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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XXX.

3.

Voilà de grands titres, mais Paul leur en décerne de bien plus grands encore. Car que dit-il? D'abord, ils ont, dit-il, travaillé avec lui; ses fatigues inouïes , ses dangers , l'apôtre montre qu'ils les ont partagés. Ensuite il ajoute : « Qui ont exposé leur tête, pour me sauver la vie (4) ». Voyez-vous les martyrs prêts à tout? Evidemment, sous Néron, les fidèles couraient mille dangers, il avait donné l'ordre d'expulser de Rome tous les Juifs. «Et à qui je ne suis pas le seul qui soit obligé, mais encore toutes les Eglises des gentils ». Il fait entendre ici l'hospitalité reçue avec des secours en argent, et il les exalte parce qu'ils lui auraient donné tout leur sang, tout ce qu'ils avaient. Voyez-vous ces femmes généreuses, dont le sexe n'embarrasse nullement l'essor qui les transporte à la plus haute vertu? Et il n'y a là rien de surprenant : « Car, en Jésus-Christ, il n'y a ni homme ni femme ». (Gal. III, 28.) Et maintenant, ce que Paul a dit de Phébé, il le dit également de celle-ci : ses paroles, à propos de la première, étaient: Elle en a assisté plusieurs, et moi, « en particulier » ; à propos de la seconde, écoutez : « A qui je ne suis pas le seul qui soit obligé, mais encore toutes les Eglises des gentils ». Et pour ne pas paraître faire entendre une flatterie, il produit d'autres témoins qui sont bien plus considérables en nombre que ces femmes. «Saluez aussi l'Eglise qui est dans leur maison ».

C'étaient de si saintes personnes, qu'elles faisaient, de leur maison , une Eglise, et parce qu'elles rendaient fidèles tous ceux qui la fréquentaient, et parce qu'elles l'ouvraient à tous les étrangers. L'apôtre ne prodigue pas aux demeures particulières le nom d'Eglises, il veut que la piété, il veut que la crainte de Dieu y soit profonde, enracinée. Voilà pourquoi il disait aussi aux Corinthiens , « Saluez Aquilas et Priscilla, avec l'Eglise qui est dans leur maison » (I Cor. XVI, 19); et, dans la lettre où il recommande Onésime : « Paul à Philémon et à notre bien-aimée Appie, et à l'Eglise qui est dans votre maison ». (Philém. I, 1, 2.) On peut être marié, et montrer de grandes vertus. Voyez, ces personnes étaient mariées, leurs vertus les faisaient briller, quoique leur profession fût peu brillante, ce n'étaient que des faiseurs de tentes; leur vertu relève l'humilité de leur condition, et les a rendus plus éclatants que le soleil ; ni leur profession, ni le joug du mariage ne leur a porté de préjudice, ils ont montré cette charité que Jésus-Christ a réclamée de nous : « Personne en effet », dit-il, « ne peut avoir un plus grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis ». (Jean, XV, 13.) Ce qui est le caractère distinctif du disciple, ils l'ont glorieusement montré; ils ont pris la croix et ont suivi la route. Ceux qui ont fait cela pour Paul ont bien plus encore montré leur courage pour Jésus-Christ.

Ecoutez ces paroles, riches et pauvres. Si les ouvriers qui vivent de leurs mains, qui ont à conduire un atelier, ont montré une générosité si large, qu'ils, ont été utiles à un grand nombre d'Eglises, quelle pourrait être l'excuse des riches qui méprisent les pauvres? Ces fidèles n'ont pas même épargné leur sang dans leur désir de se rendre agréables à Dieu; et vous, vous épargnez des biens sans valeur qui souvent vous font négliger votre âme. Mais, peut-être, ils se sont ainsi conduits envers le maître, mais, envers les disciples, ils n'agissaient pas de même? Il est impossible de tenir un pareil discours : les Eglises des gentils, dit l'apôtre, leur rendent des actions de grâces. Sans doute, c'étaient des Juifs ; pourtant leur foi était si sincère qu'ils se mettaient avec un zèle ardent au service des gentils. Tel doit être l'exemple des femmes : « Ni frisures, ni or, ni habits somptueux » (I Tim. II, 9); qu'elles se parent de semblables vertus.

Quelle reine, répondez-moi, a jamais brillé d'un si vif éclat, a mérité un si bel éloge que cette femme d'un faiseur de tentes? Elle est dans toutes les bouches, non-seulement pour dix ou vingt ans, mais jusqu'à l'avènement du Christ, et tous les discours qui la glorifient lui font une parure plus belle qu'un diadème impérial. Quelle gloire supérieure , quelle gloire égale à la gloire d'avoir assisté Paul, d'avoir, en s'exposant aux périls, sauvé le (419) maître de la terre? Réfléchissez, voyez de combien de reines les noms sont passés sous silence; mais partout on célèbre l'épouse de l'artisan; tous les lieux que le soleil éclaire entendent l'éloge de cette femme : les Perses, les Scythes, les Thraces, les peuples qui habitent aux extrémités du monde, célèbrent la vertu de cette femme, et là proclament bienheureuse. Quelles richesses, combien de diadèmes et de manteaux de pourpre ne jetteriez-vous pas volontiers sous vos pieds pour attacher à votre nom un pareil témoignage ? Et impossible de dire qu'ils ont tenu cette conduite alors, au milieu des dangers, qu'ils ont été généreux parce qu'ils étaient riches , mais qu'ils étaient indifférents à la prédication ; c'est précisément à cause de leur zèle pour l'Evangile que l'apôtre dit : Ils ont coopéré, ils ont travaillé avec moi. Et Paul ne craint pas de dire qu'une femme a travaillé à son oeuvre; Paul, ce vase d'élection va jusqu'à se glorifier de son assistance ; il ne regarde pas le sexe, c'est la volonté généreuse qu'il couronne. Quelle parure égalerait cette parure? Parlez-moi maintenant de vos richesses fragiles, fugitives, de votre beauté, de vos ornements, de votre gloire frivole! Apprenez-donc que la beauté d'une femme, ce n'est pas son corps qui la lui donne, c'est l'âme qui s'embellit d'une beauté impérissable, qu'on ne dépose pas dans un coffre, qui s'épanouit pour toujours dans le ciel.

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