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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
3.
Un infidèle vous demande : qui donc est venu du ciel vous. annoncer cette vie future? Que lui direz-vous? — D'où savez-vous que Dieu existe ? — L'ordre visible de cette création,.l'univers lui-même, le consentement général nous le disent assez. — Je vous tiendrai le même langage au sujet du jugement. — Comment cela?-. le vous interrogerai et vous répondrez. — Dieu est-il juste, et rend-il à chacun selon son mérite? Ou bien au contraire veut-il que les méchants soient dans le ,bonheur et lus délices, et que les bons soient malheureux? — Non certes, direz-vous; les hommes . mêmes ne le souffriraient pas. — Mais ceux qui souffrent ici-bas, où (63) trouveront-ils le bonheur? Où les méchants souffriront-ils, s'il n'y a pas ensuite une autre vie où chacun recevra selon ses oeuvres? Voyez-vous que c'est un pour un, et non pas deux pour un? Je vais plus loin, et je prétends vous montrer que les méchants n'auront pas même un pour un, que les justes auront deux pour un. Ceux qui pendant la vie,se sont plongés dans les délices, n'ont pas même reçu un, pour uni ceux au contraire qui ont pratiqué la vertu, ont reçu deux pour, un. — Quels sont ceux qui ont goûté le repos pendant la vie? Sont-ce ceux qui ont abusé du temps présent ou ceux qui se sont conduits avec sagesse? — Les premiers, dites-vous; moi, je vous dis que ce sont les derniers, et j'en atteste ceux-mêmes qui ont joui des biens présents, et ils n'auront rien à répliquer à ce que je vais dire.
Que de fois n'ont-ils pas maudit leurs fiancées, et le jour où s'est ouverte la chambre nuptiale? Que de fois n'ont-ils pas envié le bonheur de ceux qui ne se sont point mariés ! Que de jeunes gens, libres de se marier, n'ont pu s'y résoudre, à la pensée des embarras de cet état de vie ! Je n'entends point par là décrier le mariage, (il est honorable), je ne fais que blâmer ceux qui en abusent. Si la vie des hommes mariés semble parfois insupportable, que dirons-nous de ceux qui se précipitent dans le gouffre de l'adultère? Est il un esclave plus malheureux? Que dirons-nous.de ceux qui se corrompent dans legs délices, et y contractent toutes sortes de maladies ? — Mais la gloire a glu moins des charmes. — Rien de plus amer qu'une telle servitude. L'homme, avide de gloire, se fait esclave, rampe jusqu'à terre pour plaire à tout le monde. Quiconque au contraire la foule aux .pieds, quiconque méprise cette gloire qui vient des hommes, est au-dessus des autres. — Mais les richesses sont désirables. — N'avons-nous pas démontré bien des fois que moins on a de richesses; plus on est riche et tranquille. — Il y a du plaisir à s'enivrer. — Non, vous ne pouvez tenir ce langage. — Si donc la pauvreté vaut mieux que les richesses, si le célibat est préférable au mariage; si l'obscurité vaut mieux que la gloire, la. privation mieux que les délices, on peut dire que les hommes détachés des choses de ce monde possèdent plus que les autres.
