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Werke Johannes Chrysostomus (344-407) In epistulam ii ad Corinthios argumentum et homiliae 1-30 Commentaire sur la deuxième épitre aux Corinthiens
HOMÉLIE XXVI.

5.

Eh bien, que direz-vous si je vous montre en Jésus-Christ ce à quoi n'a jamais pensé ni ce fameux Alexandre, de son vivant, ni aucun autre, quel qu'il soit, des hommes qui ont jamais existé? quelle autre preuve de la résurrection vous faudra-t-il encore? Qu'on livre de son vivant d'heureux combats, que l'on remporte des victoires, quand on est roi, que l'on a des armées sous sa main, il n'y a là rien de merveilleux, rien d'étonnant, rien de bien nouveau ; mais qu'après avoir été crucifié, enseveli, on opère de si grandes oeuvres partout, sur la terre et sur la mer, voilà ce qui est fait surtout pour frapper de stupeur, pour proclamer une divine et ineffable puissance. Alexandre, après sa mort, n'a pas recomposé son empire déchiré, détruit : comment aurait-il eu ce pouvoir, ce mort? Le Christ, au contraire, c'est après sa mort qu'il a surtout affermi son empire. Et à quoi bon parler du Christ quand ses disciples mêmes ont reçu de lui le don de voir, après leur trépas, leur gloire plus brillante? Où est-il, répondez-moi, le tombeau d'Alexandre? montrez-le-moi, et dites-moi quel jour il a cessé de vivre? Mais, pour les serviteurs mêmes du Christ, leurs tombeaux sont glorieux, ils ont pris possession de la capitale du monde. Les jours de leur mort sont illustres, ce sont des jours de fête pour l'univers. Le tombeau d'Alexandre, les siens mêmes ne sauraient où le trouver; le tombeau du Christ, les barbares mêmes le connaissent.

Les sépultures des serviteurs du Crucifié sont plus splendides que les palais des souverains, et ce n'est pas seulement par la grandeur et la beauté des constructions, supérieures, on le sait, à tous les bâtiments impériaux; mais, ce qui est bien plus glorieux, par l'empressement des peuples qui s'y réunissent. Celui qui porte la pourpre se rend à ces tombeaux pour les baiser; il dépose son faste, il supplie les saints de lui servir d'appui auprès de Dieu; c'est pour se faire d'un fabricant de tentes, d'un pêcheur, et encore sont-ils morts, des protecteurs, qu'il est là en prières, ce souverain portant diadème. Oserez-vous donc, répondez-moi, regarder comme mort le Maître de ces hommes, celui dont les serviteurs, même quand ils ont cessé de vivre, sont les protecteurs des rois de la terre? Ces spectacles, on ne les voit pas seulement dans Rome, on les voit aussi à Constantinople. Car le fils de Constantin-le-Grand n'a pas cru pouvoir faire un plus grand honneur à son père que de le déposer sous les portiques du (162) pêcheur ; ce que sont les portiers des souverains dans leurs palais, les souverains le sont, pour les pêcheurs, dans leurs sépultures. Les pêcheurs, comme maîtres de la résidence, occupent l'intérieur; les empereurs se trouvent trop honorés d'avoir leur place près de la porte et de servir ainsi à montrer, même à des infidèles, que des pêcheurs au jour de la résurrection obtiendront sur eux la supériorité. S'il en est ainsi maintenant dans les sépultures, à bien plus forte raison en sera-t-il de même, dans la résurrection ; bouleversement complet ; les empereurs sont devenus des domestiques , des serviteurs; les sujets sont élevés à la dignité de souverains ou plutôt à une dignité bien plus haute encore. La vérité elle-même fait foi que ce n'est point par flatterie que les choses se passent ainsi car le voisinage des saints profite à la gloire des empereurs. Car bien plus augustes que toutes les sépultures impériales sont ces tombeaux des saints : d'une part, complète solitude, d'autre part, la foule qui se presse.

Voulez-vous faire la comparaison entre les cours des empereurs et ces tombeaux? Nouvelle preuve de la même victoire. D'un côté, beaucoup de gens pour écarter le peuple; d'un autre côté, beaucoup d'amis qui invitent, qui attirent à eux les riches, les pauvres, les hommes, les femmes, les esclaves, les hommes libres ; d'un côté , un appareil terrible; d'un autre côté, une joie ineffable. Mais pourtant c'est un plaisir que de voir l'empereur, dans son manteau d'or, la couronne en tête, et, à ses côtés, généraux, magistrats, préfets, tribuns, centurions, prêteurs? Oui, mais nos spectacles à nous sont tellement plus augustes, tellement plus redoutables, que les autres,. en comparaison, n'ont plus l'air que d'un jeu de théâtre et d'une puérilité. Il vous suffit de franchir nos seuils pour que le seul aspect du lieu transporte votre pensée vers le ciel, vers le Roi d'en-haut, vers l'armée des anges, vers le trône sublime, vers la gloire inaccessible. Il ne s'agit plus d'un préfet quia pouvoir de mettre l'un en liberté, de charger l'autre de fers; les ossements de nos saints n'ont pas cette pauvre et misérable puissance ; ils en ont une autre, et celle-là est bien plus considérable. Ils arrêtent les démons, ils les torturent; ils affranchissent des plus tristes liens ceux qui étaient enchaînés. Quoi de plus redoutable, que ce tribunal? On ne voit personne; personne n'est là déchirant visiblement les flancs du démon, et cependant ce sont des voix, des cris déchirants, des coups de fouet, des gémissements arrachés par les tortures, des langues de feu, le démon ne pouvant pas résister à cette merveilleuse puissance. Ceux qui ont été revêtus,de corps triomphent de puissances incorporelles; de la poussière, des os, de la cendre causent les déchirements de ces natures invisibles. Voilà pourquoi on ne fait pas de voyages pour voir des palais d'empereurs; mais une foule d'empereurs ont fait des voyages pour assister à un pareil spectacle. C'est que les signes, les symboles du jugement à venir apparaissent dans les temples de nos saints; les ossements des martyrs nous annoncent les démons frappés de verges, les hommes purifiés, affranchis. Voyez-vous la puissance des saints même après leur mort? Voyez-vous la faiblesse dés pécheurs même encore vivants? Donc fuyez le vice afin de triompher des méchants, et attachez-vous, de toutes vos forces, à la vertu. Car si, même ici-bas, telle est sa puissance, considérez ce que fera paraître la vie à venir. Possédé sans cesse de cet amour, attachez-vous à l'éternelle vie; puissions-nous tous en jouir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ , à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l'honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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