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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XXIII.

4.

Mais ce n'est pas simplement l'amour que le précepte demande, c'est l'intensité de l'amour. Il n'est pas dit seulement: Aimez votre prochain, mais « comme vous-même ». Aussi le Christ disait-il que ce précepte contient la loi et les prophètes. Et voyez, après avoir établi deux sortes d'amour, jusqu'où il élève l'amour du prochain. Après avoir dit : « Voici le premier commandement : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu », il continue : « Voici le second » , et il n'oublie pas d'ajouter : « Semblable au premier, et ton prochain comme toi même ». Où rien trouver qui égale cette bonté du Sauveur? Malgré l'immense distance qui nous sépare de lui, il range l'amour que les hommes doivent aux hommes tout près de l'amour. qui lui est dû à lui-même, il déclare que ces deux amours sont semblables. Les mesures qu'il assigne des deux côtés sont presque égales ; pour le premier amour, il disait : « De tout ton coeur, et de toute ton âme » ; pour l'amour du prochain, « comme toi-même ». Maintenant Paul enseigne que, sans l'amour du prochain on ne recueille pas une grande utilité de l'amour de Dieu. De même que nous, quand nous avons de l'amour pour quelqu'un, nous disons : si vous l'aimez, c'est moi que vous aimerez, ainsi faisait le Christ, quand il disait : « Semblable au premier » ; quand il disait à Pierre : « Si vous m'aimez, paissez mes agneaux ». (Jean, XXI, 16.)

« L'amour qu'on a pour le prochain, ne souffre point qu'on lui fasse du mal; aussi l'amour est l'accomplissement de la loi (10) ». Voyez les deux mérites de l'amour: il empêche de faire le mal, (car, dit l'apôtre : « Il ne souffre point qu'on lui fasse du mal »), et il « opère le bien : « Aussi l'amour est l'accomplissement de la loi », dit-il; non-seulement c'est l'abrégé de la doctrine des bonnes oeuvres, mais il en rend la pratique facile. L'amour ne nous apprend pas seulement ce que nous devons savoir, (ce qui est l'office de la loi), mais il nous donne pour l'exécution un puissant secours qui ne nous aide pas seulement à pratiquer une partie des préceptes, mais parfait en nous la vertu tout entière. Aimons-nous donc les uns les autres, puisque c'est là le moyen d'aimer ce Dieu qui nous a tant aimés. Chez les hommes, si vous aimez une personne qui est aimée d'une autre, cette autre personne s'en offense. Dieu, au contraire, veut que vous partagiez votre amour entre lui et vos frères, et Dieu déteste celui qui ne fait pas ce partage. C'est que l'amour humain est rempli de jalousie et de haines envieuses, tandis que l'amour divin est au-dessus de toutes ces passions. Voilà pourquoi Dieu demande que nous partagions son amour. Aimez, dit-il, avec moi, et je vous en aimerai davantage. Voyez-vous l'ardent amour que ces paroles respirent? Si vous aimez ceux que j'aime, je croirai alors à la sincérité de votre amour pour moi. En effet, il désire vivement notre salut, et il y a longtemps qu'il nous l'a fait savoir. Quand il créa l'homme, que dit-il.? écoutez : « Faisons l'homme à notre image » (Gen. I, 26); et encore : « Faisons lui une aide, il n'est pas bon que l'homme soit seul ». (Gen. II, 18.) Et, lorsqu'après la prévarication il le réprimanda, voyez avec quelle mansuétude il lui parle! Il (377) ne lui dit pas : Misérable, infâme, après tant de bienfaits reçus, c'est au démon que tu t'es abandonné, tu as quitté ton bienfaiteur pour t'attacher au démon pervers. Que lui dit-il, au contraire ? « D'où avez-vous su que vous étiez nu, sinon de ce que vous avez mangé du fruit de l'arbre dont je vous avais défendu de manger? » (Gen. III, 11.) On. dirait un père qui a défendu à son fils de toucher un glaive; le fils a désobéi, s'est blessé ; le père lui dit : D'où vient que tu es blessé? Cela vient de ce que tu ne m'as pas écouté. Entendez-vous cette manière de parler, qui marque plutôt l'ami que le Seigneur? je dis l'ami méprisé, qui pourtant ne cesse pas d'aimer.

Sachons donc l'imiter; et quand nous adressons des reproches, gardons aussi cette mansuétude. Les reproches qu'il fait à la femme sont empreints de la même douceur. Ou plutôt ce ne sont pas des reproches, c'est un avertissement, c'est une exhortation pour ramener au devoir, ce sont des précautions pour l'avenir. Voilà pourquoi il n'a rien à dire au serpent : c'était lui qui était l'artisan de ces malheurs, et le serpent ne pouvait rejeter la faute sur aucun autre. Aussi le Seigneur lui infligea-t-il un châtiment terrible.. Et il ne s'en tint pas là; il enveloppa la terre dans la malédiction. S'il chassa l'homme du paradis, et le condamna au travail, c'est pour cette raison surtout qu'il convient d'adorer et d'admirer. Les délices du paradis avaient provoqué le relâchement; le Seigneur retranche le plaisir, il élève la douleur comme un mur destiné à préserver de l'indolence, afin que l'homme retourne à son amour. Et maintenant comment a-t-il traité Caïn ? Ne lui a-t-il pas montré la même mansuétude? Outragé par lui, Dieu ne l'outrage pas en retour, mais il l'exhorte, il. lui dit : « Pourquoi cet abattement sur votre visage? » (Gen. IV, 6.) Son action pourtant n'admettait nulle excuse. Mais ce n'est pas une telle réprimande que Dieu lui adresse; que lui dit-il? « Vous avez péché? Restez-en là, n'ajoutez pas un nouveau crime à celui que vous avez commis : il se tournera vers vous, et vous lui commanderez » ; il lui parle de son frère. Car, dit-il, si vous craignez qu'à cause de son sacrifice qui m'a plu, je ne vous enlève votre droit d'aînesse, rassurez-vous, je vous donne autorité sur lui ; amendez-vous, aimez celui qui ne vous a fait aucun tort; car je prends un soin égal de vous deux. Mon plus grand plaisir, c'est qu'il n'y ait entre vous aucun dissentiment. Comme une mère qui aime ses enfants, Dieu fait et dispose tout pour prévenir leur division.

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