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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE XXXII.

3.

Qui me donnera donc d'embrasser le corps du glorieux Paul, de demeurer attaché à son tombeau, de voir les cendres de ce corps qui suppléait dans sa chair à ce qui manquait aux souffrances de Jésus-Christ, qui portait les stigmates du Sauveur, qui répandait partout la prédication ? la poussière de ce corps qui rendait l'Evangile partout présent ; la poussière de cette bouche qui faisait parler le Christ ; dont l'éloquence brillait plus que l'éclair; dont la voix tombait, plus terrible que le tonnerre, sur les démons ; de cette bouche qui prononçait cette grande et bienheureuse parole : « J'eusse désiré être anathème pour mes frères » (Rom. IX, 3) ; par qui l'apôtre parlait aux rois en face et sans rien craindre; par qui nous avons appris à connaître Paul, par qui nous avons connu le Maître de Paul? Non, le tonnerre n'est pas pour nous aussi formidable que l'était cette voix pour les démons. S'ils frissonnaient à l'aspect de ses vêtements, à bien plus forte raison, au bruit de sa voix. Cette voix les emmenait captifs, cette voix purifiait la terre, cette voix guérissait les maladies, exterminait la malignité , ramenait la vérité, proclamait le Christ qui l'inspirait, qu'elle accompagnait en tout lieu ; on entendait les Chérubins eux-mêmes, lorsqu'on entendait la voix de Paul. Le Christ qui réside en ces vertus, résidait de même dans sa langue. Car elle s'était rendue digne de recevoir le Christ, cette langue qui ne parlait que pour dire les vérités chères au Christ, et dont les accents s'élevaient comme le vol des Séraphins. Car quoi de plus élevé que ces paroles : « Je suis assuré que ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les choses présentes, ni les futures, ni tout ce qu'il y a de plus haut, ni tout ce qu'il y a de plus profond, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu en Jésus-Christ? » (Rom. VIII, 38.) Ne sont-ce pas là des paroles qui ont des ailes, qui ont des yeux? Aussi disait-il de Satan : « Nous (432) n'ignorons pas ses desseins » (II Cor. II, 11); aussi les démons le fuyaient-ils, non-seulement au bruit de sa voix, mais d'aussi loin qu'ils apercevaient ses vêtements.

Je voudrais voir la poussière de cette bouche dont s’est servi le Christ pour publier de grands mystères, des mystères plus grands que ceux qu'il révéla par lui-même; comme le Christ a fait de plus grandes œuvres par ses disciples que par lui-même, ainsi a-t-il fait entendre de plus grandes choses; je voudrais la voir la poussière de cette bouche dont l'Esprit s'est servi pour communiquer à la terre ces admirables oracles. Quel bien n'a-t-elle pas opéré cette bouche ? Elle exterminait les démons, elle effaçait les péchés, elle réduisait les tyrans au silence, elle enchaînait les langues des philosophes, elle faisait à Dieu l'oblation du monde, elle inspirait la sagesse aux barbares, elle réglait toutes choses sur la terre ; les choses mêmes du ciel, elle les disposait à son gré, liant ceux qu'elle voulait, ou déliant, dans l'autre vie, selon la puissance qui lui avait été donnée. Non, ce n'est pas de cette bouche seulement, mais de ce grand cœur aussi que je voudrais voir la poussière; on dirait, la vérité, en appelant ce coeur, le cœur de toute la race humaine, la source inépuisable des biens, le principe et l'élément de notre vie. Car c'était l'esprit de vie qui s'en épanchait sur toutes choses , qui, de là, se communiquait aux membres du Christ; ce n'était pas le jeu des artères qui le distribuait, mais l’impulsion d'une volonté généreuse. Ce cœur était si large qu'il renfermait des cités tout entières, des peuples, des nations; car, dit-il : « Mon cœur s'est dilaté ». (II Cor. VI, 11). Cependant, ce coeur si large, s'est resserré, bien souvent contracté par cet amour même qui le dilatait : «C'était dans une grande affliction », dit-il, « avec un serrement de cœur que je vous écrivais alors ». (Ibid. II, 4.) Je voudrais voir la cendre de ce cœur embrasé d'amour pour chacun des malheureux qui se perdent; de ce coeur qui ressentait, pour les enfants avortés, toutes les douleurs d'un enfantement nouveau ; de ce cœur qui voit Dieu, car, dit l'Ecriture :« Les coeurs purs verront Dieu » (Matth. V, 8); de ce cœur devenu victime : « C'est une victime pour Dieu, qu'un esprit contrit » (Ps. L, 15); de ce cœur plus élevé que le plus haut des cieux, plus large que la terre, plus resplendissant que les rayons du soleil, plus ardent que le feu, plus solide que le diamant, de ce cœur qui versait des eaux vives : Car, dit l'Ecriture : « De son cœur jailliront des fleuves d'eau vive » (Jean, VII, 38); de ce cœur d'où jaillissait une source qui n'arrosait pas seulement la face de la terre, mais les âmes ; d'où ne sortaient pas des fleuves seulement, mais aussi des larmes coulant jour et nuit; de ce cœur où palpitait la vie nouvelle, non la vie que nous menons : « Et je vis, ou plutôt ce n'est plus moi qui vis, mais c'est Jésus« Christ », dit il, « qui vit en moi » (Gal. II, 20); oui, le cœur de ce grand Paul, table du Saint-Esprit et livre de la grâce, ce cœur qui tremblait pour les péchés des autres ; en effet, « J'appréhende », dit-il, « que je n'aie peut-être travaillé en vain pour vous ». (Gal. IV, 11.) « Qu'ainsi que le serpent séduisit Eve. Qu'arrivant vers vous, je ne vous trouve pas tels que je voudrais » (II Cor. XI, 3; XII, 20). Maintenant, pour lui-même, ce cœur éprouvait la crainte et la confiance: Je crains, dit-il, « qu'ayant prêché aux autres, je ne sois réprouvé moi-même » ( I Cor. IX, .27); et: « Je suis assuré que ni les anges, ni les principautés ne pourront nous séparer ». (Rom. VIII, 38.) Je voudrais le voir ce cœur qui mérita d'aimer Jésus-Christ plus que nul antre ne l'aima jamais; qui méprisait la mort et la géhenne; qui se fondait dans les larmes répandues sur ses frères. « Que faites-vous », disait-il, « de pleurer ainsi et de broyer mon coeur? » (Act. XXI, 13), ce cœur si patient, et qui trouvait le temps si long quand il craignait les défaillances des Thessaloniciens.

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