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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistula ad Romanos commentarius Commentaire sur l'épître aux Romains
HOMÉLIE IV.

4.

Pour éviter ces maux, ayons toujours devant les yeux la crainte de Dieu. Car rien, rien n'est funeste à l'homme comme d'abandonner cette ancre ; rien ne lui est salutaire comme d'avoir toujours les yeux de ce côté-là. Si la présence d'un homme nous retient sur la pente du péché ; si, souvent par égard pour le plus humble domestique, nous nous abstenons d'une action déplacée, pensez quelle sécurité nous puiserions dans le souvenir continuel de la présence de Dieu. Jamais alors le démon ne nous attaquerait, persuadé de l'inutilité de ses efforts; mais s'il nous voit errant au dehors, courant çà et là sans frein, profitant de nos avances, il pourra nous jeter hors du bercail. Si nous nous écartons des commandements de Dieu, il nous arrivera ce qui arrive sur les places publiques aux serviteurs négligents qui, oubliant leurs commissions principales, celles mêmes pour lesquelles on les a envoyés, s'accrochent sans but et au hasard aux premiers venus et perdent leur temps.

Nous restons debout à admirer les richesses, la beauté du corps et d'autres choses qui ne nous concernent en rien. Semblables à ces serviteurs qui s'amusent à voir les tours de passe-passe de quelques mendiants, et au retour expient leur retard par les plus durs traitements. Beaucoup quittent la voie ouverte devant eux pour suivre ceux qui s'abandonnent à ces désordres. Ne les imitons point car nous sommes envoyés pour des oeuvres pressantes; et si nous les négligeons pour rester bouche béante devant des objets inutiles, nous perdrons notre temps et nous serons punis du dernier supplice. Que si vous voulez exercer votre attention, vous avez de quoi admirer, de quoi rester toujours en contemplation et ce ne seront plus des sujets ridicules, mais merveilleux et tout à fait estimables; tandis que celui qui admire des objets ridicules, devient lui-même ridicule et plus que le baladin même. Hâtez-vous d'échapper à ce malheur.

Car enfin pourquoi, dites-le-moi, êtes-vous en admiration, en extase devant la richesse? Qu'y voyez-vous de si merveilleux, de si digne de captiver vos regards ? Dès chevaux aux harnais dorés; des domestiques, les uns étrangers, les autres eunuques; de splendides vêtements par-dessous une âme amollie, un front altier, des mouvements, du bruit? Qu'y a-t-il d'admirable là dedans ? Quelle différence voyez-vous- entre ces riches et les mendiants qui dansent ou sifflent sur les places publiques? Car eux aussi, dans une extrême indigence de toute vertu, ces riches dansent d'une manière encore plus ridicule, courent çà et là, tantôt à des tables somptueuses, tantôt au logis de femmes perdues, tantôt vers la foule de leurs flatteurs et de leurs parasites. S'ils portent de l'or, ils n'en sont que plus misérables d'attacher tant 'd'intérêt à ce qui ne les regarde pas. Ne vous arrêtez pas aux vêtements, mais pénétrez jusqu'à leur âme, et voyez les mille blessures dont elle souffre, les haillons qui la couvrent, sa solitude, son délaissement. A quoi lui sert la folie du dehors? Il vaut bien mieux être pauvre avec la vertu que roi. avec le vice. Le pauvre jouit au dedans de toutes les délices de l'âme, sa richesse intérieure lui fait oublier sa pauvreté (213) extérieure; tandis que le roi, vivant au sein de voluptés qui lui sont étrangères, est puni dans ce qui le touche de près, dans son âme, dans ses pensées, dans sa conscience, qui l'accompagneront au-delà de cette vie. Persuadés de ces vérités , dépouillons donc ces riches vêtements dorés, embrassons la vertu et les joies qu'elle procure. Par là nous goûterons de grands plaisirs en ce monde et en l'autre, et nous obtiendrons les biens promis par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en qui appartiennent , au Père et au Saint-Esprit la gloire, l'honneur, la force, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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