Je n'ai rien dit encore de l'espérance qui soutient l'homme affligé, même au milieu des plus vives souffrances, de cette crainte de l'avenir qui trouble le plaisir, même au sein des plus abondantes jouissances. N'est-ce pas là un terrible châtiment, et d'autre part, n'est-ce pas là aussi une source féconde de bonheur et de repos ? Mais ce n'est pas tout. — Qu'y a-t-il donc encore ?- Les délices de la vie n'ont rien de réel , pas même au moment où on les goûte; leur nature et leur fragilité le montrent assez; les biens qui viennent de l'affliction, non-seulement sont de vrais biens, mais ils demeurent inébranlables. — Vous le voyez donc, ce n'est pas deux pour rien, mais trois, cinq, dix, vingt, mille pour rien, qu'il faut dire. Un exemple de vous le fera comprendre. Le mauvais riche et Lazare crut joui, l'un du présent; l'autre de l'avenir. Est-ce la même chose, je vous le demandé, que d'être éternellement tourmenté, et de souffrir quelques instants la faim? De souffrir dans un corps mortel, et d'endurer sans pouvoir mourir le cruel supplice du feu ? Ne verrez-vous point de différence entre ces couronnes, ces jouissances, éternelles récompenses d'une courte maladie, et ces supplices, ces tourments éternels, conséquence de quelques instants de plaisir? Est-ce la même chose? qui oserait le dire? Comparez ces deux états, quant à la quantité, quant à la qualité, voyez l'estime, que Dieu fait de l'un et de l'autre, le jugement qu'il porte sur l'un et, sur l'autre. Jusques à quand tiendrez-vous un langage. digne de ces insectes qui se roulent dans la poussière ? Est-ce ainsi que doivent parler des hommes raisonnables? Convient-il de sacrifier une âme si précieuse pour un si vil plaisir, quand il faudrait au contraire gagner le ciel au prix de quelques fatigues?
Voulez-vous une autre preuve du jugement terrible qui se fera au dernier jour? Ouvrez la porte de votre conscience, et voyez ce juge qui siège au dedans de votre âme. Malgré l'amour que vous avez pour vous-mêmes, vous vous condamnez, et vous n'oseriez point porter sur vous-mêmes une injuste sentence. Pensez-vous que Dieu se préoccupe moins de la justice, qu'il ne prononcera pas, lui aussi, sur tous une sentence équitable, croyez-vous que cette sentence doive être prononcée au hasard et sans fondement? qui oserait le dire ? personne- assurément. Tous, grecs et barbares, poètes et philosophes, le genre humain tout entier est en cela d'accord avec nous, chacun à sa manière ; et tous mettent des tribunaux dans les enfers, tant c'est chose manifeste et (64) reconnue ! — Et pourquoi, demandez-vous, Dieu ne punit-il pas dès ce monde? C'est pour montrer sa générosité, pour nous laisser le temps du repentir qui doit nous sauver, pour ne pas causer la ruine du genre humain, pour ne point priver du bonheur éternel ceux qui, par un changement complet de vie peuvent encore opérer leur salut. S'il punissait aussitôt après le péché, s'il frappait de mort sur-le-champ, comment Paul eût-il été sauvé? Comment Pierre, comment les apôtres, ces docteurs des nations eussent-ils été sauvés? Comment David eût-il gagné le ciel par sa pénitence? Et les Galates? et tant d'autres? Voilà pourquoi le Seigneur ne fait pas toujours éclater sa vengeance en cette vie. C'est te petit nombre seulement qu'il punit ici-bas. Tous ne sont point punis dans l'autre inonde : les uns reçoivent leur châtiment sur la terre, les autres après la mort. Il veut, par les châtiments qu'il inflige, dès cette vie, ranimer les plus opiniâtres; en laissant les autres impunis, il veut fixer notre attention sur les châtiments de la vie future. D'ailleurs n'en voyez-vous pas un grand nombre punis même ici-bas ; ceux par exemple qu'une tour écrasa dans sa chuté, ceux dont le sang fut mêlé par Pilate au sang des victimes; ces Corinthiens qui moururent avant le temps pour avoir profané les saints mystères, ce Pharaon, ces Juifs, massacrés par les barbares, une multitude d'autres alors, maintenant et toujours? D'autres aussi, coupables des plus grands crimes, sont morts sans avoir été châtiés durant leur vie, comme ce riche du temps de Lazare, comme beaucoup d'autres encore.
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Homilien über den zweiten Brief an die Korinther (BKV)
III.
