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Œuvres Jean Chrysostome (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30 Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
HOMÉLIE II.

5.

Prions les saints, conjurons-les de remercier Dieu pour nous , et remercions-le aussi les uns pour les autres. C'est surtout le devoir des prêtres : il n'est pas une fonction plus élevée que celle-là. Quand nous montons à l'autel, nous commençons par rendre grâces au Seigneur au . nom du monde tout entier pour les bienfaits communs que tous ont reçus de sa munificence. Sans doute tous ensemble jouissent de ces bienfaits; mais n'en avez-vous point votre part? Donc pour cette part qui vous est faite, vous devez vous associer aux communes actions de grâces; et il est juste aussi qu'en votre particulier, vous remerciiez Dieu de ce qu'il étend ses bienfaits à tous les hommes. Ce n'est pas seulement pour vous qu'il a allumé le soleil dans le firmament, mais pour tous en général; toutefois vous en jouissez aussi complètement que s'il eût été créé pour vous seul. C'est pour l'utilité de tous que Dieu l'a fait si grand; et vous le voyez a vous seul aussi grand que tous les mortels ensemble. D'où il suit que votre reconnaissance doit égaler la commune reconnaissance du genre humain tout entier. Oui, vous devez remercier Dieu de ces bienfaits communs à tous les hommes, vous devez le remercier pour la vertu des autres. D'ailleurs ces bienfaits que Dieu nous accorde, ne tournent-ils pas aussi à l'avantage de nos frères? S'il y avait eu seulement dix justes dans Sodome, Sodome eût obtenu son pardon. Remercions Dieu des mérites de nos frères c'est une antique loi, qui a pris racine dans l'Eglise. Saint Paul ne rend - il pas grâces pour les Romains, pour les Corinthiens, pour l'univers entier ? Ne dites pas : Cette belle action n'est pas mon fait. Mais son auteur n'est-il pas comme vous un membre de l'Eglise, et n'est-ce pas assez pour que vous exprimiez à Dieu votre reconnaissance? Cette belle conduite, vous vous l'appropriez par vos actions de grâces, vous vous ménagez les faveurs du ciel , et vous acquérez des droits à la récompense.

Aussi les lois de l'Eglise prescrivent-elles de prier de la sorte non-seulement pour les fidèles, mais aussi pour les catéchumènes. L'Eglise, en effet, ne commande-t-elle pas aux fidèles de prier pour ceux qui ne sont pas encore initiés aux saints mystères ? Quand le diacre dit: « Prions avec ferveur pour les catéchumènes », ne se propose-t-il pas d'exciter la multitude des fidèles à prier pour eux? Cependant les catéchumènes ne font pas encore partie de l'Eglise; ils ne sont pas encore membres de Jésus-Christ; ils ne participent pas aux saints mystères , ils sont encore séparés du troupeau spirituel. Si donc il faut prier pour les catéchumènes, à plus forte raison faut-il prier pour ceux qui sont avec nous les membres d'un même corps. Le diacre dit: « Prions avec ferveur », pour que vous ne les rejetiez pas comme des étrangers, pour que vous ne les laissiez pas à l'écart, comme des inconnus. Eux, ils n'ont pas encore cette prière enseignée par Jésus-Christ et que la loi chrétienne nous impose : ils ne peuvent encore s'approcher de Dieu avec une filiale confiance, et ils ont besoin d'être aidés par ceux qui ont reçu le baptême. Ils se tiennent hors des demeures royales, loin de l'enceinte sacrée. Aussi les éloigne-t-on ; quand arrive le moment des redoutables prières. Le diacre vous exhorte donc à prier pour eux, afin qu'ils deviennent vos membres, et cessent d'être des étrangers et des profanes. Cette parole : « prions » s'adresse au peuple aussi bien qu'aux prêtres. Quand il dit : « Ayons une attitude respectueuse et prions », il vous invite tous à la prière. Puis il commence en ces termes : «Afin que le Dieu clément et tout miséricordieux exauce leurs demandes ». Ne dites pas : « A quoi sert-il de prier pour eux?» Ce sont des (14) étrangers, ils ne font point partie de notre communion: : comment obtenir pour eux les grâces du Seigneur? Comment leur obtenir miséricorde et pardon? Non, loin de vous une pareille hésitation : qu'elle cède devant ces paroles : « Afin que le Dieu clément et tout miséricordieux », entendez-vous? « Le Dieu tout miséricordieux ». Donc n'hésitez plus: le Dieu tout miséricordieux étend sa miséricorde à tous les hommes, aux pécheurs comme à ses amis. Ne dites donc plus : Comment prierai-je pour eux? Dieu exaucera les prières faites pour eux. Et que peuvent demander les catéchumènes, sinon de ne pas rester catéchumènes.

Ensuite le diacre explique le sens de la prière; et quel est-il? « Afin, ajoute le diacre, qu'il ouvre les oreilles de leur coeur »; — car elles sont encore fermées et obstruées; non pas certes les oreilles du corps, mais celles de l'âme. — « Afin qu'ils apprennent ce que l'oeil n'a point vu, ce que l'oreille n'a point entendu, ce que le, coeur de l'homme n'a point senti ». Ils ne savent rien encore des sacrés mystères; mais ils se tiennent à l'écart pendant qu'on les célèbre; entendraient-ils, qu'ils ne comprendraient point ce qui se dit : il ne suffit pas en effet de les entendre, il faut en avoir l'intelligence, et les oreilles de leurs coeurs sont encore fermées. Aussi le diacre, demande-t-il pour eux le don de prophétie. Voici en effet ce que disait le prophète : « Dieu enseigne à ma langue le moment où elle doit parler : c'est lui qui m'ouvre la bouche; dès le matin il m'a fait cette grâce, et il m'a donné une oreille qui entend bien ». (Isaïe, L, 4, 5.) De même que les prophètes entendaient autrement que les autres; de même les fidèles entendent autrement que les catéchumènes. Aussi enseignons-nous au catéchumène que ce n'est point des hommes que lui vient la science et l'intelligence : « N'appelez personne maître sur la terre », mais d'en haut, mais du ciel; « tous », dit l'Ecriture, « seront instruits par Dieu lui-même ». (Matth. XXIII, 8; Isaïe, LIV, 13.) Et le diacre ajoute : « Afin qu'il fasse résonner en eux la parole de vérité ». C'est d'une voix intérieure que leur vient l'enseignement. Car cette parole de vérité, ils ne la connaissent point encore comme il faut. « Afin qu'il répande sa crainte, comme une semence, dans leurs âmes ». Mais cela ne suffit pas, car la semence peut tomber sur le chemin ou sur la pierre.

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Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
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