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Commentaire sur l'épître aux Romains
2.
Considérez un peu, je vous prie, comme Paul met partout en opposition, et ce que Dieu fait de son côté, et ce que nous faisons du nôtre. Ce que Dieu a fait est varié, multiple, divers : car il est mort, il nous a délivrés, il nous a amenés, il nous a accordé une grâce ineffable; et nous, nous n'avons apporté que 1a foi. Aussi l'apôtre dit-il : « Par la foi en cette grâce en laquelle nous sommes établis ». Quelle grâce, je vous demande? Celle d'être jugés dignes de la connaissance de Dieu, d'être délivrés de l’erreur, de connaître la vérité, d'obtenir tous les biens par le baptême; il nous a donné accès, afin de nous communiquer tous ces dons; non pas seulement pour que nous soyons délivrés de nos péchés, mais aussi pour que nous jouissions de mille honneurs. Et il ne s'est pas borné à cela; il nous a encore promis d'autres biens, des biens ineffables, qui surpassent notre intelligence et notre raison. C'est pourquoi Paul parle des uns et des autres. En effet, par ce mot : « Grâce », il désigne les biens présents que nous avons reçus, et par ceux-ci : « Nous nous (251) glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu », il nous découvre tous les biens. à venir. Il dit avec raison : « En laquelle nous sommes établis ». Car telle est la grâce de Dieu ;.elle n'a pas de fin, elle n; a pas de terme, mais elle croît toujours : ce qui n'est point le propre des choses humaines. Par exemple , quelqu'un est en possession d'une dignité , d'un honneur, d'un pouvoir; il ne les conserve pas toujours, mais il en déchoit promptement, car s'ils ne lui sont pas enlevés par un homme, du moins la mort l'en dépouillera complètement. Il n'en est pas ainsi du don de Dieu : ni l'homme, ni le temps, ni les évènements, ni le démon même, ni la mort ne peuvent nous en priver; c'est quand nous mourons, que nous sommes le plus assurés de les posséder, et nos jouissances ne font que s'accroître de plus en plus. Si donc vous n'avez pas de foi aux biens à venir, croyez-y du moins d'après les biens présents et d'après ce que vous avez déjà reçu. C'est ce qui fait dire à Paul : « Et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu », afin que vous sachiez dans quelle disposition doit être l'âme du fidèle. Car il faut être pleinement assuré, non-seulement des biens accordés, mais encore des biens futurs, comme s'ils étaient déjà donnés. On se glorifie des biens qu'on a reçus; mais, nous dit-il, puisque l'espérance des biens à venir est aussi ferme, aussi certaine, que la possession même de ceux que l'on a reçus, il faut donc également s'en glorifier; et pour cela il leur donne le nom de gloire. Si en effet ils contribuent à la gloire de Dieu, ils arriveront certainement, sinon à cause de nous, du moins à cause de lui: Mais à quoi bon, répond-il, dire que les biens à venir méritent qu'on s'en glorifie ? Nous pouvons nous glorifier même des maux présents et en être tiers; aussi ajoute-t-il : « Mais outre cela, nous nous glorifions encore dans les tribulations (3) ». Songez quels seront les biens futurs, puisque nous nous glorifions même de ce qui paraît un mal. Tel est le don de Dieu; il n'y a rien en lui de désagréable.
