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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
3.
Ce que je dis, ce n'est pas seulement pour que nous entendions des paroles, mais pour que nous nous instruisions. Car si l'apôtre gardait dans sa mémoire les fautes par lui commises avant le baptême, quelle excuse pourrions-nous avoir, nous qui oublions même les fautes que nous avons faites depuis? O homme, que dites-vous? vous avez offensé Dieu, et vous ne vous souvenez plus de votre péché? C'est une seconde offense contre Dieu, un nouveau sujet de colère pour lui. De quels péchés demandez-vous donc la rémission? de ceux que vous ne connaissez pas vous-même? Voilà évidemment votre prétention. Vous ne vous inquiétez pas,' vous ne prenez aucun souci des comptes que vous aurez à rendre, vous qui ne tenez même pas à vous rappeler vos actions, qui vous faites un jeu de ce qui ne ressemble pas le moins du monde à un jeu. Mais viendra le temps où ce jeu ne nous suffira plus. Il faut absolument mourir (le grand nombre est frappé d'engourdissement d'esprit à tel point que nous sommes forcés de faire des discours sur ce qui saute aux yeux), il faut absolument ressusciter, absolument être jugés, être châtiés; ou plutôt ici, ce n'est pas absolument qu'il faut dire, mais le fait dépend de notre volonté. Il y a des choses dont nous ne sommes pas les maîtres, notre fin, notre résurrection, notre jugement; de ces choses, le maître c'est le Seigneur; quant à ce qui est d'être puni ou non, c'est nous qui en sommes les maîtres; car c'est ce à quoi nous pouvons pourvoir. Si nous le voulons, nous rendrons notre punition impossible, ainsi qu'ont fait Paul et Pierre et tous les saints; car les châtier c'est chose impossible. Donc, si nous le voulons, nous ferons aussi que ce soit chose (136) impossible que nous ayons un malheur à souffrir. Quand nous aurions commis faute sur faute, il nous est possible de reconquérir notre salut tant que nous sommes ici-bas.
Songeons donc à notre salut : que le vieillard considère que bientôt il lui faudra mourir; qu'il a vécu assez longtemps dans les plaisirs (s'il faut appeler vie de plaisirs une existence consacrée à la corruption; mais j'accommode un instant mes paroles à ses pensées) ; qu'il remarque ensuite combien est court le temps où la faculté lui est laissée de se laver de toutes ses fautes. Que le jeune homme considère à son tour combien est incertaine l'heure qui termine la vie, et le grand nombre des vieillards qui souvent continuent à vivre lorsqu'on voit les jeunes gens que la mort enlève avant eux. C'est pour prévenir, de notre mort, toute spéculation fondée sur notre fin dernière que l'épreuve en est incertaine. De là cet avertissement que nous donne le Sage par ces paroles : « Ne tardez pas à vous convertir au Seigneur, et ne différez pas de jour « en jour (Eccli. V, 8); car vous ne savez pas « ce que produira le jour de demain ». (Prov. XXVII, 1.) Ce sont les délais qui -produisent les dangers et les motifs de crainte; il n'y a qu'à éviter tout retard pour s'assurer évidemment du salut : attachez-vous donc à la vertu: car, par ce moyen, soit que vous quittiez ce monde jeune encore, vous le quitterez sans avoir rien à craindre; soit que vous parveniez à la vieillesse; vous sortirez de cette vie comblé de biens, et vous aurez passé votre vie tout entière dans cette double fête qui consiste à s'abstenir de la corruption, à embrasser la Vertu. Gardez-vous de dire : Il sera temps un joug de me convertir; ces paroles ne font qu'irriter contre nous la colère de Dieu. Car enfin, il vous promet l'immensité des siècles, et vous, vous ne consentez pas aux labeurs de la vie présente, si courte, si fugitive, et vous êtes assez mous, assez lâches pour rechercher encore une vie plus misérable que cette vie de rien? Est-ce que ce ne sont pas les mêmes festins tous les jours? est-ce que ce ne sont pas les mêmes tables, les mêmes prostituées, les mêmes théâtres, les mêmes richesses? Jusques à quand serez-vous amoureux de ce qui n'a pas de réalité? Jusques à quand ressentirez-vous cet insatiable désir de corruption? Considérez qu'autant de fois que vous avez pratiqué la fornication, autant de fois vous vous êtes condamné vous-même; car telle est la nature du péché; aussitôt qu'il est commis, aussitôt le juge porte sa sentence. Vous vous êtes enivré, vous vous êtes chargé le ventre, vous avez pratiqué la rapine? Arrêtez-vous maintenant, rebroussez chemin; rendez grâces à Dieu de ne vous avoir pas enlevé au milieu de vos péchés; ne demandez pas qu'il vous accorde encore du temps pour vivre dans le péché ; c'est au moment où un grand nombre s'abandonnaient à l'avarice qu'ils ont cté enlevés, et ils sont partis pour subir un châtiment manifeste. Craignez, vous aussi, qu'il ne vous arrive malheur, parce que vous ne pouvez pas réparer vos fautes.
