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Commentaire sur l'épître aux Romains
5.
Voyez comme chaque expression a sa valeur propre, et montre la grâce de Dieu et la bonne volonté de ceux qui sont sauvés. En effet, en disant : « L'élection », il indique leur mérite, et en ajoutant : « De la grâce », il fait voir le don de Dieu. « Mais si c'est par la grâce, ce n'est donc point par les oeuvres ; autrement la grâce ne serait plus grâce (6)». Or si c'est par les oeuvres ce n'est plus une grâce, autrement l'oeuvre ne serait plus une oeuvre. Après avoir dit cela, il revient encore sur l'obstination des Juifs, la combat et leur ôte par là toute excuse. Vous ne pouvez pas, leur dit-il, objecter que, si les prophètes vous appelaient, si Dieu vous exhortait, si les faits mêmes élevaient la voix, alors que la jalousie aurait suffi, à elle seule, à vous attirer : objecter, dis-je, que les commandements étaient difficiles, que vous ne pouviez pas avancer parce qu'on exigeait de vous des actes, des efforts pénibles : non, vous ne pouvez pas employer ce prétexte. Comment Dieu aurait-il pu exiger de vous ce qui eût atténué l'effet de sa grâce? En disant cela, il veut leur montrer que Dieu désirait vivement leur salut. En effet
non-seulement leur salut eût été facile, mais Dieu en eût retiré une très-grande gloire, en faisant ainsi éclater sa bonté. Pourquoi donc craigniez-vous d'avancer, quand on n'exigeait point de vous les oeuvres? Pourquoi vous soulever et discuter, quand la grâce vous est offerte, et. parler de loi au hasard et sans fruit? Cela ne vous sauvera pas, et vous perdrez le don. En rejetant obstinément cette voie de salut, vous détruisez la grâce de Dieu. Et pour qu'on ne trouve pas ce langage étrange, il affirme que les sept mille dont il a parlé, ont été sauvés par la grâce. En effet, en disant que, dans ce temps aussi; un reste a été sauvé selon l'élection de la grâce, il indique que ces sept mille ont été sauvés par la grâce. Et il ne dit pas cela seulement; car par ces expressions : « Je me suis réservé », Dieu fait entendre que c'est à lui qu'appartient en cela le rôle principal.
Mais, dira-t-on, si on est sauvé par la grâce, pourquoi ne le sommes-nous pas tous? Parce que vous ne le voulez pas : car la grâce, toute grâce qu'elle est, sauve ceux qui veulent être sauvés, et non ceux qui ne veulent pas l'être, ceux qui la repoussent, et sont continuellement en guerre et en opposition avec elle. Le voyez-vous s'attacher sans cesse à prouver : « Que la parole de Dieu n'est pas restée sans effet » (Rom. IX, 6), et faisant voir que la promesse s'est réalisée pour ceux qui en étaient dignes, et qu'ils ont pu, quoiqu'en petit nombre, former le peuple de Dieu? Du 'reste, au commencement de son épître, il exprime cette vérité avec plus de force, quand il dit : « Car qu'importe, si quelques-uns n'ont pas cru ? » (Rom. III, 3), et, ne s'en tenant pas là, il ajoutait : « Dieu est véritable, mais tout homme est menteur ». Maintenant il donne une autre preuve de cette vérité, montre la force de la grâce, et affirme encore que les uns sont sauvés et les autres perdus.