Dans l'ordre des choses humaines, les combats entraînent des peines, des douleurs, dés misères; seules les couronnes et les récompenses procurent de la joie; ici, il n'en est pas de,même, car la lutte est aussi agréable que le prix. Comme alors les épreuves étaient nombreuses, que le royaume n'existait qu'en espérance ; que les maux étaient présents, les biens en expectative, et que cela brisait le courage des plus faibles ; l'apôtre leur distribue des encouragements avant l'heure des couronnes, en leur disant qu'il faut se glorifier dans les tribulations. Il ne dit même pas : Il faut se glorifier, mais : « Nous nous glorifions», en les encourageant par son propre exemple. Et comme, il pouvait paraître étrange, incroyable, qu'on dût se glorifier dans la faim, dans les chaînes, dans les tourments. dans les injures et les opprobres, il en donne la preuve; et ce qu'il y a de plus fort, c'est qu'il affirme qu'on doit s'en glorifier, non-seulement en vue de l'avenir, mais même dans le présent; parce que les tribulations sont par elles-mêmes un bien. Pourquoi ? Parce qu'elles exercent à la patience. C'est pourquoi , après avoir dit : « Nous nous réjouissons dans les tribulations », il en donne la raison en ces termes : « Sachant que la tribulation produit la patience ». Voyez encore une fois la ténacité de Paul, et comme il retourne le sujet en sens contraire. Comme les tribulations décourageaient des biens à venir et jetaient dans le désespoir, il leur dit qu'elles doivent par elles-mêmes inspirer du courage et qu'il ne faut point désespérer de l'avenir. « Car la tribulation produit la patience; la patience, l'épreuve; et l'épreuve, l'espérance. Or l'espérance ne confond point (4, 5) ». Non-seulement les tribulations ne détruisent point ces espérances, mais elles-en sont le fondement. Même avant les biens à venir, la tribulation produit un très-grand fruit, la patience, et elle éprouve celui qui est tenté. D'ailleurs elle contribue aussi aux biens futurs ; car elle fortifie en nous l'espérance. Rien en effet ne dispose à bien espérer comme une bonne conscience.
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Kommentar zum Briefe des hl. Paulus an die Römer (BKV)
2.
Beachte nur, wie der Apostel überall zwei Dinge nebeneinander stellt: das, was Christus getan hat, und das, was wir tun müssen! Das, was Christus getan hat, ist mannigfaltig und vielerlei und verschiedenartig. Denn er ist für uns gestorben, er hat uns mit Gott versöhnt, er hat uns Zutritt zu ihm verschafft und uns unaussprechliche Gnade geschenkt. Wir aber brauchen nur den Glauben dazu zu tun. Darum sagt er:
„Im Glauben zu dieser Gnade, in der wir stehen.
— Was für eine Gnade ist da wohl gemeint? Die Gnade, der Gotteserkenntnis gewürdigt, vom Irrtum S. b158 befreit worden zu sein, die Wahrheit zu erkennen und aller jener Güter teilhaftig geworden zu sein, die mit der Taufe verbunden sind. Dazu hat er uns Zutritt verschafft, daß wir alle diese Geschenke bekommen — nicht bloß Vergebung der Sünden und Befreiung davon, sondern auch den Genuß von tausenderlei köstlichen Dingen. Doch er blieb dabei nicht stehen, sondern verhieß uns noch andere unaussprechliche, alle Vorstellung und alle Begriffe übersteigende Güter. Darum macht der Apostel beide namhaft; mit dem Wort „die Gnade“ bezeichnet er die gegenwärtigen, die wir schon empfangen haben; mit den Worten
„wir rühmen uns der Hoffnung auf die Herrlichkeit Gottes“
weist er hin auf alles das, was uns (im Jenseits) bevorsteht. — Gut gewählt ist auch der Ausdruck
„in der wir stehen“.