Mais, dira-t-on, Dieu a permis à un grand nombre d'hommes de trouver, dans l'extrême vieillesse, assez de temps pour se confesser.— Eh bien ! vous donnera-t-il du temps à vous aussi? Peut-être, répond-on. Que dites-vous, et que signifie « peut-être, quelquefois », et « souvent? » Considérez donc que c'est de votre âme que vous discutez l'intérêt; supposez donc tout le contraire, et réfléchissez, et dites-vous que sera-ce si Dieu ne m'accorde pas le temps? Mais, répond-on, si Dieu me l'accorde? Sans doute, il est arrivé que Dieu a accordé du temps; mais le temps présent est plus sûr, plus avantageux que ce temps à venir. Si, à partir de ce moment, vous commencez à bien vivre, c'est tout profit pour vous, soit que vous receviez, soit que vous ne receviez pas de délai; mais si vous différez toujours, cet ajournement sera précisément pour lui une raison de vous refuser un délai. En effet, quand vous partez pour la guerre, vous ne dites pas : à quoi bon faire mon testament, peut-être reviendrai-je; au moment de conclure un mariage, vous ne dites pas : je prendrai une femme pauvre; beaucoup de gens en effet, contre toute attente, même dans ces conditions, sont arrivés à la fortune; quand vous construisez une maison, vous ne dites pas : je jetterai des fondations ruineuses; même dans ces conditions, beaucoup d'édifices ont pu se soutenir; et quand vous délibérez du salut de votre âme, c'est sur ce qu'il y a de plus ruineux, sur un « peut-être », sur un « souvent», sur un « quelquefois », sur ce qu'il y a de plus incertain que vous étayez votre confiance ! Ce n'est pas, me répond-on, sur l'incertain, mais sur la bonté de Dieu pour les hommes; car Dieu est plein de bonté pour les hommes. Je (137) suis le premier à le reconnaître, mais ce Dieu plein de bonté pour les hommes, n'en a pas moins fait mourir ces coupables dont j'ai parlé; et qu'arrivera-t-il si, après avoir reçu du temps, vous demeurez semblables à vous-mêmes? Le lâche restera lâche jusque dans sa vieillesse. Non, me réplique-t-on : mais je connais bien cette manière de compter; après quatre-vingts ans, on en demande quatre-vingt-dix; après quatre-vingt-dix, cent; et après cent années on se montre plus lâche encore, et, de cette manière, c'est en vain que cette vie tout entière se dépense. Il vous arrivera à vous aussi, ce qui a été dit au sujet des Juifs : « Leurs jours les ont abandonnés dans la vanité » (Ps. LXXVII, 33), et plût au Ciel que ce fût seulement dans 1a vanité, et non de manière à vous conduire à votre perdition; car si nous devons partir, d'ici chargés du lourd fardeau de nos péchés (voilà ce qui produit la perdition), nous apporterons un aliment au feu éternel, une riche pâture aux vers. C'est pourquoi je vous en prie, je vous en conjure, sachons donc nous arrêter avec une généreuse fierté, rompre avec la corruption, afin d'obtenir les biens (lui nous sont annoncés; puissions-nous tous entrer dans ce partagé, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l'honneur, maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
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Homilien über den zweiten Brief an die Korinther (BKV)
III.
