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Works John Chrysostom (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XIX.

2.

Et, après tout cela, vous êtes retourné à votre première malice , vous avez été saisi de vertige, vous avez adopté les lois des gentils sous l'impie Antiochus; puis, livrés pendant un peu plus de trois ans à ce même Antiochus, vous avez remporté sous les Macchabées de glorieuses victoires. Maintenant plus rien de semblable, mais tout le contraire : et ce qu'il y a de plus étonnant, c'est que la malice a cessé et que la punition s'est aggravée et qu'il n'y a plus d'espérance de changement. Voilà, non pas soixante-dix, ni cent, ni deux cents, mais bien plus de trois cents ans passés, et il n'y a pas une lueur d'espoir, et cela quand vous ne commettez plus l'idolâtrie ni les autres crimes dont vous vous souilliez autrefois.

Quelle en est donc la cause? La vérité a succédé à la figure, la grâce a exclu la loi ; ce que le prophète avait prédit autrefois en disant : « Et faites que leur dos soit toujours courbé ». Voyez-vous l'exactitude de la prophétie, comme elle a annoncé d'avance l'incrédulité, signalé l'esprit de contention, désigné le jugement qui devait suivre, et prédit une punition sans terme? Comme beaucoup de Juifs des plus grossiers ne croyaient point à l'avenir et voulaient en juger d'après le (347) présent, le Christ leur a donné, à ces deux points de vue, une preuve de sa puissance, en exaltant, d'une part, au-dessus des cieux ceux des gentils qui avaient cru, et de l'autre, en réduisant à la dernière désolation et en livrant à des malheurs irréparables ceux des Juifs qui n'avaient pas voulu croire.

Après cette vive attaque, à l'occasion de leur incrédulité et des maux qu'ils souffraient et devaient encore souffrir, Paul mêle quelque consolation à ses paroles, et leur écrit : « Je «dis donc : Ont-ils trébuché de telle sorte « qu'ils soient tombés? Point du tout (11) ». Après leur avoir montré qu'ils sont accablés de maux sans nombre, il songe enfin à les consoler. Et voyez sa prudence ! Il accuse au nom des prophètes, mais il console en son propre nom. Personne, dit-il, ne peut nier qu'ils aient grandement péché; mais voyons si leur chute est telle qu'elle soit irréparable et qu'il n'y ait pas moyen d'y remédier. Or il n'en est pas ainsi. Voyez-vous comme il frappe encore sur eux, et comment, tout en leur faisant espérer une consolation , il les tient sous le poids des péchés qu'ils ont commis et dont tout le monde convient? Mais voyons, nous aussi, quelle est la consolation qu'il leur réserve. Quelle est-elle donc? Quand la plénitude des nations sera entrée, dit-il, alors tout Israël sera sauvé, au temps du second avènement et de la consommation. Il ne dit cependant pas cela immédiatement : après les avoir attaqués vigoureusement, avoir entassé accusations sur accusations, invoqué prophètes sur prophètes, fait retentir les cris d'Isaïe, d'Elie , de David , de Moïse , d'Osée, une fois, deux fois, bien des fois : pour ne pas les jeter dans le désespoir, pour ne pas leur fermer la voie du retour, de peur aussi que les gentils qui avaient cru n'en conçussent de l'orgueil, et ne souffrissent par là même préjudice en leur foi, il en vient enfin à les consoler et leur dit : « Mais par leur péché le salut est venu aux gentils ».

Il ne nous suffit pas d'entendre ces paroles; nous devons connaître l'intention et le but dé celui qui les prononce , 'savoir à quelle fin il tend : ce que je demande toujours de votre charité. Si , en effet, nous étudions ce texte dans cet' esprit, nous verrons qu'il ne renferme aucune difficulté. Or, le but que Paul se propose maintenant, c'est de détruire l'orgueil que ses paroles auraient pu inspirer aux gentils; en apprenant à être modestes, ils devaient être plus solides dans leur foi , et les Juifs, sauvés du désespoir, venir à là grâce avec plus de confiance. Ayant donc -cette intention présente à la pensée, écoulons maintenant ce que renferme ce passage. Que dit donc l'apôtre? Comment prouve-t-il que la chute n'est pas irréparable , qu'ils ne sont point rejetés à jamais? Il le prouve par les gentils eux-mêmes, en disant : « Par leur pé« ché, le salut est venu aux gentils, qui devaient ainsi leur donner de l'émulation ». Et ce n'est pas seulement Paul qui parle ainsi, mais c'est aussi le sens des paraboles de l'Evangile. En effet le roi qui avait préparé la noce de son fils, voyant que ceux qui étaient invités ne voulaient pas venir, envoya chercher ceux qui étaient dans les carrefours. Et celui qui avait planté une vigne, voyant son fils tué par l'es vignerons, la confia à d'autres. En dehors des paraboles , le Christ disait encore : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël ». (Matth. XV, 24.) Il a même dit quelque chose de plus à la syro-phénicienne qui lui faisait instance : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens ». (Ib. XXVI.) Et Paul disait aux Juifs qui se soulevaient : « C'était à vous qu'il fallait d'abord annoncer la parole de Dieu; mais puisque vous vous jugez indignes, voilà que nous nous tournons vers les gentils ».

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