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Works John Chrysostom (344-407) In Matthaeum homiliae I-XC Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
HOMÉLIE PREMIERE

6.

Dans cette sainte république on ne fait pas la guerre contre les hommes, mais contre les démons et les puissances spirituelles. C’est pourquoi elle n’a pour chef dans ces combats invisibles ni un homme ni un ange, mais Dieu même. Les armes aussi de ces soldats sont bien différentes de ces armes d’ici-bas. Elles ne sont formées ni de peaux de bêtes, ni de fer, mais de la vérité, de la foi, de la justice, et de toutes les vertus.

Puis donc que le livre que nous entreprenons d’expliquer, contient les lois de cette divine, république; écoutons avec soin saint Matthieu, qui en parle très clairement, ou plutôt Jésus-Christ qui en est le législateur, qui parle lui-même par la bouche de son saint évangéliste. Appliquons-nous à ces divines instructions, afin de pouvoir être un jour du nombre de ses heureux citoyens, de ceux qui se sont rendus illustres en suivant ses lois, et qui se sont acquis des couronnes immortelles.

Plusieurs croient que ce livre est facile, et qu’il n’y a que les Prophètes qui soient difficiles; mais ce sentiment est celui de ceux qui ne connaissent pas assez la profondeur des mystères de l’Evangile. C’est pourquoi je vous conjure de me suivre avec soin, afin que nous entrions ensemble dans cette vaste mer des vérités évangéliques, sous la conduite de Jésus-Christ, qui nous servira de guide. Afin que vous compreniez mieux mes explications, je vous engagerai fortement, suivant mon habitude, à lire d’avance en votre particulier le passage de la sainte Ecriture que je dois vous expliquer. Ainsi la lecture servira de préparation à l’enseignement, comme il arriva à l’eunuque dont parlent les Actes, et nous facilitera à nous-mêmes l’accomplissement de notre tâche.. Sur, notre route les questions vont se presser en foule les unes sur les autres. Considérez combien, dès l’entrée de l’Evangile, il se présente de difficultés à éclaircir! Premièrement, d’où vient qu’on fait descendre la généalogie de Jésus-Christ par Joseph, qu’on sait n’être pas le père de Jésus-Christ?

En second lieu comment peut-on connaître que le Sauveur vient de la tige de David, puisque les parents de Marie, sa mère, sont entièrement inconnus, et que cette généalogie de l’Evangile ne se tire point du côté de Marie?

En troisième lieu, pourquoi l’Evangile rapporte-t-il la généalogie de Joseph qui est complètement étranger à la naissance de Jésus-Christ, sans se mettre en peine de rechercher les parents et. les aïeux de la Vierge dont il était fils?

Pourquoi tirant cette généalogie des hommes, y nomme-t-il aussi quelques femmes?

Pourquoi en ayant nommé quelques-unes, ne les a-t-il pas toutes nommées? Et pourquoi passant les plus saintes, comme Sara et Rébecca, et d’autres semblables, ne nomme-t-il que celles qui sont connues par quelque vice, comme par la fornication, par l’adultère, par des mariages illégitimes, ou par la qualité d’étrangères et de barbares à l’égard du peuple de Dieu? Car l’évangéliste parle de Ruth, de la femme d’Urie, et de Thamar, dont l’une était étrangère, l’autre une impudique, et l’autre une incestueuse, qui voulut concevoir de son beau-père, non selon la loi du mariage, mais par une surprise qu’elle lui fit sous l’habit d’une courtisane. Tout le monde sait quelle était la femme d’Urie, et l’adultère qu’elle commit avec David. Cependant l’Evangile, passant toutes les autres femmes, ne parle que de celle-ci dans cette généalogie. N’était-il pas raisonnable, si on voulait parler des femmes, de les nommer toutes, ou s’il n’en fallait nommer que quelques-unes, de choisir plutôt celles qui étaient recommandables par leur vertu, que celles qui étaient décriées pour, le dérèglement de leur vie?

Il est donc aisé de voir combien ce commencement même est difficile, quoiqu’il paraisse clair à tout le monde, et même superflu à plusieurs, qui n’y voient autre chose qu’une liste de quelques noms propres.

Nous devons encore rechercher pourquoi l’on passe trois rois dans la suite de cette généalogie. Si l’on dit que c’est à cause de leur impiété, n’en devait-on pas aussi retrancher (11) beaucoup d’autres qui ont été aussi méchants que ceux-ci?

On demande encore pourquoi, lorsque saint Matthieu dit expressément que la généalogie du Christ jusqu’à Abraham contient trois séries, chacune de quatorze générations, ce nombre se trouve incomplet dans la troisième série telle qu’il la domine?

On demande enfin pourquoi saint Luc et saint Matthieu ayant fait la généalogie de Jésus-Christ, saint Luc ne rapporte pas les mêmes noms, et en rapporte beaucoup plus que saint Matthieu; en d’autres termes pourquoi saint Matthieu marque moins de noms et des noms différents de ceux de saint Luc, quoique l’un et l’autre continuent la généalogie de Jésus-Christ jusqu’à Joseph?

Comprenez donc combien il faudra d’application pour éclaircir ces choses, puisqu’il en faut même pour discerner ce qui a besoin d’éclaircissement. Car ce n’est pas un petit avantage, que de bien discerner ce qui est douteux, et ce qui peut donner lieu à des difficultés.

Par exemple on fait encore cette question Pourquoi sainte Elisabeth, étant de la tribu de Lévi, est appelée la cousine de la sainte Vierge?

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Commentaire sur l'Evangile selon Saint Matthieu
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