Dieses sage ich aber nicht, damit wir bloß hören, sondern damit wir auch lernen. Denn wenn Paulus der Verirrungen vor der Taufe noch eingedenk ist, obschon sie alle getilgt waren, was würden dann wir für eine Nachsicht verdienen, wenn wir der Sünden nach der Taufe nicht mehr gedächten? Was sagst du, Mensch? Du hast Gott beleidigt und vergißt es? Das ist eine zweite Beleidigung, eine zweite Verfeindung. Für welche Sünden willst du denn um Vergebung bitten? Für die, welche du selbst nicht weißt? Gewiß ist es so. Denn dir macht es so wenig Kummer und Sorge, wie du Rechenschaft geben wirst, daß du dich gar nicht bemühst, der Sünden nur eingedenk zu bleiben, daß du vielmehr da spielst, wo nicht zu spielen ist. Aber es kommt die Zeit, wo es uns mit dem Spiele nicht mehr vorangehen will. Denn unvermeidlich müssen wir sterben, — die große Gedankenlosigkeit der Meisten macht es ja leider nöthig, auch über so allbekannte Dinge zu sprechen; — unvermeidlich werden wir auferstehen, unvermeidlich gerichtet und gestraft werden; oder vielmehr das Letztere nicht unvermeidlich, wenn wir nur ernstlich wollen. Das Übrige liegt nicht in unserer Hand, weder unser Ende noch die Auferstehung noch das Gericht. Das liegt alles in der Hand unseres Herrn; ob uns aber Strafe erwarte oder nicht, Das hängt von uns ab; denn Das gehört zum bloß Möglichen. Wenn wir aber wollen , so können wir es ebenso zum Unmöglichen machen, wie Paulus, wie Petrus, wie die Heiligen alle; denn bei Diesen ist die Strafe unmöglich. Wenn wir demnach wollen, so ist es gleicher Maßen auch bei uns unmöglich, etwas Schlimmes zu erleiden. Denn wären auch unsere Verirrungen ohne Zahl, so kann man doch Alles wieder gut machen, solange wir noch hienieden weilen.
So suchen wir denn uns selbst wieder zu gewinnen; und der Greis bedenke, daß er in Kurzem von hinnen muß, nachdem er ja genugsam sich am Leben vergnügt hat; — freilich, was ist das für ein Vergnügen, in der S. 357 Sünde dahin zu leben? Doch einstweilen spreche ich nach seiner eigenen Vorstellung; — er bedenke sodann, daß es ihm gegönnt ist, sich in kurzer Zeit von Allem rein zu waschen. Der Jüngling wiederum erwäge ebenfalls das Ungewisse des Todes, und daß oftmals viel Ältere hier bleiben, während die Jünglinge vor ihnen weggerafft werden. Damit wir nämlich nicht auf den Tod hin sündigen, darum ist seine Stunde ungewiß. Darum ermahnt denn auch ein Weiser: „Zögere nicht, dich zum Herrn zu wenden, und verschiebe es nicht von einem Tage zum andern;1 denn du weißt nicht, was der morgige Tag bringen wird!“2 Das Aufschieben bringt Angst und Gefahr, das Nichtaufschieben aber offenbares und sicheres Heil. So halte dich denn an die Tugend; denn so wirst du, wenn du jung stirbst, ohne Furcht scheiden, und gelangst du zum Alter, so wirst du mit reichen Schätzen von hinnen gehen; und in zweifacher Hinsicht wirst du dein Leben in beständiger Fröhlichkeit verbringen, indem du sowohl vom Bösen dich bewahrst, als auch die Tugend dir zu eigen machst.
