât à remplir, et j’en trouve la preuve dans ce qu’il dit lui-même à saint Jean: «Il faut que nous accomplissions ainsi toute la justice; » comme s’il disait: Nous avons jusqu’ici accompli tout ce qui est commandé par la loi, sans violer la moindre de ses prescriptions. Il ne reste plus que cette seule satisfaction à lui accorder, il faut donc encore nous y soumettre afin d’accomplir ainsi toute justice. Car Jésus-Christ appelle ici « justice, » l’accomplissement de toutes les ordonnances légales. C’est donc pour cette raison, comme nous venons de le faire voir, que Jésus-Christ vient aujourd’hui recevoir le baptême.

Mais d’où est venue l’institution de ce baptême? Car saint Luc marque clairement que le fils de Zacharie ne l’a pas établi de lui-même, mais par .le mouvement de Dieu:« Dieu, » dit cet évangéliste, « fit entendre sa parole, c’est-à-dire son ordre, à Jean fils de « Zacharie. » (Luc, III, 2.) Et saint Jean dit de lui-même: « Celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, m’a dit : Celui sur qui vous verrez descendre et demeurer le Saint-Esprit, est celui qui baptise par le Saint-Esprit. » (Jean I, 23.)

Pourquoi donc Dieu l’envoie-t-il baptiser ? Il nous le déclare lui-même, lorsqu’il dit: « Pour moi je ne le connaissais pas; mais je suis venu baptiser dans l’eau, afin qu’il soit connu dans Israël. » (Ibid. 31.) Mais si c’était là l’unique cause de son baptême, pourquoi saint Luc dit-il: « Que Jean vint dans tout le pays proche du Jourdain, prêchant le baptême de pénitence pour la rémission des péchés; » quoique ce baptême ne donnât pas la rémission des péchés, qui était réservée à celui, que Jésus-Christ a institué depuis? Car c’est en ce second baptême, que nous avons été ensevelis avec Jésus-Christ, et que notre vieil homme a été crucifié avec lui, et avant la croix de Jésus-Christ, il n’y a point eu de rémission des péchés, grâce qui est toujours attribuée au sang du Sauveur, comme saint Paul l’assure par ces paroles: « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés (I Cor. VI, 11), e non par le baptême de Jean, « mais au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par l’esprit de notre Dieu. » Et le même apôtre dit ailleurs : «Jean a prêché le baptême de la « pénitence. » Il ne dit pas de la rémission des péchés, « afin qu’on crût en celui qui devait venir après lui. » (Act. XIII, 24.) Car, avant que l’hostie eût été offerte, que le Saint-Esprit fût descendu, que le péché eût été payé, l’inimitié entre Dieu et les hommes détruite, la malédiction levée, comment la rémission eût-elle pu avoir lieu?

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