Wenn dich nun ein Ungläubiger fragt: Und wer ist vom Himmel gekommen und hat Das berichtet, was wirst du sagen? Woher weißt du, daß ein Gott ist? „Aus den sichtbaren Dingen, sagst du, aus der guten Ordnung in der ganzen Schöpfung und aus der allgemeinen Überzeugung der Menschen.“ So empfange denn auf diesem Wege auch die Lehre vom Gerichte! Auf welchem? frägst du. Ich will dich fragen; du aber antworte mir. Ist dieser Gott gerecht und theilt nach Verdienst einem Jeden zu? oder im Gegentheil, will er, daß die Ungerechten in Glück und Genuß leben und die Guten in Unglück und Entbehrung? „Gewiß nicht; denn nicht einmal ein Mensch würde Das so machen.“ Wo sollen nun Die, welche hienieden rechtschaffen gelebt haben, das Glück genießen? Wo soll den Bösen das Gegentheil werden, wenn es nicht irgend ein Leben nach diesem und eine Vergeltung geben würde? Siehst du, wie bereits Eins gegen Eins steht und nicht Zwei gegen Eins? Ich aber will dir weiterhin zeigen, daß auch nicht Eins gegen Eins, sondern Zwei gegen Eins stehen für die Gerechten, für die Sünder aber und Die, welche hier im Genusse leben, in Allem das Gegentheil? Denn Die, welche ihr Leben mit Schwelgen hingebracht, haben nicht einmal Eins gegen Eins empfan- S. 173 gen, wer aber in der Tugend lebt, Zwei gegen Eins. Denn welche leben denn glücklich und zufrieden, die das gegenwärtige Leben mißbrauchen, oder die der Tugend sich befleissen? Du wirst mir vielleicht die ersteren nennen, ich aber zeige die letzteren, und ich rufe gerade Jene zu Zeugen auf, die das gegenwärtige Leben genossen haben; und sie werden nicht so unverschämt sein, meine Worte Lügen strafen zu wollen. Wie oft haben sie nicht die Vermittlerinen der Ehe verwünscht und den Tag, an dem ihnen das Brautlager gebreitet wurde, wie oft haben sie nicht die Unvermählten glücklich gepriesen! Ja Viele, die jung und in der Lage sind, sich zu vermählen, lehnen es ab aus keinem anderen Grunde als wegen des Lästigen der Sache. Und Das sage ich nicht, um die Ehe herabzusetzen, — denn sie ist ehrwürdig — sondern zum Tadel für Jene, die sie schlecht gebrauchen. Wenn aber Die, welche den ehelichen Stand gewählt haben, oft das Leben unleidlich finden, sollen wir erst von Denen sagen, die sich in die Abgründe der Unzucht gestürzt und ärmer und jämmerlicher daran sind der ärmste Sklave? was von Jenen, die in Schwelgerei hinfaulen und ein Heer von Krankheiten über den Leib bringen? „Aber der Ruhm ist doch süß.“ Das ist erst die ärgste von allen Arten der Knechtschaft. Denn der elendeste von allen Sklaven ist der Ruhmsüchtige, der Allen gefallen will; wer aber den Ruhm mit Füßen tritt und sich nicht bekümmert um die Ehre der Menschen, der ist über Alle erhaben. „Aber der Besitz von Vermögen ist doch sehr begehrenswerth.“ Wir haben schon oft gezeigt, daß Die, welche davon befreit sind und Nichts haben, reicher und glücklicher sind. „Aber sich mit Wein zu berauschen ist doch süß?“ Und wer möchte Das behaupten?