Sage nicht: Es kommt schon die Zeit, wo man sich bekehren muß. Denn solche Reden erzürnen Gott überaus. Warum denn? Weil er dir endlose Ewigkeiten verheissen hat, und du nicht einmal im gegenwärtigen Leben dich mühen willst, in diesem kurzen vergänglichen Leben, weil du vielmehr so verweichlicht und entnervt bist, daß du immer noch nach einem kürzeren verlangst. Sind es denn, frage ich, nicht täglich dieselben Gelage? nicht dieselben Mahle? nicht dieselben Buhlerinen? nicht die gleichen Schauspiele? nicht die nämliche Gier nach Schätzen? Wie lange denn noch liebst du diese Dinge, als wären es wahre Güter? Wie lange noch nährst du die unersättliche Begier nach dem Bösen? Bedenke nur, so oft du der Lust fröhnst, so oft verurtheilst du dich selbst. Denn so ist es mit der S. 358 Sünde: kaum ist sie geschehen, so spricht der Richter das Urtheil. Der Trunkenheit, dem Bauche, der Habgier hast du gefröhnt? Halt’ einmal inne und betritt den umgekehrten Weg und danke Gott, daß er dich nicht mitten in deinen Sünden hinweggerafft; verlange nicht noch einen weiteren Aufschub, um Böses zu thun! Viele wurden mitten im Jagen nach Gewinn hinweggerafft und gingen der offenbaren Strafe entgegen. Fürchte nur, es möchte auch dir so gehen, ohne daß du ein Wort dagegen sagen könntest.
„Aber Vielen hat Gott Aufschub gewährt, um noch im höchsten Alter ihre Sünden zu bekennen.“ Wie nun? Wird er ihn auch dir gewähren? „Vielleicht wird er es thun.“ Was sagst du? vielleicht, und manchmal, und oftmals? Bedenke, daß es sich um deine Seele handelt, und setze auch einmal den umgekehrten Fall; erwäge bei dir und sprich: Was aber dann, wenn Gott keine Frist gewährt? „Und was dann, wenn er sie gewährt?“ entgegnest du. Er hat sie dir ja gewährt, und ausserdem ist diese sicherer und ausgiebiger als jene zu hoffende. Denn fängst du jetzt unmittelbar an, so hast du Alles gewonnen, du magst nun weitere Frist bekommen oder nicht; säumst du aber noch immer, so wirst du sie eben darum gemeiniglich nicht bekommen. Wenn du in den Krieg ziehst, so sagst du nicht: Es ist nicht nöthig, über das Meinige zu verfügen; vielleicht kehre ich wieder zurück; wenn du an Vermählung denkst, so sprichst du nicht: Ich will eine arme Frau nehmen; denn Viele sind wider Erwarten auch so reich geworden; und wenn du ein Haus baust, so sagst du ebenfalls nicht: Ich will auf schlechten Grund bauen; viele Häuser haben auch so Bestand. Wo es aber deine Seele gilt, da versuchst du es mit noch morscheren Grundlagen, da sprichst du von Vielleicht und Oftmals und Manchmal, und vertraust dich dem Ungewissen an. „Nicht dem Ungewissen,“ sagst du, „sondern der Menschenfreundlichkeit Gottes; denn Gott ist menschenfreundlich.“ Das weiß auch ich, aber dieser menschenfreundliche Gott hat eben auch Jene, S. 359 von denen ich gesprochen, hinweggerafft. Und was ist es dann, wenn du wohl Zeit bekömmst, aber immer Derselbe bleibst? Denn wer so denkt wie du, der legt auch im Alter noch die Hände in den Schoß. „O nein,“ sagst du. Ja, sage ich. Denn eine solche Gesinnung wünscht sich nach achtzig Jahren neunzig, nach neunzig hundert, und nach den hundert ist erst alle Kraft erlahmt. Und so geht das ganze Leben umsonst dahin, und es trifft auch bei dir zu, was von den Juden gesagt ist: „In Nichtigkeit schwanden hin ihre Tage.“3 Und wäre es nur in Nichtigkeit allein und nicht auch zum Verderben! Denn kommen wir dorthin mit der schweren Last unserer Sünden, — das heißt nämlich: zum Verderben, — welche Nahrung bringen wir dann dem Feuer, welch’ reiches Mahl dem Wurme! Darum bitte und flehe ich, daß wir einmal muthig aufstehen und dem Bösen entsagen, auf daß wir auch der verheissenen Güter theilhaftig werden. Mögen diese uns allen zu Theil werden durch die Gnade und Güte unseres Herrn Jesus Christus, mit welchem dem Vater zugleich mit dem heiligen Geiste Ruhm, Macht und Ehre jetzt und immer und für ewige Zeiten. Amen.