Das ist nämlich der Gnade Gottes eigen: sie hat kein Ende und kennt keine Grenzen, sondern strebt immer höher, was bei menschlichen Dingen nicht der Fall ist. Ich nehme an, jemand hat eine herrschende Stellung und Ruhm und Macht dazu erlangt, so bleibt er darin doch nicht beständig „stehen“, sondern er fällt bald um. Wenn sie ihm auch kein Mensch entreißt, so doch ganz gewiß der Tod, wenn er einmal kommt. Bei den Dingen dagegen, die uns Gott gibt, ist es nicht so. Weder ein Mensch, noch die Zeit, noch die Umstände, selbst nicht der Teufel, auch nicht der Tod, wenn er kommt, kann sie uns nehmen; im Gegenteil, wenn wir sterben, dann halten wir sie erst recht fest und genießen sie immer mehr. Darum, wenn du an die zukünftigen Güter nicht recht glauben willst, denk an die gegenwärtigen, die du bereits empfangen hast, und glaub’ auch an jene. Deswegen sagt der Apostel: „Und wir rühmen uns der Hoffnung auf die Herrlichkeit Gottes“, damit du daraus ersiehst, was für eine Gesinnung der Gläubige haben müsse. Es muß sich sicher fühlen nicht allen des ihm bereits Gegebenen, sondern auch des Zukünftigen gerade so, als ob es ihm gegeben wäre. Man rühmt sich dessen, was man schon im Besitze hat. Weil nun die Hoffnung auf das Zukünftige so fest und bestimmt sein S. b159 soll, wie wenn es sich um Gegebenes handelte, darum sagt er, daß wir uns des Zukünftigen rühmen; er nennt es „Herrlichkeit Gottes“ . Wenn es nämlich zur Herrlichkeit Gottes beiträgt, dann kommt es gewiß, wenn nicht unseretwegen, so Gottes wegen. — Doch was sag’ ich, fährt er fort, daß bloß die zukünftigen Güter des Rühmens wert seien? Sogar die gegenwärtigen Übel können Gegenstand des Rühmens sein und uns veranlassen, auf sie stolz zu sein. Darum fährt er fort:
V. 3: „Aber nicht allein dies, sondern wir rühmen uns auch der Trübsale.“
Erwäge, wie groß die zukünftigen Güter sein müssen, wenn wir sogar stolz sein dürfen auf das scheinbar Trübselige daran! So herrlich ist die Gabe Gottes und so frei von jedem unangenehmen Beigeschmack! Im gewöhnlichen Lauf der Dinge haben Kämpfe ihre Mühe, ihre Qual und ihr Ungemach; erst Siegeskronen und Siegespreise bringen Wonne. Hier ist es aber nicht so, sondern die Kämpfe sind nicht weniger wonnereich als die Siegespreise. Weil nämlich damals die Kämpfe häufig waren, das himmlische Reich aber erst erhofft wurde, die Leiden greifbar gegenwärtig und die Freuden in ferner Sicht waren, und weil dies schwächeren Naturen den Mut benehmen konnte, darum verteilt der Apostel an sie schon vor der großen Krönung am Ende einzelne Siegespreise, indem er sagt, man müsse sich auch der Trübsale rühmen. Er sagt auch nicht: „Ihr müßt euch rühmen“, sondern: „Wir rühmen uns.“ Er sagt „wir“ und führt damit sich selbst als Beispiel zur Aufmunterung vor. Weil aber dieser Ausspruch seltsam und widersinnig scheinen konnte, daß nämlich jemand, der mit dem Hunger kämpft, in Banden liegt, gefoltert, mißhandelt und beschimpft wird, sich noch rühmen soll, darum beweist er ihn. Noch mehr Grund zum Rühmen, sagt er, biete nicht bloß die Zukunft, sondern schon die Gegenwart; denn die Trübsale seien an sich etwas Gutes. Warum? Weil sie zur Standhaftigkeit erziehen. Nach den Worten: „Wir rühmen uns der Trübsale, gibt er gleich den Grund dafür an, indem er sagt: S. b160 „Weil wir wissen, daß Trübsal Standhaftigkeit bewirkt.“
— Beachte da wieder die Gewandtheit des Paulus, wie er es versteht, die Rede auf das Gegenteil hinüberzulenken. Die Trübsale waren es besonders, die in den damaligen Christen Mißtrauen betreffs der zukünftigen Güter wachrufen und sie zur Verzagtheit bringen konnten; nun sagt der Apostel, gerade wegen der Trübsale müsse man Mut fassen und gerade ihretwegen dürfe man an der Zukunft nicht verzweifeln. „Denn die Trübsal bewirkt Standhaftigkeit“, sagt er, und dann:
V. 4: „Die Geduld Bewährung, Bewährung aber Hoffnung“,
V. 5: „die Hoffnung aber läßt nicht zuschanden werden.“
— Die Trübsale haben nicht bloß nichts in sich, was die Hoffnung nehmen, sondern gar vieles, was sie beleben kann. Die schönste Frucht, welche die Trübsal schon im Diesseits bringt, ist die Standhaftigkeit, und daß sie den, der auf die Probe gestellt worden ist, bewährt erscheinen läßt. Sie hat auch ihr Gutes in betreff der Zukunft im Jenseits; sie läßt nämlich die Hoffnung in uns aufleben. Denn nichts ist mehr geeignet, die Hoffnung zu beleben, als ein gutes Gewissen.