Rendons donc grâces d'être du nombre des sauvés, et de l'avoir été par le don de Dieu, puisque nous ne pouvions pas l'être par nos oeuvres. Et ne soyons pas seulement reconnaissants en paroles , mais en actions et en pratique. Car la véritable reconnaissance c'est de faire ce qui doit procurer de la gloire à Dieu, c'est de fuir les maux dont nous avons été délivrés. Si après avoir injurié un roi , nous étions récompensés au lieu d'être punis, et que nous l'insultassions de nouveau ; (342) convaincus par là d'une ingratitude extrême, nous serions justement punis du dernier supplice, bien plus sévèrement que nous ne l'eussions été la première fois. En effet, le premier outrage aurait moins fait voir notre ingratitude que le second, infligé après le pardon, après l'honneur reçu. Fuyons donc les maux dont nous avons été délivrés, ne soyons pas reconnaissants seulement en paroles, et qu'on ne dise pas de nous : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais par le coeur, il est loin de moi ». (Ps. XXIX,13.) Comment ne serait-il pas absurde que, pendant que les cieux racontent la gloire de Dieu, vous, pour qui ont été faits ces cieux qui glorifient Dieu , vous fissiez blasphémer par votre conduite celui qui vous a créés? Aussi ce n'est pas seulement le blasphémateur qui sera puni, mais vous subirez aussi le châtiment. Car ce ne sont pas les cieux qui élèvent la voix pour glorifier Dieu, mais ils y excitent les hommes par leur aspect, et voilà pourquoi on dit qu'ils racontent la gloire de Dieu. Ainsi ceux qui mènent une vie édifiante, glorifient Dieu, même en gardant le silence, parce qu'ils le font glorifier par d'autres. Car le ciel n'excite pas autant l'admiration qu'une vie pure. Aussi quand nous parlons aux gentils, ce n'est pas le ciel que nous leur montrons, mais ces hommes qui étaient pires que des animaux et que Dieu a faits les émules des anges. C'est en leur parlant de ce changement que nous leur fermons la bouche.
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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV)
5.
V. 6: „Wenn aber durch Gnade, so nicht infolge der Werke, weil ja sonst Gnade nicht mehr Gnade ist. Wenn aber infolge der Werke, dann ist es nicht Gnade weil sonst ja das Werk nicht mehr Werk ist“ 1
.— Wieder setzt Paulus dem Eigensinn der Juden zu und schneidet jede Entschuldigung ab, die sie etwa dem bisher Gesagten gegenüber vorbringen könnten. Ihr könnt, will er sagen, nicht einwenden: Ja, die Propheten haben uns zwar gerufen, Gott hat uns eingeladen, die Tatsachen selbst haben gerufen, die Eifersucht war dazu angetan, uns zu locken; aber das Anbefohlene war zu schwer, und darum konnten wir nicht Folge leisten. Es wurde von uns verlangt, Werke aufzuweisen und mühevolle gute Taten zu vollbringen. — Nein, das kann man nicht sagen. Wie hätte Gott so etwas von euch verlangen sollen, da ja dadurch ein Schatten auf seine Gnade gefallen wäre? Das sagt der Apostel aber, um zu zeigen, daß Gott den sehnlichsten Wunsch hatte, sie zu retten. Er machte ihnen ihre Rettung nicht bloß leicht, sondern er legte dabei auch seine Menschenliebe an den Tag, was für ihn die größte Verherrlichung ist. S. d85 Was konnte dich also noch abschrecken, dem Rufe Gottes Folge zu leisten, da ja doch keine Werke von dir verlangt wurden? Warum weigerst du dich eigensinnig und kommst mir ohne Sinn und ohne Zweck immer wieder mit dem Gesetz, da dir ja doch die Gnade zu Gebote steht? Durch jenes wirst du nicht das Heil erlangen, und dieses Geschenk läßt du dir verloren gehen. Denn wenn du eigensinnig darauf bestehst, gerade durch das Gesetz das Heil zu erlangen, so lehnst du die Gnade Gottes ab. Damit sie ferner nicht meinen, daß das Heil aus Gnade etwas ganz Unerhörtes sei, hält er ihnen das Beispiel jener siebentausend vor, die ja auch durch Gnade gerettet worden seien. Denn wenn er sagt: „So ist auch in der Jetztzeit ein Reststamm geblieben zufolge der Gnadenwahl“, meint er damit doch, daß auch jene durch Gnade gerettet worden seien. Doch nicht bloß durch diesen Satz, sondern auch durch den Ausdruck: „Ich habe mir sie aufgespart“ bringt der Apostel dies zum Ausdruck. Daraus ist nämlich ersichtlich, daß den größeren Teil Gott zur Rettung (jener siebentausend) beigetragen hat. — Wenn aber das Heil aus Gnade zuteil wird, könnte jemand einwenden, warum erlangen es dann nicht alle? — Weil ihr nicht wollt. Die Gnade nämlich, eben weil sie Gnade (nicht Zwang) ist, bringt nur solchen Rettung, welche sie wollen, nicht aber solchen, welche sie nicht wollen, sie zurückweisen, gegen sie ankämpfen und ihr immerfort widerstehen.