Wenn es demnach angenehmer ist, nicht reich zu sein, sich nicht zu vermählen, nicht nach Ruhm zu verlangen, nicht zu schwelgen, als das Gegentheil von diesem Dingen, so sind also hier schon Diejenigen im Vortheile, die nicht an’s Irdische gefesselt sind. Und ich rede S. 174 nicht davon, daß der Gerechte, mag er auch auf tausend Foltern gespannt werden, doch die frohe Hoffnung hat, die ihn aufrecht hält, während der Sünder inmitten aller denkbaren Genüsse der Furcht vor der Zukunft nicht los wird, die ihm seine Freude stört und verbittert. Auch Das ist keine geringe Art der Qual, gleichwie das Gegentheil keine geringe Wonne und Erquickung. Und noch eine dritte Art gibt es ausser diesen. Welches ist diese? Weil die Genüsse des Lebens nicht einmal, so lange sie währen, als ächt erscheinen, indem die Natur und die Zeit sie der Richtigkeit überführt; dagegen sind jene geistigen Freuden nicht bloß wahre, sondern dauern auch unveränderlich fort. Siehst du, wie wir nicht bloß Zwei gegen Nichts, sondern Drei und Fünf und Zehn und Zwanzig, ja Unendliches gegen Nichts setzen können? Damit du aber eben Dieses an einem Beispiele ersehest, so schaue auf jenen Reichen und den Lazarus, von denen der eine die gegenwärtigen, der andere die künftigen Güter genossen hat. Scheint es dir nun Eins und Eins zu sein, in der ganzen Ewigkeit gequält zu werden, und in einer kurzen Stunde zu hungern? Krank zu sein in einem hinfälligen Leibe, und in einen unsterblichen von schrecklichen Gluthen gesengt zu werden? Eine unvergängliche Krone zu empfangen und unsterbliche Wonnen zu genießen nach jener geringen Gebrechlichkeit, und endlos gefoltert zu werden nach dem kurzen Genusse dieser Welt? Und wer möchte Das behaupten? Denn was willst du, daß wir setzen? Die Größe, die Beschaffenheit? die Anordnung Gottes, den Richterspruch über beide? Wie lange noch führt ihr eine Sprache wie Käfer, die sich beständig im Unrath walzen? Denn Das ist nicht die Weise vernünftiger Menschen, eine so kostbare Seele für Nichts hinzugeben, während es nur geringer Mühe bedürfte, den Himmel zu gewinnen.
Soll ich dich auch von anderer Seite belehren, daß es dort ein furchtbares Gericht gibt? Öffne die Thüren deines eigenen Gewissens und schaue den Richter, der in S. 175 deinem Inneren thront! Wenn aber du schon dich verurtheilst, obschon du so blind dich liebst, wenn du es nicht ertragen würdest, den Spruch nicht nach Gerechtigkeit zu fällen, ist dann anzunehmen, daß nicht weit mehr Gott nachdrücklich für das Recht eintreten und über Alle das unbestechliche Urtheil fällen, sondern daß er Alles ohne Plan und Ziel gehen lassen werde? Und wer möchte Das sagen? Gewiß Niemand. Denn Griechen und Barbaren, Dichter und Philosophen stimmen hierin mit uns überein, wenn auch nicht auf gleiche Weise, und sie sagen, es gebe eine Art Richterstühle in der Unterwelt; so offenbar, so anerkannt ist die Thatsache. „Und warum straft denn Gott nicht hier,“ frägst du. Damit er seine Langmuth zeige und uns durch Buße den Weg zum Heile offen lasse, und weil er sonst unser Geschlecht gänzlich ausrotten und Denen, die in Folge preiswürdiger Umwandlung gerettet werden können, vorweg das Heil entreissen würde. Denn würde Gott sogleich nach den Versündigungen strafen und hinwegraffen, wie wäre wohl Paulus gerettet worden, wie Petrus, die gefeierten Lehrer der Welt? Wie hätte David die Frucht des Heiles geärntet, die aus der Buße erwächst? wie die Galater? wie andere Viele? Darum also zieht Gott weder Alle hier zur Verantwortung, sondern aus der Gesammtzahl nur Einige, noch auch dort Alle, sondern den Einen hier, den Anderen dort, damit er auch die ganz Gefühllosen aufrüttle durch Die, welche er straft, und das Künftige erwarten lasse durch Die, welche er nicht straft. Oder siehst du nicht, wie schon hier Viele gestraft werden, wie Die, welche der Thurm (in Silo) begrub, wie Jene, deren Blut Pilatus mit den Opfern vermischte, wie Manche bei den Korinthern, die eines vorzeitigen Todes starben, weil sie unwürdig sich den Geheimnissen nahten, wie den Pharao, wie jene Juden, die von den Barbaren hingeschlachtet wurden, wie andere Viele, sowohl damals als jetzt und immerfort? Und Andere wieder, die viel gesündigt, sind, ohne hier gebüßt zu haben, aus dem Leben gegangen, wie der Reiche zur Zeit des La- S. 176 zarus und viele Andere.