Siehst du, wie der Apostel den ganzen Beweis auf den Satz hinausführt: „Es ist nicht möglich, daß Gottes Wort unerfüllt bleibe“? Er zeigt, daß die Heilsbotschaft nur an die Würdigen ergeht, und daß diese, wenn sie auch wenige an Zahl sind, doch das Volk Gottes ausmachen können. Mit mehr Nachdruck hat er dasselbe in der Einleitung dieses Briefes ausgesprochen, wenn er sagt: „Was macht es, daß manche den Glauben nicht angenommen haben?“; ja er gibt sich damit noch nicht zufrieden, sondern fährt fort: „Gott muß wahrhaft sein, jeder Mensch aber ein Lügner.“ Und nun führt er den Beweis für dieselbe Wahrheit von einer andern Seite. Er legt die Kraft der Gnade dar und zeigt, daß es im- S. d86 mer so gewesen sei, daß die einen das Heil erlangten, die andern aber verloren gingen.
Sagen wir also Gott Dank, daß wir zu den Geretteten gehören und daß wir, die wir nicht auf Grund der Werke das Heil erlangen konnten, es auf Grund des Gnadengeschenkes Gottes erlangt haben! Laßt uns aber unsern Dank nicht bloß in Worten ausdrücken, sondern auch nur durch Werke und Taten! Das ist die höchste Art der Danksagung, wenn wir das tun, wodurch Gott verherrlicht werden will, und das meiden, wovon wir befreit worden sind. Wenn wir eine Majestätsbeleidigung begangen hätten, und wir wären dafür statt bestraft noch ausgezeichnet worden, und wir begingen dann wieder dieselbe Beleidigung, so verdienten wir doch wohl als höchst undankbare Menschen mit Recht die schwerste Strafe, jedenfalls eine viel größere als das erstemal. Denn die erste Beleidigung hätte nicht so sehr unsern Undank an den Tag gelegt als die zweite, die auf Auszeichnung und Liebeserweis erfolgt wäre. Fliehen wir also jene Sünden, von denen wir befreit worden sind, und sagen wir nicht bloß mit dem Munde Dank, damit nicht auch von uns die Klage gelte: „Dieses Volk ehrt mich mit den Lippen, ihr Herz aber ist weit entfernt von mir“ 2. Wie ungereimt ist es nicht, wenn der Himmel die Herrlichkeit Gottes verkündet, du aber, dessentwegen der Himmel geschaffen ist, Dinge begehst, durch welche du Gott, deinem Schöpfer, Schimpf antust? Darum ist nicht bloß der eigentliche Gotteslästerer strafwürdig, sondern (in diesem Falle) auch du. Der Himmel verherrlicht Gott nicht dadurch, daß er etwa seine Stimme erschallen läßt, sondern er bringt durch seinen Anblick andere dazu; in diesem Sinne heißt es, daß er die Herrlichkeit Gottes verkünde. So verherrlichen auch solche Menschen, die ein bewundernswertes Leben führen, Gott, wenn sie auch schweigen, indem andere durch sie dazu gebracht werden, ihn zu verherrlichen. Denn Gott wird nicht einmal durch den Himmel so sehr verherrlicht wie durch ein reines Leben. Wenn wir zu den Heiden reden, berufen wir uns nicht auf den S. d86 Himmel, sondern auf die Menschen, welche, ehedem schlimmer als wilde Tiere, nunmehr mit den Engeln um den Rang streiten. Mit dem Hinweis auf diese Umwandlung bringen wir sie zum Schweigen.